Guerre ouverte entre Forgwares et Nacon du groupe Bigben Interactive, The Sinking City retiré des magasins

Avant de commencer, sachez que la version Nintendo Switch étant éditée directement par le développeur du jeu, Frogwares, cette guerre ne concerne pas la version Switch, mais uniquement l’ensemble des versions PC, PlayStation 4 et Xbox One dont l’édition est gérée par Nacon filialle de Bigben Interactive. Certains l’on peut être remarqué, mais il est devenu très compliqué, voir impossible, de se procurer le sympathique jeu d’aventure, The Sinking City, sorti en 2019 sur les plates-formes précitées puisqu’il a été retiré de l’ensemble des store (Steam, GOG, PS Store… mais reste encore disponible pour le moment sur le Xbox Live) à la suite d’une guerre juridique que se livre l’éditeur et le développeur du jeu. Cette affaire est expliqué par Frogwares en détail dans une lettre ouverte accessible à cette adresse.

Depuis la sortie de The Sinking City, le 27 juin 2019, le développeur est engagé dans une bataille juridique avec Bigben Interactive et Nacon. L’histoire commence comme n’importe quelle histoire d’amour, pleine de passion et de bonnes intentions. On est en 2017, et Frogwares signe un contrat d’édition pour The Sinking City avec Nacon, filiale de Big Ben Interactive. En échange d’une contribution financière au développement, le développeur leur accorde le droit de vendre et de commercialiser le jeu sur 4 plates-formes : Xbox One, PlayStation 4, Steam et Epic Games Store (tout en reversant une partie des bénéfices au développeur). Le contrat prévoit alors que la propriété intellectuelle resterait intégralement la propriété du développeur Ukrainien qui a d’ailleurs toujours été le seul producteur et propriétaire de ses jeux, y compris sur The Sinking City donc. Au départ tout se déroulait pour le mieux, et les premiers paiements étaient versés en temps et en heure, mais les choses se compliquent au cours du développement, l’éditeur accumlulant, selon Frogwares, de plus en plus de retard de paiement jusqu’a cumuler plus d’un an d’impayés, obligeant le petit studio à adresser une mise en demeure pour recevoir l’argent qui leur était dû.

Alors que les retards de paiement se transformaient en pression permanente pour les développeurs, le groupe Bigben va exiger l’obtention du code source de The Sinking City afin de s’en servir via un autre studio récemment racheté travaillant, lui aussi, sur un jeu à l’ambiance Lovecraftienne (on ne sait pas très bien si c’est dans l’idée de déposséder totalement le développeur principal de son jeu ou pour en développer une copie à moindre coût). L’éditeur ne possédant aucun droit sur la licence, s’est vu transmettre une fin de non-recevoir par Frogwares ce qui, semble-t-il, a mis une fin définitive aux relations éditeur/développeur, ces premiers décidant de stopper pendant plusieurs mois les paiements liés à l’édition de The Sinking City pour faire plier le roseau. Le jeu sortira tant bien que mal, sauf que quelques semaines après la sortie, Bigben et Nacon répliquent en modifiant unilatéralement les contrats et documents officiels pour s’approprier la licence The Sinking City. S’ensuivent une bataille juridique et une première décision rendue par la justice française (Bigben et Nacon étant des sociétés françaises) validant la plainte de Frogwares. Sauf que l’histoire ne s’arrête pas là. La décision de justice française est contestée (puis rejetée mi-juillet) mais Nacon ne semble alors pas la respecter et Frogwares décide en dernier recours de faire retirer le jeu des différentes boutiques en lignes le temps de régler ce conflit judiciaire.

Entre temps, l’éditeur s’est servi de la licence pour lancer un spin-off du jeu The Sinking City sans aucune licence officielle et sans l’accord des ayant droit. Également, des dizaines de noms de domaine pour les marques Sherlock Holmes et The Sinking City ont été achetés par l’éditeur sans jamais en informer Frogwares. Cette histoire est à retrouver sur le site officiel du développeur en attendant d’avoir également la version de Bigben Interactive et de Nacon, mais surtout de la cour de justice européenne, la France s’étant déjà prononcée en faveur du développeur…