Test Nintendo Switch de Trüberbrook, entre science-fiction, montagne allemande et petites lacunes

Un point and click dont l’intrigue se déroule dans l’Allemagne rurale des années 60, mêlant enquête, sanatoriums glauques et science-fiction, cela a de quoi intriguer ! C’est ce curieux mélange que nous proposent les développeurs de btf avec le jeu Trüberbrook, développé à la suite du succès d’une campagne de financement Kickstarter. Le jeu a également pour spécificité une esthétique unique avec des décors faits main mêlés à de la 3D. Les fans de mystère et de jeux d’enquête ont-il intérêt à investir dans ce spécimen original ?


Un test rédigé par Skyward.

Hans à la montagne

Le joueur incarne Hans Tannhauser, jeune physicien quantique américain ayant gagné un voyage dans la ville allemande de Trüberbrook sans pour autant se souvenir d’avoir participé à un quelconque jeu concours. Il se rend donc en vacances dans ce village isolé et uniquement peuplé d’un petit nombre d’excentriques vivant essentiellement d’un tourisme en voie d’extinction. Après s’être fait voler ses notes de recherche par ce qui semble être un spectre, il est obligé de commencer à enquêter sur les mystères entourant le village et la montagne environnante, en compagnie d’une charmante anthropologue. Il se retrouvera mêlé à des histoires de complots et voyages inter-dimensionnels.

Dans l’ensemble, les personnages sont bien conçus et leurs personnalités bien développées. Le héros Hans est notamment très attendrissant dans ses maladresses. Les dialogues sont parfois cyniques mais souvent amusants, avec de l’humour noir introduit par touches. Le jeu est doublé uniquement en allemand et en anglais, il faut donc pour le français se contenter des sous-titres. Les acteurs ayant effectué les doublages sont plutôt bons, notamment au niveau du travail des accents. En revanche, les sous-titres sont bourrés de fautes d’orthographe ou de relecture, que ce soit en français ou en anglais, ce qui est dommage pour un jeu qui a demandé tant de travail.

D’un point de vue énigmes, comme dans tout point and click, il y a du bon comme du tordu, et certaines sont difficiles à résoudre sans avoir recours à la soluce (exemple concret : à un certain moment du jeu il faut volontairement rendre des pigeons obèses pour que ces derniers puissent casser une parabole de télévision). Un des points positifs du gameplay de Trüberbrook est la simplicité du mécanisme de combinaison des objets. Lorsque plusieurs éléments de l’inventaire sont combinables, ils sont automatiquement assemblés par le jeu au moment de devoir les utiliser sur un objet précis, donc pas de cassage de tête sur la fusion. Certains diront que cela fait trop « assisté », d’autres apprécieront de ne pas perdre du temps sur une étape souvent agaçante dans ce type de jeux. Autre élément facilitateur appréciable : en appuyant sur L, les objets avec lesquels on peut interagir sont marqués d’une croix.

Allemagne miniature

Remarque importante sur le travail artistique mis en œuvre lors de la conception de Trüberbrook : les décors sont des maquettes miniatures réalisées à la main, avec un souci du détail fantastique. L’ensemble a donc un charme fou et rappelle certains films d’animation comme Coraline. C’est un style peu commun et un temps monstre a dû être nécessaire à la réalisation de ces maquettes. Grâce à cela, le jeu se distingue clairement d’autres point and click plus banals et gagne en fraîcheur. Les personnages et certains autres éléments mobiles sont en revanche incrustés en 3D.

Concernant l’esthétique sonore, l’ambiance mêle jazz relaxant et sons de la nature collant parfaitement à l’esprit du jeu.

Une maniabilité pas vraiment « Deutsche Qualität »

Certains choix de maniabilité sont un peu curieux, et si rien n’est vraiment handicapant, ils causent un agacement sur le long terme en cassant la fluidité du jeu. Par exemple : pour interagir avec un élément de l’environnement immédiat, il faut le viser avec le joystick droit. Cependant, à cause d’un auto-centrage automatique sur les objets, si deux d’entre eux sont proches il va parfois falloir s’y reprendre à plusieurs fois pour cliquer sur le bon, car le curseur ne se recentre pas toujours sur celui qui nous intéresse. Il faut ensuite utiliser les boutons directionnels du Joy-Con gauche pour choisir quelle interaction avoir avec l’objet, ce qui n’est pas intuitif.

Par ailleurs, Hans est lent même lorsqu’il court, donc pour se déplacer entre plusieurs tableaux éloignés on a tendance à perdre un temps fou. Heureusement, un outil de déplacement rapide apparaît à un certain moment du jeu, mais beaucoup trop tard par rapport à l’avancée du scenario. Hans va également parfois buter sur certains objets ou refuser de se rendre automatiquement au niveau d’un élément que l’on sélectionne, ce qui retarde les interaction (Hans doit être collé à un objet pour pouvoir interagir avec).

Dans l’ensemble, le jeu paraît lourd à manipuler par moments, et trop de temps est perdu à cause de cela. Trüberbrook étant finalement assez court à terminer, c’est dommage que la durée de vie soit artificiellement prolongée par des imprécisions en termes de maniabilité.


Conclusion : PEUT-ÊTRE !

Trüberbrook est un jeu très joli, original et souvent amusant, mais il souffre d’une durée de vie trop courte, de problèmes de traduction et d’orthographe dans les sous-titres et d’une maniabilité moyenne, ce qui ne permet pas de le recommander à 100 %, surtout pour un prix de 29,99 euros sur l’eShop et à peu près le même prix en physique selon les revendeurs.

LES PLUS : 

+ Les décors faits main
+ L’histoire
+ Le doublage

 

LES MOINS :

– La maniabilité discutable
– La durée de vie limitée
– Les mauvais sous-titres

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre ou à l’univers). Le Oui accompagné du ND Award récompense les titres soit exceptionnels que vous devez acheter quoiqu’il arrive, soit ceux nous ayant provoqué de gros coups de coeur !

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 1 juin 2019 à 8:46

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