Huit ans après la sortie de la Switch, et après une génération couronnée de succès succédant à la période de disette de la Wii U, Nintendo a enfin sorti en juin 2025 la console qui lui succède : la Switch 2. Contrairement à la stratégie de Nintendo depuis la Wii, consistant à toujours apporter un élément de hardware complètement innovant à chaque sortie de console quitte à être en retrait en termes de puissance, l’entreprise a cette fois-ci fait le choix de proposer une console dans la lignée de la Switch, mais fortement améliorée sous tous les aspects. Nous avons eu la chance de recevoir, dès la sortie, la console en elle-même ainsi que les accessoires suivants : une caméra USB, une carte microSD Express de 256 Go, une manette Pro Nintendo Switch 2, ainsi qu’un combo pochette de transport Nintendo Switch 2 et protection d’écran. Voici nos retours après un mois de jeu acharné.
Test hardware réalisé par notre journaliste Skyward à partir d’une console fournie par Nintendo.
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La Nintendo Switch 2 est impressionnante dès le déballage. Par son visuel plus sobre, son choix de couleur, sa taille et ses textures, elle donne déjà l’impression d’être une console plus mature, « sérieuse » que la Nintendo Switch originelle. Nintendo cherche clairement à se détacher de son image très enfantine, ludique et familiale pour cette génération, sans être déroutant pour autant. La console est également plus massive, avec un ressenti plus lourd à la prise en main. Si c’est clairement un avantage pour l’écran, on fatigue un peu plus à tenir la console en mode portable pendant une longue durée. Heureusement (ou malheureusement), l’autonomie ne permet pas de se fatiguer trop longtemps, la batterie ne tenant pas plus de 2h30 sans charge, soit encore moins que la Switch première du nom.
Ce sacrifice en termes d’autonomie est cependant largement compensé par une console aux capacités nettement décuplées, où tout semble avoir été pensé dans les moindres détails. En mode portable, l’écran est superbe (malgré le choix de Nintendo de ne pas poursuivre avec la technologie OLED pour le moment). Il est beaucoup plus agréable de jouer sur un écran de 7,9 pouces, qui permet de mieux distinguer les petits éléments et rend le mode sur table bien plus pertinent. La technologie tactile a également été perfectionnée, et la Switch 2 peut désormais reconnaître un grand nombre de points de contact simultanés. L’écran LCD offre une résolution de 1080p (contre 780p pour la Switch), ce qui représente un vrai plus pour les jeux Switch 2, mais a pour effet secondaire de rendre les jeux Switch plus laids en mode portable, sauf si les développeurs ont prévu un patch (ce qui reste rare). La fréquence maximale de 120 Hz est également bienvenue.
Concernant les améliorations générales de hardware sur la console principale, on note l’apparition d’un deuxième port USB-C : la console en possède désormais un sur le dessus et un sur le dessous. Cela permet non seulement de choisir sa configuration de charge, mais aussi de brancher un périphérique en mode portable, comme la caméra. La béquille a été considérablement améliorée, au bénéfice du mode sur table. Elle s’étend désormais sur toute la largeur de la console et son angle est ajustable à volonté. On est très loin du petit bidule qui peinait à faire tenir la première Switch debout.
La transition du mode portable au mode TV est toujours aussi simple, rien de nouveau de ce côté-là. Et selon le téléviseur que l’on possède, on peut pleinement exploiter les capacités de cette nouvelle console grâce à la compatibilité 4K et HDR. Les graphismes, bien qu’un cran en dessous de la concurrence, restent superbes et impressionnants pour une console hybride.
Le microphone de la Nintendo Switch 2 est également excellent. Nous avons pu le tester dans le cadre de GameChat, très pratique pour les expériences multijoueurs comme Mario Kart World. Sa capacité à supprimer les bruits parasites est impressionnante : nous avons mené des tests avec un aspirateur en marche, sans que cela ne gêne l’interlocuteur. GameChat est par ailleurs très simple à utiliser, grâce aux boutons C disponibles immédiatement sur la console et la manette Switch Pro 2. On peut activer ce mode de communication instantanément, créer des chats avec ses amis en quelques instants, et paramétrer le volume et la caméra très facilement.
La capacité de stockage de la Switch 2 est bien plus élevée que celle de la Switch, mais elle reste assez limitée (256 Go), surtout au vu de la taille des jeux qui peuvent dépasser les 50 Go, notamment les plus ambitieux comme Cyberpunk 2077 : Ultimate Edition. De plus, avec la volonté de nombreux joueurs d’importer l’intégralité de leur catalogue Switch, et la tendance des développeurs à proposer de plus en plus leurs jeux au format carte clé nécessitant un téléchargement, l’espace de stockage sera vite saturé. Heureusement, les cartes microSD Express, seules compatibles avec la Switch 2, offrent des temps de chargement très rapides et un espace supplémentaire bienvenu. Mais elles restent extrêmement chères (au moins 59,99 € pour la version officielle Nintendo de 256 Go) et rares pour celles avec de gros volumes. Elles sont pourtant indispensables, et nous sommes heureux d’en avoir reçu une dès le départ. L’archivage de logiciels restera sans doute une fonctionnalité cruciale.
La plus grande innovation en matière de hardware concerne les nouveaux Joy-Con 2 et leur système de fixation. Au lieu de se glisser dans des rails comme sur la Switch, ceux de la Switch 2 s’attachent à l’aide de puissants aimants. Si certains doutaient de la solidité du dispositif, il n’y a rien à signaler une fois la console en main : les Joy-Con 2 se fixent et se détachent instantanément, tout en restant fermement attachés. L’ensemble paraît robuste et fiable. Parmi les autres améliorations : des vibrations HD 2 encore plus précises, capables de transmettre aussi bien des sensations fortes que subtiles, voire même de la musique via les vibrations, ce que nous avons expérimenté dans Nintendo Switch 2 Welcome Tour. Les boutons sont plus grands, ce qui est toujours appréciable, et les sticks ont été optimisés pour offrir un contrôle plus fluide. Aucun drift constaté à ce jour, pourvu que ça dure. Les dragonnes sont également plus larges, jolies et confortables. L’autonomie des Joy-Con 2 est très correcte, autour de 20 heures.
Immense nouveauté : le mode souris, qui avait suscité un certain scepticisme au départ. Les nouveaux Joy-Con 2 possèdent sur leur tranche une petite caméra leur permettant d’être utilisés comme souris, que ce soit dans certains jeux ou dans le menu de la console. Ce mode n’exige pas de surface plane, Nintendo encourage même son utilisation sur les cuisses, par exemple. Il change la donne dans les FPS comme le futur Metroid Prime 4 : Beyond, testé au printemps au Grand Palais, ou dans des mini-jeux, en combinaison avec les fonctions gyroscopiques et d’accéléromètre. En revanche, sans surface stable comme un tapis de souris, l’expérience reste parfois imprécise ou inconfortable.
Quelques mots sur les accessoires de base fournis avec la console : la station d’accueil et le support Joy-Con 2. La station a évolué : plus élégante, aux bords arrondis, sa partie arrière ressemble à celle de la version OLED, avec un panneau de protection entièrement détachable. Reste à voir si c’est plus pratique que le système fixe de la Switch classique. La station nécessite désormais un câble HDMI ultra haute vitesse, heureusement fourni. Le chargeur, plus pratique que le bloc de la Switch, est en deux parties (câble USB-C + adaptateur), ce qui facilite son remplacement en cas de problème. On se demande comment on faisait avant ! Le support Joy-Con change peu, à part une taille adaptée aux nouveaux modèles, permettant d’avoir une manette complète sans acheter la manette Pro Nintendo Switch 2.
La manette Pro Nintendo Switch 2 Pro est probablement l’une des meilleures jamais conçues par Nintendo depuis celle de la GameCube. Elle reprend les points forts de la version précédente et les améliore : boutons plus grands, surface sans rainures, confort de prise en main inégalé. Elle intègre des boutons GL/GR à l’arrière, mappables via le menu rapide. Elle dispose bien sûr d’un bouton C pour lancer GameChat. Seul bémol : la manette Pro de la première Switch reste compatible, mais ne permet plus d’allumer la console à distance. Une décision un peu mesquine qui pousse à acheter la nouvelle.
La caméra Switch 2 peut sembler basique, mais elle est bien pensée pour être utilisée avec la nouvelle console : objectif inclinable, grand angle, fonctionne bien même en lumière tamisée, cache de confidentialité intégré. La reconnaissance faciale fonctionne correctement, avec possibilité de zoom. Malgré cela, son usage reste anecdotique pour l’instant, limité à GameChat dans Mario Kart World (avec un framerate catastrophique) et à quelques mini-jeux annoncés. Rien de bien nouveau depuis la Kinect ou l’EyeToy…
Enfin, la pochette de transport que l’on a pu tester est tout ce qu’il y a de plus simple. Jolie et de bonne facture, elle permet de transporter une Switch 2 (qui ne rentre pas dans une housse Switch au vu de sa taille), ou toute autre console de la génération précédente. Elle a la place pour quelques cartouches de jeu dans une pochette intégrée également, mais pas nécessairement pour le bloc de charge. Elle est accompagnée d’une fine protection d’écran, indispensable pour une Switch 2 dont l’écran semble relativement fragile, mais ce n’est pas forcément la meilleure que l’on puisse trouver sur le marché, juste une protection basique. Il s’agit néanmoins d’un accessoire indispensable pour transporter la nouvelle console.
Quelques mots maintenant sur l’interface utilisateur et les quelques changements effectués sur le menu de la console. On précise déjà que le lancement et l’installation d’une nouvelle Nintendo Switch est très aisée. Pour récupérer ses anciennes données, il suffit de transférer les éléments de sa Switch vers le Cloud puis du Cloud vers la Switch. Le processus n’entraîne pas de suppression des données sur la Switch d’origine, à part pour quelques jeux spécifiques dont la plupart des Pokémon et Animal Crossing : New Horizons. On a aussi pu constater qu’il est bien possible de transférer les données d’une Switch vers plusieurs Switch 2. Une fois la console lancée, très peu de différences à première vue avec la première Switch, mis à part l’apparition de la fonction GameChat et d’une customisation très légèrement plus poussée avec un plus grand nombre d’images de profil pour les utilisateurs. Toujours pas de thèmes, hélas. Bien entendu, les nouvelles fonctionnalités ayant aussi été ajoutées sur la Switch via mise à jour cette année (GameShare, cartes de jeu virtuelles) sont présentes ici aussi également.
Si on creuse un peu, on note tout de même quelques améliorations sensibles sur certains logiciels de la Switch 2. Tout d’abord, le Nintendo Switch Online est accessible directement à partir du menu, et comprend désormais un émulateur GameCube avec quelques grands classiques dont The Legend of Zelda : The Wind Waker et Soul Calibur II. L’eshop a fort heureusement été monstrueusement amélioré, très rapide, réactif et sans ralentissement. Des fonctionnalités ont été ajoutées, comme la possibilité de voir les promotions dans sa liste de souhaits. Enfin, le partage de photos à partir de la Switch 2 a été fortement amélioré, avec le passage par la Nintendo Switch App qui rend le processus beaucoup plus pratique et moins pénible qu’avant. La Switch 2 possède aussi un menu de paramétrage rapide accessible à tout moment en appuyant longuement sur le bouton Home, et permettant notamment de configurer très vite ses périphériques Bluetooth ou de mapper instantanément les boutons GL/GR de la Manette Pro.
La Switch 2 a clairement été conçue avec comme idée d’améliorer la Switch en tout point. C’est selon nous la console hybride la plus agréable du marché à ce jour avec des performances très solides, bien que toujours un cran en dessous des consoles de salon « classiques ». La plupart des défauts de la première Switch ont été corrigés, avec des Joy-Con plus agréables et plus solides, un écran plus agréable, un microphone impressionnant et une prise en main très confort. On salue également les nouveautés comme le fantastique mode souris, GameChat et l’optimisation de certaines fonctionnalités de base comme l’eShop. Ceux qui s’attendaient à une révolution risquent en revanche d’être déçus. La Switch 2 est avant tout une Switch parfaitement améliorée et optimisée, sans gimmick hardware ultra innovant à la sauce Nintendo. Nintendo a peut être également fait preuve de trop de prudence sur certains aspects et n’a peut être pas poussé assez loin certains éléments comme l’interface utilisateur. Enfin, la caméra qui a été beaucoup promue par Nintendo reste un élément un peu daté et gimmick qu’on a du mal à voir être utilisé sur le long terme.
Test hardware de notre journaliste Skyward pour Nintendo-Difference.com.