Preview d’Astral Chain sur Nintendo Switch, que vaut l’exclusivité de PlatinumGames ? Premier élément de réponse

Si l’E3 2019 de Nintendo a été plutôt solide, avec son lot d’annonces et de séquences de gameplay alléchantes, il a également pêché par un manque de réelles surprises. Il faut dire que la firme de Kyoto s’était coupé l’herbe sous le pied quelques mois auparavant en faisant plusieurs annonces particulièrement marquantes à l’occasion du Nintendo Direct du 13 février 2019. Aux côtés du très attendu Super Mario Maker 2 et de l’étonnant remake de The Legend of Zelda : Link’s Awakening, les fidèles de PlatinumGames avaient ainsi eu le plaisir de découvrir Astral Chain, une toute nouvelle licence exclusive à la Switch, réalisée par Takahisa Taura, senior game designer sur NieR:Automata. Après une première bande-annonce séduisante, le jeu s’est dévoilé plus en détails lors du salon de Los Angeles, renforçant encore l’impatience des fans. Il va cependant falloir toutes les bonnes ondes disponibles pour permettre au titre de briller comme il le mérite en cette fin de période estivale qui ne réussit pas spécialement au studio d’Osaka. En témoigne l’échec commercial cuisant d’un certain The Wonderful 101, sorti sur Wii U le 23 août 2013. Nous n’en sommes néanmoins pas encore là, et après une bonne demi-douzaine d’heures passées en compagnie d’Hayato Howard – le héros que nous avons choisi d’incarner dans notre partie test –, force est de reconnaître que l’expérience proposée semble franchement prometteuse, bien qu’un peu déstabilisante au début.

 

Une preview rédigée par Kayle Joriin.

 

A Chain Between Worlds

L’histoire d’Astral Chain prend place dans la mégapole flottante de l’Arche au sein de laquelle l’humanité s’est réfugiée à la suite d’une catastrophe interdimensionnelle. Malheureusement, la ville est régulièrement attaquée par des êtres humains pervertis – les aberrations –, et par de dangereuses créatures astrales – les Chimères – invisibles aux yeux des citoyens lambda. Si la police peut se charger du menu fretin, il est donc de la responsabilité des forces spéciales de Neuron de s’occuper de la véritable menace. Pour cela, ils peuvent compter sur les Légions, des Chimères « apprivoisées » et maintenues sous contrôle grâce à une chaîne. Toutefois, cette technologie n’est clairement pas sans risque et le joueur aura rapidement l’occasion de s’en apercevoir.

 

L’aventure commence alors que les jumeaux Howard, enfants adoptifs du capitaine de Neuron, se retrouvent recrutés sans prévenir au sein de la fameuse brigade. Seuls certains individus sont en effet capables de se synchroniser efficacement avec les Légions et les résultats de test des deux jeunes gens semblent avoir attiré l’attention du commandant Yoseph Calvert. Avant de se distinguer en tant que nouveau membre de l’élite, il va cependant falloir choisir quel jumeau on souhaitera incarner, entre le frère et la sœur – son apparence pouvant ensuite être modifiée grâce à un éditeur basique. Quant au personnage non sélectionné, il sera intégré dans l’histoire sous le nom d’Akira Howard et nous prêtera main forte en diverses occasions, jouant le rôle de sidekick bavard afin de compenser le mutisme de l’avatar.

 


T’es mignon, mais tu piques

Passé l’introduction scénaristique, la première chose que l’on remarque en lançant une partie d’Astral Chain, c’est qu’en termes de réalisation, il s’agit indubitablement d’un titre PlatinumGames. Comprenez par-là que si esthétiquement, le jeu met une bonne baffe – notamment grâce au character design du mangaka Masakazu Katsura (Wingman, Video Girl Ai, DNA², Zetman) –, d’un point de vue technique, le résultat n’est pas aussi impressionnant. La modélisation de certains éléments de décors reste ainsi relativement sommaire, la caméra a souvent quelques ratés, et le jeu baigne dans un aliasing assez prononcé. On a certes déjà largement vu pire sur Switch – Ys VIII, on parle de toi ! – mais il faut quand même reconnaître que ce n’est pas très agréable.

 

Heureusement, au stade cette preview, il n’y a pas grand-chose à redire en termes de fluidité et la mise en scène reste extrêmement efficace, multipliant les moments de pure classe, comme sait parfaitement le faire le studio d’Osaka. Quant à la bande-son, bien que parfois peu chargée, elle s’avère tout à fait adaptée à l’univers proposé et bénéficie de doublages convaincants, que ce soit en anglais ou en japonais. On peut simplement regretter que certains dialogues se déroulent au beau milieu de scènes d’action intenses qui nécessitent trop d’attention de notre part pour qu’on puisse se permettre de lire les sous-titres en français. Un peu gênant quand on ne comprend pas les voix.

 

 

Cop Story

Côté gameplay, il ne faut pas forcément s’attendre ici à l’exubérance et à la nervosité d’un Bayonetta, ni à la liberté d’exploration offerte par un NieR:Automata. Comme l’avait annoncé Takahisa Taura, nous sommes en effet devant une expérience intermédiaire entre les deux titres précités et qui s’inscrit donc naturellement dans le genre action-aventure. La progression est ainsi globalement linéaire, avec une structure en chapitres distincts – nommés « Fichiers ». Toutefois, on dispose d’une relative marge de manœuvre au sein desdits chapitres et il est possible de les refaire à loisir. Une bonne manière de remplir les missions optionnelles qu’on avait pu oublier lors du premier passage, de découvrir des secrets auparavant inaccessibles ou de profiter d’un système de scoring – typique des productions PlatinumGames.

 

Plus concrètement, on alterne entre des phases libres au sein du quartier-général de Neuron et des phases de terrain un peu plus dirigistes. Durant les premières, on peut discuter avec ses collègues, modifier son look, améliorer son équipement, faire quelques emplettes, ou bien participer à des séances d’entraînement afin de mieux se familiariser avec une maniabilité complexe. Quant aux secondes, elles sont l’occasion de mettre à profit nos talents d’enquêteur et de combattant. Dépêché sur des scènes de crimes ou d’accidents dans lesquels l’implication d’une Chimère est suspectée, il faut dans un premier temps y recueillir divers indices en discutant avec la population ou en faisant usage de l’IRIS, un système de réalité augmentée qui permet d’analyser les environs. Puis, on passe une petite séquence de déductions et on se lance à la poursuivre des coupables, avant de leur régler leur compte lors d’affrontements spectaculaires, qui nécessitent tout de même un brin de stratégie.

 


Double Impact

Si exploration et combats s’enchaînent de manière plutôt fluide, l’originalité d’Astral Chain réside néanmoins dans la gestion du binôme formé par le personnage et sa Légion – ou plutôt « ses Légions » puisqu’il sera possible d’en obtenir plusieurs et d’en changer en fonction des besoins. Elles peuvent ainsi être contrôlées directement et offrent diverses capacités fort utiles, que ce soit pour récolter des informations, résoudre de petites énigmes ou bastonner du méchant. En revanche, il faut bien reconnaître que la collaboration peut être assez laborieuse à ses débuts. Déjà, parce que notre avatar est initialement un brin pataud – selon les standards des jeux PlatinumGames – et met quelques chapitres avant de déployer son plein potentiel. Ensuite, car le maniement des Légions demande un certain temps d’adaptation.

 

Gérer les distances, le timing d’attaque et l’endurance des créatures est une chose, mais il ne faut pas non plus s’embrouiller dans les différentes utilisations du stick droit. En effet, ce dernier sert à la fois à bouger la caméra, à sélectionner la cible verrouillée et à diriger la Légion active – en association avec la gâchette ZL (par défaut). Il est donc facile de se tromper dans le feu de l’action et il faudra un peu de pratique afin de tirer le meilleur du système de jeu. Le cas échéant, on pourra d’ailleurs décider de parcourir le jeu en coopération, histoire de se faciliter la vie en se répartissant les rôles. Malheureusement, vu l’unique configuration de manettes disponible – à savoir les deux Joy-Con à l’horizontale – pas sûr que cela fasse des émules.

 


Verdict préliminaire

À l’issue de ce premier contact prolongé avec Astral Chain, difficile de ne pas être séduit par le nouveau titre de PlatinumGames, qui prend même quelques risques par rapport aux productions récentes du studio. Malgré un aliasing très présent, une caméra parfois aux fraises et une maniabilité qui demande un peu de pratique, l’expérience proposée est ainsi franchement plaisante et on a hâte d’en découvrir davantage. Ne serait-ce que pour savoir si le scénario tient la route sur la longueur et si le gameplay arrive à se renouveler suffisamment. Réponse dans le test, évidemment.


L’édition collector européenne (toujours disponible en précommande chez les revendeurs elle comprend un coffret avec le jeu en version boîte, un artbook de 152 pages, une planche shikishi avec une illustration exclusive du character designer Masakazu Katsura et un CD de la bande-son)

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 16 août 2019 à 8:20

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  • 30 Aout 2019
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