Baten Kaitos : Les ailes éternelles et l’océan perdu

En résumé

  • Sorties :
  • 1 Avril 2005
  • 16 Novembre 2004
  • 5 Decembre 2003

L'avis de Kiklox

Baten Kaitos est de toute évidence un titre à posséder si on aime un tant soit peu les jeux de rôle, il n’y a rien à ajouter. Une véritable expérience de jeu, comme le sont les Final Fantasy, mais avec une touche originale propre à lui. Indéfinissable, il aurait fallu un test d’une cinquantaine de pages, alors autant conclure, l’achat de ce jeu ne vous fera jamais rien regretter.

Les plus

  • Les graphismes
  • Les musiques
  • L’ambiance générale
  • Les Magnus

Les moins

  • Le temps d’adaptation, mais c’est une passe obligée
  • La rigidité des personnages
  • Le scénario somme toute assez classique
  • Nintendo-Difference

    par Kiklox

    le 29 novembre 1899 23:50

Au jour d’aujourd’hui, le jeu-vidéo reste l’une des meilleures façons de faire passer un message, qu’il soit poétique et plein d’amour, qu’il soit agité et plein d’aventure, ou bien qu’il soit violent et plein de haine. Que ce soit sous forme textuelle, sonore ou visuelle, tout comme un film ou une musique, un jeu peut amener un individu à douter, à comprendre, ou à aimer. C’est ce que Namco propose de vivre avec Baten Kaitos…

On a failli attendre

Il en aura fallu du temps avant de voir débarquer sur le sol occidental ce tout dernier jeu de rôle de la firme Namco, déjà récemment félicitée pour avoir effectué un tour de force en éditant le jeu typiquement japonais Tales of Symphonia en Europe et aux Etats-Unis. Plus d’un an s’est écoulé depuis que les habitants des îles du Pacifique ont eu pour la première fois Baten Kaitos entre leurs mains, et c’est aujourd’hui à notre tour de voir de quoi il retourne.

Avant d’entrer dans les détails, il convient de rappeler ce en quoi consiste un jeu de rôle, plus communément appelé RPG. Il existe différentes sortes de jeux de ce type, plus ou moins complexes, plus ou moins complètes. On cite parmi les plus connus la série des Final Fantasy, celle des Dragon Quest ou bien encore des Phantasy Star. Mais depuis quelques années maintenant, le genre est en expansion, se propageant un peu partout, et on trouve alors des traces de caractéristiques dignes d’un jeu de rôle dans des titres qui finalement n’ont rien à voir (Le Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours ou Le Retour du Roi, des beat’em all pleins d’action dans lesquels un soupçon de RPG est intégré, comme l’évolution des personnages par niveaux et l’apprentissage de nouveaux coups et nouveaux sorts). Et puis il y aussi des véritables jeux de rôle mais complètement marginaux, tels les Shenmue, véritables odes à la poésie. Ici, Namco, non pas forcément par un scénario époustouflant et une histoire pleine de rebondissements, parvient à prouver avec Baten Kaitos qu’un tout peut former un chef d’œuvre…

Les ailes éternelles et l’océan perdu

Nous sommes à une époque où l’Océan et la Terre n’existent plus que dans les légendes transmises de génération en génération. Kalas est un jeune homme prêt à tout pour retrouver le meurtrier de son grand-père et de son frère. Xelha est une femme déterminée à empêcher le monde de sombrer dans une crise profonde. Les chemins de nos personnages principaux se croisent. Leurs aventures se déroulent dans un monde fait de vastes îles lévitant très haut dans le ciel. Marqué par l’émotion, la déception et l’espoir, le récit de la destruction du monde et de sa renaissance commence…

Voilà ce à quoi vous aurez droit dès les premiers instants du jeu. Sans aller vous gâcher plus le plaisir, il suffit juste de préciser que tout le jeu repose sur une histoire qui, bien qu’extrêmement classique fondamentalement, a le mérite de mettre en avant le passé et le vécu des personnages, et plus l’aventure se déroule sous nos yeux, plus on découvre que tout est lié, tout a un sens. Ce n’est pas une histoire décousue, malgré ses aspects un peu simples, elle a de quoi offrir de nombreuses surprises. L’une des plus surprenantes reste sûrement celle de la place que prend le joueur dans le jeu. Non content de contrôler Kalas, le protagoniste principal, on apprend bien assez tôt que nous ne l’incarnons pas lui, mais son ange gardien. C’est pourquoi il est demandé au joueur d’entrer son nom ou pseudonyme, car bien qu’il soit impossible d’avoir les pleins pouvoirs sur les personnages, il est important de guider Kalas, qui est très souvent en position de chef de groupe. Ainsi des choix font plusieurs apparitions dans le jeu, à des moments cruciaux, ou à des moments qui le sont moins, et les conséquences finalement n’ont pas de réelles incidences sur la trame du jeu, seulement une décision que Kalas jugera bonne fera accroître la confiance qu’il a en son ange gardien, et le rendra plus puissant, plus sûr de lui, alors qu’à l’inverse, il pourra devenir plus faible s’il se sent tout le temps contredit.

C’est tout de même beau !

Une petite gestion bienvenue de la part des développeurs, qui ne manque pas de donner une bouffée d’air frais à un style de jeu déjà bien exploité. Mais ce n’est pas tout, sous ses aspects classiques, Baten Kaitos s’avère être un jeu vraiment novateur, notamment dans sa forme, mais aussi et surtout, grâce à son système de cartes : les Magnus.

Les Magnus, le Magic de la GameCube

Avant de s’attaquer aux petits détails, il est plus que raisonnable d’évoquer l’attrait principal du jeu de Namco : son système de cartes. A l’instar d’un Magic, tout au long de l’aventure se trouvent des cartes de différentes sortes et de capacités diverses, ces mêmes cartes servent alors à composer des decks, des paquets de cartes utilisables en pleine action, et préalablement choisies. Ainsi, il y la possibilité de créer un deck par protagoniste. Mais il ne faut se méprendre, attention, toutes les cartes collectées ont des spécificités propres. De manière très schématique, il existe quatre types principaux de Magnus (le nom donné aux cartes) :

  • Magnus de Combat : des cartes permettant d’attaquer un adversaire au combat.

  • Magnus d’Equipement : des cartes permettant de se défendre au combat.

  • Magnus de Quête : des cartes parfois indispensables pour progresser dans le jeu.

  • Magnus de Repos : des cartes à utiliser hors combat pour se soigner.

Les Magnus sont donc des cartes à pouvoir, renfermant en leur intérieur des essences d’attaque, de défense, de soin ou encore de tout et n’importe quoi. C’est bien simple, hormis les cartes classiques à utiliser au combat, se trouvent à disposition des cartes dites vierges, c’est-à-dire vides. Ces dernières sont utiles à récupérer l’essence de Magnus d’un objet, par exemple, si Kalas s’approche d’un feu de cheminée, libre à lui de récupérer un peu des flammes et de les enfermer dans une carte. Ainsi il pourra réutiliser le contenu de celle-ci pour faire brûler quelque chose, comme un arbre bloquant un passage, et ainsi progresser dans l’aventure. Une bonne idée bien exploitée, d’autant plus que parfois le temps joue contre le joueur : il ne suffit pas de récupérer de l’eau pure et cristalline nécessaire pour faire pousser une plante rare, mais il est important aussi de se dépêcher, sinon l’eau risquera de tourner et de vite devenir moins pure. Le rancissement est un facteur à prendre en compte puisqu’il s’étend même aux Magnus de Combat, et peut s’avérer utile, ou au contraire plein de désavantages, au combat. Ainsi, après avoir récupéré un Magnus de Banane par exemple, capable de soigner en combat de plus de 90 points de vie, il faut penser à le conserver grâce à un Magnus Glaçons, sinon les bananes pourriront et ne soigneront plus personne… mais elle ne seront pas à jeter pour autant ! Car oui, des bananes pourries, c’est toujours bon à jeter à la figure d’un ennemi pour lui causer quelques dégâts non négligeables.

Pour en revenir au système de combat en lui-même, qui est la plus grande innovation de Baten Kaitos, si ce n’est presque une révolution pour un jeu tel que celui-ci, il est savoir qu’il faut être très vif et attentif à chacun des combats perpétrés. L’intelligence artificielle des adversaires étant relativement bien gérée, surtout pour les gros ennemis tels que les boss ou demi-boss, il est important d’aimer se triturer les méninges, mais ne pas prendre son temps non plus. Tout se joue sur la vitesse et le calcul, des calculs fort peu complexes, on pourrait plutôt parler de bon sens et de logique. Les ennemis apparaissent à l’écran, il est donc possible parfois de les éviter, ou de bien se préparer avant de s’y attaquer, rien n’est aléatoire. Et c’est toute fois préférable de s’assurer d’avoir de bons decks en main avant de s’engager dans des combats, qui parfois peuvent durer plus d’une heure (incroyable mais vrai !).
Chaque personnage de l’équipe dispose d’un deck qui lui est propre, et plus l’histoire avance, plus votre équipe s’étoffera, c’est pourquoi il est décisif de bien choisir les trois personnages à mettre en avant pour un éventuel combat, en fonction de leur puissance, de leurs spécialités (Xelha est une magicienne par exemple, elle peut utiliser des Magnus magiques contenant des sorts de feu, d’eau, de vent, de temps… #row_end Kalas lui est plus orienté action et favorise le combat à l’épée, capable alors d’utiliser des Magnus d’armes blanches, tels des sabres, des épées longues ou courtes, mais bien sûr aussi des armes avec des pouvoirs spéciaux, comme des lames obscures, lumineuses, de glace ou de feu…
Lyude quant à lui se sert de Magnus d’armes à feu, et c’est la même rengaine que pour Kalas etc…) et de leur résistance.

Un système qui en rebutera certains

Une fois l’écran de combat apparu sous un magnifique fondu rappelant vaguement celui des Final Fantasy, les ennemis font face à vos trois personnages. Et c’est ici que tout se joue, ici que tout prend son ampleur. Parce que bien qu’ayant préparé son deck convenablement, les cartes proposées au combat sont sélectionnées aléatoirement. En bas à gauche de l’écran s’affichent donc les Magnus utilisables, et plus le personnage est évolué, plus il peut enchaîner un grand nombre de Magnus d’affilée. De cette manière, il peut attaquer plusieurs fois un adversaire sans s’arrêter, mais là tout se complique. Du fait que ce n’est pas le joueur qui choisit les cartes de son deck au combat, il doit se contenter de ce qu’il a, et parfois, il arrive qu’il n’y ait aucune carte d’attaque disponible, et quand est venu le moment de passer à l’offensive, les Magnus d’Equipement sont mal venus et ne servent strictement à rien. Mais il faut forcément faire un choix, et parfois des tours seront gaspillés inutilement parce que rien ne permettait d’attaquer… et c’est là qu’une révision de son deck s’impose.Par contre, si possibilité d’attaquer il y a, il est possible d’enchaîner plusieurs Magnus de Combat, et ainsi provoquer plus de dégâts, sauf si par malchance les Magnus utilisés s’opposent : par exemple le feu et l’eau s’annulent, les effets sont donc faibles. De même, il faut choisir correctement une bonne carte d’attaque à l’encontre d’un ennemi d’une classe spéciale, si celui-ci est un élément de glace, les attaques de feu seront dévastatrices, alors que l’eau et la glace ne lui feront rien. L’attaque nécessite donc une attention particulière, mais il n’y a ici aucune contrainte de temps, contrairement à la défense.
C’est pourquoi si un monstre lance une attaque, il faut réagir au quart de tour, et sélectionner très rapidement une carte de protection s’il y en a une de disponible ; si ce n’est pas le cas, mais que l’ennemi attaque plusieurs fois d’affilée, il est possible d’utiliser des cartes inutiles pour les enlever temporairement du deck, et ainsi les remplacer par de nouvelles cartes, et avec un peu de chance, tomber sur un Magnus d’Equipement. Comme les Magnus de Combat, les Magnus de défense ont des spécialités : protection contre le sommeil, la glace, le feu, le poison… Qui plus est, il est possible d’acheter de nouvelles cartes en se rendant dans des boutiques disséminées à travers les villes et les villages, et pour acheter, il faut soit vendre les objets ou cartes trouvées, soit vendre des photographies de monstres capturées grâce au Magnus “appareil photographique” utilisable en combat.

Pour éviter alors d’en faire trop sur le système de combat que propose Baten Kaitos (et pourtant il y aurait tant de choses à dire), on peut conclure rapidement aussi sur le fait que les cartes d’attaque et de défense disposent de chiffres inscrits sur elles. De cette façon, il est possible de réaliser des combos et renforcer la puissance de ses attaques ou de ses protections. Ainsi, si on joue trois cartes qui donnent un ordre de chiffres croissants, décroissants ou des paires, on obtient des bonus en pourcentage :

Exemple de combo :

  • Dague de Glace 8 + Sabre 8 + Bananes Périmées 8 = plus de dégâts au final

  • Dague de Glace 8 + Sabre 7 + Bananes Périmées 6 = même chose

  • Dague de Glace 6 + Sabre 7 + Bananes Périmées 8 = même chose

Ajouter à cela des techniques encore plus complexes, avec la possibilité de créer des combos SP en combinant des Magnus spéciaux entre eux (exemple : Alcool de Riz + Eclat de Feu niveau 2 = Alcool de Riz Tiède) ou en engendrant des pouvoirs spéciaux assimilables aux limites des personnages, permettant ainsi de lancer une attaque surpuissante et visuellement magnifique, car surplombée d’effets de lumière de très bonne qualité…

Plus qu’un jeu, un art

Car en plus de proposer une toute nouvelle manière d’apprécier les combats dans un jeu de rôle en jeu vidéo, Baten Kaitos a aussi bien d’autres atouts, comme son aspect qui enchante le plus réticent des joueurs. Rarement un jeu avait proposé de si beaux décors en deux dimensions, ou tout du moins, ça faisait longtemps, depuis Final Fantasy IX, qu’il n’y en avait pas eu réellement. Chaque lieu visité, du village de Celbaraï au début du jeu, en passant par la grande ville de Pherkad ou la cité des fleurs de Komo Maï, est un véritable tableau, une véritable oeuvre d’art. On prend énormément de plaisir à faire aller et venir Kalas dans de tels endroits, qui chacun font passer un message bien distinct, envoûtant ou violent. La capitale de Pherkad par exemple est une immense ville, ses quartiers éloignés sont calmes et paisibles, mais le centre est peuplé, plus agressif. De plus, il y a beaucoup à visiter dans le jeu, car au départ Kalas évolue sur une île flottante, mais très vite il ira en découvrir d’autres, et chacune dispose de son propre style, de ses propres cités, et c’est comme si à chaque fois un autre univers s’offrait à nous. Graphiquement, il n’y a rien à reprocher, les décors sont vivants, tout bouge, des moindres nuages aux fleurs qui jonchent le sol, avec en plus de nombreux personnages avec qui discuter, des environnement avec lesquels interagir (un point d’exclamation apparaît au dessus de Kalas dans ces moments là), Baten Kaitos a vraiment tout d’un véritable RPG. Splendide.

La mapmonde d’une des cinq îles

Mais encore plus grandiose, son ambiance passe aussi au travers des musiques. Un véritable travail d’orfèvre redevable à Motoi Sakuraba, qui, dans un registre complètement différent de ce que pourrait proposer Nobuo Uematsu dans les Final Fantasy, parvient à faire passer beaucoup d’émotions. Cela va de la musique forte et solennelle de la capitale de Pherkad, à la douce mélodie de la Forêt de Fourbelune, en passant par de la guitare électrique lors des combats… une variété bienvenue et qui apporte beaucoup au charme du jeu. D’ailleurs, pour ceux qui souhaiteraient en avoir un avant-goût, les magasins Micromania offrent, en fonction de leurs réserves, un CD audio avec plusieurs musiques du jeu. Mais encore plus surprenant, à l’intérieur de Baten Kaitos même, dans le menu qu’il est possible d’ouvrir en appuyant sur le bouton Y, il est possible de réécouter toutes les musiques entendues dans le jeu, une très bonne initiative !

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Le titre de Namco propose tout un tas de détails qui font qu’un certain charme en ressort, les voix sont très bien travaillées, bien qu’elles soient en anglais, elles correspondent parfaitement aux personnages. La traduction française cependant est loin d’être parfaite, et souffre de quelques incohérences, et de fautes d’orthographe assez grossières. Encore heureux que cela ne nuise en rien au plaisir de jeu et que ce soit un fait assez rare. Autre détail qui a son importance, c’est la manière dont évoluent les personnages. Ainsi, l’expérience gagnée en fin de combat ne s’accumule pas directement et ne permet donc pas de changer de niveau tout de suite. En effet, il existe à travers le jeu de nombreux points de sauvegarde. Ceux présents dans les donjons sont des fleurs rouges, et permettent seulement de sauvegarder, tandis que dans les villes ou villages, les fleurs sont bleues et servent également de moyen de téléportation vers le Temple, endroit dans lequel il est possible de prier, et de gagner en force. Ainsi, après avoir mis à mal du monstre à tout va, il est bon parfois de faire un saut vers ce temple pour ne pas avoir de mauvaise surprise lorsqu’un ennemi plus coriace vient à la surface. De cette façon originale, en allant parler à un prêtre, les personnages peuvent échanger leurs points d’expérience contre des niveaux, voire des classes supérieures permettant d’avoir des decks plus conséquents ou d’acquérir une puissance et une résistance accrues. De même, ce temple est aussi lieu d’une quête secondaire importante, celle des fragments de constellation, mais au lieu de gâcher le plaisir plus longtemps, il suffira juste de savoir que le jeu regorge de mini quêtes intéressantes, rallongeant ainsi toujours plus la durée de vie déjà très grande.

La voix de la Baleine

Baten Kaitos est un titre phare de la GameCube, c’est indéniable, tout comme pour Tales of Symphonia, un passionné de jeu de rôle se doit de s’y essayer. Namco a tenu son pari risqué que de rendre disponible un jeu qui était destiné à ne jamais sortir des frontières japonaises, et c’est ici que l’on apprécie grandement le geste. Un grand bravo à cet effort de localisation, un grand bravo aux développeurs qui ont fait ici ressurgir un genre qui se perdait un peu. Baten Kaitos est une histoire à vivre, une œuvre à admirer, une mélodie à écouter, un plaisir à jouer. Pourquoi refuser ces deux mini-DVDs de bonheur ?

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