Bayonetta 2

En résumé

  • Sorties :
  • 24 Octobre 2014
  • 24 Octobre 2014
  • 20 Septembre 2014

L'avis de Kayle Joriin

S’il reprend très largement les bases de son prédécesseur, Bayonetta 2 en corrige la plupart des défauts et le surpasse sur quasiment tous les points. Plus beau, plus spectaculaire, plus vaste et plus varié, le jeu de PlatinumGames profite également de son arrivée sur Wii U pour rendre la série plus accessible, que ce soit en termes d’univers ou de difficulté. Les fans du premier épisode pourront le regretter, mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose dans l’absolu. D’autant que cette suite se pointe avec des ajouts de taille, comme le mode Double Apothéose qui offre un challenge très intéressant et promet de nombreuses heures de jeu. On pardonnera donc facilement les quelques défauts de ce Bayonetta version Wii U qui s’impose tout simplement comme l’un des meilleurs jeux de la machine, et un indispensable de cette fin d’année.

Les plus

  • Bayonetta, toujours aussi sexy
  • Visuellement, ça déchire !
  • Gameplay encore plus riche et varié
  • Démesure de tous les instants
  • Le Mode Double Apothéose
  • Excellente bande-son
  • Encore plus de choses à débloquer
  • Très bonne rejouabilité
  • Plus accessible que son aîné
  • Le premier volet en bundle

Les moins

  • Quelques faiblesses techniques
  • Utilisation du GamePad anecdotique
  • Un peu trop facile de base
  • Univers qui en rebutera toujours certains
  • Dernier affrontement très décevant
  • Un certain déficit d'originalité
  • Pas de multijoueur en local
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 12 octobre 2014 22:00

Bien que l’un de nos fidèles lecteurs l’eut prophétisé, l’annonce
surprise de Bayonetta 2 en exclusivité sur Wii U, le 13 septembre 2012,
fit l’effet d’une bombe. Elle provoqua même un véritable psychodrame sur
les réseaux sociaux, PlatinumGames et SEGA se faisant copieusement
insulter par des fans qui ne comprenaient pas cette « trahison ».
Depuis, les développeurs ont largement eu l’occasion de s’expliquer, et
les esprits se sont globalement apaisés. Toutefois, certains continuent
de pester contre le sort et refusent d’envisager l’achat d’une Wii U,
espérant toujours voir débarquer le titre sur les consoles Sony et
Microsoft. Une décision regrettable, car outre le fait qu’il est
extrêmement peu probable de voir un jour tomber cette exclusivité, les
nouvelles aventures de Bayonetta ont tout pour ravir les amateurs de
beat them all généreux et spectaculaire.

Vers l’enfer et même au-delà !

Autant
le dire tout de suite, ce second volet ne brille guère par son histoire
ou sa narration, et très honnêtement, on s’en fiche un peu. Faisant
directement suite aux événements du premier épisode, Bayonetta 2 nous
remet dans la peau de la célèbre sorcière, toujours occupée à tabasser
de l’ange par paquet de douze. Désormais, elle bénéficie cependant de
l’aide de Jeanne, son amie d’enfance, qui possède comme elle les
pouvoirs de l’Umbra. Une aide d’autant plus précieuse qu’à la suite d’un
impressionnant combat d’introduction, Bayonetta va perdre le contrôle
d’une de ses invocations démoniaques. Elle sera alors sauvée in extremis
par Jeanne, dont l’âme finira malheureusement en enfer (un truc
désagréable qui arrive à une sorcière quand elle meurt). Du coup, après
avoir corrigé le démon récalcitrant, notre héroïne va se faire un devoir
d’aller sauver son amie, même si elle doit pour cela démolir les portes
du royaume démoniaque à coups de pompes. Elle croisera en route de
nouveaux personnages hauts en couleur, ayant évidemment leurs propres
objectifs, et usera de ses talents pour sauver le monde des humains. La
routine, quoi…

Gros prétexte aux moments de bravoure et aux
répliques bien senties, le scénario nous est à nouveau conté de manière
relativement décousue. Et s’il reste moins brouillon que celui du
premier épisode, il n’est guère plus intéressant. Certains personnages
séduisent certes par leur classe, mais d’autres s’avèrent plus ou moins
décevants, comme le sale gosse qui nous accompagne une partie de
l’aventure, ou le grand méchant qui ne ressemble pas à grand-chose. On
est donc ravi de voir débarquer certains visages connus, qui sont pour
le coup nettement plus charismatiques. En outre, il faut reconnaître que
si le jeu est plus spectaculaire que son aîné, avec des affrontements
totalement démesurés qui font passer ceux du premier Bayonetta pour des
querelles de bac à sable, on reste un peu sur sa faim à l’issue du
dernier chapitre. Certaines révélations trouveront un écho particulier
chez les fans de la série, mais l’ultime affrontement est expédié
beaucoup trop vite, et le boss final s’avère même carrément ridicule
comparé à celui du premier volet.

L’apothéose de la Wii U ?

Le
dernier bébé de PlatinumGames se rattrape fort heureusement sur sa
réalisation, qui sert à merveille une mise en scène particulièrement
explosive. Graphiquement plus poussée que son prédécesseur, cette suite
bénéficie notamment d’une palette de couleurs plus chaleureuse et
d’environnements aux proportions nettement plus impressionnantes. De
plus, bien que le jeu ne propose pas un frame rate constant à 60 images
par seconde, il reste toujours très fluide et offre le dynamisme
nécessaire à tout beat them all qui se respecte. Parmi les petits
défauts notables, on citera une modélisation et des textures parfois un
peu vieillottes, ainsi qu’un aliasing étrangement présent lors de
certaines cinématiques. Mais il s’agit là de détails que Bayonetta 2
noie sous un déluge d’effets visuels totalement jouissif. Le titre
souffre certes parfois de quelques problèmes de lisibilité, mais on s’y
fait rapidement. Et si nous ne sommes pas devant une tuerie technique
absolue, la Wii U accueille sans doute ici son jeu d’action le plus
abouti à l’heure actuelle.

Pour ne rien gâcher, la bande-son
s’avère tout autant réussie que celle du premier volet. La belle Helena
Noguerra a cédé sa place à Keeley Bumford, mais le titre conserve une
identité musicale très forte avec un thème principal inédit (intitulé
Tomorrow is Mine) et une reprise très plaisante de Moon River. Pour la
petite histoire, ce titre interprété par Audrey Hepburn dans le film
Diamants sur canapé a reçu l’Oscar de la meilleure chanson originale en
1962. De quoi prendre dignement la succession du non moins célèbre Fly
Me to the Moon qui avait réjoui nos oreilles dans les précédentes
aventures de Bayonetta. Le résultat final est en tout cas très plaisant
et colle méchamment bien à l’action, avec des affrontements parfaitement
rythmés. D’autant que pour ne rien gâcher, il est possible d’opter pour
les doublages anglais ou japonais, tout comme dans le portage Wii U du
premier épisode.

Surenchère dans la continuité

Côté
action, justement, Bayonetta 2 ne cherche pas à faire dans l’original et
reprend absolument toutes les bases de son prédécesseur. On retrouve
donc le système de combos pieds/poings, le bouton dédié au tir, de même
que les nombreuses techniques, armes et accessoires à débloquer. Aussi
féline que l’une de ses transformations animales, notre héroïne
privilégie toujours l’esquive à toute forme de garde, sachant qu’éviter
une attaque avec le bon timing permet de déclencher un Envoûtement afin
de ralentir le temps. On peut alors remplir tranquillement ses
adversaires et faire montrer sa jauge de magie afin de les achever d’une
attaque sadique. Outre un arsenal presque entièrement renouvelé qui
donne accès à de nouvelles listes de combos, ce nouveau volet se
caractérise surtout par l’ajout d’une nouvelle manière d’utiliser la
magie avec le mode Apothéose de l’Umbra qui décuple la puissance de nos
coups.

En temps normal, la plupart des combos se terminent en
effet par une attaque puissante capable de sonner légèrement un ennemi.
Or, lorsqu’on utilise l’Apothéose de l’Umbra, les coups de base sont
remplacés par ces fameuses attaques puissantes, et les combos s’achèvent
par des invocations de démons qui balayent tout sur leur passage. Un
déchaînement de puissance assez jouissif à regarder, mais qui nous
facilite sans doute un peu trop la tâche. Sans compter que les
développeurs ont voulu rendre leur jeu plus accessible en effectuant
quelques ajustements plus ou moins pertinents. Tandis que dans le
premier épisode, le timing d’esquive pour déclencher un Envoûtement
était relativement serré, il est ainsi désormais beaucoup plus
permissif. On peut du coup enchaîner plus facilement ses adversaires et
faire monter sa jauge de magie plus rapidement, sans risque de la voir
redescendre lorsqu’on encaisse des coups, comme c’était le cas
auparavant.

L’ouverture, c’est maintenant !

Globalement,
Bayonetta 2 s’avère donc plus facile que son prédécesseur et montre
clairement le souhait de PlatinumGames de s’adresser à un public plus
large. En soi, ce n’est pas forcément une mauvaise chose, surtout quand
cela permet de corriger certains points agaçants du premier volet, comme
ces QTE très punitives qui impactaient inutilement sur notre score de
fin de niveau. Néanmoins, le sentiment d’accomplissement est moins
présent lorsqu’on réussit à obtenir une médaille d’or ou de platine lors
de sa première tentative. Et on se demande un peu à quoi servent tous
ses objets de soins qui finissent par s’entasser dans notre inventaire.
En outre, il est dommage de constater qu’il faille attendre de débloquer
le niveau de difficulté Apothéose Infinie pour commencer à rencontrer
une vraie résistance. Le jeu offre certes aux masochistes d’autres
moyens de se faire plaisir, et de manière générale la difficulté reste
suffisante pour convenir au plus grand nombre. Toutefois les fans du
premier volet risquent d’être un peu déçus par le manque de challenge
apparent.

Toujours dans cette volonté d’aller chercher un nouveau
public, il n’a aussi échappé à personne, et surtout pas aux trolls, que
la série avait glissé d’un émoustillant 18+ à un 16+ jugé suspect par
certains. Que les pervers se rassurent : la belle sorcière nous gratifie
toujours de poses sexy habilement mises en valeur par la mise en scène.
Simplement, il est vrai que certains détails un peu trop suggestifs
sont passés à la trappe, comme cet ange du premier volet qui pouvait
prendre n’importe quelle forme, mais se présentait à nous sous une
apparence féminine à la poitrine généreuse tout en se caressant
l’entrejambe. De plus, si le jeu est suffisant violent pour satisfaire
nos instincts primaires, avec ce qu’il faut de giclées de sang et de
démembrements, le traitement de cette violence se fait d’une manière
subtilement différente. Notamment lors des attaques sadiques, qui font
désormais plus souvent appel à des invocations de démons qu’à des engins
de tortures. Au final, s’il est donc vrai que Bayonetta 2 est un poil
plus sage de son aîné, on reste tout de même en fasse d’un titre à ne
pas mettre entre les mains des plus jeunes, contrairement au récent
Hyrule Warriors, par exemple.

Aussi bon seul…

Arrivés à ce stade de la critique, d’aucuns pourraient commencer à
éprouver quelques doutes sur les nouvelles aventures de la belle brune.
Petites faiblesses techniques, gameplay largement repris du premier
volet, difficulté revue à la baisse, univers prétendument moins « mature
», les excuses sont nombreuses pour qui ne voudrait pas jouer au titre, histoire de lui faire payer la trahison dont nous parlions
en introduction. Et ce n’est pas le mode tactile, efficace mais sans intérêt, ni les
commandes gyroscopiques pas très pratiques qui légitimeront sa
présence sur Wii U. Le mode Off TV s’avère certes très lisible et agréable, mais de manière générale l’utilisation des
fonctionnalités du GamePad reste plutôt anecdotique. En cela, Bayonetta 2 apparait d’ailleurs comme nettement moins
ambitieux qu’un The Wonderful 101, qui malgré ses imprécisions
cherchait à exploiter son support de manière plus originale. Il ne faut
pourtant pas s’y tromper : nous sommes bel et bien en présence d’une excellente suite, qui
corrige la plupart les défauts de son aîné et nous propose un contenu
massif, avec de jolies surprises.

Nous avons déjà évoqué la
disparition des QTE particulièrement frustrantes du premier volet, mais
PlatinumGames a également corrigé certains soucis de caméra qui
rendaient le jeu parfois un peu trop confus. Le résultat n’est pas encore parfait, mais il y a clairement du mieux et la prise en main
s’en trouve facilitée. Cela s’avère notamment utile lors des phases
d’exploration qui tirent parti d’environnements nettement plus ouverts
que par le passé. Et si on peste parfois contre les murs invisibles,
les niveaux sont globalement moins linéaires et proposent
davantage de choses à découvrir. On prend donc l’habitude d’observer son
environnement, histoire de voir où les développeurs ont pu planquer des
objets ou des défis annexes (parfois un peu corsés). De quoi offrir
encore davantage de variété à une aventure qui n’en manque déjà pas, car
outre le retour des passages « Arcade » sous un format plus court et
plus efficace, les affrontements se déroulent désormais aussi bien sur
terre, que dans les airs ou sous l’eau. L’occasion pour Bayonetta
d’utiliser des transformations inédites, en se faisant pousser des ailes
ou en se muant en serpent aquatique. Là encore, la variété des phases
de jeu n’égale pas celle d’un The Wonderful 101, mais l’ensemble est
cependant mieux maitrisé.

… qu’à deux !

Varié,
percutant et spectaculaire, Bayonnetta 2 ne se moque pas non plus de
nous au niveau de sa durée vie. En effet, s’il faut compter environ dix
heures pour finir tranquillement l’aventure, débloquer l’intégralité du
contenu disponible demandera beaucoup plus de temps. Entre les succès à
obtenir, les différentes encyclopédies à compléter, les armes et objets
secrets à dénicher dans les niveaux, ou bien les techniques, accessoires
et costumes à acheter auprès de l’ami Rodin, on peut ainsi passer des
dizaines d’heures sur le titre. Et c’est sans compter sur l’aspect
scoring toujours omniprésent ni sur le mode deux joueurs en ligne, pour
le coup totalement inédit. Répondant au nom évocateur de Double
Apothéose, ce dernier s’avère être un bouffe temps redoutable
et constitue sans aucun doute l’ajout majeur de ce nouvel épisode. On regrettera d’ailleurs que le jeu ne propose pas quelque chose d’équivalent en local, voire même carrément une campagne en coopération.

Concrètement,
il s’agit de participer à des séries de six combats en coopération,
soit avec un autre joueur en ligne, soit avec l’ordinateur. Accessibles
via des cartes de verset que l’on débloque en progressant dans le mode
Scénario, ces combats sont nombreux et plutôt variés, donnant la
possibilité de se frotter aussi bien à des groupes d’ennemis lambda,
qu’a des boss gigantesques. Toutefois, s’il faut coopérer pour espérer
survivre, en allant par exemple réanimer son collègue lorsqu’il se
trouve à terre, chaque affrontement est également prétexte à se tirer la
bourre par le biais d’un système de score qui évalue la performance de
chacun. Il est en effet possible de miser de l’argent avant un combat
afin d’augmenter sa difficulté, ainsi que les gains potentiels, mais
seul le joueur réalisant le meilleur score remportera le pactole. Il
faut donc bien réfléchir avant de parier, car de nombreux facteurs
peuvent influer sur l’issue d’un combat, et on peut perdre beaucoup en
étant trop gourmand.

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