Test Nintendo Switch de Bridge Constructor Portal, un puzzle game plaisant au gameplay efficace

De plus en représentés sur Switch, les “jeux de puzzle basés sur la physique” – dont l’appellation a tout de même plus de gueule en anglais – se déclinent en de nombreuses variantes parmi lesquelles on trouve notamment des simulations de construction… de ponts ! Aussi insolite que cela puisse paraître aux yeux des profanes dont les lèvres goguenardes esquissent déjà un sourire pyrrhonien, gérer les différentes forces s’exerçant sur de telles structures est en effet loin d’être une sinécure et donne lieu à des casse-têtes non dénués d’intérêt. Certains développeurs s’en sont même fait une spécialité, comme les Californiens de Chronic Logic avec la série des Bridge Builder, débutée sur PC en 2000, ou bien le studio autrichien ClockStone qui propose depuis 2011 la franchise Bridge Constructor, dont le dernier épisode est sorti en février sur la plus portable des consoles de salon. Une sortie d’autant plus remarquée que ce cinquième volet se caractérise par un crossover inattendu avec la cultissime série Portal dont c’est accessoirement la toute première apparition sur une machine Nintendo.

Un test rédigé par Kayle Joriin.


The bridge is a lie

Dans Bridge Constructor Portal, le joueur a donc le privilège d’incarner le nouvel agent d’entretien en chef pour l’Initiative de Saut Véhiculaire d‘Aperture Science. Un titre ronflant, obtenu à l’issue d’un questionnaire à choix pas tout à fait multiples, dont la fiche de poste s’avère quelque peu évolutive, de même que l’environnement de travail. Force est ainsi de constater qu’en termes de politique d’entreprise, les concurrents de Black Mesa font toujours dans le cynisme débridé, ce qui est bien entendu source de situations cocasses et de remarques cinglantes assénées par la célèbre voix robotique de GLaDOS (Ellen McLain dans le civil). Sans atteindre la même verve, l’ambiance des titres de Valve transparaît donc clairement dans le jeu de ClockStone, lui offrant un petit supplément d’âme plutôt bienvenu, tout en enrichissant sa formule avec divers éléments de gameplay intéressants. Et cela tombe bien puisque c’est exactement ce qu’on était en droit d’attendre d’un tel titre.

Comme dans les précédents épisodes, il est ici question de construire des structures suffisamment stables pour permettre à un ou plusieurs véhicules (en l’occurrence des chariots automatiques) d’atteindre leur destination. Cette fois-ci, on ne dispose que de deux types d’éléments. Les pièces d’échafaudage, rigides, mais de longueur limitée, peuvent être converties si besoin en tablier pour supporter le passage des chariots. Quant aux câbles, plus fragiles, ils peuvent être tendus sur de longues distances, mais ne doivent pas chevaucher des montants d’échafaudages. Un onglet « meilleures réalisations » rappelle également quelques principes de base et autres astuces pour bien démarrer. Cela dit, chacun reste libre d’expérimenter et de tenter les agacements les plus extravagants. Sachant qu’il n’existe aucune contrainte sur le nombre maximum d’éléments à utiliser. Tout juste sera-t-il fait ironiquement mention, en fin de niveau, de l’argent « gaspillé », ce dernier faisant plus ou moins office de score. Toutefois, aucun objectif particulier n’y est associé.


Attention à la marche

Licence Portal oblige, outre les bonnes vieilles lois de la physique, il faudra aussi composer avec divers éléments plus ou moins exotiques, comme des portails de téléportation, des surfaces recouvertes de gel bleu ou rouge (faisant respectivement rebondir ou accélérer), ainsi que divers mécanismes à activer en guidant un affectueux Cube de Voyage ou une méchante boule de plasma. Et ce sera sans compter sur les sentinelles agressives, les lacs d’acide ou les barrières désintégrant tout ce qui les traverse. Autant de petites subtilités permettant de renouveler régulièrement l’intérêt et de diversifier les situations, du moins au cours des 30 premiers niveaux. Ensuite, le jeu a malheureusement un peu tendance à tourner en rond, ce qui n’empêche pas le level design et le gameplay de rester suffisamment efficaces pour prendre du plaisir.

Seule petite ombre au tableau, à laquelle on finit cependant par se faire, la maniabilité n’est pas toujours d’une précision impeccable. Sans doute plutôt pensé à la base pour un maniement à la souris, le placement des différentes pièces peut ainsi s’avérer un brin délicat que ce soit avec le stick gauche ou l’écran tactile. Surtout, lorsqu’on souhaite garder un certain recul sur le niveau en cours. Il est évidemment tout à fait possible de zoomer afin de gagner en précision, mais cela oblige alors à une gymnastique permanente avec la caméra. L’ergonomie générale reste néanmoins plutôt bonne et la réalisation, toute en sobriété, offre une lisibilité satisfaisante. Il est de plus possible d’avoir une première idée de la solidité de ses constructions ou du bon placement de certains éléments grâce au mode Test. Vient ensuite le moment de vérité, lorsque notre petit chariot s’élance avec entrain pour mieux s’écraser lamentablement contre un mur, car on avait oublié le petit renfort permettant à la structure de résister au poids de l’engin. On recommence donc. On ajuste. On optimise. Et finalement, ça passe. Même si parfois, tout s’écroule au passage. On peut alors se contenter de cette victoire et passer au stage suivant, ou bien retenter le coup avec tout un convoi de véhicules, façon lemmings, qui aura tôt fait de mettre en évidence les failles de l’ouvrage, obligeant parfois à repartir de zéro ou à recharger un chantier préalablement enregistré. De quoi assurer une bonne quinzaine d’heures de jeu aux complétistes souhaitant finir la soixante de niveaux proposés dans les deux configurations.


Conclusion : OUI !

Faisant bon usage de la franchise Portal, qui arrive enfin sur console Nintendo, même si c’est par la petite porte, ce nouveau Bridge Constructor reste un puzzle game plaisant qui saura occuper les amateurs de casse-têtes durant quelques heures. On pourra certes regretter un certain manque de renouvellement passé la moitié du jeu, ainsi que quelques petites imprécisions dans la maniabilité, mais rien de vraiment rédhibitoire. Surtout dans un titre qui demande, de toute manière, une bonne dose de patience.

 

LES PLUS :

+ L’univers Portal…
+ … et les subtilités qu’il apporte
+ Gameplay efficace
+ L’approche complémentaire du mode « convoi »

 

LES MOINS :

– Moins inspiré dans sa seconde moitié
– Maniabilité parfois imprécise
– Le « score » qui ne sert pas à grand-chose

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre ou à l’univers). Le Oui accompagné du ND Award récompense les titres soit exceptionnels que vous devez acheter quoiqu’il arrive, soit ceux nous ayant provoqué de gros coups de coeur !

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 19 juillet 2018 à 6:21

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