Test Nintendo Switch de NBA 2K18, le jeu de basket ultime ?

Depuis NBA 2K13 disponible sur Wii et dès son lancement sur Wii U, les simulations de basket, que ce soit auprès de 2K Games ou d’Electronic Arts, ont proprement et simplement boudé les consoles Nintendo pour se concentrer sur les autres plateformes de la concurrence. Donnant comme une impression de tester le marché, la saga NBA 2K ne s’est pas fatiguée à adapter ses jeux (de basket, de football américain ou de catch) sur une console aux élans rapidement enterrés par une communication laborieuse et un échec commercial retentissant. C’était sans compter sur la Nintendo Switch, qui, dès les premières vidéos d’annonce en 2016, préfigurait déjà d’une nouvelle tentative pour 2K Games de portage de ses simulations sur la console hybride, avec le pari d’enfin parvenir à toucher à long terme le public de Nintendo et les éventuels connaisseurs de la série séduits par les possibilités portables de la nouvelle console phare de la firme. Bien entendu, étant donné l’écart de technologie connu entre la Switch et les autres consoles de salon, le studio a rapidement mis les choses au clair. Un rendu visuel revu à la baisse, un affichage à 30 images par secondes, une capacité de stockage de données importante requise, mais là n’est pas le principal intérêt de cette adaptation. Outre les possibilités de jeu en mode portable prometteuses, il s’agissait surtout de proposer la même expérience que les autres consoles en termes de contenu, d’immersion, de jouabilité et de mettre à disposition les mises à jour quotidiennes, presque en temps réel, au niveau des éventuels transferts, des blessures, des statistiques, des salaires ou des changements de règles. Spoiler : 2K Games l’a fait. Oui, mais… 

Test rédigé par Chozo 

Complet, comme un triple-double de Russell Westbrook

Autant le dire, NBA 2K18 offre aisément la plus grande expérience de basketball jamais vue sur consoles Nintendo. L’attention particulière aux détails est ici simplement hallucinante. Ceux qui connaissent la série y sont habitués, mais ceux qui la découvrent ou qui la redécouvrent tomberont sur un niveau de contenu qui éclipsera toutes autres formes de simulation sportive, y compris bien sûr la série FIFA. La liberté du choix du type de match s’étend sur une grande variété de modes de jeux disponibles, chacun ayant bénéficié d’un tel contenu qu’il pourrait constituer un jeu à lui tout seul. Le simple match rapide jouable en local et en ligne intègre les équipes All Star de chaque franchise et les équipes classiques toujours plus nombreuses. L’option Ma Franchise, la saison habituelle à démarrer en même temps que la véritable saison NBA à partir du 17 octobre, bénéficie des mises à jour quotidiennes.  Premier « vrai » mode de jeu, l’aventure Mon GM, permet d’incarner un General Manager, ancienne star NBA déchue en plein match de Playoffs en 2011 à cause d’une vilaine blessure et avide de revanche en cherchant à s’imposer dans ce nouveau rôle. Contrairement à la version 2017 qui bridait les possibilités de gestion, surtout au sujet des contrats des joueurs (effectifs, joueurs titulaires, primes, transferts, Draft), ici la liberté est presque totale. Le scénario permet au joueur de contrôler à l’envi sa franchise. Architecturé comme un mode Carrière standard repris en partie de ce que peut proposer la licence FIFA, vous serez à la tête de tout le fonctionnement interne de votre franchise, de la formation aux choix tactiques en passant par les contrats commerciaux, les ventes de maillots et autres produits dérivés ou encore le recrutement de nouveaux éventuels joueurs. Tout cela vient évidemment s’ajouter au contrôle de son équipe lors des matchs tout au long de la saison. Intéressant sur de nombreux points très techniques dans l’univers de gestion d’une franchise, ce mode souffre cependant d’une scénarisation peu réjouissante, voire franchement inutile. Les cinématiques et dialogues qu’on ne peut pas outrepasser sont mal rythmés, un poil ennuyeux et n’apportent vraiment rien sur le plan technique. Des informations écrites ou scènes de dialogues statiques auraient largement suffi, mais visiblement ce n’est pas le genre de la maison.

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Autre mode histoire, certainement le plus populaire à chaque nouvelle édition du jeu : Ma Carrière, aka Road to 99, permet de créer et de contrôler son propre joueur qui se battra pour obtenir une place de choix dans un effectif NBA et atteindre le niveau ultime 99. Ce mode est régulièrement attendu au tournant et pour de bonnes raisons. Comme le personnage créé se construit et développe lentement ses compétences, son style et ses statistiques, le joueur ressent forcément une forme d’attachement à son avatar et toute grosse action réussie en match fait automatiquement décoller du canapé le poing levé comme si le personnage représentait un prolongement de soi, tel un fantasme virtuel de fan de NBA. Essayez, vous verrez. Un énorme dunk avec un and-one, ça vous donne une sacrée dose de fierté, surtout lorsque cette action est réussie alors que l’avatar est au début de sa carrière et bénéficie d’un temps de jeu limité. L’histoire de Ma Carrière débute cette fois avec votre joueur, DJ, basketteur déjà assez populaire dans le coin, mais ayant mis sa carrière de côté pour se lancer un temps dans la musique, en compétition dans le tournoi Proving Ground. Se faisant (trop) rapidement repérer par un scout NBA après deux ou trois matchs de streetball, DJ se voit recruté dans l’effectif NBA que vous aurez choisi au lancement du mode Ma Carrière. En moins d’une heure de temps de jeu, voici DJ dans le maillot de la franchise, enchaînant entraînements et matchs. Cela sans véritable construction d’une intrique plus poussée que ça et sans effort particulier, puisqu’il semble que quelles que soient les performances enregistrées au Playground ou lors des premiers entraînements NBA, l’assistant coach sera suffisamment impressionné pour vous faire signer votre premier contrat.

 

Cette légèreté de difficulté dénote par rapport aux anciennes versions, puisqu’il fallait réellement prouver sa valeur durant les camps d’entraînement (comme c’est le cas dans la réalité) avant d’être officiellement recruté par une franchise de faible niveau et travailler dur avant de pouvoir rejoindre un candidat au titre. Même si l’intrique de cette version 2K18 constitue l’écriture la plus faible depuis plusieurs années, en partie puisque le passage de joueur lambda à petit phénomène NBA se fait trop rapidement, ce mode reste totalement accrocheur. Même souci que pour le mode mon GM cependant, les cinématiques, mal mis en scène et totalement oubliable, plombent le rythme du jeu (nous reviendrons sur les problèmes techniques plus loin dans ce test), mention spéciale pour les vidéos des vestiaires avant les matchs qui n’apportent absolument rien.

Par contre, grosse nouveauté de cette édition, ce mode My Carrière est maintenant fondu dans un monde « ouvert » aux intentions socialement interactives regroupant également les modes de jeu Mon Terrain (matchs de playground en ligne) et Pro-Am (compétition de shoots en équipe regroupant en ligne différents joueurs) dans le Quartier. Aux allures de version moddée cheap d’un GTA, ce hub amène le joueur à déambuler dans un environnement urbain aux ambiances New Yorkaises, ouvert aux explorations simples, aux contacts avec d’autres joueurs et aux différents services du quotidien, comme un barbier, un coiffeur, un tatoueur, ou un simple match sur les terrains de basket de la ville. C’est aussi ici que le personnage pourra s’équiper en tenues, accessoires et baskets officielles des principales marques sponsors de la NBA.  On peut aussi retenir la « 2K Zone », composée de mini-jeux qui vous permettront de jouer en ligne avec des collègues du monde entier afin de remporter de la monnaie virtuelle. L’expérience du joueur dans ce mode est totalement façonnée par le comportement de son personnage en compétition et tout match joué, quel que soit le mode permettra de récompenser son joueur en expérience, monnaie, notation globale et statistiques. Avec un système de badges, les attributs, animations et styles se combinent et se personnalisent pour définir la propre identité de l’avatar créé. Le problème ici, outre la petite taille du Quartier réduit à quelques magasins et salles de sport, c’est qu’il manque cruellement de vie (en tout cas sur Switch depuis sa sortie).

Aucun PNG à l’horizon, le Quartier n’est uniquement rempli que des joueurs créés par d’autres utilisateurs, courant de-ci de-là entre la salle d’entraînement, le bureau de l’agent, les commerces et autres terrains de streetball. À certaines heures, on a l’impression de se retrouver dans le film 22 jours plus tard, la contamination des zombies en moins. Second point noir commun au mode Mon GM, ces deux fonctionnalités scénarisées nécessitent absolument une connexion en ligne permanente, faute de quoi l’aventure ne se lance pas, pire, la sauvegarde peut être annoncée comme corrompue et effacée (mais récupérable dès reconnexion via un cloud). Cette connexion obligatoire est bien entendu imposée à toutes les consoles de salon, rendant logique l’impossibilité d’y accéder à l’extérieur de chez soi… C’est donc une incompatibilité presque naturelle de ces modes avec les multiples façons de jouer propres à la Switch.

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Si le côté scénarisé ne vous séduit pas, le jeu propose également le mode Ma Ligue, qui vous permettra de jouer jusqu’à 80 saisons de suite, en contrôlant absolument tout et en choisissant le nombre d’équipes de cette ligue, pouvant aller jusqu’à 36 franchises dont 6 seront donc des franchises personnalisées créées de toute pièce. Rien qu’un bon investissement dans ce mode pourrait vous tenir occupé pendant toute la durée de la vie de la Switch. Ma Ligue, comme Mon GM, intègre toutes les nouveautés apportées à la NBA et son environnement ces derniers mois. Le CBA (Collective Bargaining Agreement, sorte de convention collective stipulant l’ensemble des contrats : contrats max, super max, exceptions, Over-38 Rule, Stretch Provision et les nouveaux two-way contract et Draft-and-Stash) est donc mis à jour, la G-League (ancienne D-League, sorte de sous-division de réserve de la NBA) est non-jouable, mais existante dans le scénario et il est possible de passer candidature afin d’accueillir le All-Star Game dans sa ville. Il faut aussi retenir que  les joueurs nouvellement créés peuvent être transférés à une sauvegarde Ma Ligue, même en cours de saison. Pour le puriste du basket, ce mode semble réellement représenter le meilleur de la simulation de basket, faisant fi de tout l’habillage lourdingue des modes Carrière. Enfin, dernier mode de jeu, Mon Équipe, sorte de jeu de cartes addictif clairement inspiré du mode FIFA Ultimate Team.

Le joueur commence avec une poignée de cartes qui, au fil du temps, se multiplient pour créer une équipe dévastatrice en gagnant des matchs et en achetant toujours plus de cartes. L’effectif ultime permettra de ce fait de lutter contre ses concurrents en local ou en ligne. Très bien réalisé avec de nouveaux designs de cartes par rapport aux anciennes éditions, Mon Équipe propose deux options inédites. D’une part, le Pack Play and Playoffs, qui permettra de sélectionner les cartes de son propre cinq majeur directement avec une draft, à l’image des jeux de plateau traditionnels et des systèmes de cartes à collectionner. D’autre part, le Super Max qui vient ajouter la contrainte du Salary Cap (masse salariale maximale autorisée) pour la constitution des équipes. Pour chaque nouveau tour, le Salary Cap est mis à jour pour la sélection de l’équipe. En outre, Visual Concept a conçu un système qui ajuste le Salary Cap individuel de chaque carte en fonction de sa fréquence d’utilisation. Plus elle est sollicitée plus la valeur de la carte augmentera. Mieux équilibré et donnant plus d’importance aux coachs par rapport aux années passées, Mon Équipe est un réel jeu dans le jeu. Aurait-il pu y a avoir plus de contenu ? Les équipes féminines ? L’Euroleague (disparue alors qu’elle était présente l’an dernier) ? La March Madness ?

Beau, comme le coup de poignet de Ray Allen

Après avoir sélectionné son mode de jeu, les parties peuvent commencer. Et la première chose qui frappe est la qualité graphique et l’ambiance sonore sur Switch, qui certes sont en deçà des consoles les plus puissantes, mais restent très agréables et bourrés de détails. Le passage en 30 images par seconde se fait surtout ressentir en mode télévision et avec la caméra en vue 2K, à savoir derrière les joueurs, sans pour autant se remarquer au point de râler. En mode portable, ce sentiment disparaît et le plaisir de jeu est vraiment palpable. Cicatrices, cheveux, accessoires, tatouages, baskets, éclairages, tout est franchement à la hauteur. Les matchs s’ouvrent sur une cinématique de présentation des fameux Shaquille O’Neal, Kenny Smith et Ernie Johnson, à l’identique des pré-matchs de la chaîne officielle NBA TV, aux innombrables dialogues préenregistrés, authentiques et non scriptés. On se chambre, on analyse très fidèlement au contexte, comme ces personnages le feraient en situation réelle, sans répétition remarquable. S’ensuivent des séquences vidéos soit au sujet de la ville qui héberge le match, soit sur l’équipe, soit encore une séquence chantée sur le terrain de l’hymne national américain. Entre chaque quart-temps et temps mort, nous pourrons voir les danses de cheerleaders ou la mascotte locale jetant des t-shirts dans le public. Tout cela est pris en charge avec brio, grâce à l’expérience accumulée ces dernières années, reprise des diffusions télévisées avec une équipe aux commentaires complets et bien calibrés (mention spéciale à Kevin Garnett et Kobe Bryant, deux featuring très bien intégrés et drôles), des journalistes sur le terrain obtenant quelques interviews avec les coachs ou les joueurs, les différents angles de caméra fidèle à ceux qu’on retrouve à la télévision. Bref, en termes d’immersion et de réalisme, en tout cas en condition de match, la réussite est totale.

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Pour couronner le tout, le jeu bénéficie d’une physique de balle assez incroyable et d’un effet de masse des joueurs, faisant ressentir le poids de chaque personnage en fonction de sa morphologie. Le physique de certains joueurs, qui pouvait laisser à désirer dans les anciennes versions (Kevin Durant aux bras interminables, Evan Fournier méconnaissable) a également été grandement amélioré et donne un rendu bien plus naturel. D’ailleurs, plusieurs stars ont vu leur modélisation reprise de zéro, surtout pour les joueurs les plus minces et longilignes, physique devenu assez fréquent en NBA. Plus que jamais, 2K se rapproche de la réalité. Les contacts entre les personnages se font sentir et l’impression globale de fluidité force l’admiration. Dans les versions précédentes, les animations des joueurs, en particulier dans la raquette, étaient souvent répétées à l’identique et à outrance indépendamment des forces et faiblesses innées à chacun. Aujourd’hui, ces animations, certes plus simples, tiennent parfaitement compte de la taille, la puissance et les capacités d’accélération des joueurs, mais surtout de leur style de jeu individuel. LeBron James joue de sa puissance pour pénétrer dans la peinture, Kyrie Irving tord des tonnes de chevilles, Stephen Curry tue ses adversaires à coups de trois points à neuf mètres. Les stars tiennent leur rang et jouent réellement leur rôle, ce qui fait de NBA 2K18 l’adaptation la plus précise en termes de nuances entre joueurs et de reconnaissance de leur style propre.

Une fois que le match commence, la profondeur du gameplay fait que tout type d’utilisateur y trouvera son compte, puisqu’il existe une réelle richesse pour les différents types de shoot, de passe et d’annonce de système tactique réalisables à tout moment. Mais la manière d’approfondir ces actions dépend totalement de l’utilisateur. Le novice ne voulant utiliser que B pour la passe, Y pour tirer et A pour l’interception ne sera pas perdu. Les choses se complexifient rapidement lorsqu’on implique les gâchettes et le stick droit. Différents angles et styles de shoot (jump shot, step back, catch and shoot, shoot forcé en déséquilibre…), mouvements au post et sous le panier (démarquage, pivot, écran, post-hop, bras roulés…), doubles-pas (flotter, euro step, layups, changement de main et de position en l’air) et bien sûr dunks ne sont qu’une infime partie des déplacements et actions proposés lorsqu’il s’agira de pousser son style de jeu toujours plus loin dans le réalisme. Pour réussir à maîtriser tous ces mouvements, même si la jouabilité sur Joy-Con Grip est acceptable, c’est surtout avec la manette Pro que l’on prend le plus de plaisir à diriger son équipe.

Autre élément nouveau de cette édition 2018, le moteur de jeu tout neuf permet de réaliser des mouvements sans ballon et des dribbles sans actions prédéfinies. Cela peut sembler peu de choses, mais on réalise la liberté et le réalisme du gameplay une fois manette en main. La jauge de tir est également modifiée, apparaissant cette fois à la droite de la tête du joueur, au lieu des jauges traditionnelles situées en dessous du joueur, permettant une meilleure lisibilité de la mécanique de shoot. L’intelligence artificielle semble ne jamais avoir été aussi aboutie, les joueurs contrôlés par l’IA exécutent les actions de manière authentique et en particulier ceux qui sont les mieux notés, qui vous feront une démonstration de toute leur  panoplie de mouvements et de shoots qui leur sont propres. Grosse amélioration, la gestion des contre-attaques et du jeu en transition bien mieux retranscrits, puisqu’historiquement, NBA 2K laissait toujours l’avantage à l’attaquant qui bénéficiait étrangement d’un boost de vitesse, le rendant irrattrapable. Ici, cette phase de contre attaque se voit gérée de manière plus tactique, obligeant l’attaquant à développer une mini tactique pour parvenir à rentrer son panier. La défense est elle aussi de haut niveau. La coupure des lignes de passe, la protection de la peinture, la réelle prise en charge des mismatchs, tous ces comportements ont été largement améliorés et il sera d’autant plus difficile d’arracher le ballon à l’adversaire, ce qui était plus permissif l’année dernière. L’IA marquera durement le gros scoreur et shooteur lointain en se démenant à éviter les écrans posés. À contrario, les joueurs moins dangereux offensivement trouveront logiquement moins de couvertures défensives. Mais plus impressionnant encore, les améliorations de jeu s’étendent à tous les modes. Les comportements nuancent en fonction du type de match rendant par exemple les joueurs plus agressifs sur playground (mode Mon terrain).

Frustrant, comme épeler Antetokoúnmpo

Oui NBA 2K18 est fantastique… Mais seulement dans les modes dénués de cinématiques. Autrement, l’expérience est gâchée, sans pour autant ruiner l’envie de jouer, par des erreurs impardonnables. Le mode Ma Carrière est le plus coupable. Après seulement quelques minutes de jeu, vous pourrez déjà noter plusieurs bugs et problèmes d’affichage qui ne devraient plus exister dans un jeu de cette envergure, en particulier compte tenu de la fréquence d’apparition de ces bugs. Certains sont secondaires, comme des défauts graphiques mineurs, des ombres scintillantes, les cheveux qui disparaissent, ou la vidéo d’introduction avant la présentation du match qui saccade régulièrement, ou encore une incohérence entre la morphologie de l’avatar créé et celle affichée dans les cinématiques, le rétrécissant de plusieurs centimètres. D’autres problèmes sont plus dérangeants. Dans Ma Carrière, le Quartier présente de grosses chutes de framerate et de chargement des textures, abandonnant votre joueur à errer dans un vide bleu clair intersidéral. Les saynètes dans les vestiaires et chez l’agent souffrent d’une audio saturée et craquelée. Enfin, certains bugs sont à la limite du rédhibitoire. Outre les freezes en plein milieu d’un match qui vous font redémarrer le jeu, les cinématiques faisant évoluer le « scénario » fonctionnent avec une image régulièrement à plus faible vitesse que le son, ce qui signifie que lorsque les dialogues se terminent, il faut attendre que l’animation les rattrape, engendrant une situation ridicule parfois de plusieurs minutes pendant laquelle les joueurs gesticulent en silence. Le pire est que ces cinématiques ne peuvent pas être évitées. Voyons le bon côté des choses, ce sera l’occasion de satisfaire un besoin naturel. Le Quartier est un concept intéressant et constitue une véritable prise de risque pour Virtual Concept. Mais ces défauts nous font poser la question sur sa lourdeur et sa réelle légitimité. Espérons que le patch annoncé tout récemment par 2K Games corrige ces erreurs grossières, ne serait-ce que pour conserver cette réputation de fiabilité et de qualité des productions 2K. 

Autre gros souci, l’espace de stockage nécessaire pour acquérir NBA 2K18. Outre les 22.6 Go à télécharger en environ 3 h 30 dès l’achat du jeu et rendant obligatoire l’investissement dans une carte mémoire, il nécessitera également environ 5 Go de stockage sur la mémoire interne de la console, uniquement pour les sauvegardes des différents modes de jeu. Oui le jeu prend de la place, mais ce n’est pas comparable aux autres consoles de salon, dont l’achat en ligne nécessitera jusqu’à 70 Go. Pourtant, avec tout ce stockage utilisé, les chargements restent longs, très longs et très fréquents. Particulièrement dans le mode Ma Carrière, 40 à 50 secondes sont facilement atteintes lorsqu’on sort d’un immeuble quel qu’il soit (salle d’entraînement, salle Pro-AM, magasin…) et que la machine doit à nouveau recharger les textures du Quartier. Le mode Ma Carrière lui-même, après l’avoir sélectionné à l’écran titre, prend plus d’une minute à se lancer, affichant à répétition pendant le chargement les trois mêmes tableaux récapitulatifs des statistiques et niveaux du joueur créé.

Conclusion : OUI !

C’est un oui d’encouragement et d’espoir qui vous conseille d’acquérir le jeu, peut-être après l’intégration prochaine du fameux patch. Une chose est sûre, retrouver une simulation de sport à ce niveau de fidélité est une réelle bonne nouvelle pour les possesseurs de consoles Nintendo. Au contenu identique à la concurrence, les régressions visuelles sont compensées par une recherche de réalisme dans les animations encore plus souples et des comportements qui frôlent la perfection. Ultra complet et constituant un excellent jeu d’appoint permettant de combler l’attente entre la sortie de chaque grosse production sur Switch, NBA 2K18 représente la quintessence de la simulation sportive, à un tel point que FIFA tient à peine la comparaison. Cette nouvelle version franchit encore un palier, en tout cas sur le terrain. À trop vouloir en faire en termes d’habillage, 2K Games se fait en revanche prendre à son propre jeu avec une écriture de scénarios et de dialogues totalement oubliable et des temps de chargement d’un autre temps. Pire, certains pourraient abandonner la partie la faute aux incroyables errements en ce qui concerne les trop nombreux bugs, inimaginables pour les versions des consoles concurrentes. Espérons que le prochain patch et surtout la version physique prévue pour le jour de lancement de la saison NBA, le 17 octobre, viendront réparer ces seules grosses erreurs de ce jeu dont le reste de la réalisation est véritablement Magic.

LES PLUS : 

+ Une adaptation graphique très réussie et réaliste
+ D’une richesse de détails incomparable
+ Les équipes All-Star
+ La bande-son qui claque
+ Les commentaires au top
+ Le gameplay aux petits oignons
+ La prise en compte de toutes les subtilités des contrats NBA

 

LES MOINS :

– Les scénarios et dialogues des modes Histoire ratés
– Le Quartier vide et restreint
– Les temps de chargements interminables
– Les bugs !
– Plus d’Euroleague
– Au revoir vie sociale

 

Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux : OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre), “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde) et NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut prendre garde ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 29 septembre 2017 à 11:11

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