[Hands-On] [E3] On a testé la 3DS !

Nintendo se trouve en face d’un
problème déjà rencontré avec la Wii pendant l’E3 2006 :
comment montrer par l’image quelque chose qui est censé se vivre et se
ressentir ? Leur réponse en ce qui concerne la 3DS : ne rien montrer du
tout… et ils ont raison ! Il est sincèrement impossible de faire
justice à la 3DS, même par un trailer de la qualité de celui de Kid
Icarus. Le problème étant que vous, lecteurs, mourrez très probablement
d’envie de voir les premiers exemples des graphismes que supportera la
console, et c’est la que nous, journalistes, prenons le relais.
Reprenons tout depuis le début. Mardi matin, aux alentours de 10 heures et quart, heure de Los Angeles, Nintendo lâche la bombe et dévoile quelque-uns
des titres en cours de développement pour sa nouvelle portable, dont
une sérieuse portion de bloc-busters, parmi lesquels Metal Gear, Ninja
Gaiden, Street Fighter IV, Professor Layton, Starfox, Resident Evil,
Assassin’s Creed. Bref, énormément de jeux arrivant pour la première
fois sur une console Nintendo, mais aussi et surtout des jeux
représentant le line-up le plus excitant jamais proposé par une console,
mettant tout de suite en confiance le joueur quant à la viabilité de
son achat. Tout le monde est sous le choc, peu de personnes s’attendant à
autant de jeux annoncés. S’en suit l’hilarante vidéo mettant en scène
Iwata, Miyamoto et Fils-Aime, puis le défilé des hôtesses présentant la
3DS.

Avance rapide, 12h15, QG E3 de Nintendo. 3DS en main, un peu
de trac de voir ce que vaut vraiment la bête, premier coup d’œil, et
c’est l’énorme claque. Non, ce n’est pas une simple astuce utilisant la
caméra pour suivre votre tête et créer une impression de 3D. Oui, c’est
de la vraie 3D. La même 3D que celle que vous voyez au cinéma, celle
d’Avatar et de How to Train your Dragon, à l’exception d’une simple
chose : les lunettes. Les graphismes générés par la console sont
vraiment très impressionnants, et la 3D ne fait que booster notablement
des graphismes déjà extrêmement beaux, d’autant plus quand on connaît le
passif de Nintendo à ce niveau. Ce qui est certain, c’est qu’il est
difficile, voir impossible de s’imaginer à quel point cela transforme le
jeu tant qu’on ne l’a pas vu de ses yeux. Bien que contraignante car
obligeant à se placer bien en face de l’écran, la 3D est bluffante,
meilleure que celle des écrans de cinéma. La profondeur est plus
palpable – on croirait presque que l’écran est une boîte au fond très
lointain. Les films passent sans problème, et la console sera sans
difficulté le lecteur 3D portable de nombre de personnes, à la fois peu
cher (probablement autour de 200 euros), léger et puissant. Le passage
de l’image 3D à une image plate se fait sans aucun problème, en glissant
simplement la molette coulissant situé sur le côté de l’écran. Il faut noter que la
3D nous a semblé peu fatigante pour l’œil, et ne devrait pas poser de
problème pour la majorité des personnes, l’avantage étant qu’a partir du
moment où vous êtes bien en face de l’écran, il n’y a quasiment aucun
travail à faire pour faire « apparaître » la 3D.

Les jeux,
parlons-en. Très peu de jeux étaient sous une forme jouable, à vrai dire
3 l’étaient principalement., à savoir Nintendogs, Pilotwings Resort et
Starfox 64 3DS. Le premier reprend la base de la version DS, et trois races
de chien étaient disponible pour la démo. Désormais, ceux-ci
n’apparaissent que sur l’écran du haut, et une « ombre » de l’animal est
diffusée sur celui du bas, vous permettant d’interagir indirectement
avec lui. Quelques jouets étaient disponibles (balle de tennis, frisbee
et boomerang), ainsi que quelques habits, dont une magnifique banane
style rocker des 60’s. Les graphismes sont allègrement plus réalistes que
ceux de la version précédente, et on notera notamment la présence de
poil sur l’animal. Enfin, votre cabot ou félin interagira directement
avec vous en utilisant la caméra intérieure, et, si vous rapprochez
votre tête de l’écran, viendra lécher celui-ci, ou penchera sa tête dans
la même direction que la vôtre. Un petit one-up à Kinectimal qui n’est
pas sans déplaire.

Passons ensuite à Pilotwings Resort. Deux
modes de jeux différents étaient proposés, l’un aux commandes d’un avion
vous demandant de passer au travers de cercles, le second dans une
sorte de jetpack avec des propulseurs directionnels où il faut éclater
des ballons. Tout d’abord, il faut noter que le jeu se passe sur l’île
de Wii Sports Resort, d’où le nom. La 3D apporte un véritable plus ici,
en cela qu’elle permet vraiment de jauger la distance entre vous et
l’objet de façon très précise. Ainsi, on passe les anneaux et l’on
éclate les ballons beaucoup plus facilement, et l’on se cogne beaucoup
moins dans le décor.

Enfin, Starfox. Sachez tout simplement qu’il
reprend exactement la formule de l’épisode 64 : tonneaux, demi-tours et
loopings rapides, des passages en « couloir », d’autres en arène contre des
boss, un tir avec possibilité de le charger, des bombes… Bref pour
l’instant on dirait une copie plus jolie de son grand frère, et ce n’est
pas pour nous déplaire. À côté de ces jeux, il y avait quelques démos
techniques. On en notera une très intéressante, notamment. Dans
celle-ci, vous commencez par être pris en photo. Votre visage est
ensuite projeté en 3D, et vous devenez le principal ennemi du jeu. Le
background est simplement une vue 3D de ce qui se trouve en face des
deux capteurs photos externes, et les ennemis arrivent ainsi dans le « monde réel », façon réalité augmentée. Vous devrez donc les rechercher
en orientant la caméra et en faisant attention à bien rester en face de
l’écran, et les détruire en leur tirant dessus. Cette démo met donc en
jeu l’écran 3D, les deux capteurs et le gyromètre de la console, dans un
résultat assez bluffant et immersif.

D’autres jeux étaient
montrés par le biais de trailers interactifs, notamment Paper Mario,
Mario Kart, Metal Gear et Resident Evil. Ce dernier montrait notamment
Chris et Jill, et ne durait pas plus de 30 secondes. Metal Gear, en revanche, était une sorte de film interactif
assez long dans lequel vous pouviez gérer la caméra assez librement, et
suivre Snake dans la jungle. Un passage notamment nous a totalement
bluffé : Snake sur un pont de lianes, suspendu, en vue de dessus avec en
contrebas un très lointain torrent. Ça donne vraiment le vertige, et ce
n’est pas qu’une façon de parler ! Si bien peu ne peut être dit pour
l’instant à partir de ces vidéos, tout ce que nous avons pu voir était
en tout cas extrêmement alléchant, et nous n’avons qu’une hâte : que la
bête sorte enfin !

Après avoir longuement parlé de la 3D, parlons
également un peu de la console en elle-même. Globalement, elle semble
très solide. L’écran supérieur est assez épais, et la console est bien équilibrée au niveau du poids, on la prend bien en main et elle reste
suffisamment légère pour ne pas être un fardeau. Le stick analogique est
en fait plat et se glisse dans les différentes directions. Un peu
étrange quand on est habitué à un stick de type « boule », mais reste
qu’il est définitivement de meilleure facture que celui de la PSP, tout
en étant mieux placé. Certains se demanderont d’ailleurs probablement :
quid de la croix directionnelle ? Le stick sera globalement beaucoup plus
utilisé par les éditeurs, la croix étant dans ce cas là équivalente à
de simples boutons pour changer d’arme ou sortir une lampe torche, par
exemple. Sur Starfox, elle servait à faire les loopings et autres
figures. Celle-ci demandera un peu d’habitude lorsqu’utilisée de concert
avec le stick, mais rien d’insurmontable. Si un jeu devait utiliser
exclusivement la croix, alors vous n’aurez qu’à repositionner la console
et votre main, et le tour est joué. À part ce détail, on trouvera une molette de réglage pour la 3D sur l’écran du haut, une pour le son à droite, et une
pour la connexion sans fil à droite. Un bouton Home, en plus des Select
et Start, fait également son apparition, mais il a été impossible de
l’utiliser pour ces démos. À noter également que pour les jeux utilisant
le gyromètre, il faut poser la console à plat pendant quelque secondes
afin de le calibrer, comme c’est le cas pour le Wii MotionPlus.

La Nintendo 3DS : une console, une vraie ?

Pour
conclure, avec sa 3DS, Nintendo va faire beaucoup de bruit et attirer
beaucoup de monde. Attendez-vous à de longs mois de rupture de stock. La
nouvelle portable est bluffante, son line-up est incroyable, l’attente sera longue, surtout sans images, ou avec des images ne
permettant en rien de ressentir ce qu’est vraiment le jeu. Mais
croyez-nous sur parole, une fois celle-ci achevée, entre les films 3D et
les blockbusters annoncés, vous ne lâcherez plus votre console !