Test Nintendo Switch de Earth Wars, l’un des tout meilleurs rapports qualité/prix de l’eShop

Vision pessimiste et récurrente du futur de notre monde, souvent à la suite des ravages engendrés par les erreurs humaines, le post-apocalyptique demeure encore aujourd’hui le moyen le plus ouvert à l’imagination de tout auteur de science-fiction. C’est encore ici l’arrière-plan du jeu d’action du studio japonais One or Eight, qui tel Prince ou M. Pokora, a plusieurs fois changé d’appellation en fonction de sa région de publication et de la plate-forme sur laquelle il a été distribué. Sorti au Japon en 2015 sur PlayStation 4, Xbox One et PC sous le nom originel d’Earth Wars, sa version occidentale disponible l’année suivante sur ces plates-formes s’est vue renommée en Earth’s Dawn, pour retrouver son patronyme nippon sur l’eShop de la Nintendo Switch et sur plates-formes mobiles. Sorte d’hybride de beat them up à défilement latéral en 2D et de jeu de gestion de progression des compétences et des butins à la manière d’un Monster Hunter, Earth Wars se révèle être simple et efficace, malgré une répétitivité générale assez marquée.

Un test rédigé par Chozo.

 

Et qu’est-ce qu’on fait si une bestiole nous fonce dessus, on lui crache à la gueule ?

Ici, l’apocalypse ne trouve pas ses origines dans le comportement humain, mais plutôt dans un autre poncif du genre, la très classique invasion d’extraterrestres connus sous le nom d’E.B.E. À la suite d’une lutte acharnée entre les forces armées terriennes et les aliens qui n’a pas eu le succès escompté et a quasiment détruit la planète en 2020, les dirigeants de ce monde arrivèrent rapidement à la conclusion qu’aucune arme connue n’était efficace pour éradiquer le fléau. Mais l’espoir renaît lorsqu’une nouvelle technologie fut mise au point. En effet, une technique scientifique qui permit de créer de nouvelles bio-armures et des armes surpuissantes en fusionnant les tissus corporels des E.B.E. avec les métaux terriens a été élaborée, donnant naissance aux forces spéciales A.N.T.I, derniers remparts contre les envahisseurs. L’aventure commence donc avec ces guerriers équipés de ce matériel de pointe, parvenus pour la première fois à mettre en échec un E.B.E de classe « Baron », nourrissant les plus grands espoirs de victoire.

Bande-annonce officielle !

Dès le départ, Earth Wars laisse entrevoir les soupçons d’un RPG traditionnel, avec les possibilités données quant à la création de l’avatar. Le joueur a le choix entre seize personnages masculins et féminins aux proportions corporelles rappelant les designs de Dragon’s Crown, Odin Sphere ou Muramasa : The Demon Blade, ainsi que d’un timbre de voix. Mais on se rend facilement compte que ce choix de personnage n’a que très peu d’importance, puisque homme ou femme, lourd ou léger, tous disposent de mouvements très similaires, que ce soit dans l’animation, la portée des coups ou le design. Les cinématiques de présentation, composées de planches de story-board, octroient un ton sérieux au jeu, avec des scènes de destruction, de guerre et des personnages humains finalement plutôt bien détaillés.

Quoi qu’il en soit, malgré une personnalisation limitée et des visuels austères et peu originaux, l’action est bien présente et l’utilisateur se prend rapidement au jeu, pour peu qu’il fasse preuve de persévérance. Dans les premières minutes, Earth Wars ressemble à un Devil May Cry futuriste en 2D, où il s’agira simplement de sauter, se déplacer rapidement, frapper et tirer sur les ennemis pour engranger des points et accéder à de nouvelle compétences et armes. Le jeu propose d’ailleurs un excellent système d’obtention progressive de nouveaux mouvements et d’outils de guerre, allié à un rapide apprentissage des phases de combat en introduction. Le joueur se lance ainsi en terre connue avec trois acolytes, avant d’entrer dans le vif du sujet. Il ne se passe cependant pas énormément de temps avant que le réel challenge ne prenne le pas sur le plaisir de dézinguer de l’alien. L’utilisateur se retrouvera ainsi stoppé face à une difficulté subitement revue à la hausse, l’obligeant à reprendre certaines phases de combat à maintes reprises pour atteindre plusieurs niveaux supérieurs nécessaires à la progression dans l’aventure. Et c’est à partir des puissants E.B.E que le personnage rassemblera différentes parties de chair afin de compléter l’armure biomécanique, les armes lourdes et les sabres. Au bout d’un moment, la satisfaction gagne le joueur en voyant des armures et armes vraiment badass, complexes et réussies, dont les modifications se répercutent également sur les autres membres de l’escouade, sans qu’ils n’aient à lever le petit doigt. Car oui, il y a trois acolytes aux côtés du personnage contrôlé par l’utilisateur. Et c’est bien là le problème.


I am gonna die surrounded by the biggest idiots in the galaxy

Bien que les niveaux du jeu se traversent à quatre, c’est bien tout seul qu’il faudra se battre contre les hordes d’aliens. En effet, à chaque phase de bataille, le reste de l’équipe disparaît subitement, certainement pour mener chacun son propre combat, sans que cela ne soit précisé. Cette absence semble pourtant salvatrice pour la lisibilité de l’action, puisque la caméra se resserrant sur un cadre assez proche de l’action, la multiplicité de personnages aurait engendré un joyeux désordre. Mais dans ce cas-là, pourquoi démarrer l’aventure à quatre ? Parce qu’il faut aussi noter qu’Earth Wars ne se joue qu’en solo, sans fonctionnalité en écran partagé, ni jeu en ligne. Les autres protagonistes ne sont finalement là que pour donner de la profondeur aux cinématiques et discussions qui peuvent entrecouper les sessions de combat, mais aussi pour remplir les passages entres les joutes. Parce que force est de reconnaître qu’Earth Wars souffre d’un petit problème de rythme, non pas lors des phases d’action, mais plutôt dans son approche globale.

Toujours influencé par les titres des studios Vanillaware, mais en maîtrisant beaucoup moins bien le style, le jeu propose des sessions d’action et les phases de simples traversées des tableaux qui se suivent… Et se ressemblent… Et se répètent sans arrêt. En se déplaçant d’un endroit à un autre pour éradiquer les ennemis, le joueur visitera et revisitera des environnements très similaires, accusant peu de changements quant aux structures des sept environnements différents, des missions et des quêtes annexes. Ces dernières s’avèrent très courtes mais toujours assez agréables à parcourir, entre les défis chronométrés ou les objets particuliers à dénicher. Plus tard dans le jeu, les décors et design de niveaux deviennent heureusement de plus en plus variés et dynamiques ; mention spéciale aux différents boss, toujours impressionnants. En outre, avec des dialogues en japonais sous-titrés en français, le travail sonore demeure correct, sans être mémorable pour autant, la faute à une diversité musicale très peu marquante.

Ainsi, le joueur attend impatiemment la prochaine zone de bataille pour échapper à la monotonie, heureusement sauvée par un gameplay intelligemment orchestré et son système de gain de compétence encourageant. Earth Wars propose énormément de combos et d’attaques différents, le tout dépendant de la position du personnage et la direction vers laquelle il lance son action. Bien qu’une certaine latence et une sensibilité parfois étrange du stick ne permettent pas toujours de réussir exactement ce qui était prévu, il n’y a aucun doute, tuer des aliens reste jouissif et souvent valorisant, au regard de la difficulté parfois mal calibrée. Ajoutons-y un système de butin Monster Hunter-esque, et le joueur aura toutes les raisons de continuer son périple malgré ce sentiment de redondance. En pillant les ennemis et en réussissant les missions, le personnage se verra octroyer diverses statistiques donnant un rang et des points d’amélioration. Ces points sont à échanger parmi les attributs proposés dans un énorme arbre de compétences représenté sous la forme d’une colonne vertébrale et classés par type, attaque, défense, etc. Ce système permet entre autres de largement relever la durée de vie du jeu qui dépend finalement du type d’utilisateur aux manettes. Celui qui souhaitera crafter un maximum pour obtenir les armures, les compétences et les armes les plus puissantes, rajoutera le double de temps à son aventure, tandis que celui qui rushera en mode bourrin les niveaux terminera le titre en quelques heures. Mais cela ne concerne que les joueurs les plus doués au stick.


Conclusion : OUI !

Earth Wars matérialise très certainement l’un des tous meilleurs rapports qualité/prix de l’eShop de la Nintendo Switch. Malgré un sentiment de monotonie presque intrinsèque au genre et une variété dans la réalisation parfois frustrante, l’action frénétique et le côté customisable des armures très classes à composer encouragent tout joueur à continuer ses missions, pour peu qu’il ne soit pas allergique à un certain degré de difficulté. Visuellement propre à défaut d’être original, ce titre aurait pu même être exceptionnel s’il ne souffrait pas d’un souci de rythme parfois agaçant et une certaine latence dans les contrôles, rajoutant involontairement un peu de challenge supplémentaire. Pas de mode deux joueurs, pas de jeu en ligne, mais pour seulement quatre euros, cette grande aventure en solo est largement conseillée.

LES PLUS :

+ Combats hyper dynamiques et grisants
+ Le système de butin et de craft intelligent
+ Réalisation globale soignée
+ Durée de vie exponentielle
+ Pour quatre euros, c’est presque donné

LES MOINS :

– Au revoir originalité
– Répétitif dans l’action, ainsi que dans l’habillage visuel et sonore
– Quelques latences dans les contrôles
– Pas de mode multijoueur en local, ni en ligne

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre). Le Oui accompagné du ND Award récompense les titres soit exceptionnels que vous devez acheter quoiqu’il arrive, soit ceux nous ayant provoqué de gros coups de coeur !

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 13 avril 2018 à 18:38

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