Test Nintendo Switch de This Is the Police 2 : découvrez les joies quotidiennes d’un commissariat américain

Quand apparaît un jeu de gestion en temps réel qui a l’audace de proposer des phases d’enquête et de tactical RPG, on ne peut qu’être intrigué. This is the Police 2, développé par THQ Nordic Official et sorti en 2018 sur Switch est la suite de This is the Police sorti à peine deux ans plus tôt. Ce nouvel opus propose un gameplay plus varié et original que son prédécesseur, tout en conservant le même concept de base : gérer un commissariat dans une petite ville américaine. Ce mélange étonnant des genres fonctionne-t-il ?

Un test rédigé par Skyward.


Polisse

La jeune shérif Lilly Reed ne coule pas vraiment des jours heureux. Non seulement elle est censée jouer la boss dans un milieu sexiste où aucun flic n’a de respect pour elle ou sa position, mais en plus son meilleur adjoint vient de mourir au cours d’une mission. Ella a beaucoup de pression sur les épaules, au point qu’elle finit par accepter de recruter un vieux flic à la retraite, Jack Boyd, sans chercher à savoir grand-chose de son passé, alors même qu’il a un profil plus que louche. Drôle de coïncidence, ce fameux Jack Boyd est en fait le « héros » du premier jeu This is the Police, à la fin duquel on l’avait forcé à prendre une retraite anticipée. Jack est un personnage complexe : c’est un flic expérimenté mais faible face aux tentations et notamment la corruption. C’est lui que le joueur incarne dans ce second opus dans les phases de gestion, même si Lilly est l’héroïne principale des cinématiques. L’histoire et l’univers du jeu sont assez sombres, mais remarquablement bien développés. Les personnages sont crédibles, leurs vies semblent réelles, il n’y a pas d’extravagance dans la narration. Assez facile donc de s’identifier à Lilly et Jack et de comprendre leurs dilemmes.

L’esthétique visuelle du jeu est assez originale et minimaliste. Dans les cinématiques, on peut presque parler d’impressionnisme polygonal. On ne voit pas les visages et les objets, on les devine grâce aux contours et jeux d’ombres. Cela pourrait paraitre austère mais les acteurs/doubleurs et l’environnement sonore sont si bons que le rendu est au final assez réaliste. Une sobre musique jazz accompagne les journées d’intervention, en cohérence avec l’univers policier un peu à l’ancienne.

Dur dur d’être policier

Le gameplay du jeu est assez particulier, car il mêle gestion des équipes du commissariat en journée, résolution de crimes grâce à la collecte d’indice et phase d’assaut en mode tactical RPG.

Une journée classique du jeu se déroule ainsi : la veille au soir, Jack sélectionne une équipe de policiers en fonction de leur disponibilité et niveau de santé. Il n’est pas recommandé d’envoyer les mêmes personnes sur le terrain plusieurs jours de suite, surtout si leur santé est à un niveau fragile. Certains policiers font régulièrement des demandes pour prendre leur journée ou demi-journée. Il est possible de refuser ces requêtes, mais ils perdent alors tout respect pour Jack et n’obéissent pas forcément aux ordres en mission, ou refusent tout bonnement de se rendre où on les envoie. Le joueur doit être attentif à tous ces paramètres lors de la sélection du soir. Il faut également décider si on souhaite envoyer certains policiers chercher des photos ou des témoignages en lien avec une enquête en cours. Lorsque les policiers trouvent des éléments, il est possible de consulter l’enquête et proposer un suspect principal, ainsi qu’un résumé cohérent des évènements en fin de journée.

Le lendemain, la journée démarre (souvent après une phase cinématique expliquant l’évolution de la situation de Lilly et Jack), certains policiers peuvent être saouls ou absents, et il faut gérer en fonction. Le commissariat reçoit des appels de civils en temps réel, et il faut envoyer des équipes pour intervenir. L’évolution des situations et le positionnement des policiers sont visualisables sur la map de la ville. Pour chaque appel, un certain niveau est requis en termes d’expérience policière, il faut donc pouvoir envoyer des équipiers suffisamment expérimentés pour que la mission soit acceptée. Il y a à chaque fois très peu de temps pour décider si on se rend sur place ou non. Le joueur doit avoir conscience qu’il faut un certain temps aux équipes pour se rendre sur place et revenir. Si on ne peut pas envoyer une équipe suffisamment compétente pour une mission donnée, elle est considérée comme un échec. Par ailleurs, sur place, Jack doit choisir quelle procédure suivre parmi plusieurs options. Un mauvais choix ou un manque d’équipement de l’équipe envoyée peuvent également mener à un échec. Parfois, à l’issue d’une mission, un policier peut gagner de l’expérience et choisir laquelle de ses caractéristiques améliorer. Jack peut aussi choisir d’envoyer des policiers sur des missions qui sortent du cadre policier (babysitting par exemple), ces missions lui donnent une mauvaise image mais lui permettent de mettre de l’argent de côté. Cet argent servira à acheter divers objets qui servent pour les missions, ainsi que pour payer un maître chanteur qui menace de le faire tomber.

En fin de journée, une fois toutes les missions accomplies, Jack remporte un certain nombre de jetons lui permettant de recruter de nouveaux équipiers ou acheter du matériel. Le nombre de jetons est fonction du nombre de missions réalisées avec succès et diminue si on a perdu des coéquipiers ou laissé partir des criminels. En général, le jeu n’est pas très compliqué et accessible aux débutants, malgré le nombre de paramètres à prendre en compte.

Let’s get tactical

Nouveauté du second opus : certaines missions sont assez spéciales puisqu’elles nécessitent une plus grande préparation et vont enclencher une phase de tactical RPG. C’est le cas des prises d’otages et des alertes à la bombe, par exemple. Jack doit décider qui envoyer sur place, en prenant en compte les spécialités, l’expérience et l’équipement de chaque membre sélectionné. En effet, certains policiers débloquent des capacités spéciales comme ouvrir discrètement une fenêtre, défoncer une porte ou désamorcer une bombe. Il est recommandé de soudoyer des témoins moyennant objets – que l’on peut acheter de manière plus ou moins légale – afin qu’ils donnent des informations cruciales sur le lieu de l’assaut.

Une fois que l’on est bien renseigné, que les policiers ainsi que leurs capacités sont sélectionnés, la phase de RPG peut démarrer. À chaque tour, un policier peut faire deux actions parmi un grand panel (se déplacer, tirer sur un criminel, porter une caisse, utiliser un taser). L’objectif final est soit d’éliminer tous les ennemis, soit d’effectuer une tâche spécifique comme libérer un témoin ou désamorcer une bombe. Il est souvent plus prudent d’éliminer discrètement un ennemi car une fois une balle tirée, tous les autres criminels rappliquent. Des policiers peuvent être grièvement blessés ou mourir au cours de ces missions. Ces missions sont parfois très laborieuses car un mauvais choix peut entraîner une extermination quasi immédiate de toute l’équipe, et représentent donc parfois un vrai challenge. Heureusement il est possible de les recommencer autant de fois que l’on souhaite.

 

 

CONCLUSION : OUI !

This is the Police 2 est un jeu beau, soigné et original qui propose une expérience tout à fait intéressante au-delà d’un simple jeu de gestion policière. On reprochera juste une certaine répétitivité à terme, qui agacera certains joueurs. Le jeu coûte 29,99 euros ce qui est tout de même un peu cher pour un indie, mais pas complètement abusif au vu de la qualité.

LES PLUS : 

+ Esthétique intéressante
+ Une bonne variété de gameplay
+ Ambiance sonore cohérente
+ Bonne durée de vie
+ Un très bon storytelling
+ Des personnages bien pensés

 

LES MOINS :

– Le prix un peu élevé
– Le côté répétitif

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre ou à l’univers). Le Oui accompagné du ND Award récompense les titres soit exceptionnels que vous devez acheter quoiqu’il arrive, soit ceux nous ayant provoqué de gros coups de coeur !

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 7 avril 2019 à 14:36

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  • Sorties :
  • 25 Septembre 2018
  • 25 Septembre 2018
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