Test Nintendo Switch de Gear.Club Unlimited 2, la simulation automobile qui a de nombreux atouts dans sa poche

Le segment des jeux de course dits de simulation n’est clairement pas le plus vivant de la Switch. À vrai dire, hormis V-Rally 4, pas forcément positionné sur le même style, MotoGP 18, à condition de préférer les deux roues, Grip, bien moins sage, All Star Fruit Racing… ok, soyons sérieux quelques minutes, bref, en attendant Grid prévu pour 2019, peu de jeux se sont glissés entre la sortie de Gear Club Unlimited premier du nom et ce deuxième opus. La voie semble libre mais faut-il s’y engager, that is the question !

Un test rédigé par Goonpay.


Même châssis mais nouveau look

Comme expliqué par notre vénérable Chozo dans le test à retrouver ici, Gear Club Unlimited est un jeu venant du monde du mobile qui s’est expatrié sur l’hybride de Nintendo avec plus ou moins de succès. Ce premier volet avait donc pour lui un contenu généreux, accompagné d’une modélisation des véhicules honnête (tout du moins plus réussi que les environnements), d’une prise en main rapide, le plaçant d’ailleurs plus du côté de l’arcade que de la simulation pure et dure d’un mode multijoueurs agréable, mais pêchait par ses lourdeurs d’interface venues du mobile. Si le titre d’Eden Games n’allait clairement pas concurrencer Forza et autres Gran Turismo, il restait un choix judicieux pour les amoureux d’automobiles en manque sur Switch.

Tenant compte des remontées terrain et désireux de proposer une suite plus aboutie et toujours exclusive à la Switch, les développeurs ont donc remis le couvert pour ce Gear Club Unlimited 2, qui prolonge et affine l’expérience plus qu’il ne la révolutionne… un peu comme un mariage, pour le meilleur et pour le pire.

Pour ce qui est du meilleur, abordons directement la partie technique. Les belles carrosseries sont toujours agréables à regarder. Quand en plus, la lumière du soleil vient s’y refléter pour mettre en valeur toutes ces belles courbes et ces plaques de métal rutilantes, on prend d’autant plus de plaisir à les piloter et à les customiser ! Les 51 bolides à débloquer, représentant 22 constructeurs de renom, de Mini à Bugatti en passant par Porsche, McLaren et Koenigsegg, sont fidèlement représentés et montrent bien leur différence volant en main. Certaines marques, classiques des jeux de course, telles que Ferrari et Lamborghini, sont certes toujours absentes et on est loin des plusieurs centaines d’un Forza, mais le nombre total de voitures par rapport au premier opus a presque doublé, ce n’est pas rien ! N’espérez pas pour autant reconnaître le bolide en fonction du bruit du moteur, la partie sonore remplit sa fonction sans en transcender les sensations.

Du côté des environnements, Gear Club Unlimited 2 a clairement passé la seconde, notamment grâce à une caméra extérieure plus éloignée que dans le précédent titre, offrant une meilleure visibilité. Mais surtout, les effets de lumière apportent plus de relief, les décors semblent s’être plus affinés, les détails sont plus nombreux. La sensation de vitesse est restée intacte, toujours accrue en passant en vue cockpit. L’interface est aussi plus légère. Le compteur s’est déplacé dans le bas et a fait disparaître cet affreux bouton de rembobinage (sans perdre la fonction pour autant), tout comme la carte qui montre des tronçons un peu plus grands.

En dehors des courses, on retrouve toujours le Performance Shop avec son incroyable lot de mobilier et de personnalisation qui nous ferait croire à l’invasion des Sims dans le garage. À noter que la mappemonde a troqué sa vue 3D pour un plan plus synthétique qui met en avant la longueur des circuits.

Plus c’est long, moins c’est bon : la cause du divorce !

Bien qu’Eden Games parle « d’expérience de conduite réaliste » au sujet de Gear Club Unlimited, la vérité est un peu plus nuancée. S’il est vrai que les différentes améliorations apportées aux voitures ont une influence sur leur comportement (meilleure accélération, vitesse, freinage, stabilité…) et qu’en fonction des modèles, on sent plus ou moins le sous-virage/survirage, on ne peut indéniablement pas parler de réalisme. Les collisions n’ayant aucun impact sur la course, hormis une légère baisse de vitesse, s’appuyer sur le cul ou le flanc d’une voiture pour la dépasser facilement dans un virage est monnaie courante. Une fois la tête de la course prise, il devient aisé de rester premier, d’autant que la fonction de rembobinage sur 10 secondes est toujours présente à volonté. On ne blâmera personne de l’utiliser, cet outil faisant partie intégrante de l’essence de Gear Club Unlimited. Toutefois, pour apprécier pleinement le pilotage, il est fortement conseillé de très vite bannir les aides à la conduite (avant tout destinées aux plus jeunes) activées par défaut qui brident réellement la course.

Les 3000 km de tracés annoncés ne sont pas une duperie et assurent une durée de vie conséquente, sans compter le mode online qui remet une couche. Mais, premier reproche, parce que tout n’est jamais rose, on ressent régulièrement l’impression de déjà-vu. Pas forcément dans les décors car ces derniers sont assez variés (montagnes, désert, bitume, forêt, neige…) – et on n’est pas là pour prendre des photos – mais plus dans le tracé en lui-même. Cette épingle croisée quelques secondes plus tôt ou cette sorte de rond-point bloqué offrant un angle à 90° bien revêche qu’on croise à chaque circuit donne comme un air de niveau procédural à l’ensemble. C’est en fait grâce au déblocage des véhicules que l’on est réellement maintenu en haleine : ce même virage pris à toute vitesse avec la bonne vieille Mini ne sera pas négocié de la même façon avec une McLaren 675LT, forcément.

L’amélioration de ces bolides étant également une des clés de la victoire, on est fortement incité à ne pas zapper les petites courses annexes aux compétitions qui rapportent un max d’argent. Argent qui sert donc à la fois à l’achat de nouvelles pièces, mais aussi à celui d’ateliers entiers ou des petits objets de décoration pour son showroom. Les amoureux du custom, des beaux garages qui sentent l’huile et la transpiration des hommes en salopette seront aux anges et passeront probablement un temps dingue à chouchouter leurs plus belles mécaniques.

Enfin, comme si la quantité d’asphalte à avaler n’était pas suffisante, il y a les écuries (regroupement de joueurs en ligne) que l’on peut créer ou rejoindre pour participer à d’autres défis avec le monde entier et se hisser au plus haut du podium. Rejoindre une équipe permet également de grappiller des bonus dans le mode solo, comme un pourcentage supplémentaire d’argent.

Mais alors, nom d’une clé à pipe, qu’est-ce qu’on peut vraiment reprocher à ce Gear Club Unlimited 2 qui semble vouloir fonder une liaison sacrée avec le joueur ?!

Il est vrai qu’un divorce nécessite une bonne raison : une tromperie énorme ou une lassitude languissante, le train-train quotidien qui devient monotone puis morose et un jour, c’est le déclic, trop c’est trop… Force est de constater que les temps de chargement auront raison de cette relation amoureuse entre l’homme et la machine. En exagérant à peine, on constate que le temps de course est à peu près égal au temps d’attente pour y accéder. Dans le genre interminable, la série Lego tenait le haut du podium, mais Gear Club Unlimited 2 est un sérieux concurrent ! Ajoutons à cela les réguliers à-coups que l’on ressent dans le Performance Shop… ces micro-lags qui cassent toute la fluidité ont tôt fait de nous achever. Si vous appréciez la Switch pour sa capacité à apporter des parties rapides entre deux activités ou durant la pause-café, passez votre chemin sur Gear Club Unlimited 2.

Conclusion : PEUT-ÊTRE !

Gear Club Unlimited 2 a réellement de nombreux atouts dans sa poche pour devenir le jeu de course « simulation » de la Switch, ou au moins contenter le manque sur l’hybride de Nintendo. Le virage pris pour sortir du jeu mobile remanié, tout en conservant les spécificités de la série, est réussi. Le mode online, avec son système d’écurie va plus loin que le simple affrontement sur un circuit et le contenu solo est déjà plus que garni. Si seulement les temps de chargement n’étaient pas si rebutants… mais avec des « si », on pourrait refaire le monde… ou avoir un jeu de course agréable sur toute la ligne. Dommage !

LES PLUS : 

+ 3 000 km de route
+ 51 voitures joliment modélisées
+ Le système d’écurie

 

LES MOINS :

– Les aides à la conduite, utile pour les petits mais à retirer absolument pour profiter du jeu
– Un côté procédural dans les tracés qui peut lasser
– Les très, trop lents temps de chargement

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre ou à l’univers). Le Oui accompagné du ND Award récompense les titres soit exceptionnels que vous devez acheter quoiqu’il arrive, soit ceux nous ayant provoqué de gros coups de coeur !

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 27 mai 2019 à 8:44

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