Test Nintendo Switch de Disgaea 5 Complete, on prend les mêmes et on recommence

En matière de Tactical RPG à la sauce japonaise bien prononcée, force est de constater que Nippon Ichi Software demeure un acteur majeur, parvenant à faire bon gré mal gré survivre sa licence Disgaea pendant quinze ans déjà, là où d’autres peinent à exister (coucou Final Fantasy Tactics). Voici que le cinquième épisode, un portage de la version PS4 datant de… 2015, a fait son entrée en… mai 2017 sur Switch, profitant de ses capacités mobiles, et étant agrémenté du tampon « Complete », signifiant que l’ensemble des DLC ont été intégrés à cette toute nouvelle édition. Les huit scénarios bonus sont donc présents, tout comme les trois classes et les quatre personnages supplémentaires. Encore une version Deluxe d’un ancien titre sur Switch ? Oui. Et du neuf dans tout ça ? Hum Hum…

Un test rédigé par Chozo.


Démons et merveilles

C’est peu dire que Disgaea 5 ne bouscule en rien le concept étalé sur les nombreux épisodes de la saga. Il faudra donc s’attendre à passer des centaines d’heures dans un jeu qui annonce la couleur dès le début, puisque l’introduction, présentant surtout aux novices les différentes subtilités du titre, prendra déjà quelques heures à être ingérée. Et c’est tout le mécanisme de Disgaea qui se révèle déjà ici. En effet, la ténacité et l’engagement du joueur à passer un maximum de temps sur les plateaux de bataille en vue isométrique sont constamment mis à l’épreuve, jusqu’à ce qu’il en maîtrise l’essence et les nombreuses fonctionnalités proposées. L’histoire, elle, présente le personnage de Killia, démon mystérieux et très puissant qui cherche à éliminer l’Overlord Void Dark et l’armée de Lost en traversant les nombreux Sous-Mondes. Il y rencontre rapidement Séraphine, le quota fan service du jeu, elle aussi en bataille face aux combattants de Lost, accompagnée de ses équipes de Prinnies, ces pingouins kamikazes loufoques. Ensemble, ils croiseront différents souverains de zones des Sous-Mondes, qui les accompagneront sur les champs de bataille. Et les premiers instants passés dans les différentes zones révèlent déjà un gros point noir : la version française aux fraises. Noms d’objets incompréhensibles, dialogues parfois dépourvus de sens, missions mal traduites, le joueur suffisamment anglophone passera rapidement le jeu dans la langue de Mister Bean, sauf si les dialogues à rallonge l’effraient.
 

Car cet épisode, comme tous les autres, est bavard. Très bavard. Surtout que l’ensemble des personnages, à quelques exceptions près, n’ont que peu d’intérêt, renvoyant le plus souvent aux stéréotypes habituels des productions japonaises. L’humour est bien là, les instants absurdes aussi, mais trop noyés dans du blabla dispensable, l’histoire principale n’étant d’ailleurs pas le pan le plus intéressant du titre. Heureusement, l’ensemble des séquences de dialogues peuvent être squeezés, attention tout de même à ne pas louper d’information importante pour la progression du jeu. Du point de vue du gameplay, le classicisme est de mise avec deux armées s’affrontant au tour par tour sur un plateau en damier, dont les cases peuvent aléatoirement procurer un bonus ou un malus aux combattants. Charge au joueur de faire preuve de stratégie pour allier ses unités et déclencher des attaques spéciales combinées, pour analyser les spécificités du terrain, et pour recruter les bons personnages aux capacités adaptées à la situation.

Au milieu des animations abusées des attaques groupées à deux ou à trois, le jeu permet toujours de soulever les alliés, à la fois pour les lancer et étendre leur possibilité de déplacement, mais aussi pour lancer encore une fois des attaques à plusieurs, déclenchables en fonction du nombre de personnages portés. Le tout s’opère de manière fort agréable et dynamique, sous fond d’une musique très Disgaeaèsque, très rock symphonique énervé, mais en fin de compte, cette dernière s’avère fatigante et répétitive à la longue.


Farming Simulator

Disgaea 5 Complete apporte aussi son tout petit lot de nouveautés au regard des fonctionnalités proposées dans les épisodes précédents. La jauge de Revanche fait ainsi son apparition, se remplissant au rythme des coups reçus par l’ennemi ou la disparition d’alliés, débloquant une fois pleine une attaque spéciale, spécifique à chaque personnage. Un système d’expédition d’escouades permet quant à lui d’envoyer les membres de l’équipe inutilisés en combat  à la recherche d’objets, d’armes et de bonus, à l’image du système mis en place dans le mode aventure de Super Smash Bros Ultimate.

En outre, le comptoir des quêtes présente les objectifs alternatifs correspondant à chaque mission, nécessitant de relancer certaines d’entre elles plusieurs fois pour en remplir tous les objectifs annexes et ainsi acquérir une évolution de niveau satisfaisante. Mais, en dehors des DLC effectivement directement intégrés, cette version Complete n’apporte absolument rien de neuf sur Switch, mis à part l’évidente portabilité parfaitement adaptée à un tel jeu de stratégie. Pas de prise en charge du tactile, mais ce portage demeure cependant idéalement réalisé que ce soit en nomade ou sur téléviseur, avec une fluidité de tous les instants, même lors des grosses attaques combinées. Encore heureux, vu la technique tout de même assez sommaire de l’ensemble.

En dehors de cela, le jeu reste plus que jamais dans ses standards, et met en avant ce qui demeure la marque de fabrique de la saga, le farming. Celui-ci se retrouve dans toutes les fonctionnalités du hub de l’aventure, ouvrant vers de multiples possibilités de faire rapidement ou non évoluer les 108 personnages recrutables. Pour les enrôler, il faudra à la fois dépenser du Mana gagné en bataille et des HL, la monnaie du jeu, tout comme pour leur faire augmenter de niveau manuellement.  Les nouvelles classes s’obtiennent quant à elles en finissant des quêtes particulières, celles-ci pouvant également inclure une classe secondaire, les Maléfices, augmentant leurs capacités et favorisant leur évolution.

En dehors des niveaux remportés en bataille classique, Disgaea 5 Complete propose surtout une multitude de menus et sous-menus sous la forme de personnages avec qui dialoguer dans le hub ou de magasins où il faudra régulièrement se rendre. Et c’est surtout une fois le scénario principal terminé en quelques dizaines d’heures que cet aspect prend toute son ampleur. Surtout après avoir fait voter les lois adéquates à l’Assemblée, qui permettent d’accélérer le farming via plusieurs modifications du système, notamment avec l’ouverture de la Cabine de Triche. Celle-ci autorise de nombreuses retouches, comme privilégier le gain d’expérience ou l’amélioration des maîtrises d’armes  à celui de l’argent. Il est également possible d’entrer directement au sein des objets récoltés pour les améliorer, dans le Monde des Objets. Le niveau 9999 est donc le nouvel objectif, et s’atteint plus rapidement lorsque l’on connaît les entrailles des mécanismes du titre. Malheureusement toujours autant destiné aux habitués qu’aux nouveaux venus, Disgaea 5 ne s’apprécie réellement que si le joueur ose mettre les mains dans le cambouis, au risque d’y rester des centaines d’heures durant.

Conclusion : PEUT-ÊTRE !

Disgaea 5 Complete ne sera encore une fois pas l’épisode du renouveau. Mais pourquoi critiquer une formule efficace et prenante qui n’a finalement que très peu de concurrence, surtout sur Switch ? Long, parfois drôle, riche, le jeu promet des centaines d’heures de bataille, mais uniquement aux plus initiés tant l’ensemble demeure complexe et très peu ouvert aux néophytes. Il ne fait aucun doute que la série  devrait bénéficier de quelques modernisations, notamment graphiques, un visuel n’ayant que très peu évolué depuis les épisodes PS2. Aucune nouveauté sur Switch en dehors des DLC déjà connus, non, même la console hybride et ses possibilités nomades et tactiles ne feront pas changer la licence d’un poil. 

LES PLUS : 

+ Potentiellement une durée de vie énorme
+ 108 personnages à recruter
+ Un système de combat complet et prenant
+ Un portage Switch idéal
+ Disgaea 5 en nomade

 

LES MOINS :

– Rien de neuf sous le soleil
– Des personnages caricaturaux
– Une histoire OSEF
– Cette traduction française démoniaque
– Beaucoup trop complexe et peu ouvert aux nouveaux venus

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre ou à l’univers). Le Oui accompagné du ND Award récompense les titres soit exceptionnels que vous devez acheter quoiqu’il arrive, soit ceux nous ayant provoqué de gros coups de coeur !

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 26 mars 2019 à 11:37

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