Test de Xenoblade Chronicles : Definitive Edition sur Nintendo Switch, entre grandeur, passion et confort

2 juin 2009, Monado : Beginning of the World est révélé à l’occasion de l’E3 sur fond d’une musique de la célèbre Yoko Shimomura. Présenté comme un action-RPG sur Wii, développé par Monolith Soft quelques années après que Nintendo décide de prendre le studio sous son aile, il sera finalement nommé Xenoblade par Satoru Iwata le 29 janvier 2010, en honneur à Tetsuya Takahashi, créateur de la série des Xeno et qui reprendra ensuite ce titre pour ses autres œuvres. Quelques mois plus tard, le 10 juin, le jeu sort enfin sur Wii au Japon, et c’est seulement après sa sortie en Europe plus d’un an après, puis encore plus tard aux États-Unis, que le titre rencontre un grand succès, devenant un RPG très marquant pour beaucoup, au point que Shulk, le héros, apparaisse en tant que combattant jouable dans Super Smash Bros. for Wii U & 3DS, et que Monolith Soft décide de développer deux autres Xenoblade : Xenoblade Chronicles X sur Wii U et Xenoblade Chronicles 2 sur Switch (avec son pass d’extension et sa préquelle Torna – The Golden Country).

Xenoblade fêtant son 10e anniversaire cette année, Monolith Soft et Nintendo ont décidé de frapper fort en offrant une édition ultime du jeu sur Switch, proposant tout un tas d’améliorations sur plusieurs plans, des musiques arrangées, quelques nouveautés et même un tout nouvel épilogue accessible dès le départ pour les personnes qui avaient déjà terminé le jeu sur Wii, New 3DS ou Wii U. Tout en travaillant sur un autre projet inédit dont nous ignorons pratiquement tout à l’heure actuelle, le studio a pu se permettre de créer cette édition ultime grâce à son évolution constante, un personnel de plus en plus varié et compétent, mais aussi une bonne dose de détermination et d’espoir.

Le pari de réaliser une édition ultime de Xenoblade, surtout pour ses 10 ans et en travaillant à côté sur un autre projet n’était pas une mince affaire. Monolith Soft l’a pourtant fait, et nos premières impressions donnaient déjà un verdict largement positif. Mais désormais, qu’en est-il après avoir passé l’intégralité du jeu au peigne fin ?

 

Un test rédigé par Klaus.

 

– Consultez également notre test du jeu d’origine sur Wii !

 

 

Retour d’une légende

Ces dix dernières années, Monolith Soft a parcouru un très long chemin, en passant par les Project X Zone sur 3DS avec Bandai Namco, mais aussi par deux projets majeurs sur Wii U puis sur Switch, Xenoblade Chronicles X et Xenoblade Chronicles 2, ainsi que sa préquelle Torna – Golden Country, pendant que la branche de Kyoto aidait (et aide toujours) régulièrement Nintendo EPD pour certains de ses jeux. Le studio a su évoluer et s’améliorer constamment, notamment d’un point de vue technique, le tout également grâce à une philosophie à la fois simple et plus que positive, puisque le but de Monolith Soft est de permettre à son personnel de travailler dans la bienveillance et le confort, avec très peu, voire pas d’heures supplémentaires, ainsi qu’avec une forte liberté créative, autant chez les jeunes développeurs que pour les vétérans. Aujourd’hui, près de 250 personnes travaillent au sein de Monolith Soft, et les différentes équipes peuvent donc maintenant s’occuper de plusieurs projets à la fois. C’était le cas à l’époque du développement de Xenoblade Chronicles : Definitive Edition, puisqu’à côté, il y avait aussi un autre projet qui n’a pas encore été présenté, et qui semble très important.

Pour revenir aux origines de Xenoblade, elles remontent à 2006, où Tetsuya Takahashi, créateur de la série des Xeno, qui n’avait pas forcément le moral à la suite de l’échec de Xenosaga et la détérioration des relations avec Bandai Namco, avait eu une première idée au sujet d’un nouveau projet qui est finalement devenu Xenoblade : une histoire se concentrant sur deux civilisations situées sur les corps endormis de deux dieux qui se sont livrés une guerre. L’un des buts de ce projet était de remonter fortement le moral de ses collègues et, très inspiré, il est allé jusqu’à créer une maquette en collaboration avec Yasuyuki Honne, autre membre important de Monolith Soft, représentant les deux dieux. Xenoblade, ou plutôt Monado : Beginning of the World à l’époque, a donc commencé à se matérialiser en 2007, peu de temps après que l’équipe de Takahashi, avec pour la première fois Koh Kojima en tant que réalisateur (qui avait œuvré autrefois sur le scénario de Baten Kaitos Origins sur GamCube), décide de proposer son idée à Nintendo. Le parcours était tout de même semé d’embuches, Takahashi ayant dû abandonner plusieurs idées, mais le résultat final sorti sur Wii en 2010 a été plus que gratifiant.

Dix ans plus tard, nous voilà donc avec une édition ultime d’un grand action-RPG que l’on peut considérer comme un jeu qui n’a pas vraiment vieilli, si l’on met de côté les aspects visuels dont les développeurs de chez Monolith Soft eux-mêmes n’étaient pas satisfaits à cause des limitations niveau hardware. Xenoblade Chronicles : Definitive Edition correspond à la véritable vision que l’équipe de Takahashi avait à l’origine, le tout avec de nombreuses améliorations et des nouveautés montrant à quel point la société a pu évoluer au fil des années, et qu’elle fait particulièrement attention aux avis des joueurs.

 

 

Les fans connaissant déjà l’histoire et afin de réserver le plus de surprises possibles pour les personnes qui découvriront le jeu pour la première fois sur Switch, nous ne nous attarderons pas énormément sur le scénario. Il faut savoir que l’histoire reste complètement identique par rapport au jeu d’origine sur Wii, ce qui était aussi le cas de la version New 3DS qui ne bénéficiait d’aucun changement. Cela correspond aussi à la vision de Monolith Soft, qui était vraiment satisfait de ce qui avait été fait il y a dix ans. Autant le dire tout de suite, comme il y a dix ans, l’aventure sera toujours aussi passionnante, autant pour les fans que pour les nouveaux arrivants, et ce avec la véritable volonté des développeurs.

Si l’aventure en elle-même est identique, ce n’est plus pareil visuellement. Bionis et Mékonis, les Titans endormis qui abritent les deux mondes de Xenoblade sont encore mieux modélisés. Leur combat dans l’introduction est à couper le souffle, tant Monolith Soft a mis de passion dans le spectacle. Les protagonistes aussi ont droit à un très bon traitement, avec désormais des corps bien modélisés, des émotions visibles que ce soit dans les cinématiques importantes et les scènes doublées. Les lacunes de Monolith Soft qui étaient souvent pointées du doigt concernant les modèles des personnages se dissipent encore plus, ce qui se voyait déjà avec Xenoblade Chronicles 2. Les Mékons et les ennemis en général sont également améliorés, mais un petit point négatif se remarque malheureusement assez vite.

Les PNJ Homz n’ont pas beaucoup changé et la différence est flagrante quand on les compare aux protagonistes, que ce soit Shulk, Reyn, Sharla, Dunban, Melia ou même Riki, qui est rempli d’émotions. Il est aussi étrange de constater que Juju, le frère de Sharla que l’on voit tout de même peu pendant l’aventure principale, a eu droit à un traitement assez particulier, puisque son modèle ressemble presque à celui d’un protagoniste, tant il semble différent des autres PNJ. Takahashi était tout de même resté honnête à ce sujet, en indiquant qu’il n’a pas été possible de tout refaire et que certaines améliorations sont essentiellement le signe de la passion de certains développeurs, mais améliorer un peu plus l’apparence des PNJ aurait été bienvenu. Heureusement, cela ne gâche pas non plus beaucoup l’expérience, d’autant plus qu’on va rarement zoomer sur les personnages pendant l’exploration des zones immenses de Bionis et Mékonis.

 

 

Détermination et espoir

 

Les graphismes modernisés rendent cette édition ultime de Xenoblade bien plus agréable à l’œil, un point très important puisque l’exploration et la contemplation des zones nombreuses et variées du jeu font partie intégrante de l’aventure en plus du scénario. Même si le budget et le temps de Monolith Soft étaient limités, le studio est allé jusqu’à améliorer toutes les textures, les animations et la qualité sonore pour un rendu plus « réaliste ». Les transitions, la distance d’affichage et l’immersion sont encore meilleures, ce qui donne vraiment l’impression d’explorer de réelles zones humides, chaudes ou froides par exemple. Niveau cinématiques, bien qu’elles restent les mêmes, la mise en scène a été améliorée grâce aux nouvelles animations, aux émotions bien visibles des personnages, ou encore avec les nouveaux effets créés par Monolith Soft. Désormais, il est donc difficile de reprocher des choses à l’impact des scènes de Xenoblade, qui est encore plus fort et qui n’est plus cassé par le manque d’émotions des personnages, malgré un excellent doublage autant en anglais qu’en japonais.

L’exploration et le combat sont très importants dans Xenoblade, et le but avec cette « nouvelle série » était justement d’accentuer ces aspects au lieu de se concentrer surtout sur l’histoire, contrairement donc aux autres Xeno. Sans surprise, Monolith Soft a donc fait beaucoup d’efforts pour tout rendre fluide en toutes circonstances, ce qui n’était pas chose aisée compte tenu des zones immenses du jeu et de toutes les améliorations effectuées. Néanmoins, il fallait au moins cela pour une version définitive d’un jeu développé à l’origine pour la Wii. Le résultat est donc très satisfaisant, autant en mode téléviseur qu’en mode portable. Pratiquement toutes les zones sont aussi plus détaillées, et les textures, parfois bien visibles sont heureusement améliorées dans leur intégralité. Xenoblade Chronicles : Definitive Edition n’étant pas un remake ou une réinvention du jeu, il faut tout de même savoir qu’il n’y a pas de changement dans la structure du titre ou autre, et les décors qui pouvaient paraître austères sur Wii le sont donc aussi sur Switch.

 

 

Malgré tous ces points positifs, il faut tout de même souligner un problème qui pourrait gêner un certain nombre de personnes, peu importe leurs attentes. En effet, probablement pour conserver une fluidité en toutes circonstances, Monolith Soft a préféré opter pour une définition d’image adaptative limitée à 720p en mode téléviseur. Sur les grands écrans, l’aliasing sera donc bien visible, et étant donné que la définition change en fonction de ce qui se passe à l’écran, il sera très facile de remarquer les différences.

Pour une édition ultime d’un jeu sorti il y a plus de dix ans sur une console nettement plus limitée, on aurait donc pu s’attendre à un peu plus d’efforts à ce niveau, mais heureusement, cela ne gâche pas réellement l’expérience inoubliable qu’est Xenoblade. De plus, sur un téléviseur de taille modeste, comme celui sur lequel nous avons testé le jeu, ces différences ne se voient pratiquement pas et il est très agréable d’explorer les différents lieux de Bionis et Mékonis. Concernant le mode portable, il peut là aussi décevoir, même s’il y a eu des améliorations par rapport à Xenoblade Chronicles 2, grâce à une meilleure fluidité et de nouveaux effets rendant les environnements plus beaux. Dans tous les cas, il faut espérer que Monolith Soft réussira à corriger ce problème pour ses futurs projets sur Switch, puisque même s’il y eu une avancée par rapport à Xenoblade Chronicles 2, il est toujours présent.

 

Shulk et compagnie au sommet

 

Outre les améliorations visuelles, Xenoblade Chronicles : Definitive Edition profite de changements positifs sur de nombreux plans. Prenons tout d’abord le cas des musiques arrangées, qui sont quasi irréprochables. Yoko Shimomura, ACE (CHiCO, Tomori Kudo), Kenji Hiramatsu et Manami Kiyota ont tout compris et ont vraiment offert de nouvelles versions de certaines de leurs musiques sous une version définitive encore meilleure. Des instruments aux chœurs ajoutés, tout est sublime et accompagne parfaitement les environnements et les combats. On pourrait donner beaucoup de mentions spéciales à pratiquement tous les thèmes.

Seul petit bémol, certaines musiques sont inchangées, notamment celles qui surviennent pendant les cinématiques en dehors de très rares pistes. Même si le budget et le temps étaient aussi limités pour la bande-son, il faut tout de même savoir que c’était un choix de la part de l’équipe de Takahashi, car arranger les morceaux des musiques aurait demandé de revoir la mise en scène et le déroulement de ce qui se passe à l’écran. De même, le thème principal de l’écran-titre est identique, mais après tout, il faut bien l’avouer, il n’aura jamais besoin d’une nouvelle version tant il reste aussi beau même des années plus tard.

 

 

On salue d’ailleurs la possibilité de choisir entre les musiques arrangées et d’origine. Le jeu propose des choix assez intéressants : mettre les musiques arrangées ou d’origine pour les thèmes d’exploration, de même pour les thèmes de combat. Si l’on choisit les musiques arrangées pour les thèmes de combat, les quelques rares pistes des cinématiques remastérisées apparaîtront aussi dans leur nouvelle version. Et côté sonore, ce n’est pas tout, puisque le son peut être augmenté ou diminué pour les voix pendant les cinématiques, l’exploration et les combats, et on peut maintenant changer à tout moment de doublage.

De plus, on peut désactiver les notifications, l’affichage du texte des commandes ou encore de la carte miniature. La caméra reste toujours un problème, surtout au niveau des passages étroits et des zones « fermées », mais des options permettent de la régler un minimum. Il est également possible de revisionner les cinématiques dans un mode séparé, comme dans Xenoblade Chronicles 2, tout en ayant le choix de modifier la météo, le moment de la journée et même l’apparence des personnages (quand cela est possible) avec les équipements débloqués. On n’oublie pas l’équipement d’apparat, aussi bien dans le jeu principal que dans le nouvel épilogue, qui permet enfin de modifier l’apparence des personnages avec tout l’attirail que l’on possède (indépendamment de celui porté) via un écran dédié dans la personnalisation de chaque protagoniste. Jouer avec Dunban torse nu portant un short et des sandales, Reyn avec des lunettes, Sharla avec un chapeau de pirate ou Riki-Ananas ? C’est possible. Tout un programme pour profiter pleinement de tout ce que Xenoblade a à offrir, et ce n’est même pas fini…

 

Xenoblade Chronicles : Definitive Edition

 

L’interface en elle-même profite aussi de diverses améliorations bienvenues, rendant absolument tout plus clair, malgré l’inventaire qui peut rester toujours un peu difficile à gérer, notamment pour les cristaux, les gemmes et les équipements. Le confort n’est pas toujours parfait, mais il l’est bien plus que dans le jeu d’origine. Il y a d’ailleurs une sauvegarde automatique et même un mode facile, ce qui est idéal pour les personnes qui n’auront pas le temps de s’impliquer énormément dans le jeu, puisqu’on le sait, Xenoblade demande beaucoup d’heures pour tout compléter, y compris ne serait-ce que pour l’histoire principale qui peut atteindre les 60-70 heures, si l’on écarte en plus un bon paquet de quêtes.

Et pour les personnes qui voudraient rechercher de la difficulté ou qui ne voudraient pas trop s’enrichir de points d’expérience toutes les deux minutes, un mode expert peut être activé pour stocker l’expérience et diminuer le niveau des personnages pour jouer de façons bien particulières. Cela peut d’ailleurs être utile pour une Nouvelle partie +, dont les possibilités ne changent pas (en même temps, il aurait été difficile d’ajouter des nouveautés dans ce mode, puisqu’il était déjà bien abouti dans le jeu d’origine, bien qu’il faille toujours refaire toutes les quêtes).

 

 

L’heure de gloire du héropon

 

Côté système de combat, comme indiqué plus haut, il reste fluide en toutes circonstances, de sorte que l’exploration et les transitions se font encore plus naturellement. Désormais, tout est aussi plus clair, rendant le jeu plus accessible que jamais, et si certaines nouveautés comme les arts opportuns (recommandant d’utiliser certains arts, les capacités des personnages, qui auront plus d’effets sur les ennemis) donnent l’impression d’être trop tenu par la main, il est possible de les désactiver dans les paramètres. Il faut tout de même savoir là aussi que les mécanismes ne changent pas et la profondeur reste donc identique, de même pour la répétitivité qui peut se manifester au bout de plusieurs heures si l’on décide de jouer uniquement avec certains personnages ou sans changer de stratégie régulièrement.

Le fait qu’il soit tout en temps réel et qu’il est nécessaire d’attendre que les arts se rechargent, le tout en devant souvent jeter un œil aux améliorations possibles, au partage des compétences, aux équipements des personnages, à la gestion de l’argent et des matériaux, à la création de gemmes et d’autres éléments, peut donc rebuter pour les personnes qui n’auraient pas forcément le temps de s’impliquer dans un système de combat profond qui se démarque des autres action-RPG. Heureusement, le mode facile rend tout cela plus agréable, et ce n’est pas forcément nécessaire de revenir souvent dans le menu pour personnaliser les protagonistes. De plus, les enchaînements se font plus rapidement, la jauge correspondante se remplissant plus vite, augmentant ainsi la vitesse des combats. Si possible, et avec suffisamment de temps, on préfère conseiller dans tous les cas de bien profiter de chaque aspect des combats, car les récompenses à la clé sont plutôt sympathiques.

 

 

Niveau quêtes, pratiquement tout a été là aussi amélioré. Elles restent bien sûr identiques au jeu d’origine et une bonne partie n’a pas trop d’intérêt, mais il est maintenant plus facile de consulter très facilement leur avancée et même de suivre une quête en particulier pour savoir directement où il faut se rendre sur la carte miniature grâce à des points d’exclamation de couleur bleue. Les points d’exclamation rouges informent à propos des ennemis à vaincre, des objets à trouver via les lueurs bleues… Bref, il n’y a rien à reprocher aux changements des quêtes, si ce n’est que cette fois-ci, on est bien tenu par la main, peut-être un peu trop. Mais le fait de ne plus être vraiment gêné par les objets rares qui se génèrent aléatoirement est un point largement positif. La reconstruction de la colonie 6, dans tout ça, est aussi plus facile à gérer, et on peut consulter désormais son avancement directement dans le menu pour se tenir plus facilement au courant des matériaux et objets nécessaires pour améliorer les structures.

Les améliorations se situent aussi dans les relations avec les PNJ et le sociogramme revu, permettant de mieux voir les personnages rencontrés et de les retrouver, chacun avec son profil dédié, les heures et les endroits où on peut les revoir, les objets pouvant être échangés avec eux, etc. Et si on n’arrive vraiment pas à retrouver certains personnages, il est possible de les suivre, ce qui fera apparaître une petite loupe sur le lieu correspondant dans la mini-carte.

 

Vers l’avenir et au-delà

 

Xenoblade Chronicles : Definitive Edition est disponible à un tarif de base d’un jeu Switch de Nintendo, et le prix reste dans tous les cas très correct, tant le jeu a à offrir. Nous n’avons pas non plus détaillé toutes les nouveautés et améliorations, mais il faut savoir qu’un autre élément gonfle la durée de vie déjà colossale du titre de base : le mode contre-la-montre. Il reprend les bases du mode Défis de l’arène du pass d’extension de Xenoblade Chronicles 2 et permet donc de participer à différents défis à réaliser dans deux parties : une proposant de jouer avec l’équipe de notre choix, et une autre avec uniquement certains personnages, un meneur, des arts, des compétences et des équipements fixes.

De nombreuses récompenses peuvent être échangées contre les gemmes noponiques, comme de l’équipement exclusif, des gemmes, des grimoires pour améliorer les arts, des matériaux et des objets de collection. Difficile de reprocher des choses à ce nouveau mode, puisque la difficulté est bien gérée, si ce n’est qu’il faut tout de même beaucoup de temps pour récolter un certain nombre de gemmes noponiques.

Avec en plus le nouvel épilogue, Xenoblade Chronicles : Definitive Edition profite d’une durée de vie encore plus immense que sa version d’origine, et demeure une valeur encore plus sûre chez Nintendo. Quelques problèmes sont bien là, dont cette fameuse définition d’image perfectible, mais rien qui ne gâchera cette expérience unique, qui peut aussi représenter une porte d’entrée dans le domaine du JRPG. Nouvel aboutissement de Monolith Soft ? En quelque sorte, mais le verdict reste le même, et encore meilleur, dix ans après : une grande richesse sur tous les plans, une aventure passionnante, des musiques divines, des paysages uniques… il sera difficile de décrocher de Xenoblade Chronicles : Definitive Edition avant longtemps.

 

Xenoblade Chronicles : Definitive Edition

 

Attention : cette partie du test concerne le nouvel épilogue « Un avenir commun » et fait donc référence à la fin du jeu principal, ainsi qu’à des éléments qui n’étaient pas présents dans le jeu d’origine. Si vous ne souhaitez absolument rien savoir à ce sujet avant d’y jouer, nous vous déconseillons de lire ce qui suit.

 

Xenoblade Chronicles : Definitive Edition

 

Plus de foufous égale plus de tatouilles

 

Ressentant de la pitié envers Melia, mais surtout pour proposer aux fans de continuer l’histoire de Xenoblade là où elle s’était arrêtée dix ans auparavant, Monolith Soft a décidé de créer un tout nouvel épilogue, intitulé « Un avenir commun » et séparé du jeu principal, de façon similaire à Torna – The Golden Country (à la différence qu’ici, il ne s’agit pas d’un DLC). L’approche de cet épilogue se veut plus personnelle par rapport au jeu principal. En effet, Shulk et Melia décident de se rendre sur l’épaule de Bionis, en laissant leurs autres compagnons mener leur vie, afin de reprendre Alcamoth, découvrir ce qui s’y cache et peut-être retrouver d’autres membres du peuple des Hayenthes.

Grâce au vaisseau Junks confié par les Machinas, Shulk et Melia parviennent à apercevoir cette fameuse partie du corps de Bionis, mais soudainement, ils sont attaqués par un mystérieux rayon venant d’Alcamoth. L’arrivée sur l’épaule de Bionis est donc pour le moins écrasante, et le duo n’est pas au bout de ses surprises… Rejoints par les jeunes Nopons Kino et Nene, ils vont donc explorer cette partie du corps de Bionis dont ils ignorent tout, et devront percer de nouveaux mystères, dont celui de l’étrange roi des brumes.

 

Xenoblade Chronicles : Definitive Edition

 

Là aussi, revoir Shulk et Melia, qui ont d’ailleurs tous les deux une nouvelle apparence montrant leur évolution depuis la fin de Xenoblade, est déjà un véritable plaisir. Explorer l’épaule de Bionis et rencontrer les différents personnages présents sur les lieux l’est tout autant, surtout en sachant que cette zone, tout de même assez grande, était présente sous la forme de « beta » dans la version d’origine de Xenoblade sur Wii, sans la possibilité de la visiter (alors qu’elle était plutôt détaillée et apparaissait dans des cinématiques, sur une illustration officielle…), à moins d’hacker le jeu.

C’est en quelque sorte un rêve qui se réalise, et donc un véritable cadeau pour les fans, une habitude de la part de Monolith Soft qui avait déjà fait ses preuves avec notamment l’apparition de KOS-MOS, Shulk, Fiora, Elma, Tatsu et Riki dans Xenoblade Chronicles 2. En somme, un bel exemple de ce que l’on pourrait qualifier de très bon fanservice.

 

Xenoblade Chronicles : Definitive Edition

 

Sans atteindre le niveau de Torna – The Golden Country, Un avenir commun propose quelques nouveautés sympathiques en plus du scénario que l’on suit avec plaisir, comme quelques nouvelles musiques, sans surprise excellentes puisque toujours composées par l’équipe d’origine, des quêtes inédites (et parfois plus agréables à compléter que certaines du jeu principal), des apartés approfondissant les relations entre les personnages du petit groupe et une nouvelle mécanique dans les combats remplaçant les enchaînements : les Ponspecteurs.

Ces Nopons aventuriers peuvent rejoindre l’équipe (et accompagnent de façon très amusante le groupe) et lancer une attaque de plus en plus dévastatrice au fur et à mesure des Ponspecteurs recrutés. Chacun appartient à un groupe en particulier : rouge, bleu et jaune. Chaque groupe a son lot d’effets, et bien sûr, une fois tous les Ponspecteurs recrutés, l’attaque qu’ils pourront lancer sera d’une puissance énorme. Cette nouveauté n’est peut-être pas aussi profonde que certains mécanismes, mais elle est tout de même très amusante pour un chapitre additionnel qui n’existe pas dans le jeu d’origine.

 

 

Niveau réalisation, ce nouvel épilogue est peu différent par rapport aux améliorations du jeu principal. De même, les défauts que nous évoquions au sujet de la définition d’image sont exactement les mêmes, et cela se remarque malheureusement dès la première cinématique où l’aliasing sur les personnages se voit clairement. Néanmoins, cela ne dure jamais longtemps, et c’est un véritable plaisir de suivre une nouvelle aventure avec Shulk, Melia et les nouveaux Nopons, et rencontrer les différents personnages qui habitent sur l’épaule de Bionis. Forcément, on aurait aimé que cela dure plus longtemps et que Monolith Soft approfondisse encore plus les événements de l’histoire, mais ce chapitre additionnel remplit son rôle et porte bien son nom.

 

 

Conclusion : OUI ! ND Award

 

Pour le 10e anniversaire de Xenoblade, Monolith Soft et Nintendo nous offrent la meilleure version du jeu sur Switch. Plus aboutie, plus accessible, plus agréable à jouer, cette édition définitive porte parfaitement son nom et a totalement sa place sur la console hybride. Les différentes améliorations et nouveautés sont très efficaces, et pour tout fan du jeu d’origine, c’est un véritable plaisir de replonger dans cet univers passionnant. Les personnages, remodélisés avec soin, sont encore plus attachants, et les musiques arrangées, plus que soignées, peuvent en émouvoir plus d’un. Quelques défauts sont bien là, comme la définition d’image qui n’est pas forcément adaptée à tous les écrans en mode téléviseur, le mode portable qui reste encore perfectible malgré les améliorations par rapport à Xenoblade Chronicles 2, mais cela n’entache tout de même pas l’expérience, et il est facile de se surprendre à rester un moment en train de simplement contempler les sublimes paysages dont l’équipe de Tetsuya Takahashi a le secret. Mieux encore, les personnes qui n’avaient pas pu profiter pleinement du jeu d’origine compte tenu de certains aspects plutôt exigeants et demandant beaucoup d’implication, au point parfois d’abandonner, pourront facilement terminer le jeu sur Switch grâce au mode facile et aux nombreuses améliorations liées à l’ergonomie. C’est aussi un nouveau départ pour Monolith Soft, et nous avons donc très hâte de découvrir ce que le studio, qui ne cesse de s’améliorer, nous réserve avec son autre projet inédit…

 

LES PLUS : 

 

+ La meilleure version de Xenoblade, plus accessible que jamais
+ Toujours fluide, peu importe l’action à l’écran
+ Les musiques arrangées et la qualité sonore améliorée, quasi irréprochables
+ Un nouvel épilogue sympathique…
+ De nombreuses améliorations pour l’ergonomie (quêtes, inventaire, cartes)…
+ Un mode portable plus agréable que Xenoblade Chronicles 2…
+ Une aventure toujours passionnante, même dix ans après
+ Les nouveaux modèles des personnages, les rendant encore plus attachants
+ Les modes facile, expert et contre la montre
+ La sauvegarde automatique, très pratique
+ L’équipement d’apparat

 

LES MOINS :

 

– Une définition d’image qui pourra décevoir
– Certaines musiques inchangées
– Pas de bestiaire ni de jukebox
– … mais on aurait aimé qu’il dure plus longtemps
– … mais certains défauts toujours présents, comme la gestion de la caméra
– … mais toujours dégradé par rapport au mode téléviseur
– La synchronisation des sous-titres avec le doublage japonais pas toujours au point
– Les modèles des PNJ négligés

 

_______________________________________________________________

Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– “OUI !”

Nous recommandons l’achat de ce titre. Peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre.

– “PEUT-ÊTRE…”

Nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre. Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “PEUT-ÊTRE…” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– “NON !!!”

Nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu. Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix. Avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir, ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Klaus

    le 27 mai 2020 à 13:04

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