Ace Attorney Investigations Collection sur Nintendo Switch, nos premières impressions

Finalement peu de temps après la sortie de la trilogie Apollo Justice, la série Ace Attorney revient encore cette année avec Ace Attorney Investigations Collection sur Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One et PC. Cette compilation renferme les deux jeux d’enquête réalisés par Takeshi Yamazaki où Benjamin Hunter (Miles Edgeworth) est le protagoniste. Sortis tous les deux à l’origine sur Nintendo DS, puis adaptés sur Android et iOS, ils reviennent cette fois-ci avec des améliorations et des localisations complètes (textes et voix) en français, allemand, coréen et chinois (simplifié et traditionnel) en plus de l’anglais et du japonais. Il est important de noter que le deuxième jeu de cette duologie n’avait jamais été localisé officiellement en Occident, la présence de cet épisode dans la compilation constitue donc l’attrait principal de cette dernière, en plus du fait que chez nous, le premier jeu a lui aussi droit pour la première fois à une localisation française, ce qui n’était pas le cas sur DS, Android et iOS. Nous avons d’ailleurs pu jouer à cette collection à l’avance, ce qui nous a donc permis de découvrir les traductions en français et de se remémorer à la fois l’histoire et les spécificités en termes de gameplay des deux volets après y avoir joué en anglais il y a environ dix ans.



Nos premières impressions sur Ace Attorney Investigations Collection


Comme les autres compilations Ace Attorney sorties jusqu’à présent (Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy, The Great Ace Attorney Chronicles, Apollo Justice : Ace Attorney Trilogy), Ace Attorney Investigations Collection donne accès d’emblée aux deux jeux, qui bénéficient d’un sous-titre en français : Ace Attorney Investigations : Benjamin Hunter pour le premier (il reprend simplement le nom de Reiji Mitsurugi adapté en français, comme à l’époque pour la version anglaise qui utilisait donc Miles Edgeworth comme sous-titre) et Ace Attorney Investigations 2 : Le Pari du Procureur pour le deuxième, sachant qu’en japonais, les deux titres se nomment simplement Gyakuten Kenji et Gyakuten Kenji 2. Pour chaque jeu, on peut choisir l’épisode ou commencer simplement une nouvelle partie. Chacun d’eux contient un total de cinq épisodes. Lorsqu’on les sélectionne, on a vraiment accès à tout : on peut soit commencer directement l’épisode, ou bien choisir les chapitres. La collection donne un avertissement, en indiquant que la section des chapitres contient des spoilers (ce qui est effectivement bel et bien le cas dès l’épisode 1 du premier jeu). En plus des chapitres, chaque épisode est divisé en plusieurs parties. L’épisode 1 de chaque jeu est plus court que les autres et comporte seulement deux parties, comme on a pu le voir dans les autres Ace Attorney. Cela permet d’offrir une introduction en douceur et, au passage, de se familiariser avec les bases du gameplay, bien que d’autres éléments viendront s’ajouter dans les épisodes suivants.



Mis à part l’avertissement concernant les spoilers, tout ce que l’on vient de préciser sur ce qu’offre Ace Attorney Investigations Collection n’est pas nouveau, puisque Capcom l’avait déjà communiqué dès l’annonce officielle de la compilation. Cela est tout de même important de le rappeler, comme pour les options dont nous avons fait le tour. Dans le menu principal en démarrant le jeu, la collection donne accès à un paramètre exclusif : le style visuel. Par défaut, on a le nouveau style visuel, que Capcom définit comme « chibi », pour l’ensemble des personnages, appelé simplement HD. Cela correspond à l’apparence des personnages qui se déplacent tout au long du jeu. Ce style visuel est totalement nouveau et n’apparaissait pas dans les versions Android et iOS des deux Ace Attorney Investigations. L’autre style visuel reproduit le pixel art des personnages que l’on retrouvait sur DS, Android et iOS. Nous insistons bien sur le fait que ce style visuel correspond uniquement pour les personnes. Difficile à dire quel est le meilleur style visuel. Le style HD offre un rendu plus net, plus lisse, et permet de mieux voir les réactions, les animations ou encore les tenues des personnages. Mais le style pixel art a aussi son charme et la possibilité de choisir reste un atout, surtout pour les personnes qui avaient joué uniquement au premier Ace Attorney Investigations et qui voudraient peut-être enfin profiter de la suite tout en retrouvant le pixel art de l’époque. Pour changer de style visuel, il faut obligatoirement revenir à l’écran-titre.



Par défaut, les deux jeux ont une refonte visuelle au niveau des décors ainsi que pour les sprites des personnages durant les scènes de dialogues. Qu’on le veuille ou non, les Ace Attorney Investigations sont des jeux d’un autre temps. Il y a des améliorations qui ont été effectuées pour la collection, mais Capcom assume, avec un message qui s’affiche à chaque fois que l’on démarre la compilation, le fait que « les jeux de cette collection sont présentés avec un minimum de modifications afin de préserver l’expérience de leur version originale ». Cela était aussi le cas pour les autres collections Ace Attorney. Évidemment, on peut reprocher le fait que les « remastérisations » sont assez timides ; par exemple, les décors ont beau avoir été retouchés, on arrive assez bien à constater que les jeux d’origine étaient parus sur DS. Cela vaut aussi bien pour le premier volet que pour le deuxième, même si ce dernier reste un peu plus moderne.



Pour revenir aux options, tous les autres paramètres peuvent être changés en cours de jeu. Au niveau du gameplay, on peut choisir d’activer ou désactiver la vibration de l’écran, les flashs, la vibration de la manette, le défilement des textes non lus, l’affichage / masquage de l’IU (le texte et le guide de commandes) et les notifications de distinctions. On peut aussi régler la transparence des fenêtres de texte principales pour les dialogues et la narration. Niveau audio, rien de spécial à signaler, mis à part le choix entre les pistes d’origine et des musiques réarrangées. Attention, on précise bien qu’il y a seulement cinq réarrangements dans le premier et le deuxième jeu. Cependant, ceux pour le deuxième volet sont uniquement disponibles en bonus d’achat anticipé. On a pu découvrir une portion des arrangements pour le premier jeu qui sont, comme on pouvait s’y attendre, de qualité. Évidemment, on aurait pu s’attendre à un peu plus à ce niveau, et on peut également questionner le fait que les réarrangements pour le deuxième jeu soient uniquement disponibles en bonus de précommande.



Les options permettent bien sûr de choisir la langue pour les textes du jeu et les voix. Comme précisé en début d’article, les textes et les voix sont entièrement en français. Cependant, en ce qui concerne le doublage, il n’y a que des interjections (« Objection ! », « Un instant ! », « Eurêka ! », « Rejeté ! »…), le travail à ce niveau n’est donc pas aussi poussé que pour la trilogie Apollo Justice, mais il est tout à fait bienvenu. La collection offre la possibilité de choisir séparément la langue des textes et des voix. Ainsi, on peut jouer en français avec les voix japonaise. De ce que nous avons pu voir pour le moment, les traductions en français pour les deux jeux, offertes par Matthieu Falletti, Anaïs Bonino, Clémentine Rayer, Pauline Aracil et Dylan Vega Ceccon, sont très soignées et respectent totalement les fondations des anciens volets localisés dans la même langue. Du côté du doublage, même s’il peut être difficile de juger de simples interjections, la compilation ne se moque pas des fans et on retrouve évidemment la voix de Yann Guillemot pour Benjamin Hunter, comme dans Dual Destinies et Spirit of Justice en français. Pour les autres personnages, on trouve les voix de Max Jemes Patton, Michaël Maïno, Emilie Charbonnier, Laurent Pasquier, Julien Rampon, Angélique Heller, Romain Bressy, Thibault Berthon et Hyppolit Audouy, mais il est pour le moment impossible de savoir qui a doublé qui.



Derniers paramètres pouvant être choisis dans les options : les modes de lecture. Rien de nouveau par rapport aux deux compilations Ace Attorney précédentes, on a le choix entre le mode Jeu automatique qui, une fois sélectionné en jeu, permet de faire avancer les dialogues automatiquement, et le mode histoire, qui fait progresser le jeu automatiquement, y compris les réponses aux questions, et la présentation des preuves. En appuyant sur le bouton -, le jeu joue donc à notre place : il ne nous reste plus qu’à regarder ce qu’il se passe, sans intervenir. On peut activer ou désactiver les deux modes à tout moment, mais attention en ce qui concerne le mode histoire, il y a deux choses importantes à savoir : les distinctions (des trophées ou des succès qui s’obtiennent sous certaines conditions) sont impossibles à obtenir si le mode est activé, et durant les phases d’investigation, si on choisit de désactiver le mode en cours de route, et qu’on souhaite le réactiver, il faudra tout revisionner depuis le début de la partie de la phase de l’enquête. En ce qui concerne le deuxième point, cela peut être assez agaçant s’il y a juste un moment de l’enquête qui nous pose problème, d’autant plus qu’en mode histoire, les dialogues peuvent avancer plus lentement, même si l’on choisit l’option rapide dans « Vitesse de jeu automatique ».



En ce qui concerne l’histoire, pour en profiter au mieux, il est conseille d’avoir joué aux volets 1 à 3 (voire 4, dans l’idéal) de la série principale. Il n’y a pas de spoilers très directs dans les Ace Attorney Investigations, mais on retrouve des personnages secondaires qui avaient déjà été introduits dans les Ace Attorney précédents. Il y a également plusieurs références, qu’il vaut mieux comprendre pour apprécier pleinement la duologie et ne pas être trop perdu. Les deux titres font tout de même l’effort de réintroduire petit à petit les personnages qui reviennent. Évidemment, il est aussi conseillé de jouer d’abord à Ace Attorney Investigations : Benjamin Hunter, puis à Ace Attorney Investigations 2 : Le Pari du Procureur.



Si on a déjà joué aux Ace Attorney Investigations auparavant, ou si on les découvre aujourd’hui, les prémices des histoires sont intéressantes et le fait que les épisodes soient reliés entre eux motivent à continuer la partie et donnent envie de savoir comment cela va se poursuivre. Les cadres des premières enquêtes sont aussi assez variés (un parc, un avion, une prison…). Jouer en activant le mode histoire permet de suivre l’aventure comme un long feuilleton télévisé ou un anime, mais il est bien sûr recommandé de jouer sans aide, afin de prendre son temps pour rechercher et analyser les indices, les relier entre eux, interroger les témoins etc., ce qui facilité l’immersion.



D’ailleurs, il est intéressant de noter qu’exclusivement dans ces deux titres, les phases d’investigation ne se déroulent pas de la même façon que dans les autres Ace Attorney. En tant que spin-off, le gameplay des Ace Attorney Investigations alterne entre phases à la troisième personne où l’on dirige Benjamin Hunter pour changer de lieu, parler aux personnages et aller examiner des éléments (indices, cadavres…) et à la première personne (pour examiner des preuves ou des éléments sur les scènes de crime par exemple). On est donc ici face à des jeux d’aventure avec plus d’interactions que dans les autres épisodes de la série. Cependant, le dépaysement n’est pas total, puisqu’au-delà des personnages de retour et de l’ambiance générale, les scènes de dialogue rappellent le plus souvent les procès.



Les premiers épisodes de chaque jeu permettent vraiment de se familiariser avec le gameplay, comme de grands tutoriels, mais pas au point de mettre l’histoire de côté. Dans le premier jeu, on découvre ou redécouvre la possibilité de se remémorer des informations obtenues au cours de l’enquête et de les relier entre elles, de faire des déductions en repérant des anomalies, ou encore les allégations des témoins, qui peuvent se transformer en coupables, qui permettent d’interroger ces derniers et de les contredire afin d’obtenir plus d’informations et d’atteindre à la fin la vérité. Le deuxième volet comporte une nouveauté de taille : l’échiquier mental. Il ressemble aux interrogatoires, mais en moins passifs, puisque l’on n’a pas toujours le temps de bien réfléchir. En effet, l’échiquier mental inclut une jauge de temps, qui diminue lorsque l’on doit faire un choix en parlant avec un personnage. Dans ces moments-là, il faut soit attendre une ouverture pour que le témoin se décide à en dire plus, soit essayer de le mettre en difficulté, ce qui nous donne un avantage, remplit la jauge et permet de faire avancer l’enquête.



Ace Attorney Investigations Collection dispose d’un autre atout, que l’on retrouve dans les deux compilations précédentes : le mode Musée. Il comprend les distinctions, un album photo avec les illustrations vues dans chaque épisode, une galerie des personnages avec les sprites chibi et pixel art (qui se débloquent au fur et à mesure des épisodes terminés), des archives comprenant des illustrations ayant servi de références visuelles ainsi qu’une galerie spéciale avec différents visuels et illustrations, et enfin une liste de 106 pistes audio composées par Noriyuki Iwadare, Yasuko Yamada et Yasufumi Fukuda ainsi que 23 pistes orchestrales, une création originale et cinq morceaux arrangés du CD original Ace Attorney Investigations.



Jusque-là, nous avons très bien constaté que, malgré une remastérisation timide, les deux Ace Attorney Investigations ont été adaptés soigneusement pour les supports modernes. Ils sont d’ailleurs parfaits pour le mode portable de la Switch, mais il y a un point négatif que nous avons assez vite remarqué en jouant de cette façon : il n’y a pas de contrôles tactiles. Cela peut paraître étonnant, surtout quand on sait que ces jeux étaient parus à l’origine sur DS. On ne comprend alors pas très bien pourquoi cette compilation est privée de contrôles tactiles, d’autant plus que les précédentes collections permettaient bien de jouer entièrement avec l’écran tactile de la console. Cela sera peut-être expliqué dans une interview, mais dans le meilleur des cas, on espère qu’une compatibilité avec l’écran tactile sera ajoutée par le biais d’une mise à jour.



Conclusion

Malgré les petits problèmes soulevés, ce premier contact avec Ace Attorney Investigations Collection a été largement positif de notre côté, comme cela avait été le cas avec la trilogie Apollo Justice. C’est un plaisir de retrouver d’anciens personnages, principalement Dick Tektiv, qui est désormais bien plus présent à l’écran, mais aussi d’en découvrir ou redécouvrir de nouveaux, comme Cléa Faradet, Shi-Long Lang, Freddie Lapointe ou encore Justine Delcour. Par la suite, il n’y a plus qu’à espérer un retour de Professeur Layton vs Phoenix Wright : Ace Attorney et l’arrivée d’un tout nouveau jeu, mais avec cette duologie, les aventures judiciaires de Capcom sont désormais au complet sur des supports modernes. 


Rappel sur la sortie d’Ace Attorney Investigations Collection


Ace Attorney Investigations Collection sortira le 6 septembre 2024 sur Switch, PS4, Xbox One et PC (Steam et Microsoft Store). Les précommandes sont d’ores et déjà disponibles pour la version téléchargeable sur chaque support (ici pour l’eShop) au prix de 39,99 €. Le site officiel nous apprend qu’en Europe, seule la version PS4 sera vendue en physique. Par contre, aux États-Unis, c’est uniquement la version Switch qui sera vendue en physique. Toutes les langues seront incluses. Cependant, comme ce fut le cas pour les autres compilations Ace Attorney (Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy, The Great Ace Attorney Chronicles, Apollo Justice : Ace Attorney Trilogy), les versions Switch, PS4 et Steam profiteront d’éditions physiques au Japon. Nous avons déjà la confirmation que la version japonaise comprendra toutes les langues, il sera donc possible d’y retrouver sur la cartouche / le disque la traduction française.

Au Japon, il y aura donc deux éditions différentes : la version standard à 5 489 yens et l’édition collector coûtant 9 889 yens. Cette dernière comprendra, en plus de la compilation, un mini-album comprenant 5 arrangements de musiques et un diorama en acrylique représentant les personnages principaux avec deux décors différents. De plus, il est possible de se procurer séparément un lot avec le mini-album et le diorama ainsi qu’un cadre comprenant la nouvelle illustration créée par le character designer Tatsuro Iwamoto spécialement pour la collection.

Il est possible de passer par des sites comme From Japan pour se procurer les éditions physiques. Par exemple, si vous souhaitez acheter l’édition collector, il suffit de prendre ce lien, puis de l’ajouter à cette page pour aller à la page de la commande. Il suffit de suivre les instructions pour faire une demande de devis, afin que From Japan passe commande. Plus simple, si vous souhaitez seulement vous procurer l’édition standard sur Switch et PS4, différentes boutiques en ligne permettent de la précommander, comme la version japonaise d’Amazon ou Play-Asia.



  • Nintendo-Difference

    par Klaus

    le 1 août 2024 à 17:00

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