Test Nintendo Switch de Two Point Hospital : le quotidien du milieu hospitalier, mais drôle

Des dizaines, des centaines, voire des milliers d’heures ont été investies dans ces jeux de gestion phares des années 90, en particulier ceux de l’éminent studio Bullfrog, avec en 1995 Theme Park et en 1997 Theme Hospital. Pour ce dernier, l’idée a fleuri auprès de James Leach et du fantasque Peter Molineux – qui ne prendra finalement pas part au développement –, de proposer un jeu thématique dans l’univers du milieu hospitalier, dans un établissement chargé de guérir toutes sortes de maladies totalement farfelues. Et paf, quatre millions de titres vendus, un statut de jeu culte, et une adaptation PlayStation voit même le jour l’année suivant la publication du titre sur PC.

En misant à la fois sur un concept dont le succès a fait ses preuves et sur la nostalgie des plus de trente ans aux journées entières passées à nettoyer du vomi dans les couloirs de l’hôpital, deux ex-membres de Bullfrog, Mark Wabley et Gary Carr, tentent de reproduire le phénomène avec Two Point Hospital. Ce titre modernisé ne cache en rien ses références, et tente donc l’essai plus la transformation, avec une adaptation sur consoles de salon après une première entrée en matière sur PC. Hasard du timing oblige, c’est l’occasion également, en ces temps bien difficiles pour notre personnel hospitalier, de lui envoyer nos applaudissements, notre force et notre soutien.

Un test rédigé par Chozo.


Docteur Benton pour un cancer du côlon s’il vous plaît, Docteur Benton, merci

Que cela soit clair dès le début, dans Two Point Hospital, soigner les gens, conserver un établissement propre et fonctionnel, éviter les drames, c’est bien, mais le faire en économisant un maximum d’argent et en faisant fructifier les comptes de la société privée propriétaire des hôpitaux à gérer, c’est mieux. Ici, le Kudosh, monnaie du jeu, est roi.

Quand bien même, il s’agira de s’occuper de plusieurs hôpitaux dispatchés sur le territoire, avec à chaque fois l’objectif principal de garantir le bon cheminement pour chaque patient traité, entre le moment où il met le pied à l’accueil jusqu’à sa sortie, si possible avec une guérison dans la poche, le tout en lui faisant raquer un maximum de pognon et en le voyant sortir satisfait de son séjour. Pour cela, un nombre assez dingue de salles différentes et de spécialistes médicaux sont à disposition du joueur, la plupart se débloquant au fur et à mesure de son évolution en tant que dirigeant d’établissement.

Ainsi, après un premier diagnostic auprès d’un généraliste, le malade passera les tests appropriés via de multiples analyses de scanner, de prises de sang, de tests et d’élaboration de remèdes pour obtenir un pourcentage de diagnostic de 100 % et ainsi proposer le traitement optimal. Parce qu’en dehors d’un bon diagnostic, encore faut-il des experts compétents pour administrer correctement le traitement. Le succès de cette procédure dépend d’un autre pourcentage plus important encore, celui des chances de guérison, au risque de retrouver son patient six pieds sous terre.

Docteur Quinn, pour une blessure à la machette s’il vous plaît, Docteur Quinn merci

La construction des différentes structures nécessaires au bon accueil des patients se fait via un système finalement très proche de ce que proposait le jeu original, avec ces périmètres bleutés pouvant prendre des formes diverses, le menu étant là pour indiquer la surface minimum nécessaire en fonction de l’activité choisie. Bien que l’écran affiche une foule d’informations et que la jouabilité au Joy-Con demande un peu d’adaptation, l’ensemble des boutons de la manette correspondant à une action ou à un onglet du menu, le tout fonctionne plutôt bien et de manière fluide, bien qu’une gestion du tactile aurait été un grand plus.

D’ailleurs, en portable, notons également un problème de lisibilité des menus, dont les polices s’avèrent bien petites. D’un point de vue purement technique par contre, cette version Switch s’en sort très bien, l’ensemble reste fluide en toute circonstance, en portable comme sur téléviseur, affichant des graphismes plutôt qualitatifs permettant de donner beaucoup de vie aux hôpitaux gérés, notamment avec une foison d’animations allant des plus logiques aux plus comiques, conservant le ton du jeu original.

De plus, la multiplicité d’objets de personnalisation permettant d’améliorer le rendu des pièces (lumières, fenêtre, plantes), l’humeur et le bien-être des patients (distributeurs de confiseries ou de boissons, supports de magazines, assises confortables), ou les conditions de travail du corps hospitalier (casiers suffisants, zones de détente, outils de diagnostic plus modernes, options de formation et d’apprentissage de nouvelles disciplines), le tout souffre d’un certain manque d’ergonomie, notamment parce que le jeu ne stocke nulle part les objets, salles et professionnels les plus utilisés pour rendre l’ensemble plus rapide à manipuler.

Il est ainsi impossible de simplement et rapidement copier/coller une salle déjà construite ou de dégoter de manière fluide les objets systématiquement installés dans presque chaque salle. Surtout qu’ici, point de souris, la création se fait via la navigation au stick et les boutons de raccourcis. Tout cela en gérant le temps, puisque pendant que le joueur cherche l’appareil de climatisation proposant le meilleur rapport qualité/prix, les patients continuent d’envahir l’établissement, rallongeant les files d’attente et provoquant souvent des pannes d’appareils. Heureusement, le bouton de pause est activable, faute de quoi le burnout se fera vite ressentir.

Professeur Raoult, pour une grippe du pangolin, Professeur Raoult merci

Le jeu peut d’ailleurs s’avérer plutôt cruel pour les mauvais gestionnaires se laissant dépasser par les événements. Rapidement, les sols peuvent se transformer, au mieux en de véritables poubelles, au pire en morgues ouvertes, dont les cadavres laisseront place à des spectres qui pourront mettre le bazar dans l’ensemble de l’hôpital. Outre le timing et la connaissance des menus, il faudra également configurer un établissement aux salles bien organisées permettant d’éviter les queues trop longues, ou les déplacements trop importants entre chaque spécialiste, tout en proposant suffisamment de salles spécialisées, de zones de détente ou de sanitaires. Attention aussi aux catastrophes naturelles et technologiques, entre les traditionnels séismes, ouragans ou incidents nucléaires, capables de détruire une bonne partie de l’hôpital. Les agents de maintenance auront du pain sur la planche.

Mais ce n’est pas tout, puisque des options plus poussées sont disponibles, notamment pour fixer les tarifs différents des services proposés ou des produits vendus, histoire de veiller à l’équilibre économique de l’établissement. Particularité à noter et reprenant ce qui a été dit en tout début de test, même si elle est importante pour accueillir un maximum de patients, la réputation n’est pas un facteur de game over, seule la banqueroute a ce pouvoir.

Ultra complet sur de nombreux points, Two Point Hospital nécessitera des heures d’ajustements pour l’ensemble des quinze hôpitaux à gérer, car oui, il est possible à tout moment de revenir à l’une des précédentes structures, pour y apporter par exemple de nouvelles technologies élaborées dans des hôpitaux plus avancés. Cette gestion globale est d’ailleurs une excellente idée et apporte encore plus de richesse à l’ensemble, tout en créant un lien entre les différentes créations du joueur.

Cela évite agilement l’aspect rébarbatif des mêmes premiers objectifs à remplir dans chaque nouvel hôpital créé (construire une salle de généraliste, une pharmacie, cumuler une certaine somme de bénéfice, etc.), tout comme les différents climats du territoire, qui obligeront le joueur à s’adapter en permanence. Zone montagnarde, semi-désertique, bord de mer, campagne, ces multiples contextes font également l’objet de nombreux défis et scénarios à suivre pour augmenter le prestige de l’établissement.

Ces scénarios participent eux aussi au côté barré du ton général appliqué au titre dans le respect de son ancêtre, et, avec la richesse des options anciennes et nouvelles évoquées dans ce test, promettent une nouvelle fois de centaines d’heures potentielles à guérir les malades les plus « wtf » de l’univers. Diagnostic ? C’est un vrai bon jeu. Remède ? À prescrire à n’importe quel joueur désireux de passer ses journées en milieu hospitalier, loin des horreurs des établissements réels.

 

Conclusion : OUI !

Ce Theme Hospital du 21ème siècle remplit à merveille toutes ses promesses. Riche à se damner, pourvu de nombreuses nouveautés et d’ajouts bienvenus, Two Point Hospital réussit à allier gestion complexe et ton léger, tout en parvenant à se renouveler suffisamment pour éviter la redondance et l’ennui. Parfois un peu frustre en ergonomie, surtout en mode portable et n’exploitant pas les possibilités tactiles de la console, le jeu nécessitera un temps d’adaptation avant de se laisser savourer pour de très longues sessions de jeu. En temps de confinement, et en tant qu’alternative à Animal Crossing, Two Point Hospital est définitivement le partenaire idéal.

LES PLUS : 

+ Joli, bien animé, fluide
+ D’une richesse énorme
+ Le ton et l’ambiance fidèles à Theme Hospital
+ Les nouveautés très nombreuses
+ Cette possibilité géniale de revenir aux anciens hôpitaux

 

LES MOINS :

– Des soucis d’ergonomie
– Pas de tactile
– Parfois difficilement lisible en portable
– Nécessite de longues heures de jeu pour s’apprécier à fond

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– “OUI !”

Nous recommandons l’achat de ce titre. Peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre.

– “PEUT-ÊTRE…”

Nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre. Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “PEUT-ÊTRE…” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– “NON !!!”

Nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu. Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix. Avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir, ou s’il faut tout simplement s’enfuir. 

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 6 mai 2020 à 12:37

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