Advance Wars : Dual Strike

En résumé

  • Sorties :
  • 22 Aout 2005
  • 30 Septembre 2005
  • 23 Juin 2005

L'avis de Blayrow

Profond, long et passionnant, Advance Wars est un must. Accessible tout en gardant une certaine complexité, Advance Wars met le genre à la portée de tout le monde en l'agrémentant d'un scénario et d'un design attachants. De plus le stylet et le deuxième écran apportent un véritable confort de jeu. On regrettera juste le relatif manque de nouveautés, certaines étant bienvenues et d'autres dispensables. Enfin, la réalisation quasi-similaire aux épisodes GBA déçoit un peu, mais n'enlève pas à Advance Wars Dual Strike ses qualités primaires : un jeu de stratégie redoutable et accrocheur associé à une interface des plus agréables. Bref, un jeu génial.

Les plus

  • -Aspect stratégique réussi
  • -Accessible et complexe en même temps
  • -Le jeu au stylet
  • -Le mode multijoueur
  • -La durée de vie
  • -Ne se prend pas au sérieux

Les moins

  • -Identique techniquement aux versions GBA
  • -Le mode Combat foireux
  • -Pas de mode online...
  • Nintendo-Difference

    par Blayrow

    le 29 novembre 1899 23:50

La guerre, c’est mal”, nous disait-on lorsque nous étions jeunes en train de martyriser notre petite soeur avec un pistolet à fléchettes. “La guerre, c’est chiant”, se disait-on lors de notre service militaire ou de la journée d’appel de préparation à la défense. Mais après avoir joué à Advance Wars sur GBA, on se disait tout le contraire : Nintendo avait enfin réussi à rendre la guerre amusante. Et comme si ça ne suffisait pas, ils remettent ça sur la Nintendo DS.

La guerre ce n’est pas de la tarte

Licence phare de la Game Boy Advance, Advance Wars s’est rapidement imposé comme le jeu de stratégie ultime sur la portable. Son principe est simple : des batailles au tour par tour sur une carte somme toute assez primaire, composée de seulement quelques types de terrains : forêts, routes, montagnes, plaines, cours d’eau et océans. Sur cette carte plusieurs (le plus souvent deux) généraux s’affrontent, mais les batailles peuvent comporter jusqu’à quatre participants. Ces généraux disposent d’unités de combat diverses : fantassins, artillerie, tanks, avions, navires, etc ; qui peuvent être présentes dès le début de la bataille sur le terrain, ou produites dans des usines. Détail primordial dans le jeu : le terrain est découpé en cases. Chaque unité a des caractéristiques qui se chiffrent en nombre de cases : son déplacement, sa portée de tir ou encore sa vision lorsque le brouillard de guerre est activé. Ainsi un fantassin pourra se déplacer de quelques cases et pourra tirer sur un ennemi situé à sa proximité immédiate. En revanche une artillerie se déplacera sur une plus longue distance et pourra attaquer les ennemis de loin, en étant à quelques cases de la bataille. Toutes ces règles viennent à donner un aspect stratégique très profond au jeu, voire même diabolique : des batailles entières peuvent se jouer à une case près. Les ponts, les villes qu’il vous faudra capturer pour gagner de l’argent ou soigner vos unités, sont tant d’endroits où l’enjeu de la bataille est énorme. C’est cela qui fit le succès d’Advance Wars : sous son aspect un peu simpliste tant au niveau de la carte qu’au niveau des unités, le jeu cache une profondeur exceptionnelle.

On croirait parfois jouer aux échecs tant la moindre action peut être décisive. De même, comme aux échecs, il faudra prévoir les réactions de l’adversaire, s’adapter à son jeu, se servir du terrain à son avantage : lors d’une attaque, votre unité aura plus de défense si elle se situe dans une forêt ou dans une ville. En revanche, si vous attaquez d’une plaine ou d’un cours d’eau, vous serez désavantagé. Autant l’avouer tout de suite : détailler toutes les subtilités des règles d’Advance Wars Dual Strike serait long et fastidieux. Le jeu comporte de toutes manières un tutorial très bien fait qui vous permettra de vous familiariser avec le gameplay fort accessible. Ce qu’il faut véritablement retenir, c’est qu’Advance Wars offre au joueur une dimension stratégique ultime, où chaque coup compte, où chaque tour peut être fatal et peut renverser le cours de la bataille. C’est donc aux joueurs avertis que se destine le jeu. Si vous êtes du genre à vous impatienter devant votre console, réfléchissez à deux fois avant de vous plonger dans le titre d’Intelligent Systems, d’autant plus que la difficulté se corse très rapidement au fil des missions.

… Mais c’est quand même marrant

Quand on pense à un jeu de guerre, on se dit tout de suite qu’il y aura du sang, que ça sera réaliste, que ça s’adressera aux joueurs plutôt âgés, etc, mais ce n’est pas le cas dans la série Advance Wars. Bizarrement, l’ambiance n’est pas du tout celle à laquelle on pourrait s’attendre dans un jeu du genre. Le design global de la série se rapproche plus de celui d’un manga que de vrais personnages : les unités sur la carte ont un aspect “super deformed” (des petits personnages avec une grosse tête), les tanks et autres unités motorisées ont elles aussi une drôle d’allure, le tout est assez charmant et agréable à regarder. Les généraux des armées ont des airs de fashion victims, avec des traits de caractères assez réduits.
Mis à part le héros du mode scénario qui est un jeune éphèbe plein de potentiel, tous les autres personnages ont leur propre style : Max, la brute sans cervelle ; Eagle, le pilote fier et arrogant… on citera également une fille à papa bourrée de thunes mais un peu timide, un vieux loup de mer au sale caractère, et tant d’autres personnalités à découvrir au fil de l’aventure en solo. Ce qui est amusant, c’est que leurs traits de caractère se retrouvent dans leurs aptitudes au combat : Max la grosse brute sera à l’aise avec les tanks et ses unités auront une plus grande puissance.

Ils sont pas beaux nos héros ?

De même, Eagle, l’expert en aviation, fera des ravages avec les unités aériennes. Bref, chacun a sa petite spécialité bien utile, mais aussi son point faible et il faudra veiller à ne pas mal utiliser les capacités d’un général au risque de se retrouver dans la panade. Autre petite chose sympathique : tous les généraux ont un pouvoir spécial temporaire ne durant qu’un tour, à déclencher au bout d’un certain temps de combat. 

#row_end

  Ce pouvoir spécial correspond à la spécialité du général : Max verra la puissance de ses tanks augmentée, Eagle pourra jouer deux fois avec ses unités aériennes, d’autres pourront se déplacer plus loin, tireront à une plus grande distance, pourront réparer toutes leurs unités… on trouve de tout, et vu le nombre assez conséquent de généraux, il existe pas mal de pouvoirs.

Nul doute que vous en trouverez un adapté à votre style de jeu, d’autant plus que la version DS rajoute un bon nombre de généraux et permet la cohabitation de deux de ceux-ci en même temps sur le terrain. On peut ainsi jongler entre leurs capacités et leurs pouvoirs, et même les cumuler lorsque les deux barres de pouvoir sont remplies, ce qui permet d’user de deux pouvoirs et de jouer deux fois en un tour. Dévastateur !
Pouvoirs spéciaux, style graphique tout droit sorti d’un manga, effectivement on s’éloigne de la guerre, la vraie.Mais c’est justement ce qui plaît dans Advance Wars : et d’une ça aide à dédramatiser un peu le fait que la guerre c’est mal et que ça tue des gens, et de deux ça donne surtout un charme certain au titre. Bien vu donc de la part de Nintendo, qui a su donner une autre image du genre.

Un avion sans aile vole mal, attention !

Le double écran, le stylet et tout ça

DS oblige, Advance Wars Dual Strike se devait d’utiliser les capacités de la portable, avec brio si possible. C’est chose faite : fini la croix et les boutons, maintenant place au stylet. Le jeu peut se jouer uniquement à l’écran tactile, initiative très agréable même si on s’y attendait depuis longtemps. Mine de rien cela donne vraiment une nouvelle dimension à la chose : avant pour sélectionner ses unités il fallait parcourir toute la carte à la croix, choisir l’unité avec un bouton, lui indiquer le chemin… oubliez tout ça. Maintenant on se déplace aisément sur le champ de bataille d’un coup de poignet, les unités répondent au quart de tour à la moindre pression sur l’écran et vont gentiment se placer là où on le désire. Le stylet montre également une utilité certaine dans l’éditeur de cartes, où il permet un placement des terrains et unités bien plus rapide sans aller fouiller dans les menus. Bref un vrai bonheur, et Advance Wars fait partie de ces titres qui s’adaptent parfaitement aux spécificités de la portable à deux écrans.

 Embuscade réussie, cible affaiblie!

En parlant de deuxième écran, celui-ci est utilisé très intelligemment puisqu’il sert d’une part à afficher les caractéristiques de l’unité pointée et du terrain où elle se situe (alors que sur GBA l’action était ralentie par des aller-retours dans les menus du jeu), et d’autre part désormais certaines batailles se déroulent sur deux écrans : le sol, et les airs. On dirige soi-même les unités au sol, et en l’air l’ordinateur se charge de contrôler les unités aériennes, sans pour autant être totalement autonome : on peut lui donner des consignes de jeu (offensif, neutre ou défensif face à l’adversaire) et cette petite nouveauté renforce l’aspect stratégique puisque vous aurez deux fronts à gérer. Ainsi, sans révolutionner totalement la série, la DS permet un vrai confort de jeu et une nouvelle jouabilité dans Advance Wars, ce qui plaira grandement aux fans ou aux accros du stylet tout simplement.

Pour le reste le jeu apporte un lot de nouveautés qui mêle du bon et du moins bon. Pour les bons côtés on citera bien entendu le mode multijoueur en wi-fi jusqu’à quatre personnes, chacun ayant sa cartouche, mode qui vous garantira des nuits entières de jeu avec vos amis et ennemis tant qu’on y est. Les modes de jeu solo sont tout aussi intéressants : Histoire qui vous prendra pas mal de temps à terminer, Champ de Bataille qui comme son nom l’indique vous fait participer à des batailles sur des cartes prédéfinies, Versus pour jouer contre l’ordinateur ou même contre un ami, à deux sur la même console. Signalons également l’arrivée de quelques nouvelles unités aux spécificités variées que vous ne manquerez pas de découvrir dans le mode Histoire. Mais c’est là que l’on arrive aux nouveautés plutôt discutables : d’abord, l’apparition d’un mode Combat, qui est une sorte d’Advance Wars en temps réel où vous devrez guider vos unités dans un champ de bataille pour prendre possession des villes ennemies. Un peu brouillon et pas très passionnant, ce mode est pourtant le seul à être disponible en “gamesharing”, c’est-à-dire qu’il est possible d’y jouer à plusieurs avec une seule cartouche. Il aurait été plutôt judicieux de pouvoir jouer au mode normal avec le même système de partage des données en wi-fi pour plus de convivialité.

Autre regret : l’absence de mode online qui serait vraiment le bienvenu dans Advance Wars. On aurait bien attendu un mois ou deux de plus pour qu’il soit présent, mais ça sera pour la prochaine fois hélas. Le plus grand regret concernant Advance Wars est au niveau réalisation : comparé aux versions GBA le jeu n’a pas bougé d’un pouce. Mêmes graphismes en 2D, mêmes musiques, on a du mal à saisir le changement de génération de console. Même si c’est une très bonne 2D agréable à regarder, on est quand même en droit de réclamer un peu plus de nouveautés de ce côté là.

LES COMMENTAIRES
Les commentaires sont désactivés.
Les prochaines sorties