Cat Quest

En résumé

  • Sorties :
  • 10 Novembre 2017
  • 10 Novembre 2017
  • 9 Novembre 2017

L'avis de Kayle Joriin

S’il s’avère globalement très classique et n'a aucunement l’ambition de rivaliser avec les fleurons de l’Action-RPG, Cat Quest reste un titre accessible et fort agréable à jouer que l’on recommandera sans problème aux jeunes joueurs et aux néophytes du genre. Quant aux rôlistes plus confirmés, à condition d’apprécier les univers mignons et colorés, ils y trouveront un entracte sans prétention, mais plutôt charmant, entre deux gros J-RPG de 150 heures. Le tout pour un prix relativement raisonnable, même si on peut trouver les versions iOS et Android à moins de 3 euros.

Les plus

  • C’est un RPG avec des chats…    
  • ... et rien que ça, c’est cool !    
  • Univers mignon et coloré    
  • Gameplay efficace et accessible    
  • La personnalisation de son matou    
  • Durée de vie correcte    
  • Bande-son agréable

Les moins

  • Globalement très classique…
  • ... et très facile    
  • Quêtes annexes répétitives    
  • Impossibilité de désactiver les aides    
  • Direction artistique un poil générique    
  • Décors et musiques qui manquent un peu de variété
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 23 décembre 2017 23:00

Ce n’est désormais plus un secret pour personne : les chats sont les maîtres d’internet. Malgré les immondes campagnes de désinformation et de dénigrement orchestrées par ces petits calomniateurs du CCC, les divins greffiers continuent de squatter YouTube, Instagram ou 4chan avec la même indolence qu’ils affichent lorsqu’ils se font les griffes sur le canapé en cuir du salon ou sur la table basse en teck. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ces êtres doués d’une incroyable grâce naturelle ne sont pourtant que rarement starisés dans le jeu vidéo. On les croise certes souvent en tant que familiers ou PNJ (auxquels on ne peut d’ailleurs s’empêcher d’adresser la parole), mais les rares fois où un félidé tient un rôle important, il s’agit généralement d’un de ces crâneurs de lions, tigres ou panthères. Il faut dire qu’un héros qui pionce dix-huit heures par jour, gerbe des boules de poil sur le tapis du roi et se lèche le trou de balle en public, ce n’est pas non plus hyper vendeur. Cela n’a toutefois pas empêché le studio singapourien The Gentlebros de développer un Action-RPG en monde ouvert intitulé Cat Quest qui, après une sortie initiale sur PC et Smartphones, est désormais disponible sur Switch et PS4 pour la modique somme de 12,99 €.

Tigre et Dragon

L’histoire de Cat Quest commence alors que notre héros, un Chat-venturier anonyme, assiste impuissant à l’enlèvement de sa sœur par un mystérieux mage qui pulvérise au passage l’embarcation sur laquelle ils se trouvaient. Échoué sur une plage du royaume insulaire de Félingard, il fait alors la rencontre de Spirry, un esprit gardien bavard, et découvre rapidement que la région est dans la mouise en raison du retour des antiques dragons. Heureusement, la marque apparue sur la tête de notre matou lors de ses précédentes mésaventures le désigne comme un Dracosang, un guerrier-mage chasseur de dragons, seul capable d’exterminer les imposantes créatures. En parallèle de sa quête pour retrouver sa frangine et mettre une rouste au responsable de tout ce bazar (un chat blanc nommé Drakoth qui n’a aucun rapport avec un célèbre rédac-chef), il va donc se faire un devoir de résoudre les nombreux problèmes du royaume. L’occasion de remplir une multitude de missions annexes et de rencontrer des personnages illustres comme le Roi “wesh wesh” Lionardo, la forgeronne Kit Cat ou le gouverneur moustachu et bodybuildé de Patte Ville.

Soutenue par une traduction française bienvenue, mais un peu bancale, avec quelques fautes et choix de mots douteux, l’histoire qui nous est narrée durant une petite dizaine d’heures reste globalement très classique et semble s’adresser à un public relativement jeune ou amateur de jeux de mots un peu faciles. Cela dit, elle n’est pas non plus dénuée d’autodérision et va généralement à l’essentiel, ce qui la rend plutôt agréable à suivre ou facile à zapper le cas échéant. En outre, il faut reconnaître que la réalisation technique, mignonne et colorée, aide à rentrer facilement dans l’univers bon enfant du titre. Un univers que les développeurs semblent d’ailleurs prêts à enrichir dans d’éventuelles suites ou extensions si on en croit certains indices disséminés ici ou là. La direction artistique n’est certes pas forcément d’une grande originalité et les décors manquent un peu de variété (notamment dans les donjons), néanmoins le jeu possède un réel capital sympathie sur le plan visuel. Quant à la bande-son, composée par Brian « zminusone » Havey, elle s’avère également très plaisante, même si on aurait pas dit non à quelques pistes supplémentaires.

La patte de l’expert

Chat-rmant sur la forme, Cat Quest l’est aussi sur le fond. En effet, si son gameplay n’impressionne guère par son exhaustivité, se concentrant sur les combats et faisant l’impasse sur les énigmes, il offre un plaisir immédiat et accessible, ainsi qu’un minimum de personnalisation dans le développement de son personnage. Avec un bouton d’attaque, un bouton d’esquive et quatre raccourcis pour les compétences magiques, les commandes s’assimilent peut-être en dix secondes chrono, mais le système n’en est pas pour autant dénué de quelques subtilités. Bien qu’il soit possible de spammer ses sorts à distance comme un bon gros couard, seul le corps à corps permet notamment de recharger sa jauge de mana, ce qui oblige donc à un minimum de polyvalence. Cela ne signifie pas qu’un mage sera moins viable qu’un guerrier caparaçonné, par contre il infligera beaucoup moins de dégâts avec son arme et sera plus vulnérable aux contre-attaques. Il faudra donc être intelligent dans le placement et le timing.

Dans tous les cas, le profil de notre matou reste très libre et dépend avant tout de l’équipement choisi, qui reste modifiable à tout moment. Concrètement, il s’agit de jongler entre quatre attributs (vie, armure, force physique et puissance magique) qui augmentent uniformément avec le gain de niveau et peuvent surtout recevoir différents bonus ou malus en fonction du casque, de l’armure et de l’arme équipés. La tenue de Mage Blanc augmente par exemple la vie et la puissance magique, au détriment de la force physique, alors celle de chevalier privilégie l’armure et les dégâts au corps à corps. Sachant qu’il est impossible de jeter ou de revendre ses objets (ce qui met un peu le bazar dans l’inventaire au bout de quelques heures de jeu), le fait de récupérer une pièce d’équipement que l’on possède déjà permet en outre d’augmenter son niveau et son efficacité. Une bonne idée sur le papier qui est malheureusement un peu gâchée par une obtention assez aléatoire des objets ne permettant pas forcément de faire évoluer son héros comme on le souhaite. Cela dit, on finit par posséder un arsenal tellement bien a-chat-landé qu’il devient possible de faire à peu près ce qu’on veut, même d’un point de vue purement esthétique. En revanche, il faudra gérer de manière un peu plus fine l’acquisition et la montée en puissance des différents sorts que l’on peut acquérir au cours de l’aventure, car les temples arcanes de Félingard pratiquent des tarifs dignes d’un Apple Store à la sortie de l’iPhone X.

Les conseils de Chaton Futé

Au-delà du plaisir qu’on peut avoir à personnaliser et à faire évoluer notre Chat-venturier, force est cependant de reconnaître que cette micro-gestion n’est pas forcément nécessaire pour parcourir un jeu à la difficulté globalement très abordable. Bien que l’exploration du royaume félin soit totalement libre, à l’exception de quelques zones accessibles uniquement grâce à des compétences spéciales, la progression est en effet extrêmement balisée avec des indications permanentes à l’écran qu’il n’est pas possible de désactiver. Cela s’avère évidemment très pratique durant les combats lorsqu’il s’agit de voir la portée et le périmètre des attaques ennemies afin de mieux les esquiver, et ce, malgré un certain manque de lisibilité lorsqu’il y a trop de monde à l’écran. Toutefois, c’est un poil plus ennuyeux, lorsqu’une flèche, voir carrément un chemin en pointillé, nous guide systématiquement à notre objectif. On peut voir le bon côté des choses en se disant que cela permet de ne pas perdre trop de temps sur des quêtes annexes dont la structure ne casse pas trois pattes à un Chat-nard. Néanmoins, on aurait aimé pouvoir se perdre un peu plus dans ce joli petit monde ouvert en désactivant des aides un peu trop envahissantes.

Heureusement, il est toujours possible de se balader simplement sur la carte, d’explorer librement diverses caves et ruines, et de chercher un peu de challenge en s’aventurant dans des zones où les ennemis sont d’un niveau supérieur au nôtre. On peut alors d’autant plus facilement se faire occire que la jauge de vie, tout comme celle de magie, ne se régénère pas automatiquement. En l’absence d’objets de soin, il faut donc soit utiliser le sort adéquat, soit réussir à monter de niveau (les deux jauges étant alors remplies gratuitement), soit retourner se reposer dans une auberge. Une légère touche d’exigence pas déplaisante, qui incite à aborder les affrontements avec un minimum de prudence, même si la mort n’est absolument pas pénalisante, notre héros se réveillant simplement à la dernière auberge visitée en conservant tout ce qu’il a acquis entre temps. Il n’y a guère qu’en étant vaincu au cours d’une quête annexe que l’on est un minimum sanctionné puisqu’il faudra recommencer cette dernière depuis le début. Cela dit, en 2017, il faut avouer que les concepts de « Vie » et de « Game Over » ne font plus vraiment recette, certaines séries mythiques les laissant tomber sans remords. Et comme cela ne change strictement rien à la franche sympathie que peut susciter le jeu de The Gentlebros, on va donc dire qu’on s’en fout un peu. Surtout qu’un patch, déjà disponible sur PC, devrait bientôt arriver pour rajouter quelques options pour les plus acharnés.

 

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