3D Shinobi III

En résumé

  • Sorties :
  • 19 Decembre 2013
  • 19 Decembre 2013
  • 7 Aout 2013

L'avis de Kayle Joriin

Toujours aussi à l’aise dans cet exercice, le studio M2 offre une petite cure de jouvence à un nouveau titre mythique. Parfaitement adapté au support, et bénéficiant d’un mode « Expert Ninja » qui devient rapidement indispensable, 3D Shinobi III est une excellente occasion de se replonger dans le passé glorieux de SEGA et de redécouvrir une série qui a marqué son époque. Le level design, et surtout l’IA, s’avèrent parfois un peu vieillots, mais le jeu reste tout de même suffisamment riche et varié pour plaire aux joueurs actuels. Comme toujours, les réfractaires au rétrogaming peuvent bien entendu passer leur chemin.

Les plus

  • Gameplay toujours aussi efficace
  • Réalisation très plaisante
  • Mode « Expert Ninja »

Les moins

  • Un peu trop old school sur certains aspects
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 21 mai 2014 22:00

Le moins qu’on puisse dire, c’est que SEGA a eu le nez creux avec ses
3D Classics, dont la formule, simple et efficace, ringardise méchamment
la Console Virtuelle de Nintendo. Abordable, fidèle aux titres
originaux, et proposant des options souvent pertinentes, la gamme nous
offre une jolie leçon de rétrogaming, et ce, malgré l’absence
persistante de fonctionnalités en ligne. Alors quand il nous est donné
l’opportunité, avec 3D Shinobi III : Return of the Ninja Master, de
redécouvrir sur portable l’un des meilleurs jeux d’action de la
Megadrive, il n’y a guère d’hésitations à avoir ! On ajuste son keikogi,
on compte ses kunaïs, on affûte son katana, on vérifie ses parchemins,
et on allume sa 3DS en se disant qu’on a l’air un peu con déguisé en
Naruto…

Ninja blanc… beau temps !

Célèbre
franchise des années 80 et 90, Shinobi a souffert comme bien d’autres de
l’évolution des mœurs vidéoludiques et du passage à la 3D. Après un
épisode Saturn efficace, bien qu’un peu kitsch, il a ainsi fallu
attendre sept longues années avant de voir revenir le guerrier de
l’ombre sur GBA et PS2. Et si le volet portable était une véritable
purge, les versions PS2, de qualité honorable, ne convainquirent pas non
plus. La série retourna donc dans les tiroirs de SEGA jusqu’en 2011,
avec la sortie d’un épisode 3DS qui tentait de mêler tradition et
modernité. Développé par les américains de Griptonite Games, ce volet en
2,5D empruntait beaucoup à ses ancêtres 16-bits, tout en offrant de
nouvelles possibilités intéressantes et une dimension scoring plutôt
poussée. Pas de quoi malheureusement relancer la franchise de manière
durable dans le cœur des joueurs actuels, même si certains (comme
l’auteur de cette critique) ont beaucoup apprécié la tentative.

Il
était toutefois temps de remettre les pendules à l’heure, et en
l’absence d’un nouvel épisode ambitieux, quoi de mieux que de retrouver
l’illustre Joe Musashi dans ce qui est sans doute son aventure la plus
aboutie ? En effet, s’il est peut-être un peu moins mythique que The
Revenge of Shinobi, qui a notamment marqué les esprits avec ses boss
délirants (Spiderman, le Terminator ou encore Godzilla), Return of the
Ninja Master représente très clairement le pinacle des épisodes 16-bits.
Techniquement impeccable, offrant un panel de mouvements assez riche et
des niveaux plutôt variés (avec les fameux passages à cheval ou en
surf), Shinobi III n’a guère a rougir devant la pléthore de titres
néo-rétro qui tentent parfois maladroitement de ressusciter les saveurs
de « l’âge d’or des jeux vidéo » (© vieux con nostalgique). Certes, l’IA
des ennemis, digne d’un bol de ramen froid, en choquera certainement
quelques-uns en 2014. Et il faut bien reconnaître que sur certains
aspects de level design, le jeu accuse son âge. Néanmoins, il reste le
témoignage vibrant d’un savoir-faire que SEGA a un peu perdu avec le
temps.

Shinobi noir… trop tard !

Le titre s’avère en
tout cas particulièrement à son aise sur le petit écran de la 3DS, dont
la définition (400 x 240) reste somme toute assez proche de ce que
proposait la Megadrive en son temps (320 x 224). L’affichage est ainsi
très fidèle à l’original, avec une image précise et détaillée qui permet
d’apprécier une réalisation toujours très agréable vingt ans après.
Bien entendu, on demeure en présence d’un jeu 16-bits, mais 3D Shinobi
III rivalise sans peine avec des jeux portables bien plus récents, et
réussi même à mettre un petit atemi au dernier rejeton de la famille qui
s’avérait assez inégal techniquement. En outre, si elle se montre moins
impressionnante que dans d’autres jeux de la gamme, la 3D
stéréoscopique est ici très confortable, que l’on choisisse de jouer en
mode « Profondeur » ou en mode « Relief » (ce qui ne change pas grand
chose au final). On notera aussi la présence d’un affichage dit «
classique » qui reprend l’image bombée et un peu floue de nos vieux
cathodiques. Amusant pour les plus nostalgiques, mais pas forcément
intéressant sur le long terme, d’autant qu’on perd le bénéficie de la
3D. Au final, seuls les bruitages accusent un peu le poids des ans, et
contrastent avec les musiques toujours très efficaces.

Côté
gameplay, cet épisode reprend les bases posées quelques années plus tôt
par The Revenge of Shinobi, avec notamment le célèbre double saut qui
permet de balancer huit kunaïs en même temps. Désormais, Joe Musashi
peut toutefois se suspendre à différentes surfaces (plafond, tuyau,
tapis roulant), réaliser des coups de pieds plongeants, pratiquer l’art
du « wall jump », ou infliger un puissant coup de sabre en pleine
course. Autant de techniques qui lui sont nécessaires pour progresser
dans des niveaux moins linéaires qu’on pourrait le penser, et
accessoirement remplis d’ennemis, certes pas malins, mais qui n’en
demeurent pas moins dangereux. Cette version 3DS propose d’ailleurs un
mode « Expert Ninja » qui permet de dissocier les mouvements
habituellement associés au bouton d’attaque – à savoir le lancer de
kunaï, le coup de sabre et la garde -, et de les attribuer à des boutons
distincts. Une possibilité qui était déjà présente dans le jeu
original, mais nécessitait à l’époque de posséder une manette six
boutons et d’effectuer une manipulation spéciale. Le fait d’y avoir ici
accès directement s’avère donc extrêmement pratique, d’autant que
l’utilisation de ce mode ouvre de nouvelles petites subtilités de
gameplay plutôt intéressantes.

Pour finir, notons que si 3D
Shinobi III ne propose pas de nouvelles options de difficulté par
rapport au jeu original, il offre la possibilité de redéfinir
entièrement l’attribution des commandes, de sauvegarder ou de charger
rapidement une partie, voire d’accéder à un écran de sélection des
niveaux. Une option que les puristes n’utiliseront sans doute pas, mais
qui est toujours sympa quand on veut se refaire son stage préféré. Comme
d’habitude, le jeu ne propose en revanche aucune fonctionnalité en
ligne, à part le Miiverse. Cela dit, pour un titre comme Shinobi, plus
long et moins basé sur le scoring que certains de ses camarades de
promo, ce n’est pas excessivement gênant.

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