Test Nintendo Switch de Flinthook, le roguelike nec plus ultra de la console

Le roguelite est très en vogue depuis quelque temps chez les indépendants. Avec ses stages procéduraux aux patterns à répétition et ses morts en boucle, il est finalement moins coûteux à mettre en place et peut tenir le joueur scotché si le gameplay est à la hauteur. Bien sûr, pris à la légère, il peut vite se révéler barbant, voire catastrophique. Avec un pirate de l’espace en guise de héros, on peut se demander si Flinthook ne tente pas un coup d’esbroufe pour piquer le pognon des braves joueurs. Mais peut-être qu’il cache aussi un vrai trésor ?  Allez savoir…

Un test rédigé par Goonpay.


Nom d’un flibustier

Les Gardiens du phare cosmique érigé par les Sirènes spatiales sont la cible des pirates qui veulent les mettre en bouteille. Le terrible Gwarlock est parvenu à les capturer ce qui a mis fin à la paix dans la galaxie. Le capitaine Flinthook, dont on ne connaît pas la véritable origine, muni de son Pistolaser et de son Quickhook (un grappin) part donc secourir ces petites lucioles fantomatiques. Sans être très sophistiquée, l’histoire de Flinthook a donc le mérite d’exister et de disposer d’éléments scénaristiques très amusants qui se dévoilent au fur et à mesure de l’obtention des légendes en jeu, preuve que Tribute a souhaité soigner l’enrobage.

Tel Albator le capitaine corsaire, Flinthook attaque les autres vaisseaux pirates pour piller leur richesse et nourrir de pierres spectrales la boussole qui lui indique le chemin vers le repaire du grand méchant transformant ainsi chaque bâtiment volant en stage d’action / plates-formes aux multiples pièges.

Flinthoooook, c’est de la dynamique

Avec son pistolet, son grappin et sa montre gousset qui sert de ralenti, le héros saute, tire, se suspend au crochet, retire les bulles de protection, ralentit les objets en une fraction de seconde. Les premières minutes de jeu suffisent pour se rendre compte à quel point Flinthook est nerveux et très agréable à prendre en main. On se prend à virevolter dans tous les sens en blastant les ennemis jusqu’au moment où le rappel se fait à l’ordre et, là, c’est le ralenti qui sauve la vie. Cette aisance et cette fluidité à toute épreuve donnent la sensation d’un jeu facile d’accès et pourtant…

Avant de débloquer l’accès au combat final face à Gwarlock, il faudra affronter trois terribles pirates (Plumedor, Billy Beloeil et Baron Von Gov) qui se battent pour devenir le chef du clan Cluster durant un cycle (le code des pirates est farfelu !). Pour y parvenir, il faut faire une sorte de grand chelem en réunissant le nombre indiqué de Pierres spectrales qui s’obtiennent dans le grand coffre final d’un vaisseau.

Ces vaisseaux sont découpés en écran (une carte avec des petits carrés façon Metroid permet de s’orienter) dans lesquels il faut soit se débarrasser d’ennemis pour déverrouiller la porte de sortie, soit se frayer un chemin à travers les nombreux pièges. Évidemment, la moindre erreur fait perdre un peu de vie et cette dernière coûte très très cher, car peu nombreux sont les items de revitalisation. Au mieux, une pomme dans un petit coffre vous offrira 10 PV, sinon, il faut tomber sur un monde avec des marchands pour espérer acheter un pilon de dindon ou une fiole. Sauf que, si récolter de l’argent n’est pas difficile en soi, les prix exorbitants font réfléchir à deux fois avant d’être dépensé.

On pourrait simplement se dire qu’il suffit de ne pas perdre de vie. Mais, ce n’est pas une mince affaire puisqu’en plus du niveau de difficulté de chaque vaisseau, il y a les affixes qui peuvent tout changer.

Le choix de la forteresse à attaquer est offert parmi trois propositions. On peut donc opter pour un monde de faible difficulté, mais qui, a contrario, contiendra ces fameux affixes, bonus ou malus, qui seront encore plus gênants. Parmi eux, on retrouve des classiques, par exemple, Pointu (des pics vicieux en quantité), Renforts robustes (ennemis plus solides), Bataillon ou Peloton à bord (ennemis plus nombreux), Escouades Spectrales ou Revenants (des lucioles ou des fantômes intuables)… et des plus originaux comme le Bûcher (un atout en échange de vie), Distortion ou Brouillard (perte de visibilité), Asphyxie (la vie s’échappe sans cesse)… Les bonus sont moins nombreux (plus d’argent, plus de marchands) et ne sont pas forcément synonymes de bons plans.

Pour éviter d’enfermer le joueur dans une sensation de run inutile où les morts s’enchaînent, Flinthook dispose d’un système d’expérience. La prise de galons déverrouille des atouts que l’on peut acheter en échange des pierres récoltées.

Les atouts sont des bonus que l’on peut attribuer au héros au choix, en fonction du nombre de slots disponibles avant chaque session. On peut réellement paramétrer le gameplay en fonction de ses affinités en augmentant sa jauge de vie ou sa résistance, en augmentant sa puissance de feu, son taux de coups critiques, en allongeant la portée de l’arme ou du grappin, ou leur vitesse, en optant pour des balles rebondissantes ou plus grosses, etc. Il existe vraiment une multitude d’atouts avec même, un atout random qui peut offrir le meilleur comme le pire.

On est donc en présence d’un roguelite type qui implique de recommencer sans cesse des niveaux jusqu’à la réussite.


Taaaamtadatatam datatatam datatataaam

En règle générale, les graphismes sont un des premiers points abordés dans la partie technique. Cette fois-ci, c’est la musique qui sera mise à l’honneur ! Pourtant, le nombre de morceaux contenus dans le jeu se compte sur les doigts d’une main amputée de quatre doigts, c’est dire ! En vérité, il y en a bien plus, mais ce morceau, Walking the Planks, c’est comme la type-A de Tetris (Korobeiniki), comme le thème principal d’un Mario ou de Zelda, une composition chiptune qui reste en tête et qui colle à merveille au rythme du jeu. Impossible à fredonner ou à écrire correctement, mais elle résonne encore dans les oreilles après extinction de la Switch. Bref, on félicite le travail accompli par Patrice Bourgeault et on recommande chaudement d’aller écouter l’album complet disponible gratuitement sur le site officiel !

Les graphismes en pixelart viennent tout naturellement faire écho à l’ambiance électronique de Flinthook. Les décors se répètent avec juste ce qu’il faut de changement de couleur pour faire croire à une nouvelle zone, mais l’ensemble est cohérent et fouillé. Un peu trop même parfois, notamment ces @!?)/! de plaques grises à pointes qu’on capte trop tard, mais qu’on ne critiquera pas tant elles sont volontairement camouflées.

À l’inverse, on saluera l’effort fourni sur le bestiaire à la fois drôle et varié. Sans oublier les boss, certes peu nombreux, mais très charismatiques et fun à combattre. Histoire de clore en beauté et confirmer que Tribute Games a peaufiné son bébé, on mentionnera, sans entrer dans le détail pour ne pas tout dévoiler ou faire peur aux adeptes de la partie minute (notons au passage que Flinthook sur Switch y convient parfaitement), le raid infini, les  « trophées » et les défis en ligne qui allongent la durée de vie de manière quasi infinie.

 

Une version physique limitée (qui n’est plus disponible) est sortie, par le biais de Limited Run, en avril dernier.

 

Conclusion : OUI ! ND AWARD

Il y a des jeux qui sont classes, des jeux qui fracassent, des jeux où l’on ramasse, des jeux où on se prend pour un as, des jeux sur lesquels il ne faut pas faire impasse. Flinthook est de ceux-là : on prend cher, on misère, on persévère, on devient fier, on (re)mord la poussière, on devient vulgaire, on se prend pour Thierry Omeyer, intouchable, impénétrable, inviolable et paf, c’est la débandade, la vie s’échappe, les mains sont moites, la veine palpite, on y est presque, mais pas encore, pas encore… La prochaine sera la bonne ! Non, ce n’est pas vrai, elle était pire. La faute aux affixes, c’est sur ou alors mes atouts ne sont pas optimisés ? Quoi, déjà rang 70 ? C’est impossible… ah oué, ca fait quand même plus de 30 heures que j’y suis. Pause, je reprendrai plus tard… mais après celle-là quand même.

LES PLUS : 

+ Une pépite de l’eShop à ne pas rater
+ Un gameplay nerveux et addictif
+ L’esprit loufoque 
+ Une excellente durée de vie avec forte replay value
+ Cette musique !

 

LES MOINS :

– On voudrait encore plus de boss
– Variété graphique trop facile ?
– Un jeu qui peut malheureusement passer inaperçu

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre ou à l’univers). Le Oui accompagné du ND Award récompense les titres soit exceptionnels que vous devez acheter quoiqu’il arrive, soit ceux nous ayant provoqué de gros coups de coeur !

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 3 janvier 2019 à 11:44

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