Maliki : Poison of the Past sur Nintendo Switch : vidéo de gameplay maison et premières impressions

Développé par le studio français Blue Banshee et édité par Ankama Games, Maliki : Poison of the Past est un jeu de rôle disponible depuis le 22 avril 2025 sur Nintendo Switch, ainsi que sur PC via Steam. Il s’agit de la toute première adaptation vidéoludique de Maliki, un webcomic créé en 2004 par l’auteur et écrivain Souillon dans lequel on suit les aventures d’une artiste aux cheveux roses et aux oreilles pointues qui tient un blog BD inspiré de son quotidien. Le personnage et son créateur ont d’ailleurs tendance à se confondre au sein de l’œuvre, voire même à carrément inverser leurs rôles. Maliki est, en effet, présentée comme l’auteur des strips publiés sur le blog, mais également des romans (édités par Bayard) et des bandes dessinées papier (éditées par Ankama Éditions, puis autoéditées) venus enrichir son univers au fil des années. Quant à Souillon, il joue le rôle de larbin, se chargeant des séances de dédicaces et autres formalités administratives pénibles.

Article réalisé à partir d’un code fourni par l’éditeur.

Maliki : Poison of the Past proposant un scénario original, dans lequel on incarne une héroïne inédite nommée Sand, il n’est pas forcément nécessaire de connaître la BD ou ses déclinaisons pour apprécier l’histoire. Néanmoins, on aura tendance à recommander aux néophytes de faire un petit tour sur le site officiel histoire de se mettre un peu dans l’ambiance. L’occasion de passer un bon moment, en particulier si on aime les chats, puisque ceux-ci sont régulièrement mis à l’honneur, de manière aussi drôle que pertinente.

Le jeu commence alors que Sand se balade tranquillement dans la rue et assiste à l’apparition d’étranges créatures végétales qui sèment vite le chaos en attaquant la population. Heureusement pour elle, un portail s’ouvre à proximité et une voix mystérieuse l’invite à y pénétrer. S’ensuit un petit imbroglio temporel faisant office de flashforward, puis une présentation un peu plus formelle de l’intrigue et de ses enjeux. On apprend ainsi que Sand a été invoqué par Maliki au sein du Domaine – un lieu en dehors du temps universel, protégé par l’Arbre aux Milles Racines – afin de sauver l’humanité du maléfique Poison qui cherche à altérer le continuum espace-temps.

Aidée de têtes connues, comme Fang, Becky ou Fénimale, notre héroïne va donc se lancer à l’aventure à travers différentes époques dans l’espoir de stopper les noirs desseins de Poison dont les agissements semblent intimement liés au passé de Maliki. Sans trop en dire sur le scénario, dont nous n’avons pu apprécier que les prémices lors de notre session découverte, force est de reconnaître que l’écriture est plaisante, tout comme l’univers présenté. Nous ne sommes peut-être pas devant une histoire épique susceptible de marquer durablement les esprits (quoique), mais il y a de l’humour, des références et de petits moments d’émotion. Même sans être familier de l’œuvre, on passe donc un agréable moment et on a clairement envie d’en voir davantage.

Côté gameplay, le studio Blue Banshee – dont c’est le premier titre – nous offre une expérience solide, respectant les principaux codes du RPG, et plus particulièrement du J-RPG. La structure globale reste ainsi relativement cloisonnée, le Domaine faisant office de quartier général évolutif et de hub vers les différentes zones à explorer. Quant à la progression au sein des dites zones, elle s’avère également assez linéaire, tout en proposant son lot de chemins annexes, de trésors cachés et d‘objectifs secondaires – certains n’étant accessibles qu’en revenant dans les lieux déjà visités. Pour ne rien gâcher, le jeu propose aussi une dimension réflexion intéressante, puisqu’on sera amené à résoudre diverses énigmes en utilisant les capacités des membres du groupe.

Le sauvetage du monde ne va cependant pas se faire sans suer un minimum et notre équipe sera donc amenée à combattre diverses bestioles agressives dans des affrontements au tour par tour assez classiques, mais efficaces. Attaque, défense et utilisation d’objets sont au rendez-vous, de même que les techniques spéciales consommant des points dédiés, un système d’altération d’état et différents types de dégâts élémentaires. La petite particularité ici vient de la ligne temporelle située en haut de l’écran et qui montre l’ordre d’intervention de chacun lors des combats. En dépensant des chronopoints, que l’on acquiert automatiquement au fil des tours ou bien en se concentrant, il sera ainsi possible de réaliser un Glissement temporel afin de déplacer légèrement une unité le long de la ligne. On pourra alors la mettre en état de Paradoxe pour lui faire regagner des points de vie et de technique ou essayer de la synchroniser avec une unité alliée pour réaliser des combos dévastateurs. Attention toutefois, car si une de nos unités se retrouve à agir en même temps qu’un ennemi, un duel se déclenchera nécessitant de choisir une action défensive dans un temps imparti.

Pour finir ce tour d’horizon, il faut bien entendu parler un peu de la réalisation. Ne cherchant pas vraiment l’esbroufe technique, le jeu propose une 3D mignonne et colorée, mais également assez sobre. L’ensemble reste néanmoins plutôt propre et si certains environnements ne sont pas extrêmement détaillés, d’autres surprennent agréablement, notamment certains villages qui proposent une architecture intéressante. De plus, les phases de dialogues et certaines cinématiques bénéficient de jolies illustrations dans le style de la bande-dessinée originelle. Quant la bande-son, que l’on doit au groupe français STARRYSKY (avec le célèbre Motoi Sakuraka en guest star), elle est également de bonne facture et plutôt variée, même si certaines compositions peuvent étonner au début, notamment celle du Domaine aux sonorités lancinantes.

Malheureusement, la fiche technique n’est pas non plus sans reproche et on constate régulièrement de petites saccades. On peut réussir à passer outre vu le rythme posé de l’aventure ; néanmoins, cela reste un peu dommage vu le quasi sans-faute que réalisait le titre jusque-là. Car s’il y a quelque chose que l’on peut retenir de ce premier contact prolongé avec Maliki : Poison of the Past, c’est l’étonnante qualité de l’expérience proposée. Réaliser l’adaptation vidéoludique d’une œuvre issue d’un autre média est loin d’être évident et certains s’y cassent les dents (on vous laisse relire notre test de Noob – Les Sans-Factions). Pourtant, sans révolutionner son genre, le jeu de Blue Banshee arrive à nous séduire et à nous donner envie de continuer l’aventure. En attendant notre futur test, nous vous proposons donc de découvrir les deux premières heures avec la vidéo de gameplay maison ci-dessous.