Test Nintendo Switch d’Immortal Realms : Vampire Wars – Saignant, mais pas trop

Tout premier bébé du jeune studio suédois Palindrome Interactive, à l’effectif plutôt restreint, et qui a décidé de se spécialiser dans le jeu de stratégie au tour par tour, Immortal Realms : Vampire Wars vient de voir le jour sur Switch, avec la participation de Raylight Games pour cette version Nintendo. Consciente de l’omniprésence des univers heroic fantasy et guerres modernes dans ce secteur, l’équipe a jeté son dévolu sur celui des vampires et de leurs différents clans, entre les Draculs, les Nosfernus et les Moroia. Oui, le rédacteur de ce test découvre avec intérêt que même chez les suceurs de sang, il y a des distinctions géographiques et culturelles. On en apprend tous les jours. Basé sur un système de combinaison de cartes, le gameplay titille forcément le fan du genre, jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il ne s’agit exclusivement que d’une expérience… en solo ?


Un test rédigé par Chozo.


Qu’un sang impur abreuve nos sillons

Immortal Realms : Vampire Wars nous plonge dans l’univers rempli de trahisons et de haine de Nemire, divisé en trois grandes contrées, chacune occupée par un clan de vampires. Ceux qui se vantent d’être de la lignée pur-sang, car prétendument descendants directs du vampire originel, Dracul, dominent par la force l’ensemble de ce monde, gangréné par des velléités de renversement de ce pouvoir par les Nosfernus, perçus comme la lignée bâtarde et corrompue, et les Moroio, jeune nouvelle civilisation spécialisée dans la magie mystique.

Ce joyeux foutoir va en effet fragiliser la paix entre hommes et vampires et entrainer une guerre civile entre les différents clans, séparée en trois campagnes distinctes permettant d’incarner les différentes armées, incluant aussi des combats contre les humains. Les trois campagnes composées de quatre principales missions chacune sont saupoudrées de scènes cinématiques intégrées pour narrer l’évolution du conflit et sa conclusion, sur un fond scénaristique certes très classique, mais plutôt agréable à suivre.


Blood Simple

Très accessible avec un système de didacticiel clair, progressif et complet, le titre s’ouvre aux débutants dans les premières sessions de chaque campagne et propose des objectifs bien définis, le tout étant d’autant plus traduit dans un français très qualitatif. Et c’est la première force du jeu puisque même s’il est composé de petites subtilités à découvrir sur le tard, le gameplay se montre plutôt simple à appréhender, notamment grâce à l’absence d’une multitude de menus lourds et complexes.

Ainsi, il s’agit ici de participer à deux phases principales, entre le contrôle du royaume et les passages de combats au tour par tout, basés sur une mécanique de decks de cartes. Pour la première phase, il est question de déplacer son groupe sur une carte en vue du dessus composée de lieux clés représentés par des bâtiments et des villages. Entre autres, les forges permettent d’améliorer l’équipement et l’expérience de l’effectif, les villages de s’alimenter en sang et d’acheter des objets bonus, tandis que les archives servent à acquérir de nouvelles cartes.

Le royaume se développe d’une part en améliorant les bâtiments qui peuvent monter de trois niveaux, d’autre part en colonisant de nouvelles zones du monde. Cette dernière action est possible en dépensant des points de sang et d’action, et est surtout propice à des combats avec la faction présente sur le site revendiqué.


Twilight Tactics

Pour ces joutes, le jeu se met en mode stratégique avec son champ de bataille en damiers, après avoir présenté les caractéristiques de l’ennemi et une prédiction quant à l’issue du combat. C’est l’occasion de passer quelques batailles en mode automatique, lorsqu’elles s’annoncent largement déséquilibrées et totalement à l’avantage du joueur, évitant par là une certaine forme d’ennui par manque de challenge.

Chaque contrée traversée bénéficie de ses propres champs de bataille en damiers, aux pièges, totems bonus et designs distincts. Lorsque le combat commence, le classicisme est de mise avec des points d’action limités, mais ne manquent pas d’intérêt, notamment avec ce système de cartes. Chaque antagoniste bénéficie d’un chef de troupe qui a main mise sur un deck composé d’actions d’attaque et de défense, ou d’effets bonus et malus, des cartes qu’il est possible également d’améliorer en les fusionnant.

Le tout, même s’il est déjà vu et revu, s’avère très plaisant à jouer, avec une dimension stratégique simple d’accès mais néanmoins suffisamment évoluée pour garder de l’intérêt aux yeux des utilisateurs. De plus, les héros gagnent en niveaux via un arbre de compétences plutôt complet, permettant de débloquer des équipements, des sorts et une bonne quarantaine d’unités pour affronter l’ennemi, qu’il soit vampire, monstre ou humain.

Des dents pas assez longues

Immortal Realms : Vampire Wars demeure donc certes un très bon jeu de stratégie, mais le manque de moyens d’un studio naissant semble trahi dans son aspect technique, identique que ce soit en version portable ou sur téléviseur. Outre un framerate parfois en difficulté, c’est tout un rendu visuel qui n’est clairement pas au rendez-vous. Limité à une palette de couleurs propre à chaque royaume, le monde de Nemire manque clairement de traitement graphique, et surtout d’animations variées pour le bestiaire et les combattants.

Avec une absence cruelle de détails visuels, il devient parfois difficile de différencier les personnages et les bâtiments, surtout lorsque le joueur dézoome sa carte. Le constat est le même pour la direction artistique globale du titre et les visuels des cartes, et la musique devient parfois lassante à force de se répéter, même si elle reste cohérente avec l’univers gothique présenté.

La répétitivité se ressent par ailleurs dans les effets sonores, et notamment dans les bruitages et cris des combattants, revenant en boucle de manière permanente. En outre, soulignons un petit souci d’ergonomie dans le choix des actions dans les menus et pour le pointage des cases. Avec un stick très sensible, il est fréquent de louper son objectif et bousiller sa stratégie en raison de ce calibrage mal pensé.

Mais le plus gros point noir du jeu reste cette décision de ne proposer qu’une expérience en solo, un manquement qu’il faut certainement également lier aux ressources réduites du studio. Cette option semble cependant avoir été imaginée, puisqu’elle aurait été idéalement adaptée aux deux autres modes proposés par Immortal Realms. Avec le Bac à Sable qui permet de personnaliser entièrement une mission et l’Escarmouche proposant de créer un combat en sélectionnant librement la map, les ennemis, les cartes et les attributs des combattants, nous avions deux occasions idéales pour des guéguerres à plusieurs, pour compléter encore plus une campagne globale se terminant en environ 30 heures de jeu. Dommage.

Conclusion : PEUT-ÊTRE !

Accessible dans son gameplay mais visuellement repoussant, riche en propositions mais limité au solo, Immortal Realms : Vampire Wars cumule les contradictions qui en font certes un jeu classique et agréable, mais insuffisamment attractif pour se faire une vraie place dans le domaine du tactical. La jeune équipe de développement, co-fondée par cinq étudiants fans du genre en 2015 à la sortie de l’Université Skövde, n’a cependant pas à rougir de son tout premier titre et son talent présage un avenir bien plus ambitieux. Qui sait, peut-être qu’une mise à jour du jeu permettra dans un avenir proche de profiter de ces combats de vampires à plusieurs.

 

LES PLUS : 

+ Une aventure agréable à suivre
+ Un gameplay riche et accessible à tous
+ Une alternance gestion de royaume/combats bien équilibrée
+ Une durée de vie honorable

 

LES MOINS :

– Pas joli joli techniquement
– Des mécaniques parfois répétitives
– Des soucis d’ergonomie
– Pas de multi

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– “OUI !”

Nous recommandons l’achat de ce titre. Peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre.

– “PEUT-ÊTRE…”

Nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre. Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “PEUT-ÊTRE…” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– “NON !!!”

Nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu. Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix. Avec ce système, vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir, ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 28 septembre 2020 à 11:28

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  • 28 Aout 2020
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