Joy-Con Drift : le SAV français de Nintendo en passe de réparer ou remplacer gratuitement les manettes défectueuses

Véritable point noir de non-fiabilité pour la Nintendo Switch, les Joy-Con font l’objet de nombreux mécontentements, et ce dès le lancement de la console en mars 2017. En effet, quelques jours seulement après sa mise sur le marché, la console souffrait déjà d’une « variation de fabrication » de son Joy-Con gauche, le désynchronisant de manière intempestive, mais heureusement sous garantie et donc facilement réparable par le Service après Vente de la société. Depuis, ce problème semble avoir été résolu dans les chaînes de production, puisqu’une version mise à jour de la manette avait été remarquée en mais 2018.

Cependant, un souci de fabrication à bien plus grande échelle s’est révélé depuis l’an dernier, étrangement un peu plus de deux ans après la sortie officielle de la machine, correspondant au délai limite de validité de la garantie pour ceux s’étant procuré une Switch day one. Ce problème bien connu, c’est le « Joy-Con Drift », un défaut du stick des deux manettes bloquant sa direction dans un sens au hasard, faisant se déplacer curseur du menu, personnages en jeu ou caméra totalement librement. Nintendo est cependant resté discret sur le sujet, avec un Doug Bowser bottant aisément en touche dès que le soucis était évoqué par les journalistes Américains. Pour ceux dont la garantie est toujours valide, un simple passage par le SAV résout le problème. Seulement, nous l’avons vu plus haut, pour les rapides ayant acheté une machine en mars 2017 désormais hors garantie, la sollicitation du SAV est facturée, non seulement pour la réparation (45 euros par manette en France), mais aussi en cas de simple demande de devis (automatiquement facturé 15 euros en France).

Le problème prend une telle ampleur que de très procéduriers cabinets d’avocats américains ont décidé en juillet dernier de compiler les plaintes des utilisateurs pour constituer une action collective contre Nintendo, mettant le constructeur en demeure de réparer ou de remplacer les manettes défectueuses, et cela gratuitement, que le matériel soit sous garantie ou non. Pari gagné, la firme a décidé de s’exécuter, une réussite engendrant des velléités auprès d’autres pays. Premier de la classe Européenne, la Hollande a vu son antenne Nintendo prendre en charge les réparations gratuitement dans les jours qui ont suivi l’affaire américaine, mais le reste du monde n’a pas bougé sa procédure, un envoi en SAV reste payant, même au Japon (2000 yens par manette). L’inquiétude s’intensifie d’autant plus avec la mise sur le marché de la Nintendo Switch Lite, aux manettes soudées à la console et nécessitant donc un envoi complet de la machine en cas de problème de sticks. Certains internautes ont d’ailleurs témoigné des premiers soucis à peine quelques jours après sa commercialisation.

En novembre 2019, c’est l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir qui est monté au créneau pour le cas français, mettant elle aussi en demeure Nintendo France d’imiter les Pays-Bas, via une demande de témoignages aux joueurs. Silence radio de la part de la société à ce sujet, jusqu’à une interview du journal Le Monde et de son encart spécialisé dans les productions technologiques, Pixels, le 9 janvier dernier, avec le président de Nintendo France, Philippe Lavoué. Outre les auto-congratulations quant aux chiffres de vente de la Nintendo Switch et de ses jeux dans l’Hexagone, les questions ont rapidement glissé vers ce fameux Joy-Con Drift. Et la réponse s’avère bien plus rassurante que les commentaires détournés de son homologue Américain.

Il explique en effet que « Nintendo a donné des consignes précises à son service après-vente et à ses partenaires pour que les manettes défectueuses soient réparées ou remplacées sans difficulté, et même lorsque la garantie commerciale est expirée. » Ce qui veut dire clairement que oui, en France, Nintendo prendra désormais en charge la réparation ou le remplacement des Joy-Con gratuitement, qu’ils soient sous couvert de garantie ou non, lorsqu’ils font l’objet d’un phénomène de Joy-Con Drift. Mais une autre phrase laisse cependant perplexe : « On est au courant des rapports récents, mais à la connaissance de Nintendo France, le nombre de cas est extrêmement faible. » Une déclaration surprenante en sachant qu’UFC-Que Choisir en a fait un cheval de bataille… Par ailleurs, selon le Président, la Switch Lite semblerait bien moins concernée : « Nintendo France n’a par ailleurs pas eu de  remontées de dysfonctionnements significatifs sur la Switch Lite. Nintendo dispose en la matière des chiffres vérifiables mais n’a, pour l’instant, pas choisi de communiquer. »

Espérons que Philippe Lavoué a conscience des retombées de ces déclarations, qui engendreront certainement une surcharge de mails de demande de réparation destinés aux ateliers de Nintendo France. Il ne reste plus qu’aux utilisateurs concernés à se rendre sur le site du SAV de Nintendo France à cette adresse et à remplir le formulaire de prise en charge. Attention cependant, dans le cas de l’envoi de deux Joy-Con, il faut renseigner le premier dans le cadre « accessoire » et préciser ensuite dans le cadre réservé aux commentaires qu’une deuxième manette est également envoyée dans le même colis. Par ailleurs, une preuve d’achat (facture, ticket de caisse) semble indispensable. Espérons les dires du boss soient déjà vérifiables, le site du SAV présentant un paragraphe supplémentaire laissant un peu dans le doute :

« Si la période de garantie du fabricant est écoulée ou si le problème n’est pas couvert par la garantie du fabricant, Nintendo, à sa seule discrétion, pourra néanmoins être disposée à réparer ou remplacer la pièce en panne ou à remplacer le produit. » Wait and see.

  • Nintendo-Difference

    par Chozo

    le 13 janvier 2020 à 12:48

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