Test Nintendo Switch de The Mahjong Huntress, malgré de bonnes idées, la chasseuse est tombée sur une tuile

Jeu de société d’origine chinoise, se jouant traditionnellement à quatre, le mah-jong est surtout connu dans le milieu du jeu vidéo sous sa version solitaire – également appelée Shanghai – qui a donné lieu à d’innombrables adaptations, souvent gratuites. Du coup, pour arriver à faire payer une poignée d’euros pour un titre du genre, il est préférable d’avoir des arguments convaincants, d’un point de vue visuel ou via des règles originales. Or, c’est justement ce que tente de réaliser The Mahjong Huntress, développé par Nawia Games et édité par Forever Entertainment, avec son scénario nous mettant dans la peau de l’intrépide Mary Elisabeth Riley, tandis qu’elle enquête sur la disparition de son futur époux, Sir Charles Gilbertworth. La jeune femme a beau avoir d’autres ambitions que de se retrouver mariée à vingt-et-un ans, s’il arrivait malheur à son promis au sein de la demeure Riley, cela ferait grand tort à la famille. Et de manière très pragmatique, le mariage était aussi censé les mettre, elle et sa mère, à l’abri du besoin. Notre héroïne va donc se lancer dans une aventure aux accents fantastiques assez plaisants et découvrira au passage le surprenant héritage de ses ancêtres.


Un test rédigé par Kayle Joriin.

# Note importante : jeu actuellement en promo à 1,04 € au lieu de 4,99 € sur l’eShop (jusqu’au 05 août 2020).

Un gameplay efficace

Pas évident d’ailleurs de voir le rapport existant entre le mah-jong et l’univers développé ici – l’histoire se déroulant dans l’Angleterre provinciale du XIXe siècle. Mais après tout, l’essentiel est que cela fonctionne et il faut reconnaître que le cadre est loin d’être désagréable. Le script, parfaitement linéaire, va mettre Mary Elisabeth face à des situations plus ou moins dangereuses qu’elle devra surmonter en résolvant des puzzles basés sur les règles du mah-jong solitaire, voire sur celles du match 3 pour les quelques combats de boss. La plupart du temps, il s’agira ainsi de récupérer les 144 tuiles empilées de différentes manières sur le plateau de jeu en les associant par paires identiques, sachant qu’une tuile n’est sélectionnable que si elle est exposée, c’est-à-dire lorsqu’elle peut être retirée par la droite ou la gauche sans déplacer ses voisines. Un concept classique, toujours extrêmement efficace et addictif, auquel plusieurs petites subtilités ont été apportées.

Tout d’abord, notre héroïne dispose d’un pendentif magique lui permettant de stocker une tuile le temps de trouver son homologue. Un joker bien pratique qu’il faut penser à libérer rapidement afin de ne pas se retrouver à nouveau dans une impasse. Le cas échéant, on peut néanmoins tenter de s’en sortir en utilisant l’un des cinq pouvoirs spéciaux offerts par le médaillon. La capacité Strike trouve automatiquement une tuile correspondant à celle stockée, qu’importe son emplacement. Clairvoyance met temporairement en évidence les paires à l’écran en les faisant vibrer. Fate’s Edict remélange tout le plateau et offre donc de nouvelles combinaisons. Paranormal Sight autorise à sélectionner des tuiles qu’elles soient exposées ou non. Enfin, Polymorph, transforme toutes les tuiles d’une même famille en une unique tuile spéciale.


Des objectifs variés

Ces différents pouvoirs ne seront toutefois pas gratuits et il faudra au préalable remplir sa jauge d’énergie mystique en réalisant des paires le plus vite possible afin d’augmenter son compteur de combo, ce qui fera grimper le score au passage. Si The Mahjong Huntress peut en effet se jouer tranquillement, en se contentant de collecter les 144 tuiles de chaque niveau, le jeu propose également, pour chacun d’entre eux, un score minimum à atteindre et un objectif bonus à relever. Il s’agira par exemple de finir le puzzle en un temps limité, de ne pas utiliser le pendentif ou ses pouvoirs, voire d’atteindre un certain degré de combo. De plus, en fonction de ses performances, diverses reliques pourront être obtenues, faisant non seulement office de succès, mais offrant également des cristaux capables de recharger complètement la jauge en cas de besoin.

L’ensemble fonctionne d’ailleurs très bien et les différentes subtilités de gameplay dynamisent considérablement les parties. Comme évoqué précédemment, une touche d’originalité supplémentaire est en outre apportée grâce à des combats de boss basés sur du match 3. Le principe est cette fois de remplir complètement une barre d’attaque en alignant des gemmes d’une couleur donnée ; le premier à réussir infligeant des dégâts à l’autre et changeant alors de couleur. Une variante sympathique, malheureusement sous-exploitée, puisque seuls six affrontements sont disponibles, soit un par chapitre de l’histoire. Pas étonnant, cela dit, pour un titre avant tout axé sur le mah-jong. Or, de ce côté-là, il y a de quoi faire, avec cinquante-quatre puzzles scénarisés prenant déjà cinq à six heures, et pas moins de deux cent trente-deux défis optionnels.


Une maniabilité perfectible

Dans l’absolu, on peut donc se dire que le jeu de Nawia Games est une bonne pioche, et lorsque les circonstances s’y prêtent, c’est effectivement le cas. En revanche, les contrôles à la manette – demandant de se déplacer tuile par tuile avec le stick gauche ou la croix directionnelle – sont loin d’être idéaux en termes d’ergonomie, surtout avec des règles spéciales mettant souvent l’accent sur la rapidité d’exécution. Initialement sorti sur PC, Mac, iOS et Android en 2016, The Mahjong Huntress est ainsi clairement adapté à un maniement à la souris ou via un écran tactile. Du coup, en l’absence d’un curseur libre, la configuration la plus confortable demeure celle du mode portable, même si l’écran de la Switch semble parfois un peu trop petit et que les gros doigts risquent d’avoir du mal ; la fonction de zoom n’étant pas franchement pratique à utiliser.

Dommage, car l’expérience s’avère plutôt sympathique. Le scénario fait le job malgré l’absence de traduction française, l’ambiance visuelle est globalement réussie à défaut d’être très originale, le style « occidental » des tuiles facilite leur lisibilité pour les non-initiés, quant à la bande-son, elle n’est pas déplaisante, à l’exception de la boucle musicale faussement dramatique et hautement agaçante accompagnant certaines cinématiques. Vu l’efficacité du gameplay et la durée de vie conséquente, on aurait donc bien envie de recommander le jeu, a fortiori à seulement 4,99 €. Sauf qu’il y a cette maniabilité qui joue les trouble-fêtes. Ce n’est certes pas injouable, notamment au tactile, et malgré leur manque de précision, les commandes analogiques peuvent être apprivoisées avec le temps. Mais, à choisir, sans doute vaut-il mieux opter pour une autre version, voire attendre une promotion attractive.

 

Conclusion : PEUT-ÊTRE !

Jeu de mah-jong solitaire plutôt sympathique, flirtant parfois avec le match 3, The Mahjong Huntress interpelle tout de même du côté de sa maniabilité pas forcément optimale, en particulier lorsqu’on souhaite jouer sur grand écran. Le gameplay est plaisant, la réalisation et le scénario permettent au titre de se démarquer un minimum, quant à la durée de vie, elle est tout à fait correcte vu le prix demandé. Néanmoins, les soucis d’ergonomie, même en mode portable, empêchent de recommander l’achat du titre sans arrière-pensée, surtout au vu de la concurrence existante, aussi bien gratuite que payante.

LES PLUS : 

+ Le côté toujours addictif du mah-jong solitaire
+ Les pouvoirs du pendentif
+ Les objectifs annexes
+ Ambiance et scénario sympathiques
+ Bonne durée de vie
+ Les combats de boss qui apportent un peu de variété
+ Prix modeste (4,99 €)

 

LES MOINS :

– Les contrôles à la manette peu pratiques
– Le tactile a également quelques ratés
– Quelques musiques extrêmement agaçantes
– L’aspect match 3 trop peu exploité
– Uniquement en anglais 

_______________________________________________________________

Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– “OUI !”

Nous recommandons l’achat de ce titre. Peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre.

– “PEUT-ÊTRE…”

Nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre. Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “PEUT-ÊTRE…” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– “NON !!!”

Nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu. Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix. Avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir, ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 2 août 2020 à 16:02

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  • 13 Septembre 2018
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