Test Nintendo Switch d’Assassin’s Creed : The Rebel Collection, un portage et une durée de vie de haut vol

Après l’arrivée d’Assassin’s Creed III Remastered sur Nintendo Switch le 21 mai 2019, Ubisoft continue sur sa lancée en proposant, depuis le 6 décembre dernier, l’excellent Assassin’s Creed : The Rebel Collection. Ce jeu rassemble Black Flag et Rogue, deux épisodes parfois oubliés par les fans de la série, pas forcément à juste titre. Alors que le premier nous permet de contrôler un pirate si dangereux qu’il intimide Barbe Noire lui-même, le second nous offre une expérience unique à ce jour : contrôler un ancien Assassin assoiffé de vengeance.


Un test rédigé par Adrien Roche aka Revaldri


Un regard nouveau sur deux épisodes souvent mésestimés

Ces deux épisodes qui complètent la trilogie des Kenway ont été ignorés par une grande partie des fans. En effet, le timing de leur sortie n’a pas joué en leur faveur : Black Flag est sorti en octobre 2013 uniquement sur PS3 et Xbox 360, tout juste un mois avant la sortie de la PS4 et d’autres jeux, forcément plus attirants car plus innovants – malgré son adaptation à la nouvelle console de Sony le mois de sa sortie. Une erreur qu’Ubisoft a rapidement payée lorsque les joueurs de PS4 ont commencé à bouder cet épisode. Quant à Rogue, uniquement sorti sur PS3 et Xbox 360 en novembre 2014 – puis sur PC quelques mois plus tard – il a souffert de son inévitable comparaison avec le titre révolutionnaire qu’était Unity, sorti sur PS4, Xbox One et PC au même moment.

Pourtant, ces deux opus proposent un regard nouveau et un aspect jamais exploité dans la série : le joueur n’incarne pas d’Assassin. Dans un premier temps, c’est le pirate sanguinaire Edward Kenway, avide de richesses, qui est au centre du jeu. Son parcours le mènera vers un assassin qu’il sera contraint d’éliminer, avant de se rapprocher de la Confrérie et d’agir en son sens. Quant au second, il met en scène Shay Patrick Cormac, ancien Assassin ayant commis un horrible crime à cause d’une mission effectuée pour la confrérie. Nous suivons donc sa rédemption et son changement de camp, ainsi que sa traque acharnée pour tuer tous ses anciens frères, jusqu’au dernier.

Si le scénario de Black Flag dispose de quelques lacunes et facilités, le contenu qu’il propose reste divertissant : l’aspect maritime est très largement creusé et rend cette expérience unique dans la série. De plus, le DLC sur Adéwalé permet au joueur d’incarner l’une des figures de la Confrérie de l’époque et de prolonger son temps de jeu de plusieurs heures. Le DLC sur Aveline est quant à lui relativement court et moins riche, ne rajoutant qu’une à deux heures de jeu à cet épisode de la série.

Pour ce qui est de Rogue, c’est probablement l’un des jeux les plus réussis de toute la saga, et force est de constater qu’il est très plaisant d’assassiner des Assassins. Cet épisode sombre et douloureux nous amène à réfléchir sur la notion de bien et de mal, d’ordre et de liberté, et sur la lutte entre Assassins et Templiers. Arpenter les eaux glacées de l’Atlantique Nord, se promener dans les rues de New York et traquer la confrérie aux côtés de l’immense Haytam Kenway : Assassin’s Creed Rogue offre une multitude de missions et de contenus exclusifs qui le propulse directement aux côtés des meilleurs épisodes de la série. De plus, le jeu nous offre l’une des plus belles séquences de l’histoire de la saga : le tremblement de terre qui a ravagé Lisbonne en 1755. De ce triste évènement part l’un des scénarios les plus réussis qu’Assassin’s Creed a pu nous proposer jusqu’ici, à savoir la quête d’un homme hanté par la culpabilité et le regret, prêt à tout pour empêcher ses anciens alliés de nuire.

Notre incarnation de Shay Patrick Cormac, tueur d’assassins, nous permet également de comprendre l’étroite relation entre Assassin’s Creed III, Black Flag, Rogue et… Unity. En effet, l’enchaînement de ces quatre jeux prend tout son sens lorsque nous finissons de traquer les Assassins dans cet opus. Il est par ailleurs recommandé de jouer à Black Flag et ses DLC avant Rogue, pour des questions de cohésion chronologique.


Les problèmes d’Assassin’s Creed III Remastered en grande partie arrangés

Les défauts du précédent opus porté sur Nintendo Switch étaient si évidents que nous ne pouvions les omettre. Pourtant, Ubisoft a cette fois réussi son pari en apportant un vent de fraîcheur à l’une de ses franchises phares, en l’adaptant à merveille à ce format de console. Que ce soit sur un plan visuel, de gameplay ou d’audio, le jeu est une très grande réussite. En effet, disposant d’une résolution de 1080p sur grand écran, l’esthétisme du jeu se fait largement ressentir, notamment lors des phases navales, qui nous offrent de superbes paysages. La résolution de 720p en mode portable peut freiner le joueur au départ, mais l’adaptation est rapide et peu dérangeante. De manière générale, l’utilisateur moyen de Nintendo Switch sait qu’il n’aura pas face à lui un jeu aussi propre que sur PS4, Xbox One ou PC. C’est pourquoi ce jeu, visuellement supérieur à ses homologues de PS3 et Xbox 360, devrait convenir au public recherché par cette console.

Certains pourraient regretter l’absence du multijoueur de Black Flag, mais celui-ci n’était pas particulièrement réussi et ne manque pas vraiment au résultat final.

Le gameplay, lui, reste assez simple : les combats sont très faciles et la maniabilité du personnage relativement aisée. Cependant, les missions proposées étant de natures diverses, allant de l’espionnage à l’évasion, en passant par l’infiltration et l’abordage, permettent de combler tous types de joueurs. Le seul point noir, commun aux deux jeux, est la partie se déroulant au sein d’Abstergo Entertainment lors des phases contemporaines.

Quant au degré de liberté et de nouveautés du jeu, il souffrira forcément des comparaisons avec Origins et Odyssey, les deux sorties plus récentes de la saga. Moins de parkour, moins de souplesse et d’ouvertures pour plus de linéarité et de mouvements prédéfinis : la liberté du joueur peut être entravée dans ces deux open worlds… une liberté regagnée dans le gameplay et les méthodes de combats et d’assassinats. En effet, le fait de ne pas incarner d’Assassins offre au joueur de nouvelles sensations, plus brutales et authentiques : le personnage incarné gagne en humanité et en authenticité, ressemblant bien plus au joueur qu’à un héros idéal.


Conclusion : OUI !

Force est de constater que ce portage est bien plus réussi que celui d’Assassin’s Creed III Remastered, apportant ainsi une véritable plus-value à deux jeux qui vont ravir les amateurs de piraterie, de revanche et de rédemption. Même après les sorties d’Assassin’s Creed Odyssey et Origins, revoir la famille Kenway reste un véritable plaisir pour tous les amoureux de la série. La durée de vie des deux opus – qui intègrent les DLC de Black Flag gratuitement – les rend largement rentables. Cette offre est un excellent moyen pour les novices de la série qui souhaiteraient la découvrir à un prix convenable. Quant à ceux qui souhaitent sortir des sentiers battus et incarner des personnages ne faisant pas partie de la confrérie, ils seront comblés par ces deux épisodes. Enfin, pour les plus grands fans ayant déjà joué à ces jeux sur d’autres plateformes, l’expérience apportée par les Joy-Con et la gratuité des DLC pourraient les inciter à retourner explorer les eaux nord-américaines aux côtés des Kenway.

LES PLUS : 

+ Un portage audiovisuel bien au-dessus d’Assassin’s Creed 3 Remastered
+ La durée de vie des deux jeux, augmentée par l’intégration gratuite des DLC de Black Flag
+ Les batailles navales
+ Les multiples quêtes secondaires
+ Le scénario d’Assassin’s Creed Rogue
+ La maniabilité de la visée facilitée par les Joy-Cons

 

LES MOINS :

– La facilité des combats
– Les graphismes en mode portable
– Quelques (rares) bugs
– Le scénario de Black Flag relativement pauvre
– Les phases contemporaines au gameplay extrêmement indigent

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre)

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 1 mars 2020 à 11:45

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  • Sorties :
  • 6 Decembre 2019
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