DOOM 64

En résumé

  • Sorties :
  • 20 Mars 2020
  • 20 Mars 2020
  • Non renseignée

L'avis de Kayle Joriin

Peut-être plus encore qu’avec les trois épisodes numérotés, disponibles sur l’eShop depuis l’année dernière, jouer à DOOM 64 en 2020 sur Switch est un trip rétro particulièrement jouissif, proposé qui plus est à un prix dérisoire. Même si quelques ajouts supplémentaires auraient été les bienvenus en termes d'ergonomie, difficile donc de ne pas être séduit devant cet épisode méconnu, mais pourtant excellent, de la célèbre franchise d’id Software. À moins évident d’être totalement insensible au charme des FPS d'antan. Auquel cas, il faudra prendre son mal en patience en attendant la date de sortie de DOOM Eternal et en croisant les doigts pour que le downgrade ne soit pas trop violent. Un souci dont le remaster de Nightdrive Studios n’a évidemment pas à se soucier.

Les plus

  • Remasterisation soignée
  • Gameplay accessible et jouissif
  • Ambiance très efficace
  • Level design réussi
  • Challenge relevé
  • Bonne durée de vie
  • Petit prix

Les moins

  • De petits manques en termes d'ergonomie
  • Quelques bugs sonores
  • Forcément assez old school
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 4 avril 2020 22:00

Sorti sur Switch fin 2017, grâce au travail d’adaptation réalisé par Panic Button, le reboot de DOOM a marqué le retour de la mythique série d’id Software sur consoles Nintendo après quinze longues années d’absence. Un come-back réaffirmé l’année suivante par l’annonce de DOOM Eternal, puis l’arrivée surprise sur l’eShop des trois premiers épisodes – DOOM (1993), DOOM II (Classique) et DOOM 3 – dans le cadre du vingt-cinquième anniversaire de la franchise. Quant à DOOM 64, paru exclusivement sur Nintendo 64 en 1997, il est disponible en téléchargement depuis le 20 mars 2020 dans une version remastérisée signée Nightdive Studios. Un bon moyen de patienter en attendant la date définitive de DOOM Eternal sur Switch. Sachant que les possesseurs de PlayStation 4, Xbox One et PC, ainsi que les abonnés Stadia, peuvent déjà défourailler du démon en 4K (ou presque). Mais pour une fois, on serait presque content d’attendre, car redécouvrir ce volet 64-bits est un réel plaisir.

La beauté du diable

Fondé en 2012 par Stephen Kick, un ancien de Sony Online Entertainment, Nightdive Studios s’est spécialisé depuis ses débuts dans le rachat et la remise à jour de vieilles licences à destination des machines modernes. On leur doit par exemple System Shock : Enhanced Edition ou les remasters des deux premiers Turok, ces derniers étant notamment sortis sur Switch l’an passé. De plus, ils sont actuellement occupés au développement de titres comme Blade Runner : Enhanced Edition et Shadow Man : Remastered, tous deux prévus sur l’ensemble des machines actuelles, dont celle de Nintendo. Or, tous ces jeux exploitent en fait la version 3 du KEX Engine, un moteur créé à l’origine par Samuel « Kaiser » Villarreal pour Doom64 EX, un portage PC non-officiel paru en 2008. Il est donc assez amusant de constater que c’est aujourd’hui l’évolution de ce moteur qui a fait tourner la réédition améliorée de DOOM 64. De manière fort efficace, il faut le reconnaître.

Bien que ses polygones saillants, ses textures basse définition et ses sprites 2D un peu flous ne laissent guère de doute sur ses origines, le jeu s’avère en effet étonnamment plaisant à regarder, tout en restant logiquement très fluide. En outre, il bénéficie évidemment de l’univers la série d’id Software avec ses environnements plutôt variés, nous baladant de complexes futuristes jusqu’au beau milieu des enfers, ainsi que son bestiaire si particulier, composé de marines zombies, cacodémons et autres arachnotrons. Un univers à ne clairement pas mettre entre toutes les mains – la violence y étant omniprésente et la bande-son n’hésitant pas à user de sonorités malsaines pour égayer des musiques déjà flippantes. Car malgré sa sortie initiale sur une console réputée « familiale », cet épisode 64-bits développait un univers nettement plus horrifique que ses aînés, et cela se ressent toujours en 2020. Une bonne nouvelle pour les fans d’ambiance satanique.

La hargne du démon

Rétro dans sa réalisation, DOOM 64 l’est aussi fatalement dans son gameplay, très proche de celui des deux premiers volets. Ici, il n’y a donc ni saut, ni visée verticale, ce qui implique de réapprendre à interagir avec l’environnement et à bien se positionner par rapport aux ennemis. Très réussi dans son alternance entre petites arènes et zones labyrinthiques, le level design se fait d’ailleurs un malin plaisir à jouer sur le relief, nous confrontant régulièrement à des phases de pseudo-plateforme qu’il faudra gérer uniquement grâce à la prise d’élan. Quant au ciblage des adversaires situés plus haut ou plus bas que notre avatar (le fameux Doomguy), elle se fait de manière semi-automatique, mais sans indication particulière à l’écran. D’où la nécessité d’être prudent lors de l’utilisation de certaines armes, comme le lance-roquette, surtout lorsqu’on tente de viser à travers une fenêtre exiguë.

L’ensemble demeure néanmoins aussi accessible qu’efficace, et si les fans de FPS modernes pourront pester contre l’absence de certaines fonctionnalités, force est constater que ce qui fonctionnait il y a vingt-trois ans marche toujours parfaitement aujourd’hui. Au-delà du véritable carnage qu’on peut réaliser grâce à l’arsenal mis à notre disposition – du flingue de base au célèbre BFG 9000, en passant par le fusil à pompe, la mitrailleuse ou le terrifiant Unmaker (améliorable grâce à trois clés démoniaques) –, DOOM 64 met clairement l’accent sur l’exploration. La progression étant largement basée sur la recherche d’interrupteurs et de clés de couleur permettant d’atteindre de nouvelles zones. Et si les différents niveaux ne sont pas forcément très longs, nécessitant entre cinq minutes et une demi-heure pour être complétés, ils regorgent souvent de secrets et de passages dérobés.

Le frisson du joueur

Aux trente-deux cartes déjà présentes dans la version originale (la trente-troisième étant celle de l’écran titre), le remaster en ajoute d’ailleurs sept nouvelles, jouables dans la campagne additionnelle « The Lost Levels » disponible après avoir terminé le jeu principal ou le niveau secret « Hectic ». De quoi allonger encore une durée de vie assez conséquente, tout en faisant le lien scénaristique avec DOOM Eternal. Même si, en pratique, on se fiche ici royalement de l’histoire – cette dernière n’étant développée qu’à travers une poignée d’écrans de textes un brin laconiques. En comptant une moyenne de quinze minutes par niveau, on mettra ainsi potentiellement une petite dizaine d’heures pour découvrir le contenu de cette version 2020, mais tout dépendra de la difficulté choisie (parmi quatre possibles) et de son degré de collectionnisme.

En effet, si le challenge reste très adaptatif, le titre est loin d’être aussi permissif que bon nombre de FPS actuels, ne serait-ce qu’à cause de la gestion à l’ancienne des munitions et de la santé. La mort n’est donc pas rare et implique de recommencer la carte en cours du début en perdant tout son équipement. Autant dire qu’une bonne utilisation des sauvegardes pourra s’avérer plutôt salutaire, sachant qu’il est possible d’attribuer les fonctions de sauvegarde et chargement rapide à certains boutons pour se faciliter la vie. On regrettera néanmoins qu’au-delà du rafraîchissement technique et du contenu supplémentaire, Nightdive Studios n’ait pas implémenté quelques options d’ergonomie supplémentaires comme des checkpoints automatiques en début de niveau ou la possibilité de refaire ceux déjà parcourus en conservant son matos, histoire de faciliter la quête du 100 %. Un objectif juste pour la gloire, vu que le pourcentage de complétude n’est pas conservé.

Au lieu de cela, il faut se contenter de l’antique système de code de la Nintendo 64, pas spécialement pratique, mais permettant tout de même de débloquer les bonnes vieilles fonctionnalités de triche (à ne pas activer si on tient à ses succès Bethesda.net). Et bien entendu, en plus de l’intégration des vibrations – le jeu original n’étant pas compatible avec le Rumble Pack –, la version Switch propose son lot de spécificités, comme une visée gyroscopique (pas très utile vu l’absence de mouvements verticaux) et une gestion de la carte aérienne via l’écran tactile. Des ajouts qui ont le mérite d’exister à défaut d’être d’un intérêt fou. Reste que le simple plaisir de découvrir ou de redécouvrir DOOM 64 avec des graphismes affinés, que ce soit sur l’écran du salon ou en mode portable, est une raison largement suffisante pour lâcher les cinq malheureux euros demandés. L’expérience s’avérant tout aussi jouissive en 2020 qu’en 1997, et ce malgré quelques petits bugs sonores occasionnels, sans doute déjà présents à l’époque.

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