Donkey Kong Jungle Beat

En résumé

  • Sorties :
  • 4 Février 2005
  • 14 Mars 2005
  • 16 Decembre 2004

L'avis de Kiklox

Novateur, unique et jouissif. C’est qu’une fois terminé qu’un léger arrière goût de projet « pas fini » nous vient à l’esprit. Mais ce n’est rien comparé au plaisir que l’on prend à cette expérience que seul Nintendo peut nous proposer jusqu’à aujourd’hui. Si ce n’est pas à acheter forcément, attendez d’occasion ou une baisse de prix, ou alors louez-le. Ou demandez à un ami de vous le prêter. 52€ sans les instruments ça fait quand même trop pour un jeu si court.

Les plus

  • Des détails qui fourmillent et qui apportent un grand plaisir
  • Une maniabilité novatrice et très agréable !
  • Une expérience unique !
  • A posséder absolument si on ne tient pas compte de la durée de vie
  • Donkey Kong is back !
  • Une vraie ambiance de jungle

Les moins

  • La durée de vie trop faible (3H à 5H)
  • Pas de mode multijoueurs
  • Le prix (52€ sans les Congas, 60€ avec)
  • Nintendo-Difference

    par Kiklox

    le 29 novembre 1899 23:50

Il y a des jeux de temps en temps qui rappellent ô combien jouer c’est avant tout prendre du plaisir. Donkey Kong Jungle Beat s’ancre bien dans cette optique là. Des défauts, des qualités, mais aussi et surtout une innovation majeure dans l’histoire du jeu-vidéo, le singe poilu de Nintendo fait le fier…

Les derniers vrais épisodes mettant en scène le singe Donkey Kong, mascotte poilue mais fétiche de Nintendo remontent au temps de la Nintendo 64 et de la Super Nintendo. Bien que l’épisode 3D de la N64 ait défrayé l’habitude du jeu de plate-forme classique, dans le fond l’atmosphère restait la même. Alors que l’ère des jeux de plate-forme « old-school » semble quelque peu révolue, les développeurs se sont sentis d’attaque pour la remettre au goût du jour, avec innovations à la clef. Quand Donkey Kong Country ancienne génération rencontre l’évolution technique, des instruments étranges et une pincée de bonnes idées, en résulte alors un titre au nom fort évocateur : Donkey Kong Jungle Beat.

Un nouveau concept, pour de vieilles traditions…

Pourquoi un nom évocateur ? Tout simplement parce qu’il résume parfaitement le jeu. La majorité du temps, Donkey Kong évolue au travers de la jungle, et pour s’en sortir il devra frapper, encore et toujours… ou plutôt vous devrez frapper, plus fort et plus rapidement que jamais. Car tout l’intérêt du jeu réside en deux éléments que Nintendo a su apporter au bon moment, telle une brise de fraîcheur au travers d’une amazone humide et en manque de nouveauté (prenez en de la graine ! – aïe – quoi ? – rien, j’ai reçu la graine dans l’œil – …).
Et ces éléments qui ne font qu’un, on les connaît depuis l’arrivée du jeu musical Donkey Konga, ce sont les fameux « Congas », des bongos sur lesquels il faut taper en rythme et comme un fou pour se rendre compte que l’on a réduit en poussière nos paumes de mains, et les oreilles de nos voisins.
Donkey Kong Jungle Beat n’est cependant en rien un jeu musical, aucune note à suivre, seulement un personnage à contrôler au travers de niveaux variés, allant de la jungle de base à des volcans en fusion, des bases spatiales ou des temples abandonnés depuis des milliers d’années. On parlait d’un jeu de plate-forme classique remis au goût du jour, on pourrait également parler d’un nouveau genre de plate-forme, complexe mais à la fois extrêmement simple d’accès.

Tout se joue donc avec les Congas. On frappe à droite, Donkey va vers la droite de l’écran. On frappe à gauche, il va à gauche. On frappe les deux en même temps, il saute, et si on est assez rapide, on peut maintenir la pression pour l’obliger à faire un saut rodéo, comme Mario, ce qui l’envoie frapper le sol et atterrir plus rapidement. Puis, comme les instruments sont munis de capteurs sonores, en frappant dans nos mains (ou sur la tranche des tambours, ce qui est plus simple et évite bien des soucis), Donkey s’exécute, soit en faisant du bruit ce qui peut enclencher des mécanismes ou étourdir des ennemis, soit en tendant le bras et attrapant les bananes à proximité. Cependant chaque action peut varier selon la situation, le claquement de mains peut également servir à esquiver des coups, notamment contre certains boss de fin de niveau.
Point de pad habituel donc, la manette GameCube ici ne doit en aucun cas être utilisée, sinon le plaisir en serait grandement diminué, voire réduit à néant. C’est ici que Jungle Beat ajoute sa plus grande innovation au monde de la plate-forme. On évoquait un accès simple, tout d’abord il faut savoir que moins de cinq minutes sont nécessaires pour se faire à la maniabilité complètement révolutionnaire dans son genre, ensuite, tout est immédiatement compréhensible, tout paraît naturel et on ne reste jamais très longtemps bloqué dans les niveaux (même si parfois, l’imagination des développeurs va très loin !). Une maniabilité innovante et qui est accessible à toute la famille, de 7 à 77 ans.

Mieux vaut ne pas tomber !

De même, bien que les niveaux soient en trois dimensions, à l’instar d’un Super Mario Bros, il est impossible d’aller où bon nous semble, un chemin pré-déterminé est à suivre, et tout se passe horizontalement, impossible de sortir du champ de la caméra. C’est pourquoi l’idée d’un réaménagement de la « plate-forme classique » vient à l’esprit : bien que dans sa forme, le jeu reste basique, dans son fond, beaucoup de choses ont été apportées et prouvent une nouvelle fois le talent des studios de Nintendo, capables de créer ce qui ne l’a jamais été, encore et toujours.

A travers la jungle et les intempéries !

Donkey Kong Jungle Beat n’est pas un jeu à acheter pour son histoire, c’est sûr, et puis ça n’a jamais été le fort de la lignée Kong. Ici il n’y a absolument aucune trame à suivre, aucun scénario, rien, strictement rien. Juste des niveaux qui s’enchaînent les uns aux autres. Tout se fait de manière très simple mais ordonnée : une fois la « cérémonie d’ouverture » passée, dans laquelle vous pouvez jouer et apprendre à connaître un peu les fonctions des Congas, s’offrent à vous alors différents royaumes, portant tous un nom de fruit ou légume exotique. Il y a de l’originalité là-dedans, pour sûr ! Non sérieusement, il y a en tout seize royaumes, contenant chacun deux niveaux et un boss de fin. Pour vous le dire tout de suite, autant les niveaux sont extrêmement variés, autant les boss se ressemblent tous : il y en a quatre différents, un combattant Kong plus rapide que son ombre, un oiseau fort attaché à son œuf (vu que quand on détruit son œuf, il meurt avec), un éléphant tank qui tire par sa trompe et un rhinocéros qui balance des décharges électriques. Bien entendu, plus on avance dans le jeu, plus ils sont coriaces, les éléphants se multiplient, les oiseaux choisissent des endroits encore plus haut perchés, les Kongs deviennent de plus en plus rapides, les rhinocéros tirent plus rapidement etc… et leurs coups sont plus puissants, ce qui a pour effet de réduire votre nombre de bananes récoltées durant les deux niveaux qui précédaient. C’est sûr, les mains en prennent un sacré coup ! Et chaque boss (ou souverain, vu que ce sont leurs royaumes) demande une façon différente de combattre et par là même, de se servir des Congas.

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Pas content le DK

Pour en revenir aux niveaux, ils peuvent paraître nombreux, mais en fait se terminent rapidement et s’enchaînent en un temps record. Comptez à peu près trois heures pour finir le jeu, ou tout du moins, atteindre le générique de fin. Sa durée de vie est faible, trop faible en tout cas pour ceux qui n’y reviendront pas pour essayer d’affiner leurs performances et tenter de décrocher toutes les médailles de platine du jeu (pour cela, il faut recueillir 1200 bananes par royaume, 800 étant pour un prix en or, 400 en argent), ce qui n’est pas une chose facile, loin de là ! D’autant plus que des niveaux cachés sont à débloquer grâce à ces médailles. Mais certes, ce n’est pas ça qui allongera indéfiniment la durée du titre, et c’est bien dommage.
Les niveaux sont variés, et assez complexes. C’est en les traversant que l’on se rend compte à quel point les développeurs ont su créer du nouveau avec de l’ancien, à quel point ils ont profité de cette nouvelle façon de jouer pour mettre en application des idées tout aussi folles mais incroyablement plaisantes. Par exemple, il est possible parfois de traverser des niveaux entiers sans poser pied à terre, en jonglant avec lianes et fleurs catapultes, mais pour cela il faut savoir manier les Congas, avoir le bon rythme (taper des mains pour s’accrocher à un buisson qui nous propulse, puis attraper au bon moment une liane et la lâcher pour s’accrocher à une fleur, tambouriner comme un dingue pour se projeter sur un mur et grimper en faisant des sauts muraux…) et connaître assez bien les parcours à traverser. Tout cela en même temps que récolter un maximum de bananes, en fin de niveau, il faut prévoir la serviette et les trois litres d’eau pour se remettre d’aplomb.

Un monde glissant

Car jouer à Jungle Beat, c’est fatiguant, parfois même exténuant dans des niveaux demandant de frapper sans s’arrêter pendant un bon laps de temps : les phases à dos de bélier (ou Aurok) par exemple, dans lesquelles il faut frapper vers la droite à une vitesse affolante, tout en frappant les deux tambours à la fois pour sauter de falaise en falaise et éviter de tomber, et maintenir une vitesse importante, puisque les trous se font de plus en plus larges ! Ajoutez à cela qu’il faut taper dans les mains pour attraper les bananes au vol… Non, ce n’est pas un jeu pour les cardiaques !

Houga Houga Bam !

Graphiquement, le jeu est splendide. Certes, les capacités de la GameCube ne sont pas exploitées, mais qu’est-ce que c’est beau et original ! Donkey Kong à l’instar de Fox McCloud dans StarFox Adventures est modélisé à la perfection, sa fourrure est extrêmement bien réalisée. De même, les niveaux, bien que peu remplis, sont chaleureux, et débordent d’effets somptueux et de très bon goût. Des lumières brillent de partout, les papillons sont omniprésents, et constamment l’image se déforme sous l’effet de vos claquements de mains. Dans les niveaux volcaniques, la chaleur se fait ressentir par du flou volontaire, et sous l’eau, tout bouge. En tuant un monstre, de la fumée digne de Zelda The Wind Waker apparaît, on peut aussi parler des plumes du souverain oiseau qui sont un détail fort appréciable. A chacune de ses actions, Donkey interagit avec son environnement, en frappant quelque chose, les décors réagissent en conséquence, comme les poissons qui fuient au moindre bruit. Graphiquement, Jungle Beat est une claque, non pas parce qu’il est splendide de réalisme, mais plutôt parce qu’il est surprenant à chaque seconde. Aussi, il est important de préciser que bien que souvent Donkey Kong soit loin de la caméra, il est possible de l’admirer en gros plan sur le coin inférieur gauche de l’écran. D’ailleurs ce choix de caméra qui zoome et qui dézoome en fonction de la position du personnage à l’écran et de la situation est judicieux et ne pose aucun problème. Lorsqu’il est important de voir ce qui risque de nous foncer dessus lorsqu’on glisse sur une piste glacée inclinée à 70°, elle s’éloigne, et vice-versa.
Côté musiques, rien à redire, bien que parfois un tantinet répétitives, elles sont bien orchestrées, on retrouvera même avec plaisir parfois le thème si bien connu de la série. Elles correspondent parfaitement avec les différentes ambiances que propose le jeu. Quant aux bruitages, on a l’impression de se retrouver devant ceux d’un Zelda, notamment dans les menus du jeu, qui sont simples et épurés de toutes fonctions inutiles (les niveaux et les options). On aurait peut-être aimé y percevoir un menu consacré à un mode multijoueurs, mais ce n’est pas le cas, malheureusement…

DK aime faire dans la finesse

On peut conclure que ce jeu est une excellente surprise, un peu courte, mais quelle expérience ! Disponible avec ou sans les Congas, pour le moment, la version recommandée serait celle avec les instruments, étant donné que le jeu seul coûte 52€, ce qui est encore un peu trop cher. Soit vous avez de l’argent à dépenser, et vous vous fichez totalement d’une faible durée de vie tant que vous vivez une expérience unique, soit vous économisez pour la DS, et à cela, il est préférable d’attendre que le prix du jeu seul baisse…

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