Giraffe and Annika

En résumé

  • Sorties :
  • 28 Aout 2020
  • 28 Aout 2020
  • 27 Aout 2020

L'avis de Goonpay

Giraffe and Annika joue le jeu des chaises musicales : il y a plusieurs éléments qui gravitent autour de lui mais aucun ne parvient réellement à s’asseoir correctement pour affirmer une vraie position. Les textes tout en anglais viennent clairement freiner l’accessibilité aux plus jeunes, qui semblaient pourtant être la cible du jeu. À l’inverse, le manque d’action et de difficulté ternissent le paysage des joueurs capables d’apprécier l’histoire du titre. Jeu musical sans l’être, aventure sans grande envergure, il existe de nombreux jeux sur Nintendo Switch ayant une durée de vie similaire qui s’avèrent plus dynamiques, mieux délimités dans leur concept, et donc, plus attrayants.

Les plus

  • L’esprit Ghibli bon enfant
  • Les musiques douces et chantantes

Les moins

  • Pas adapté aux enfants (qui ne maîtrisent pas l’anglais), pas destiné aux adultes
  • Des séquences musicales fades
  • La gestion des sauts
  • Nintendo-Difference

    par Goonpay

    le 17 octobre 2020 16:04

Une héroïne kawaii aux oreilles de chat, un univers très inspiré par les mangas, un petit conte à la Ghibli sur Nintendo Switch, c’est le mélange qui peut s’avérer sympathique proposé par le studio Atelier Mimina et qui porte le titre de Giraffe and Annika. Peut-être encore plus surprenant, le jeu de NIS America se révèle être une aventure musicale… sur le papier tout au moins. Partition en main, pas certain que cet adjectif soit ce qui le qualifie de mieux.

Histoire de fragments

Annika est la dernière des felycans, une race qualifiable d’anthropomorphe mais qui tient plus d’un humain avec de simples oreilles de chat. Avec un simple serre-tête décoratif sur la tête d’une petite fille, on obtient le même résultat, preuve s’il en est que le charisme de l’héroïne n’est pas ce que l’on retiendra de cette aventure. Bref, cette jeune enfant se réveille sur l’île de Spica sans le moindre souvenir et fait la rencontre de Giraffe, un garçon plus âgé avec autant de prestance qu’un lézard au soleil. Il faut dire que quand le jeu demande de suivre le jeune homme, on peine et on rit quelque peu de sa lenteur de marche et de sa capacité à glisser sur la terre. À vrai dire, l’animation et les mouvements des personnages ne sont pas non plus le point fort du jeu.

Très vite, Giraffe explique à Annika qu’elle doit retrouver les trois fragments qui apporteront la réponse à toutes ses questions. Evidemment, la gamine n’est pas la seule sur le coup puisqu’une sorcière du nom de Lily se met régulièrement sur sa route.

Un conte (pas) pour enfants

Tout au long de son long périple, quatre à cinq heures tout au plus, Annika va croiser quelques habitants tout droit sortis d’un livre d’histoire, comme la famille lapin ou les fantômes, qui viendront l’aider dans sa tâche en échange de menus services. Après avoir résolu ces quelques petites missions se résumant bien souvent à trouver, récupérer ou photographier un objet dans les environs et le ramener à sa place, un donjon devient accessible. Les donjons n’ont rien de bien extraordinaire, les seuls ennemis que l’on rencontre sont des fantômes qu’il suffit d’éviter. Étant donné qu’Annika est l’être le plus pacifiste du monde, elle ne peut même pas se défendre.

On passe donc son temps à avancer dans les environnements, à récupérer l’énergie perdue en se collant aux nombreuses pierres bleues disséminées un peu partout jusqu’à atteindre le boss du donjon. Ces derniers, étrangement accompagnés de la sorcière Lily, sont à affronter au travers d’une joute musicale aussi passionnante qu’un paresseux en pleine action. On sourit deux minutes mais rien de bien palpitant. Concrètement, le monstre en face lance des attaques sur des zones (gauche ou droite) sur lesquelles il faut se diriger et appuyer sur le bouton d’action au beau moment, c’est-à-dire en rythme, pour les renvoyer. Prenez donc n’importe quel jeu de rythme, enlevez-lui toute combinaison (car spammer la touche d’action est suffisant pour tomber au bon moment), et c’est tout. Malgré les niveaux de difficulté proposés, le challenge n’est clairement pas intéressant. Une fois sorti du donjon, Annika gagne un nouveau pouvoir (nager plus longtemps, courir…) qui lui servira à aller jusqu’au prochain donjon et poursuivra son aventure sans grande conviction jusqu’à l’écran de fin.

Graphiquement, le titre d’Atelier Mimina n’a certes rien de repoussant mais n’est pas assez fou pour rester mémorable. L’alternance jour/nuit qui pourrait avoir un réel impact n’est pas réellement utilisé. Au final, si une quête nécessite une certaine période de la journée, on a tôt fait d’aller se mettre au lit pour se réveiller le matin ou le soir et continuer la progression. Les décors sont globalement figés, il y a quelques lourdeurs dans l’animation et les déplacements, en particulier dans la gestion des sauts très raides. Les cut-scenes sous forme de dessins sont par contre sympathiques et les musiques respirent le bon enfant et l’aventure poétique. On regrettera tout de même que pour un jeu dit « musical », ces dernières ne soient pas plus mises en valeur. On pourrait aussi parler des petits collectibles qui viennent gonfler la durée de vie, des petites notes d’humour dans les dialogues, du côté bon enfant émanant du jeu, en effet, on pourrait, mais ce ne serait que tenter de remettre à flot un navire déjà coulé.

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