Test Nintendo Switch de Scribblenauts Showdown, la puissance des mots !

À partir de quel moment peut-on estimer qu’un concept, certes rafraîchissant, trouve ses limites au point d’en redéfinir l’approche ? C’est certainement ce que s’est demandé Warner Bros. au moment de confier le développement de Scribblenauts Showdown au studio Shiver Entertainment, nouveau venu dans la saga démarrée en 2009 sur Nintendo DS et jusqu’alors élaborée par l’équipe de 5th Cell. À vrai dire, la série a su régulièrement se remettre en question pour améliorer des mécanismes très ludiques, mais toujours entachés de problèmes de maniabilité et d’intérêt sur le long terme. Ainsi, les différents épisodes sont passés d’un jeu de réflexion plutôt simpliste à un quasi-jeu d’aventure sur 3DS et Wii U pour en arriver cette année avec une itération résolument inédite, mêlant jeu de bac à sable et party-game, mais surtout adaptée aux plus jeunes.

Un test rédigé par Chozo.


C’est une bonne situation ça Scribble ?

Cette version Showdown conserve bien entendu l’essence de son concept, à savoir les mots. Il n’en reste cependant qu’un aperçu tronqué, puisque la création d’objets et d’adjectifs au travers d’une base de vocabulaire constituée de plus de 35 000 mots, un record pour la licence, ne sert pas réellement dans une bonne moitié de ce que propose le jeu. Destinés à n’être joués qu’à plusieurs (jusqu’à quatre joueurs), les mini-jeux se divisent en deux catégories bien marquées : ceux basés sur la rapidité (Épreuve de Force) et ceux qui requièrent de la créativité (Duel). Dans ceux du premier groupe, de loin les moins intéressants à la longue, il s’agira de manier le Joy-Con de la manière indiquée en début de partie pour remporter la victoire. Couper des légumes, tirer sur une corde, battre au rythme de la musique, rien n’est réellement nouveau ou surprenant. Cependant, pour les petites têtes blondes, ces jeux simplistes constituent une introduction aux manettes de la Switch bien plus concluante que le trop limité 1, 2, Switch, dont l’intérêt ne dépassait pas la soirée d’hiver. Ici, les vibrations, la détection de mouvement et les boutons des Joy-Con sont clairement mis en avant, même si quelques soucis de reconnaissance des gestes et une répétitivité intrinsèque au concept font de ces mini-jeux  une mise en bouche assez générique.

Bande-annonce officielle !

C’est dans la seconde catégorie que le côté ludique des mots se révèle. Chacun de ces mini-jeux débute avec une roulette qui déterminera le type d’objet à créer, en fonction de la première lettre du mot ou d’une indication sur ses caractéristiques, comme un objet servant à creuser, un outil pointu ou un véhicule. C’est ici que se montre la première très bonne idée du titre, avec un système de roues pour choisir les lettres à l’aide du stick de la manette, bien plus intuitif que sur les autres épisodes. Cette fonctionnalité propose en plus différents mots disponibles dans le vocabulaire correspondant aux premiers caractères sélectionnés. Le joueur y gagne en temps, mais surtout en découverte de propositions auxquelles il n’aurait certainement pas pensé. Et tout le plaisir du jeu repose sur cette idée, avec des situations pouvant rapidement devenir joyeusement loufoques, mis à part les vulgarités, bien entendu, on reste ici sur un PEGI 12. Ainsi, l’objet ou l’animal créé servira d’outil ou de moyen de transport dans l’épreuve proposée, dans des parties reprenant des concepts de jeux mondialement connus, puisque le joueur peut y retrouver entre autres des clones d’Angry et Flappy Birds.


Écris-moi un mouton

À l’instar d’un Mario Party, Showdown n’échappe pas au traditionnel plateau de jeu, qui se compte ici au nombre incroyable de… un, mais qui correspond cependant parfaitement dans son rendu visuel à la philosophie simple et ludique du titre. Pour autant, c’est dans l’enchaînement des épreuves et la progression sur ce plateau que Scribblenauts parvient à se différencier. Ici, pas de dé, mais un deck de cartes, qui, dans la logique d’un Mille Bornes, se composent d’effets bonus (avancer de plusieurs cases, immunité à certains handicaps) et  d’éléments freinant la progression de l’adversaire (reculer de plusieurs cases, blocages). La stratégie se voit encore multipliée puisque la plupart des cartes n’auront un effet que si le joueur l’ayant utilisée réussit à battre son concurrent dans un mini-jeu. Avec tous les retournements de situation possibles et malgré des parties relativement courtes, la faute à un support de jeu assez restreint, cette phase de plateau amène une bonne dose de rire et de bonne humeur, surtout lors de parties à quatre. Et c’est aussi dans cette fonctionnalité que se débloquent certains éléments de personnalisation de l’avatar de l’utilisateur au travers des Starites, de petites étoiles remportées en réussissant un mini-jeu, qui permettent également d’obtenir des niveaux supplémentaires et des objets destinés au fameux mode bac à sable.

Phases de gameplay : les mini-jeux !

Ce dernier mode demeure la fonctionnalité la plus fidèle aux mécanismes d’origine de la saga. Le joueur retrouve ici son avatar dans des niveaux aux thèmes variés, composés de divers scénarios. Chacun d’entre eux se présente d’une manière identique avec des PNJ connaissant certaines mésaventures ou manifestant le besoin d’un objet précis, que le joueur devra résoudre pour obtenir les dix étoiles présentes dans chaque tableau. Il s’agira donc d’écrire pour matérialiser un objet ou définir un adjectif afin de satisfaire tout le monde. Provoquant aisément des situations amusantes et inattendues, ces phases recèlent également de nombreuses surprises pour peu que l’utilisateur ose certaines combinaisons un peu tordues. Pourtant, lorsque le joueur se souvient des parties  accrocheuses sur les autres opus de la série, il ne peut que se dire que cet élément du jeu aurait pu bénéficier d’un peu plus de profondeur. Malgré une ambiance enfantine réjouissante et un design rondouillard tout à fait dans le thème, le bac à sable peut sembler rapidement expédié et plutôt redondant, la faute à des niveaux malgré tout limités en exploration et en rencontres, surtout s’ils sont traversés en solo. Des possibilités en mode un joueur qui sont d’ailleurs, dans la globalité du concept de Scibblenauts Showdown, plutôt passées à la trappe. Enfin, il est important de noter que Scibblenauts Showdown a la mauvaise idée de ne pas être compatible avec la manette Pro de la Switch. Outre le fait de limiter les jouabilités, ce manquement obligera les adultes à ne jouer qu’avec un Joy-Con, option certes pratique pour son côté compact, mais pas forcément adaptée à tous.


Conclusion : PEUT-ÊTRE !

Il va falloir s’y faire, les développeurs de Scribblenauts ont décidé de modifier substantiellement l’architecture de leur saga, en prenant le pas sur la réflexion et l’aventure simples pour privilégier les petites parties rapides entre jeunes amis, davantage basées sur des aptitudes différentes par rapport aux premiers opus. Même si le bac à sable et la créativité sont toujours présents et fonctionnent très bien, le joueur ne pourra s’empêcher de craindre une vampirisation du concept qu’il aime tant au profit de l’immédiateté des party games, certes ludiques, mais moins basés sur l’écriture de mots. Disons que pour cette fois la démarche peut encore passer, puisque le vocabulaire reste malgré tout le principe d’une bonne partie du jeu, mais il faudra rester vigilant quant au devenir de la franchise, pour peu que Scribblenauts ne soit envahi par les Lapins Crétins.

LES PLUS : 

+ La richesse du vocabulaire
+ Le jeu de plateau très fun à plusieurs
+ Le bac à sable toujours présent avec ses surprises
+ Le système d’écriture bien pensé
+ Une excellente introduction aux manettes Switch pour les plus jeunes
+ Un habillage coloré et mignon

 

LES MOINS :

– Les petits jeux répétitifs et peu originaux
– Une reconnaissance de mouvement parfois capricieuse
– Le bac à sable présent, mais aux mécaniques redondantes
– Le solo anecdotique
– La manette Pro non prise en charge
– Clairement destiné aux plus jeunes
– Attention à ne pas perdre le côté ludique des mots

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre). Le Oui accompagné du ND Award récompense les titres soit exceptionnels que vous devez acheter quoiqu’il arrive, soit ceux nous ayant provoqué de gros coups de coeur !

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 20 avril 2018 à 16:25

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  • Sorties :
  • 9 Mars 2018
  • 6 Mars 2018
  • Non prévue
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