Test Nintendo Switch de GRIP, le Rollcage-like qui peine à accrocher

Annoncé comme le successeur spirituel de Rollcage, GRIP (aussi appelé GRIP : Combat Racing) est disponible sur Nintendo Switch depuis le 6 novembre 2018. Ce titre, développé par Caged Element et édité par Wired Productions, mêle jeu de course et de combat à la manière d’un Mario Kart, le tout en étant un poil plus énervé. Alors, on craque ou pas ?


Un test rédigé par Kalimari.

Note importante : Habituellement vendu au prix de 39,99 €, il bénéficie actuellement d’une excellente promotion (jusqu’au 19 avril 2020), laquelle baisse son tarif à un peu moins de dix euros.


C’est pas la carrosserie qui compte, mais un peu quand même

GRIP place le joueur au volant d’un véhicule futuriste et surarmé, prêt à en découdre avec ses adversaires et les circuits eux-mêmes, qu’il s’agisse de rouler sur des terres désolées, dans une jungle luxuriante ou même sur des satellites dans l’espace. Plutôt joli sur les autres plateformes, tout du moins sur PC (une version testée à côté, en guise de comparatif), la version Nintendo Switch elle, souffre d’un lourd aliasing et d’un flou omniprésent en mode portable. À cela s’ajoute une surcharge d’effets visuels pas franchement indispensables qu’on n’hésitera pas à désactiver dans les options, comme le flou de mouvement ou le grain de l’image. Des sessions prolongées peuvent rapidement donner des migraines ou faire larmoyer les plus sensibles, c’est dire. Sur télévision, c’est déjà bien mieux, mais encore loin d’être très gracieux. On ne lui en aurait pas voulu s’il proposait à minima une direction artistique un tant soit peu marquée, mais même là, il faudra se contenter de véhicules désincarnés et de biomes un poil clichés. Un beau jeu, pour sûr, mais qui l’est beaucoup moins sur Nintendo Switch.

Plus que ses graphismes bruts, c’est dans son enrobage sonore que GRIP se montre réussi. Certes, il faut aimer les pistes de drum and bass, mais pour peu qu’on y adhère, la bande-son y est assez brillante. Plus que ça, elle met dans l’ambiance et file de l’adrénaline comme jamais. Les bruitages quant à eux sont également assez puissants pour bien ressentir les impacts et les explosions ; seuls les tirs de mitrailleuses lourdes font finalement assez cheap, s’apparentant plus à une arme à billes. Finalement, c’est dans ses choix de personnalisation que GRIP peut s’en sortir la tête haute : qu’il s’agisse de l’apparence de son bolide, des paramètres d’un grand prix ou des options graphiques et sonores, tout semble paramétrable. Le joueur pourra également se réjouir de profiter d’un contenu relativement conséquent, notamment via son mode solo s’étendant sur un peu plus de onze heures, ou sa vingtaine de tracés mis à disposition.


Sur GRIP, la routourne n’a pas tourné

Tourner autour du pot ne sert à rien, alors on préfère vous le dire tout de suite : non, GRIP n’est pas le digne héritier de Rollcage. Et si vous étiez à la recherche d’un titre purement arcade et instantané, la production de Caged Element risque de vous décevoir. Il ne s’agit pas de dire ici qui fait mieux que l’autre, mais de préciser que la philosophie de leur game design les oppose plus qu’elle ne les rapproche ; encore heureux, avec les dix-sept ans qui les sépare. En effet, il convient de souligner l’approche plus réaliste de la conduite ou de la physique de GRIP, lequel se révèle plus lent dans ses démarrages et accélérations, mais aussi plus lourd dans sa maniabilité. Plus le véhicule du joueur ira vite, plus la conduite sera difficile, obligeant le chauffeur à user du frein à main pour réaliser quelques dérapages nécessaires. Il faudra également faire attention aux aspérités du terrain, nombreuses et punitives, ou aux projectiles des adversaires, particulièrement violents. On aurait toutefois aimé plus de travail sur les voies murales ou sur les plafonds, celles-ci étant bien trop rares, mais aussi et surtout trop punitives pour dissuader les joueurs de les prendre.

Mal négocier un virage, braquer trop fort ou recevoir de plein fouet le projectile d’un adversaire peut coûter cher. Tellement cher, qu’il vaut parfois mieux réinitialiser immédiatement sa position sur le tracé que d’essayer de corriger son erreur dans les airs ou dans un enchaînement de tonneaux. Il y a bien sûr quelques astuces pour s’en sortir du mieux que l’on peut, comme freiner au dernier moment lorsqu’un missile à tête chercheuse vient nous toucher, mais il s’agit là de manœuvres difficiles ou qui demandent un certain temps de jeu et d’apprentissage. De manière générale, GRIP est un titre velu et difficile d’accès, lequel demandera quelques essais dans les diverses étapes du mode solo (pour peu qu’on résiste mentalement à pas mal de moments frustrants), s’apparentant ainsi plus au die and retry qu’à un jeu de course arcade et pépère. Toutefois, pleinement maîtrisé, il offre aux joueurs un plaisir bien présent et même un petit goût de reviens-y. On recommande d’ailleurs le mode match à mort en arène, très fun, quoique souffrant de cartes un peu trop alambiquées pour se montrer vraiment parfait.

GRIPsou : Combat Torturing

Outre les graphismes, la plus grosse déception réside dans le level design des courses. Si certaines sont mémorables et bien grisantes, notamment les tracés désertiques ou enneigés, d’autres se révèlent bien trop simplistes ou bien trop tortueuses pour y trouver le plaisir simple de la vitesse ; si les virages, obstacles ou aspérités du terrain en trop grand nombre obligent à surutiliser le frein à main, les circuits basiques eux, n’offrent que très peu de marge d’erreur, rendant difficile voire impossible (sans objets tout du moins) la possibilité de rattraper les concurrents qui précèdent le joueur. Il faut toutefois noter un suivi régulier et solide du jeu par ses développeurs, lesquels n’ont pas hésité à ajouter des véhicules aériens et de nouvelles courses, ainsi qu’à régler la difficulté au fil des mises à jour ; le titre est toujours ardu, mais bien moins qu’à ses débuts, carrément méchant, notamment via ses IA. Enfin, il est également possible de trouver une pléthore de DLC purement cosmétiques pour ceux qui désirent soutenir Caged Element ; chacun se fera son avis sur la pratique commerciale, GRIP étant déjà vendu au prix fort.

 

Conclusion : NON !

Sur le papier, GRIP : Combat Racing est un bon jeu, quoiqu’un poil trop élitiste ; la difficulté générale du titre et ses nombreuses mécaniques avancées peuvent frustrer et rebuter plus d’un, mais une fois son gameplay maîtrisé, la production de Caged Element est assez chouette à jouer, notamment dans son mode arène ou dans des courses où la vitesse des véhicules serait ajustée à son maximum. Pourtant, impossible pour nous de vous le recommander ne serait-ce qu’un peu, tout du moins à plein pot. Souffrant d’une direction artistique passe-partout, d’une physique trop réaliste et d’un mode solo penchant trop vers le die and retry, GRIP est surtout amputé d’un de ses points forts sur les autres plates-formes : ses graphismes. Si le mode téléviseur passe plus ou moins, le mode portable lui, est une véritable torture pour les yeux, tant il est flou et trop aliasé. À prendre en grosse promotion pour ceux qui le désirent vraiment donc, ou sur PC si possible, histoire de profiter pleinement de ce qu’a à offrir le titre. Ou relancer Rollcage, aussi…

Verdict !

LES PLUS : 

+ Une courbe de progression palpable et des mécaniques intéressantes
+ Un contenu solide et une durée de vie importante
+ Le mode match à mort en arène, assez réussi
+ La bande son réussie, dans la mesure où on accroche ou non à la drum & bass
+ Paramétrable de la tête aux pieds

 

LES MOINS :

– Assez disgracieux visuellement, surtout en portable
– Une direction artistique qui ne marque pas les esprits
– Pas assez arcade et trop punitif pour être rapidement amusant
– Quelques courses franchement inintéressantes ou trop complexes vis-à-vis des mécaniques de gameplay
– Un mode solo die and retry relativement frustrant
– Une pléthore de DLC cosmétiques pour un jeu déjà vendu bien cher
– Des serveurs multijoueurs vides

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– “OUI !”

Nous recommandons l’achat de ce titre. Peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre.

– “PEUT-ÊTRE…”

Nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre. Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “PEUT-ÊTRE…” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– “NON !!!”

Nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu. Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix. Avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir, ou s’il faut tout simplement s’enfuir. 

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 16 avril 2020 à 16:25

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  • Sorties :
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