Battalion Wars

En résumé

  • Support : GameCube
  • Nombre de joueurs : 1
  • Sorties :
  • 9 Decembre 2005
  • 19 Septembre 2005
  • 27 Octobre 2005

L'avis de Ramzabeoulve

Pari réussi pour Kuju qui réussit à redonner une seconde jeunesse à la série. Si en l'état, le jeu souffre de pas mal de défauts, notamment de l'absence d'un quelconque mode multijoueurs, il offre néanmoins une bonne alternative pour les stratèges en herbe désireux d'aller débusquer l'ennemi directement sur le terrain. Vivement une suite pour gommer tout ces vilains petits points d'ombres. Right, Commander ?

Les plus

  • - De la fraîcheur dans un jeu de stratégie
  • - L'ambiance

Les moins

  • Absence d'un mode multi
  • Un peu court
  • Nintendo-Difference

    par Ramzabeoulve

    le 29 novembre 1899 23:50

Après trois épisodes GBA et DS d’une qualité irréprochable, la série des Advance Wars commence cependant à tourner un chouia en rond. Nintendo a donc fait appel à Kuju, équipe pas franchement réputée, pour développer un épisode GameCube, qui effectue un virage à 180° puisque nettement plus orienté action. Et si le résultat n’est clairement pas parfait, un peu de sang neuf, ca ne fait pas de mal.


La guerre ? Ach, Grosse Malheur. Enfin, d’habitude. Car dans le monde de Battalion Wars, les dirigeants semblent prendre un malin plaisir à envoyer des régiments entiers régler leurs petites affaires à coups d’obus et de lance-flammes. Quoi, c’est pareil dans la réalité ? Vous en êtes sur ? Quoiqu’il en soit, les héros de l’histoire sont ici les trois commandants de la Western Frontier, à savoir la brigadière Betty, clone de Nell à la jupe ras des cuisses, le général Harman, nain nerveux cigare au bec, et le colonel Austin, nettement plus tempéré et noir. Ca vous rappelle quelque chose? C’est tout à fait normal, puisque les gentils ont de sacrés airs d’Américains bien moyens, et cela se ressent rien qu’à leur facon de parler. Quant aux méchants, bien évidemment, ils viennent de l’Est, ont donc un très fort accent russe ou allemand, sont tout de noir vêtus et projettent bien évidemment d’aller bousiller les gentils, qui, ca tombe bien, cherchaient le moindre prêtexte pour jouer à la guerre et donner une raison d’être au titre. Inutile de chercher une quelconque dénonciation politique à la mords-moi-l’noeud, Kuju a juste voulu pondre un casting bien caricatural. Et ca marche, puisque les bad guys font sourire avec leurs têtes d’affreux et leur accent forcé jusqu’au ridicule (“Vi arr heunstauppabeul !”). Pas de doute, les doubleurs ont dû s’éclater. L’armée des Xylvanian aura donc le mérite d’être stoppée dans la joie, la bonne humeur, les balles qui fusent et les obus qui pleuvent.

Fini le rôle du stratège bien au chaud qui envoie gaiement ses unités au casse-pipes, Battalion Wars place le joueur dans la peau du troufion de base, toujours en charge du sale boulot, relativement varié puisqu’il va de défendre un fort assailli à prendre le contrôle d’une base ennemie tout en passant par un débarquement complet. Mais qu’on se rassure, il est possible de changer d’unité à tout moment, pour prendre le contrôle de quelque chose d’un peu plus destruteur, comme un bazooka, ou, mieux, un tank. Du coup, ici, plus besoin de compter ses sous pour créér quelques unités ou de surveiller sa barre de Pouvoir CO, tout ceci a disparu. Désormais, chaque mission commence avec un groupe d’unités donné, et il va falloir s’en contenter. Enfin, pas tout à fait, puisqu’il sera toujours possible de libérer quelques prisonniers alliés pouvant prêter main-forte, ou d’assister à une arrivée de renforts. Chouette, alors on va pouvoir bourriner ! Oui mais non. Car si Battalion Wars est indéniablement plus tourné action que ses ancêtres, envoyer ses troupes fleur au fusil face à l’ennemi s’appelle toujours un suicide complètement idiot. Pas la peine d’envoyer tous ses tanks en espérant que ca passe, ou de jouer les têtes brûlées en effectuant un raid aérien au beau milieu des lance-missiles. Non pas que les ennemis aient fait Polytechnique, mais quand ils veulent défendre une position, ils la tiennent, et ce n’est pas en donnant ses ordres au pif qu’ils vont tomber comme des mouches. Malgré le virage action opéré, Battalion Wars a su conserver une partie de la stratégie ses ancêtres, toujours aussi fondamentale.

Votre escouade peut compter beaucoup d’unités

Et ce n’est pas un vain mot, puisqu’elle devra dès le début du jeu être mise en vigueur, sous peine de voir l’écran Defeat plus rapidement que prévu. Chaque unité dispose de capacités bien précises, auxquelles il faut constamment faire attention. Ainsi, les bazookas sont bons contre tout ce qui est tanks, mais inutile de les envoyer contre l’infanterie ennemie. Les lance-missiles s’avèrent meurtriers contre toutes les unités aériennes, mais peu résistants, ils nécéssitent une protection rapprochée. Le système d’équilibre d’Advance Wars a été conservé, et il est nécéssaire de l’avoir bien en tête avant de commencer une offensive. Le fameux stick C est d’ailleurs très pratique, puisqu’il sert à changer de groupe d’unités, et de lui ordonner de suivre, d’attaquer ou de défendre une position, ou tout simplement de prendre le contrôle d’une unité précise. Besoin de s’occuper des hélicoptères qui menacent notre rutilant bombardier? Hop, petite inclinaison du stick, pression sur Z, et les missiles sont prêts à être envoyés. Des tanks ennemis approchent ? Pas de problème, deux secondes suffisent à prendre le contrôle d’un bazooka autrement plus efficace qu’une simple unité d’assaut. Les commandes à bord des différentes unités sont également simples à retenir, avec R en guise de lock, A pour les tirs et B pour les roulades d’esquive sur le côté dans le cas de soldats. Cependant, la maniabilité n’est pas instinctive, loin de là, et il faudra quelques passages par la case défaite pour arriver à gérer correctement son bataillon.
#row_end Mais de manière générale, Kuju a réussi à adapter sans gros problèmes un genre, pourtant pas très ami des consoles, à la manette.

Une des phases en avion

Des défauts, Battalion Wars n’en est cependant pas exempt, loin de là. Tout d’abord, l’intelligence des alliés frise parfois le zéro absolu, surtout quand il s’agit de garder une position. Ah ca, pas de doute, ils surveillent. Mais pas plus loin que le bout de leur nez, alors. il suffit que l’ennemi soit éloigné d’à peine quelques mètres pour qu’ils le regardent gentiment passer sans rien faire. Pour prendre un exemple précis, si un groupe d’unité doit garder un point de capture pour le protéger des assauts ennemis, il faut vraiment les placer à côté du drapeau. Car s’ils en sont un peu trop distants, l’ennemi pourra passer derrière eux sans problèmes et capturer la base, tandis que les troufions feront les potiches. Dans un autre registre, le lock s’avère assez capricieux, ce qui se remarque surtout lors des gros affrontements, où viser une certaine unité ennemi parmi tout un groupe devient quasi impossible. De même, le système de sélection via le stick C a finalement ses limites et on aura vite fait de paniquer lors d’une escarmouche d’importance et de dire par mégarde à telle unité de venir alors qu’elle devait garder son poste. Enfin, autant ne pas chercher à piloter les véhicules légers, qui ont une gestion totalement ridicule, dérapant pire qu’une Micromachine à la moindre occasion ou faisant des vols planés incontrôlables à la moindre petite bosse. On leur préférera nettement les tanks, certes plus lourds mais plus agréables à conduire, et les unités aériennes, qui même si elles s’avèrent plutôt lentes à tourner, offrent la possibilité de dogfights relativement jouissifs.

Le tank en action

Fort heureusement, techniquement, le bilan est nettement plus positif. Si ce n’est certainement pas lui qui exploitera le Cube à fond, la faute à des textures pas toujours terribles, la performance est très honorable, avec notamment une bonne dose de jolies explosions et une végétation bien représentée. De plus, le framerate reste constant et assure donc des parties fluides en toutes circonstances, même lors de gros affrontements où les tirs fusent de tous les côtés. Le bât blesse par contre un peu plus au niveau de la durée de vie. Si le jeu s’avère assez difficile dès le début, malgré les premières missions faisant guise de tutorial très complet, et l’introduction très progressive des différents unités, il n’en reste pas moins que les vingt missions du jeu se bouclent en une petite dizaine d’heures, pas plus. Il reste toujours la possibilité d’augmenter son score dans chacune des anciennes missions, et d’en débloquer quatre bonus, mais inutile de rêver, ce n’est pas ca qui rallongera de façon phénoménale la longévité du mini-DVD. Lâchons le mot : ce qu’il manque, tout le monde le sait, c’est un mode multijoueur. Rien de tout ca ici, niet, nein, la guerre de Battalion Wars se livre exclusivement seul. Les développeurs de chez Kuju ont d’ailleurs admis qu’ils ont manqué de temps pour en inclure un, dont le jeu aurait largement bénéficié. Du coup, c’est la durée de vie qui fond comme peau de chagrin. On peut toujours se rassurer en se disant qu’une très probable suite sur Revolution en bénéficierait à coup sûr… mais en attendant, il n’y a plus qu’à déplorer son absence. Il faudra donc se contenter du solo pour cette fois.

LES COMMENTAIRES
Les commentaires sont désactivés.
Les prochaines sorties