C’est un autre titre indépendant très apprécié qui s’apprête à débarquer sur Nintendo Switch. Il s’agit d’Inscryption, un jeu de cartes conçu par Daniel Mullins Games (à qui l’on doit également Pony Island et The Hex) et édité par Devolver Digital qui mélange construction de deck roguelike, énigmes d’escape room et horreur psychologique. Il sera disponible dès le 1er décembre prochain sur l’eShop, et il y aura également des éditions physiques en précommande à partir du même jour chez Special Reserve Games (une version standard à 34,99 $ et une version spéciale coûtant 49,99 $). Les précommandes dureront jusqu’au 1er février, et l’expédition est prévue pour le deuxième trimestre 2023. Il se peut que Just For Games distribue aussi sa ou ses propres éditions physiques en France, comme une grande partie des jeux édités par Devolver Digital. Le jeu était tout d’abord sorti le 19 octobre 2021 sur PC (Microsoft Windows), puis sur Mac et Linux le 22 juin 2022, avant d’être porté sur PlayStation 4 et PS5 le 30 août de la même année.

Présentation du jeu

Les origines d’Inscryption remontent à une game jam, la Ludum Dare 43 en 2018. Comme raconté dans une interview accordée à Game Rant, le développeur, Daniel Mullins, avait lancé un petit projet, et la game jam était sur le thème des sacrifices. Il s’était inspiré du jeu de cartes Magic : The Gathering, qui utilise justement une mécanique de sacrifice où l’on doit sacrifier des créatures pour en jouer d’autres. Dans sa création lors de la game jam, Daniel Mullins avait imaginé un système où le joueur sacrifie des parties de son corps, ce qui avait un impact sur le jeu (par exemple, supprimer un œil limitait le champ de vision). Ce jeu, nommé Sacrifices Must Be Made, a été ensuite mis en ligne sur itch.io par son créateur. Il est d’ailleurs toujours disponible et il existe même plusieurs versions améliorées. Mais Sacrifices Must Be Made est devenu un projet de plus grande ampleur. À la suite de la sortie de son précédent jeu « complet », The Hex, Daniel Mullins a décidé de créer Inscryption, qui se base donc sur Sacrifices Must Be Made.

Le développeur avait beaucoup d’idées différentes, dont l’importance de Leshy, qui s’inspire donc de la mythologie slave, mais aussi l’incorporation de différents styles de jeu, dont les énigmes d’escape room, l’horreur psychologique et le roguelike, et une direction artistique avec des éléments variés, comme le pixel art et la full motion video. Daniel Mullins a décidé de faire d’Inscryption un jeu selon une méthode métafictive. En effet, dans Inscryption, on regarde du « found footage », des séquences enregistrées par un vlogueur, Luke Carder, faisant des expériences après avoir trouvé un jeu vidéo de cartes… intitulé Inscryption. Il comporte de nombreux secrets particulièrement sombres à découvrir. Au cours du jeu, on doit interagir avec le mystérieux Leshy dans une cabane sombre, et on apprend de plus en plus de choses sur Inscryption. Le développeur a fait des recherches sur Leshy qui lui ont permis d’ajouter l’élément de l’horreur au jeu, puis a imaginé également trois autres Scrybes, en plus de Leshy qui en est donc un. Ces Scrybes sont similaires aux Champions d’Arène Pokémon, car ils ont tous une spécialité ou un thème particulier, et il y a d’ailleurs toute une partie du jeu semblable à un RPG en pixel art qui s’inspire des premiers jeux Pokémon, où les personnages rassemblent des cartes en affrontant les quatre Scrybes. Daniel Mullins s’est occupé du pixel art, mais pour la partie 3D, il a fait appel à l’artiste David Hagemann.

Le jeu se divise en trois actes avec des styles de jeu différents, mais les règles du jeu de cartes, au tour par tour, restent toujours les mêmes et se placent sur des grilles. Au début, on reçoit un deck simple, puis on reçoit d’autres cartes générées aléatoirement. Il y a des mini-boss et des affrontements contre Leshy, mais aussi des parties où l’on peut explorer ce qu’il y a autour de la cabane de Leshy en résolvant des énigmes d’escape room, ce qui permet de trouver de nouvelles cartes appartenant aux autres Scrybes. C’est essentiel pour vaincre Leshy une dernière fois dans le premier acte et passer au deuxième. L’odyssée personnelle d’Inscryption amène aussi au personnage que l’on incarne à s’automutiler pour avancer, d’où la reprise du thème du sacrifice.

À noter que peu de temps après la sortie du jeu, une mise à jour gratuite est arrivée, comprenant une version provisoire d’une petite extension, Kaycee’s Mod, où l’on peut jouer au jeu de cartes roguelike du premier acte à l’infini avec la possibilité de débloquer de nouvelles cartes et des capacités permettant de participer à des défis plus difficile. Cette extension est sortie sous sa version complète le 17 mars 2022 gratuitement et sera bien sûr incluse sur Switch. Mais ce n’est pas tout, un jeu en réalité alternée a été également organisé par Daniel Mullins. Il est accessible à la fois dans le jeu et en dehors, et permet de découvrir de nouveaux éléments autour du lore d’Inscryption. Il vaut mieux s’y intéresser après avoir terminé Inscryption, mais de nombreuses explications détaillées se trouvent sur GameSpot et Polygon.

La bande originale d’Inscryption a été composée entièrement par Jonah Senzel, qui avait aussi travaillé sur les musiques de Pony Island et The Hex. Elle est disponible sur Bandcamp, Steam et GOG. De plus, l’illustration de l’album a été réalisée par l’artiste Marcelo Orsi Blanco. Par ailleurs, il faut savoir qu’Inscryption a bénéficié d’excellents retours depuis sa sortie sur PC. Il a même dépassé le million d’exemplaires vendus et avait été nominé pour le meilleur jeu indépendant et le meilleur jeu de stratégie / simulation lors de l’événement The Game Awards 2021 et à l’occasion des 2021 Steam Awards dans la catégorie gameplay le plus innovant. Il a aussi été récompensé sur plusieurs sites et magazines en tant que l’un des meilleurs jeux de 2021. Par ailleurs, le jeu a reçu le prix du meilleur jeu de l’année à la 22e édition des Game Developers Choice Awards (en plus d’avoir été nominé pour le prix de l’innovation) et au Seumas McNally Grand Prize (Independant Games Festival), en plus d’être récompensé dans la catégorie excellence en conception, narration et audio. C’était d’ailleurs la première fois qu’un jeu recevait les deux premiers prix.

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