Test Nintendo Switch de Little Friends : Cats & Dogs, le Nintendogs du (très) pauvre

— Bon Chozo, c’est bon, tu es content, tu as eu ton jeu original, Windscape c’était ce que tu voulais, non ? (NDLR : voir le test du jeu publié hier)

— Heu oui, mais pas vraiment en fait… Tu m’as écouté pendant le podcast au moins ?

— Heu bon, passons… Sinon, ta fille, elle aime les animaux, hein ? Les chats, les chiens, tout ça…

— Alors a priori oui, mais elle adore surtout martyriser la bestiole de la maison Labo, alors je n’imagine pas avec un chat… Et puis elle préfère mettre des mandales avec Peach dans SSBU.

— Parfait, tiens, Little Friends : Dogs and Cats, ça va lui faire plaisir.

— Soupirs… Bon, après cinq minutes à y jouer, elle s’en bat les steaks puissance 8 000, ma fille, de ce truc, merci hein ! Pour le test, ça va m’inspirer…

— Mais de rien, ça m’a fait plaisir de faire plaisir à ta fille.

— Il faudra vraiment m’écouter un jour… 


Un test rédigé par Chozo.

Téléachatte

L’été arrive à grands pas, et, avec le combo sandales/chaussettes, l’abandon des animaux de compagnie dans les forêts et sur les chemins de campagne est le principal fléau de la période estivale. Eh oui, prendre un chien tout mignon pour les enfants à Noël, ça rapproche petits et grands, mais six mois après, Ulf le Saint-Bernard a déjà bien grandi, au point de ne plus tenir dans la Twingo familiale pour l’autoroute du Soleil. Mais ne vous en faites pas, parents irresponsables, Neilo Inc. a la solution pour vous ! Au lieu de vous fatiguer à gérer un animal réel pendant quelque temps avant de l’attacher à un arbre du bois d’à côté, ce qui pourrait engendrer des taches de boue dans la voiture, pourquoi ne pas profiter du fils spirituel de Nintendogs, qui inclue, oh génial, également ces adorables chats virtuels ?

Mine de rien, énormissime succès de la DS, cette première approche de Tamagotchi réaliste a su poser les bases sur lesquelles s’est construit Little Friends : Dogs & Cats : une approche simpliste, accessible, mais ô combien efficace et parfaitement adaptée aux amoureux des animaux de compagnie, sans griffures sur le canapé ni crottes posées soigneusement sur le carrelage, juste à côté de cette litière « moderne et révolutionnaire » qui a coûté un bras. Oui, mais si les enfants se lassent aussi du jeu (parce que oui, il lasse très, très vite) ? Eh bien même s’il ne s’agit pas d’un acte très écolo-friendly, il est moins honteux d’enterrer une cartouche de jeu dans la forêt que d’y laisser son chat. Vraiment…

Au lancement du jeu, c’est déjà la débandade. Seulement six espèces de canidés sont proposées, entre le Bouledogue, le Caniche, le Berger allemand, le Shiba, le Labrador et le Chihuahua… Un seul animal à choisir parmi six, on se croirait dans un hyper-marché de Corée du Nord… Plus tard, les chats, au nombre incroyable de trois, feront également leur apparition, un félin à choisir parmi l’American Shorthair, le Scottish Fold et le Chat japonais. Oui, c’est maigre. Ce manque de variété voudrait se compenser avec les fonctionnalités du jeu, faisant largement appel aux possibilités offertes par la Switch. Écran tactile en mode portable, reconnaissance de mouvements pour les autres modes, tout comme la jouabilité classique aux boutons des Joy-Con, tout est fait pour mettre n’importe quel public à l’aise, et ainsi parvenir facilement à brosser et caresser son Little Friend.

Visuellement parlant, le constat est également plus que mitigé. Outre une modélisation inégale en fonction de la bête (le Shiba, c’est oui, le Scottich Fold, c’est clairement non), les animaux manquent d’effet de masse, semblant se déplacer dans le vide, au milieu de décors parfois juste corrects, parfois totalement hideux. Avec ces textures « Nintendo DSiennes », ces environnements vides et manquant eux aussi de variété, si déjà les joueurs ne sont pas motivés à sortir le chien IRL, ce n’est pas comme cela qu’ils seront plus enclins à le faire, étalés dans leur fauteuil… À cela s’ajoutent des effets d’ombre totalement flingués, apparaissant et disparaissant aléatoirement, finissant de supprimer toute crédibilité aux déplacements et attitudes des animaux virtuels.

Chat ne sert à rien

Pour animer les sessions, quelques rares activités sont bien entendu de la partie, qui, avec les passages de câlins et de brossage, permettront d’augmenter doucement, chaque jour, le niveau d’amitié entre le maître et son animal. Une jauge témoigne de l’évolution de la relation, donnant accès à des objets moyennant finance dans les commerces visibles dans le monde du jeu.

Outre la promenade permettant de dénicher certains items, le « magnifique » jeu de Frisbee est la preuve d’une gestion de l’IA des chiens totalement déséquilibrée, les faisant passer d’un instant à l’autre de l’über athlète capable de toutes les prouesses, au vieux débris prêt à finir en saucisse. Ce mode sera susceptible d’amener le joueur à participer à des compétitions qui, une fois remportées, lui octroieront l’argent nécessaire à acquérir nourriture, jouets, meubles et petits vêtements pour la boule de poils. Attention toutefois, chaque type d’objet s’achète avec une monnaie spécifique, entre les pièces et les billets de différentes couleurs. Aucune explication à cette manière étrange de limiter les achats et à ce bordel sans nom, il s’agit malheureusement d’une pratique rapidement décourageante lorsque le joueur découvre qu’il possède en masse la mauvaise monnaie, inutile pour satisfaire ses envies. Autre fonctionnalité rapidement passée à la trappe, l’aménagement (en couleur, en matériaux et en mobilier) de « la pièce du chien », puisque la maison ne comporte visiblement qu’une seule salle où l’animal est autorisé à entrer… Attention mon petit Labrador, je sens que tu vas bientôt faire un tour en forêt… Une option bien vite oubliée tant les possibilités sont limitées.

Même constat pour le choix de nourriture, à trancher entre pâtée et croquettes aux différents goûts (poisson, bœuf, poulet). Visiblement, les indications sur les repas précisant être réservées soit aux animaux aimant le croquant, soit à ceux aimant la nourriture plus ramollie, il faudrait s’attendre à ce que chaque animal affiche ses préférences dans un menu… Que nenni, aucun changement n’est à noter en fonction du choix de nourriture, et aucune indication n’est présente… D’autres fonctionnalités sont proposées, heu… En fait, non… En dehors d’une collection inutile de tampons, obtenus en remplissant des petits objectifs, comme répéter un certain nombre de fois les mêmes tâches, donner à manger, sortir en promenade, il n’y a plus rien… Oui, le jeu récompense les actions normales du quotidien… Comme s’il ne croyait pas lui-même à l’approche ludique du titre, qui devrait pousser naturellement le joueur à effectuer ces tâches…  Mais le souci de cohérence le plus marquant reste celui lié à l’hygiène de l’animal. Aucun toilettage n’est à prévoir, même après des heures de lancer de Frisbee à se tuer le poignet au milieu des chemins de terre ou en compétition. Seule incidence, un poil quelque peu « détérioré » qu’il faudra brosser pour en retrouver la splendeur pixelisée…

L’ennui se ressent rapidement, que ce soit pour le manque de variété dans les sessions de jeu, ou dans le rendu visuel et sonore. Avec ses promenades aussi creuses qu’inutiles et vilaines, le jeu propose en vain des objectifs de recherche d ‘objets marqués par des ballons. Il faudra tout simplement se diriger aux endroits indiqués, tout en veillant à ne pas trop tirer sur la laisse du chien sous peine d’être rappelé à l’ordre, un risque à courir à chaque instant, tant le chien est intenable… Tu m’étonnes, il est toute la journée enfermé dans la même pièce, sans prendre le moindre bain en une année… Reste encore à découvrir à quoi peut bien servir ce chat choisi au début du jeu… Incapable d’attraper un Frisbee, son utilité se limite à encore moins d’options…

Conclusion : NON !

Ciblé pour les plus, jeunes, Little Friends : Dogs & Cats n’est clairement pas un cadeau. Très souvent désagréable à l’œil, pauvre en contenus et en fonctionnalités, il n’est que l’ombre lointaine de Nintendogs. Malgré une prise en main immédiate et une lisibilité des options rendant le tout très accessible, cette pâle copie donne encore moins d’entrain à effectuer certaines tâches virtuellement, tant le tout respire la fainéantise de développement. Il est vrai qu’un tel jeu bénéficie potentiellement d’une durée de vie illimitée, mais le défi de tenir plus de quelques heures à caresser sa bébête, la promener dans une bouillie de pixels et lui lancer un Frisbee avec l’entrain d’une moule est bien trop insurmontable. Si vous vous dépêchez, parents irresponsables, peut-être qu’Ulf attend toujours sagement au pied de l’arbre. Allez vite le rechercher, il vaudra toujours bien mieux que ce jeu.

Notez que : les images utilisées pour illustrer ce test sont en japonais, mais le jeu est bien traduit en français.

LES PLUS : 

+ Prise en main aisée
+ Certains animaux mignons
+ Exploite les fonctionnalités de la Switch

 

LES MOINS :

– Le plus souvent hideux
– La pauvreté des modes 
– Contenu abyssal
– Un système monétaire inutilement complexe
– Ennuyeux au bout de deux heures
– Les chats… Pourquoi ?

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre ou à l’univers). Le Oui accompagné du ND Award récompense les titres soit exceptionnels que vous devez acheter quoiqu’il arrive, soit ceux nous ayant provoqué de gros coups de coeur !

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 16 juin 2019 à 14:47

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