Fire Emblem Heroes

En résumé

  • Sorties :
  • 2 Février 2017
  • 2 Février 2017
  • 2 Février 2017

L'avis de Chozo

Beau, facile à prendre en main et doté d’une réalisation irréprochable, Fire Emblem Heroes nous sort le grand jeu et nous en met plein la vue. Mais cette première impression laisse vite place à une certaine déception, pour peu que l’on s’attende à une expérience de jeu similaire aux opus sur console portable. La durée de vie plus que satisfaisante sur le papier, avec les neuf chapitres de l’histoire principale, les entraînements, les cartes spéciales, les arènes et la collection de héros, risque de ne pas suffire à conserver les joueurs expérimentés sur le long terme. Avec un gameplay certes en partie repris de ses aînés, les premières joutes permettent de retrouver les sensations de la série. Mais les possibilités limitées en termes de stratégie, l’obligation de passer par un recrutement aléatoire des héros et les déséquilibres engendrés par le classement des guerriers en fonction de leur puissance peuvent finir par lasser les fans de la première heure. Les futures mises à jour ne pourront certainement pas corriger le tir, puisque ce serait tout le principe du jeu qu’il faudrait remettre en question. Malgré tout, il faut reconnaître qu’en tant que free to play, Fire Emblem Heroes reste un titre de qualité qui pourra satisfaire ces nouveaux joueurs que Nintendo cherche à atteindre.

Les plus

  • La facilité de prise en main
  • La réalisation au top
  • Peu gourmand en ressources
  • Une pléthore de personnages
  • Une durée de vie prometteuse
  • Gameplay idéal pour découvrir l’univers FE…

Les moins

  • … mais trop limité pour les connaisseurs
  • Des combats trop vite expédiés
  • Des invocations aléatoires
  • Les déséquilibres rédhibitoires entre les héros
  • Trop de tentations à l’achat
  • Nintendo-Difference

    par Chozo

    le 16 février 2017 23:00

Peu de temps après la sortie en grande pompe de Super Mario Run sur iOS et bientôt sur Android, Nintendo poursuit son ouverture au public du jeu mobile en proposant, avec plus de discrétion, une version free to play d’une autre grande licence historique de la firme. Fire Emblem a tout récemment gagné sa popularité en occident grâce à ses titres sortis sur 3DS, Awakening et Fates, deux succès commerciaux qui ont remis la licence au goût du jour, en sachant rester exigeants malgré certaines infidélités au concept original. Toujours développé par Intelligent Systems, en collaboration avec le géant japonais du mobile DeNa, ce dénommé Heroes va encore plus loin. Il conserve le système de combat ancestral dans sa forme, mais en simplifie le fond, contrairement à l’adaptation du plombier moustachu pour lequel le gameplay régressif s’est totalement plié aux habitudes des joueurs sur mobile. Fire Emblem Heroes, bien qu’il représente une bonne entrée en matière pour les novices, parvient-il à conserver l’intérêt et l’addiction alloués à ses illustres prédécesseurs ?

My Heroes Academia

Le joueur incarne un stratège et puissant invocateur du nom de Kiran, appelé à rejoindre l’équipe d’Anna dans le royaume d’Askr. Ce royaume mène une guerre contre l’empire d’Embla, qui n’hésite pas à signer des contrats avec de grands guerriers historiques de la série pour envahir l’univers tout entier. Fire Emblem Heroes se voit d’emblée affublé de deux lourdes tâches : parvenir à rassembler un maximum de personnages issus des jeux précédents, tout en justifiant leur présence dans le scénario. En ressort une écriture assez alambiquée de l’histoire, expliquant l’intervention des protagonistes par leur allégeance à l’Empire ennemi. Une facilité scénaristique qui pourrait faire tousser sur une console classique, mais n’oublions pas que nous sommes sur une plate-forme qui demande avant tout au jeu d’être rapidement pris en main et dont les enjeux doivent être immédiatement identifiés. 

De ce point de vue, c’est une franche réussite. Les premiers combats introduisent correctement les personnages et enseignent progressivement les subtilités des différentes classes de combattants ainsi que leurs forces et faiblesses. Le joueur aguerri passera rapidement ces stages initiatiques pendant que le débutant pourra prendre le temps de se familiariser avec un concept somme toute assez inhabituel pour un jeu destiné au grand public. Ces stages permettent également de construire sereinement son équipe, en utilisant soit les personnages disponibles d’entrée, soit ceux recrutés par les capacités d’invocation du stratège Kiran. L’histoire s’étoffe néanmoins peu à peu au long des neuf chapitres qui composent le scénario principal, sans perdre le joueur dans des enjeux et complications inutiles dans l’univers du mobile.

Feu la 3D

Visuellement, le jeu s’adapte intelligemment à sa plate-forme, tout en restant dans la continuité des opus 3DS. Les dialogues sont toujours agrémentés d’illustrations soignées et détaillées, permettant d’apprécier le design des nouveaux personnages et de ceux déjà connus dans la série (Roy, Marth, Lucina entre autres). Dans les phases de combat, l’impression d’une version zoomée d’un Fire Emblem 3DS fonctionne à merveille. Les animations sont propres et fluides, la carte, ici composée de 6×8 cases, demeure lisible même lorsque plusieurs personnages se retrouvent très rapprochés. La taille de la carte correspondant à celle de l’écran du téléphone, il devient aisé de la survoler d’un coup de pouce.

La simplicité de cet habillage 2D a un autre avantage. Soucieux de toucher le public le plus large possible, Nintendo rend son jeu accessible à la grande majorité des smartphones, y compris les moins puissants. Cette non-course à l’armement technologique, chère à la firme, se voit même étendue à ses créations pour mobile. Toujours dans l’esprit des épisodes 3DS, l’aventure se voit agrémentée de petites séquences animées (mention spéciale à la vidéo d’introduction du scénario principal, magnifique et impressionnante), qui offrent une immersion inédite aux joueurs sur mobile. En outre, que ce soit pour les menus ou les phases de jeu, cette immersion se voit optimisée par une bande-son juste fabuleuse. Les morceaux orchestraux accompagnent parfaitement la navigation et les combats, si bien qu’il est presque dommage et frustrant de jouer le son réduit ou coupé dans les transports en commun.

C’est la banque qui gagne à la fin…

Mais que serait un Fire Emblem sans sa profondeur de gameplay ? Et c’est là que cette adaptation trouve très vite ses limites… Le jeu conserve la richesse de sa mécanique de base. Sur l’échiquier, l’épée, la hache et la lance laissent place à des couleurs pour les différentes unités. Le rouge domine le vert, le vert domine le bleu, et le bleu domine le rouge. Il s’agit donc de réfléchir à faire combattre les bonnes unités pour se faciliter la tâche. Malheureusement, avec une carte d’une taille aussi limitée et seulement quatre personnages à diriger, les combats sont vite expédiés, se voient dénués de stratégie profonde et rendent même les séquences les plus retorses finalement frustrantes. Bien sûr, nous sommes sur mobile, mais le jeu gère les signets qui permettent de reprendre une partie en cours, ce qui aurait pu autoriser des cartes et des phases de combats bien plus ambitieuses, avec les possibilités de renforts, plus d’unités ou des obstacles plus subtils. Il est à noter que la durée de session de jeu est limitée par une barre d’énergie qui se vide au bout de quelques dizaines de minutes. Une fois épuisée, cette énergie se recharge dès que le joueur quitte sa partie et patiente, ou passe à la caisse. 

De plus, la stratégie se voit finalement annihilée par le format free to play de Fire Emblem Heroes. Dans ce jeu, plus qu’une capacité à anticiper les mouvements ennemis, il faut avant tout avoir de la chance… Ou la provoquer… Les héros les plus puissants à invoquer se récupèrent par l’achat ou l’obtention d’orbes. Tous les personnages sont classés en fonction de leurs aptitudes par un système d’étoiles et un pourcentage de possibilité d’invocation. Les guerriers les plus dévastateurs sont dotés de 5 étoiles, mais leur probabilité d’apparition est très faible. Le joueur se rend très vite compte que malgré l’expérience accumulée par les personnages qui composent son équipe, la règle est simple : quels que soient les niveaux d’expérience des combattants, un héros 5 étoiles bénéficiera toujours de plus de compétences qu’un adversaire 3 étoiles… En partant de ce postulat, la logique de conquête et de collectionnite pousse le joueur à accumuler toujours plus d’orbes et à « hacker » l’invocation pour obtenir un maximum de héros 5 étoiles… Et tout écraser sur son passage… L’intérêt et l’engagement du joueur habitué de la série s’éteignent au fil des missions, surtout si ses temps de jeu sont conséquents et s’il parvient rapidement à invoquer un maximum de héros. L’enjeu final n’est plus de jouer pour achever une histoire, mais simplement d’accumuler des orbes et de la puissance en enchaînant les combats sans grand intérêt.

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