En résumé
L'avis de Tao
Donkey Kong Country Returns est un must-have, un des meilleurs jeux de plates-formes que propose la Wii. Pourtant, avec un certain plombier, la concurrence est rude ! De jolis graphismes, des musiques entêtantes, une durée de vie correcte, du plaisir et un gameplay fabuleux sont au programme. Pourquoi résister ?
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Les moins
par Tao
le 3 décembre 2010 23:00
Nous sommes en novembre 1994. Le monde du jeu vidéo est en train de se prendre une bonne claque et certains joueurs ont encore du mal à s’en remettre. L’auteur de cette gifle n’est autre qu’un gorille déjà connu des fans de Nintendo : Donkey Kong. En effet, avec Donkey Kong Country, Rare avait à l’époque su utiliser la puissance de la Super NES pour proposer l’un des meilleurs jeux de plates-formes de tous les temps. Seize ans plus tard, DKC revient (DKC returns, même !) sur Wii mais est cette fois développé par Retro Studios (auteurs de la trilogie Metroid Prime). L’annonce de la sortie du titre durant l’E3 et les premières images du soft avaient su exciter un tas de gamers, mais le jeu est-il à la hauteur de tant d’espérance ?
Ah, Donkey Kong… Sincèrement, quel joueur ne connaît pas Donkey Kong ? Qui n’a jamais incarné, au moins une fois dans sa vie, ce gorille à cravate ? Que ce soit dans un de ses titres ou dans un jeu Nintendo type Mario Kart ou Super Smash Bros., DK a déjà fait une tonne d’apparitions vidéoludiques, parfois très bonnes, d’autres moins. Quoi qu’il en soit, c’est toujours un réel plaisir de retrouver le personnage qui en plus, pour ce nouvel épisode, est encore accompagné de son ami Diddy. Avec un « Country » dans le titre du jeu, il n’est absolument pas étonnant d’avoir ici affaire à de la 2D. Bon, en plus, c’est à la mode (New Super Mario Bros. Wii, Sonic 4) alors on ne va vraiment pas se plaindre. Pour jouer, deux possibilités : Wiimote à l’horizontale, comme dans les deux titres précédemment cités, ou à la verticale, avec Nunchuk. Il est clair que pour un jeu 2D, la majorité se tournera vers le premier choix, mais il faut avouer que la seconde configuration ne gêne en rien. Instinctif, simple, génial, voilà trois premiers mots qui peuvent qualifier le gameplay de DKCR. Donkey peut sauter, écraser ses adversaire grâce à ce même saut, frapper le sol, lancer des tonneaux, souffler, exécuter des roulades, et ce de manière tout à fait naturelle. De plus, lorsque Diddy est sur son dos (le bougre de chimpanzé est utilisable une fois délivré d’un tonneau), il monte sur son pote et il est possible de planer pendant un instant.
Le level-design est quant à lui merveilleusement bien adapté à cette maniabilité. Passages secrets ou caves à bananes s’ouvrant grâce aux coups sur le sol, éléments de décor destructibles, plates-formes séparées nécessitant un saut avec élan et planage, possibilité de s’accrocher à certaines parties du niveau pour avancer, etc. Tout est en fait bien pensé pour offrir du fun au joueur et c’est donc également le cas pour les lianes et tonneaux utilisables. On retrouve aussi quelques moyens de locomo-destruction comme ce bon vieux Rambi, le fameux rhinocéros de la série, qui ne sera d’ailleurs pas accompagné de Winky, d’Expresso ou d’Enguarde pour cette fois, dommage. Par contre, vous pourrez parfois traverser des mines à bord d’un chariot ou utiliser un tonneau volant. Ce dernier se contrôle avec le bouton 2, qui, enfoncé, permet de prendre de l’altitude et d’en perdre une fois relâché. On vous rassure, ces passages, bien que parfois délicats, restent tout de même fun à jouer.
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Plusieurs possibilités existent pour gagner des vies (symbolisées par des ballons rouges). La première et la plus simple, est de ramasser un ballon, la seconde est de collecter 100 bananes et la troisième est d’aller en acheter à Cranky Kong, en les échangeant contre des pièces récoltées dans les niveaux. Celui-ci se trouve dans une cabane sur la carte à la Super Mario Bros. 3, permettant d’accéder aux niveaux. En plus des vies, le papy pourra également vendre une clé pour accéder au passage verrouillé de chaque monde. La difficulté est bien dosée et progressive. Les premiers niveaux permettent de comprendre comment manier un gorille et les derniers vous donneront du fil à retordre, surtout avec le système de progression par l’échec. Il faudra quelques fois mourir à plusieurs reprises avant de bien connaître un passage et le réussir. Certains joueurs ne sont pas fans de ce système, mais dans une période où beaucoup de jeux se finissent sans effort, cette façon de faire ne peut être que bienvenue. Heureusement, des check-points sont habilement placés, histoire de ne pas recommencer tout un niveau à chaque nouvel essai. Et puis, au bout de 8 morts successives, il y a toujours possibilité de faire appel à Super Kong qui montrera la démarche à suivre pour réussir.
Avec quelques levels et un boss par monde, l’aventure se terminera en un peu moins d’une dizaine d’heures, mais il est certain que vous y retournerez les yeux fermés. Bien que jouer les yeux fermés ne soit pas vraiment pratique… Par contre, réunir les lettres K O N et G de chaque niveau, faire du contre la montre, trouver toutes les pièces de puzzle permettant de débloquer quelques galeries et jouer au mode miroir vous demandera du temps et de la patience, ce qui allongera d’ailleurs considérablement la durée de vie. Sans compter le mode deux joueurs ! En coopération, le joueur 1 incarne Donkey et le joueur 2, Diddy. Le gameplay pour Donkey reste le même et il est toujours possible de prendre Diddy sur ses épaules. Par contre, le deuxième joueur incarnant le chimpanzé coiffé d’une casquette Nintendo ne pourra pas taper sur le sol. Il lui sera cependant permis d’utiliser ses pistolets pour détruire les adversaires. Ce mode coop est un bon plus apportant une seconde dimension au jeu et augmentant sa durée de vie, même si on aurait souhaité une interaction entre les deux macaques plus poussée. Il permettra de dénicher plus facilement certains bonus, et, à la manière d’un New Super Mario Bros. Wii, quand votre partenaire mourra, il réapparaitra dans un ballon qu’il faudra toucher pour qu’il puisse reprendre la partie. À l’inverse, contrairement à NSMBW, vos personnages peuvent se croiser au même endroit. Finies les collisions imprévues et les morts idiotes parce que votre ami n’est pas foutu d’avancer (faisons preuve de mauvaise foi, on est des joueurs après tout, et puis de toute façon, à la fin de la partie, vous serez fâchés).
Les graphismes sont superbement réalisés et c’est un plaisir d’évoluer dans les environnements de Donkey Kong Country Returns. Le jeu parvient à retranscrire une ambiance originale, ponctuée d’humour, qui plaira certainement à beaucoup de monde. Il n’y a qu’à voir (ou plutôt admirer) les levels avec coucher de soleil pour en être convaincu. On a là un jeu coloré, fluide et dynamique. Bref, du bon boulot ! Côté musiques et bruitages, on apprécie tout autant. Les thèmes repris de Donkey Kong Country sont des jouissances pour nos petites oreilles, ils réveilleront la nostalgie de certains et se mêlent donc logiquement et sans accro à l’univers du titre. Les bruitages sont amusants et correctement utilisés, on ne nous casse pas la tête avec des bruits inutiles et répétitifs, loin de là. Même entendre les petits cris de Diddy Kong est un plaisir en soi, c’est dire…