Nos impressions sur la première vague du Pass circuits additionnels de Mario Kart 8 Deluxe

Dans le genre improbable, la venue de contenu additionnel pour Mario Kart 8 Deluxe se pose là. C’est que le titre a bientôt cinq ans. Increvable, presque invincible même (en attestent ses chiffres de vente toujours aussi mirobolants), celui qu’une partie du public espérait voir laisser sa place à un potentiel Mario Kart 9, continuera donc de mener sa longue vie jusqu’en fin 2023. C’est à ce moment là que, après plus de six vagues d’un season pass tarifé à 24,99 €, le géant du kart racing tirera sa révérence. Un magnifique chant du signe donc, puisque lesdites vagues sont constituées, tenez-vous bien, de quarante-huit courses rétros remasterisées pour l’occasion. Soit quatre-vingt seize courses au total, en cumulant le jeu de base et le Pass circuits additionnels. Un nombre complètement maboule certes, mais qui peut effrayer le joueur averti : Nintendo aurait-il choisi la quantité à la qualité ?

 

Impressions rédigées par Kalimari, en complément du test de Draco publié le 25 avril 2017


 

Mart Kart Tour 2.0 ?

 

Alors non, quand il s’agit de Nintendo et à fortiori d’une franchise aussi gigantesque que Mario Kart, le petit artisan ne la joue pas vraiment petits bras. Il tend au contraire à offrir un produit fini, sans bug critique ou présentation laissant à désirer. Pour autant, il faut noter que les quarante-huit courses à venir sont bel et bien des remasterisations d’anciens tracés. Le terme est important, puisqu’il s’agit d’un travail à l’envergure moindre que les DLC parus sur Wii U pour Mario Kart 8. En effet, si ces derniers réinventaient parfois complètement l’esthétique et les tracés de vieux parcours, le Pass circuits additionnels lui, se contente plus ou moins « d’importer » les versions aperçues dans Mario Kart Tour. On n’ira pas jusqu’à dire qu’il s’agit là d’un portage brut, ce n’est pas le cas, mais le spectre de l’opus mobile est inévitablement palpable. Outre l’amélioration logique de la résolution et des textures, plus riches et détaillées, on notera aussi des paysages et arrière-plans modifiés, ou encore l’apparition de personnages spectateurs et autres modèles divers, ici et là.

 

 

L’éclairage et les couleurs y sont également plus chaudes, mais on soulignera surtout la modification des échelles de proportions de manière générale ; c’est avant tout dû au fait que les courses sont plus longues et moins étroites que celles de Mario Kart Tour, ces dernières se jouant sur deux petits tours (pour des sessions de jeu plus adaptées au mobile), le tout à huit joueurs maximum contre douze dans l’opus Nintendo Switch. Le Pass de circuits additionnels se différencie par ailleurs par la modification légère du level design de ses courses, comme Promenade à Paris et Traversée de Tokyo, lesquelles regroupent les différentes versions desdites courses apparues dans Mario Kart Tour.

Ainsi, à chaque changement de tour ou presque, la piste propose un nouvel itinéraire, les rendant bien plus intéressante que ses apparitions sur mobile. Enfin, dernière différence et pas des moindres, les musiques de chaque circuit ont été remixées pour l’occasion par Mario Kart Band, en atteste Dojo Ninja et sa plage de beats supplémentaire, ou encore l’apparition d’une guitare électrique sur Montagne Choco. Le travail accompli sur la bande-sonore est plus que salutaire, et les fans des premières heures ou presque s’offriront un petit vent de nostalgie à l’écoute de ces thèmes parfois légendaires.

 

 

Des dizaines de circuits à la Kart

 

Ainsi donc ont débarqué, ce vendredi 18 mars à minuit, huit « nouvelles » courses, en attendant les prochaines vagues. Si trois d’entre elles sont tirées de Mario Kart Tour (Promenade à Paris, Traversée de Tokyo et Dojo Ninja), les cinq autres proviennent toutes d’un titre différent. Elles apportent avec elles des coupes en 50cc, 100cc, 150cc, 200cc et Miroir, mais aussi du Contre-la-montre. Comme dit plus haut, les circuits inspirés de lieux réels tirent tout leur intérêt de leur modification d’itinéraire à chaque tour ou presque ; Traversée de Tokyo le fait réellement, tandis que Promenade à Paris attend le dernier tour pour faire conduire ses joueurs en sens inverse, quitte à croiser les retardataires (généralement sous formes de Bill Balle ou d’Étoile), provoquant un chaos bienvenu.

Pour autant, les tracés restent timides, sans aucune forme de danger, avec des obstacles trop peu nombreux et des virages franchement généreux. Il y a toutefois pire en la présence de Circuit Toad, tiré de Mario Kart 7 sur Nintendo 3DS, dont l’unique but était de servir d’introduction aux nouveaux joueurs, les préparant également à la mécanique de deltaplane. Une piste à la thématique qui demeure ultra-classique et en – presque – forme de huit, la rendant ennuyeuse, à moins d’y aller en 200cc et/ou en Mode Explosif.

 

 

Pour des tracés plus complexes, il faut regarder du côté de la Corniche Champignon (Mario Kart DS), très serpentine et soumise à un trafic routier, parfois sans visibilité sur ce qui nous attend après le prochain virage ; les deux voies vont désormais dans notre direction, là où à l’époque, celle de droite roulait face à nous. Dommage. On appréciera aussi Supermarché Coco (Mario Kart Wii) et Dojo Ninja, laquelle est absolument fantastique, se visitant sur deux étages tout en étant bourrées de raccourcis, de passages alternatifs et/ou secrets. À noter, pour le circuit issu de l’opus Wii, le retrait des passages en half-pipe et les voitures stationnées sur le parking devenues immobiles ; si le second abandon assagit grandement la course et semble impardonnable aux yeux du rédacteur de ce test, le premier se montre quant à lui logique et se verra certainement généralisé à tous les autres tracés de la Wii.

Pour un peu plus de vitesse, c’est du côté de Jardin Volant (Mario Kart : Super Circuit sur Game Boy Advance) qu’il faut se rendre, enchaînant les virages serrés et les lignes droites pour profiter au maximum des multiples niveaux de boost de dérapage. Enfin, Montagne Choco se présente davantage comme la madeleine de Proust, à la fois simple et suffisamment variée pour en faire une course agréable, tout en donnant un peu plus de personnalité au tracé avec sa mine et son passage en deltaplane. De manière générale, la première vague est plutôt bien équilibrée avec des courses pour tous les niveaux.

 

 

Conclusion

 

Quarante-huit courses pour vingt-cinq euros, c’est du pain béni. Vingt-cinq euros pour des courses juste – mais bien – remasterisées, c’est déjà un peu plus cher. L’absence d’antigravité dans la totalité des circuits de la première vague (et probablement pour tout le reste du Pass circuits additionnels), la direction artistique plus cartoon qui tranche radicalement avec le simili-réalisme du jeu de base, ainsi que les échelles de grandeur parfois étranges entre décors, personnages, modèles et joueurs peuvent quant à eux carrément rebuter les potentiels acheteurs. La vérité, la vraie, c’est que Nintendo propose ici davantage de quantité que de qualité. Une quantité somme toute satisfaisante, en attestent les remix réussis des musiques, la bonne adaptation des courses au gameplay de Mario Kart 8 Deluxe, ainsi que l’apparence globale, bien meilleure qu’un simple portage de Mario Kart Tour. Pour le fan hardcore, ce DLC est l’assurance de doubler le contenu de son jeu (et son temps passé dessus) pour un prix moitié moindre. Pour le casual, c’est la possibilité de découvrir tout un tas de circuits jusqu’alors inconnus. Dans les deux cas, et après plus de huit ans à rouler sur les mêmes tracés, c’est une véritable et nécessaire bouffée d’air frais que Nintendo propose là à son titre phare, alors qu’il ne s’agit que d’une remasterisation de circuits rétros. Enfin, si vous possédez l’abonnement au Nintendo Switch Online + Pack additionnel, la question de l’achat ne se pose même pas, puisque le DLC est inclus « gratuitement » dans l’offre. Enfin, gratuit tant qu’on paie, quoi.

 

 

Les plus

 

  • Agréable à l’œil…
  • Un contenu de jeu doublé…
  • Le retour de courses marquantes, variées et pour tous les niveaux…
  • Rapport quantité-prix imbattable
  • La justesse des remix musicaux

 

Les moins

 

  • … malgré une direction artistique qui tranche sévèrement avec le jeu de base
  • … à condition d’attendre fin 2023 (ça fait long)
  • … mais parfois – devenues – trop sages
  • L’échelle de tailles entre joueurs et décors parait trop distinct
  • Nintendo-Difference

    par Kalimari

    le 1 avril 2022 à 17:35

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  • 28 Avril 2017
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