Test Nintendo Switch d’Assassin’s Creed III Remastered, réveillez vos instincts meurtriers

Assassin’s Creed III est de retour sur Switch avec une édition Remastered, incluant également Assassin’s Creed Libération Remastered, ainsi que tous les DLC. Ce jeu étant apprécié de la plupart des fans de la saga et ayant particulièrement cartonné à l’époque, cela peut sembler être une bonne idée de le faire découvrir à un nouveau public tout en l’améliorant pour inciter les amateurs à le racheter. Assassin’s Creed III était en 2012 assez avant-gardiste, avec son monde très ouvert et son gameplay. Mais nous sommes en 2019 et les joueurs ont vu passer des dizaines de jeux fantastiques similaires. Deux questions essentielles se posent alors : Assassin’s Creed III a-t-il bien vieilli et possède-il un potentiel de fun à notre époque ? La version Remastered a-t-elle été capable de rafraîchir un jeu qui aura bientôt sept ans d’âge ?

Un test rédigé par Skyward.


C’est de l’histoire ancienne, mais pas seulement

Avant de commencer, il est important de resituer rapidement le jeu au sein de l’histoire de la saga. Le héros de l’époque contemporaine se nomme Desmond, et il a la possibilité de revivre à l’aide d’une machine nommée Animus la vie et l’histoire de certains de ses ancêtres. Dans les deux premiers opus Desmond était prisonnier d’Abstergo, entreprise qui l’obligeait à se servir de l’animus pour retrouver la position d’artefacts leur permettant de dominer le monde. En réalité, Abstergo est la représentation contemporaine des Templiers, dont le but a toujours été d’instaurer l’ordre par la domination. Desmond est le descendant de leurs ennemis jurés, les Assassins, qui eux se battent pour la paix et la liberté.

Au début d’Assassin’s Creed III, Desmond vient de s’échapper des locaux d’Abstergo grâce à son père et ses compagnons. Il a localisé un temple lui permettant peut-être de sauver le monde de la destruction. Il devra donc retourner dans l’Animus afin de trouver des indices le menant à la clé lui permettant d’ouvrir ce fameux temple. Cette fois-ci il incarnera Ratonhnhaké:ton (rapidement renommé Connor Kenway), jeune métis, fils d’une mère amérindienne et d’un père britannique, qui à la suite de la destruction de son village recherche la vengeance et la protection des survivants. Il devient alors Assassin.

Le jeu se déroule au XVIIIème siècle et permet de revivre la Guerre de Sept Ans, qui a permis pendant un temps aux Britanniques de s’imposer face aux Amérindiens et aux Français en Amérique, ainsi que ses conséquences. La guerre ayant coûté très cher, des impôts monstrueux ont été exigés de la part des colons qui se sont en partie rebellés, ce qui a donné naissance à un conflit entre les « patriotes », rebelles avides de liberté, et les « loyalistes », fidèles de la couronne. Assassin’s Creed III fait un travail de reconstitution incroyable, qui ne peut qu’être salué, même en 2019. Les villes comme Boston et New York de l’époque sont reproduites avec une grande fidélité, les personnages historiques sont introduits avec précision, et pour chaque lieu, chaque personne, chaque événement il est possible de lire une note historique dans le menu principal. Peu de jeux peuvent se vanter d’une telle démarche historique.

Le jeu alterne entre des phases du passé où l’on incarne Connor et des phases contemporaines où on incarne Desmond. Les passages contemporains sont des bouffées d’air frais permettant de souffler et d’introduire une trame narrative originale. Il est regrettable qu’Ubisoft ait été amené à les abandonner dans les jeux suivants, car un certain nombre des fans les trouvaient trop rébarbatives.

Un gameplay un peu rouillé, mais souvent agréable

Le gameplay est extrêmement varié, ce qui le rend peu évident à décrire de manière très complète. Connor est amené à combattre, escorter, gérer des batailles, pourchasser des ennemis, mener un navire, s’infiltrer, explorer, assassiner discrètement, etc. On choisit ici de traiter principalement en détail deux éléments essentiels, l’exploration ainsi que les combats.

L’exploration est tout à fait jouissive en 2019, malgré l’âge du jeu. Connor peut tout faire, tout atteindre, tout escalader et aucun recoin de la map ne semble inaccessible. Les déplacements sont rapides et faciles, on se sent invincible. Certains se plaindront que l’exploration est trop facile et peu dangereuse, mais ce n’est qu’une piètre critique quand on incarne un héros pouvant se hisser sur des clochers et sauter d’arbre en arbre, tout en effectuant des assassinats aériens. Rien n’est à retirer ou changer de ce point de vue-là. Le jeu pourrait être plus réaliste mais on perdrait ce côté extatique. En revanche, l’infiltration pourrait être améliorée, et notamment l’IA des ennemis qui repèrent Connor à des kilomètres derrière une pierre, mais perdent subitement sa trace dès qu’il se cache dans un buisson sous leurs yeux.

Les combats sont une autre paire de manches. Si l’arsenal de Connor est très varié, entre pistolet, tomahawk, arc, dague à corde, mines et autres, les ennemis ne sont quant à eux pas très futés. Ils attendent sagement leur tour pour se faire massacrer et esquissent parfois timidement des tentatives pour attaquer le héros par derrière, ce qu’il est possible de contrer très facilement. S’il est possible de trouver de nouvelles armes, il n’y a pas vraiment d’importance à améliorer l’équipement de Connor et il est possible de rester avec le même matériel de base sans rencontrer de difficulté tout au long du jeu. Il n’y a pas de points d’expérience ou de niveaux. Le jeu est très basique de ce point de vue-là. Heureusement, les interactions possibles avec l’environnement, ainsi que les différentes techniques de combat et d’assassinat ajoutent un peu de piment.

Si la quête principale peut se finir en une quinzaine d’heures ou moins si on se concentre uniquement dessus, le jeu offre un panel très riche de quêtes secondaires, à l’intérêt cependant très relatif.

Certains aspects secondaires du jeu sont très intéressants. On notera les missions en voilier, la chasse et l’amélioration du domaine Davenport, où vit Connor. Les phases en voilier accessibles à partir d’une certaine avancée dans l’histoire et jusqu’à la fin, ont été si populaires qu’Ubisoft a sorti par la suite Assassin’s Creed IV : Black Flag, principalement axé sur ce mécanisme. On dirige dans ces phases un voilier pour effectuer des missions au cours desquelles le joueur est amené à détruire une flotte ennemie ou un fort situé sur la côte. Ces missions sont très fraîches et permettent de se vider la tête. La chasse est également bien fichue, il est possible de traquer les animaux, les dépecer pour obtenir des matériaux, poser des pièges ou des collets. La faune est diverse et réaliste. Enfin, il est possible de sauver, puis recruter des personnes pour relancer l’économie du Domaine Davenport. Le système économique est assez travaillé puisque l’on peut à terme gérer la matière première qui circule, l’artisanat, ainsi que la logistique du domaine. Le reste des quêtes secondaires est cependant bien moins intéressant. Livrer du courrier ou assassiner une personne par ci par là. Si ces quêtes secondaires rallongent bien la durée de vie du jeu, elles ne prolongent pas le fun.

Les nouveautés de la version Remastered

D’un point de vue visuel et technique, Assassin’s Creed III Remastered est un remaster légèrement décevant. Si on a des graphismes en HD, les textures et l’ensemble restent très brouillons et un peu vilains. Pire : le jeu souffre de grosses chutes de framerate régulières dès qu’il faut charger plus de quatre soldats au cours d’un conflit, et de nombreux bugs sont à noter. Il est très dommage de ne pas avoir corrigé ces éléments pour un remaster sorti sept ans après le jeu original ! C’est un problème toujours aussi récurrent sur la Switch. Heureusement, ces bugs sont mineurs et les chutes de framerate ne rendent pas le tout injouable. Point positif : en mode portable la console s’en sort aussi bien qu’en mode docké.

Pour ce qui est des nouveautés spécifiques à la version, on notera une interface utilisateur améliorée, une utilisation des capacités spécifiques de la console (gyroscope pour la visée, vibrations HD et écran tactile) que l’on salue, ainsi que de petites modifications inhérentes au gameplay (comme les sifflements pour attirer les ennemis ou les doubles assassinats). Enfin, le mode multijoueur n’existe plus.

 

Conclusion : PEUT-ÊTRE !

Même sept ans après, on ne peut s’empêcher de saluer ce qui a fait le succès du titre en 2012 : précision historique, plaisir d’explorer et d’assassiner à tout va. On éprouve toujours en 2019 du plaisir à jouer à Assassin’s Creed III. En revanche, certains éléments comme les combats, les bugs, les quêtes secondaires à l’ancienne et les graphismes ont mal vieilli et n’ont pas vraiment été corrigés. Assassin’s Creed III Remastered est à recommander principalement aux personnes qui n’ont jamais joué à la version de 2012. Les modifications minimes apportées par ce remaster ne rendent pas son achat indispensable pour les autres.

LES PLUS : 

+ L’exploration
+ La précision historique
+ Les phases en bateau
+ L’alternance passé/présent
+ Les quêtes secondaires comme la chasse ou la gestion du domaine
+ La variété des missions proposées

 

LES MOINS :

– Les bugs
– Les chutes de framerate
– Les graphismes
– Certaines quêtes rébarbatives
– Les combats


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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre)

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 24 août 2019 à 15:47

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