GoldenEye : Au service du Mal

En résumé

  • Sorties :
  • 25 Aout 2005
  • 13 Juin 2005
  • 4 Aout 2005

L'avis de Archilolo

Laid, stupide et ennuyeux, voilà le programme alléchant de ce Goldeneye, qui a réussi l’exploit de tout faire moins bien que ses aînés sur console de salon. Même un joueur qui voudrait coûte que coûte jouer à un FPS sur DS ne devrait pas commettre l’erreur d’acheter ce titre, et devrait se tourner dans un premier temps sur la démo de Metroid (même si on finit par la connaître par cœur très rapidement), dans un second temps sur… Metroid. Décidemment, Goldeneye ne suscite aucun regret tellement il est raté, mais juste une attente démesurée – pour un autre jeu, qui n’usurpera pas son nom, lui. Du moins, je l’espère.

Les plus

  • - On a plaisir à manier (un peu) le personnage : c'est fluide et ça répond bien
  • - Ah, oui ! Le multijoueur à 8 avec une seule cartouche (histoire de pourrir la vie de ses amis et les dégoûter de leur DS)

Les moins

  • Laid, vilain et désagréable graphiquement au point d’en devenir vomitif.
  • Les musiques et les bruitages, qui donnent envie de coller de la pâte à modeler sur les haut-parleurs
  • Terriblement linéaire, avec des ennemis bêtes, et un gameplay de bourrin
  • Les pigeons qui vont acheter le titre parce que c’est écrit Goldeneye…
  • Nintendo-Difference

    par Archilolo

    le 29 novembre 1899 23:50

Pour vendre leurs jeux, certains misent tout sur la publicité. D’autres sur la qualité du jeu. D’autres sur le prestige de certaines séries, qui se doivent de proposer un certain standing. D’autres enfin, plus rusés et moins talentueux, jouent sur l’homonymie. C’est le cas des développeurs de Goldeneye sur DS, qui n’évoquent le hit de Rare que par son nom.

Un nom avant tout!

L’avantage, avec un jeu dont le nom évoque un titre aussi réussi que Goldeneye sur Nintendo 64, c’est que les foules croient avoir à faire à un jeu du même calibre. C’est en quelque sorte de la publicité mensongère, mais gratuite, un joli brin d’inique marketing.
Le problème, c’est que les joueurs avisés se doutent bien de la manœuvre, et qu’ils ne vont juger le jeu que sur sa qualité intrinsèque. Et c’est là où les ennuis commencent pour Electronic Arts.
La version Gamecube de Goldeneye respirait la médiocrité. Laide, peu maniable, et dotée de musiques horripilantes, elle ne soutenait aucunement la comparaison avec son vénérable homonyme sur Nintendo 64. Que doit-on attendre alors de la version DS de Goldeneye, dont on sait qu’elle n’est qu’une conversion de l’opus Gamecube ? Peut-être que ce qui était plus que douteux au salon sera-t-il potable sur portable ?

Chouette, un FPS sur DS !

Le scénario demeure inchangé : il s’agit toujours d’un prétexte pour faire figurer les grands noms de la série cinématographique, et ainsi donner une illusion de profondeur. En gros, on incarne un méchant au service de Goldfinger, qui doit supprimer le terrible Docteur No. Quant au surnom de Goldeneye, notre anti-héros le doit au fait d’avoir bêtement perdu un œil, et de l’avoir remplacé par un supergadget. Voilà pour la pseudo-histoire.
Commençons par les points positifs. Le jeu est remarquablement fluide, ce qui le rend momentanément agréable à jouer, d’autant que la maniabilité au stylet est un régal de précision. L’écran tactile est, pour les FPS, une véritable bénédiction : cela se confirme, une fois de plus.
On appréciera aussi le fait de pouvoir manier deux armes à la fois, ainsi que la présence de certaines armes, comme le sniper, qui bien que classique, n’en demeure pas moins jouissif à utiliser.
Enfin, pour en finir avec les points positifs, il faut noter que le jeu en multijoueur est possible jusqu’à 8 simultanément, à partir d’une seule cartouche. Voilà une idée vraiment sympathique, et qui permet de bien relancer l’intérêt du jeu, à condition, bien entendu, d’avoir un nombre de DS et d’amis suffisant. Ce qui n’est pas gagné, surtout pour jouer à Goldeneye.

 Remarquez l’inutilité de l’écran du bas…

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Bah, en fait, on va plutôt attendre Metroid.

Car, malgré ses quelques qualités, ce jeu accumule les déficiences et les lacunes.
Au niveau technique tout d’abord, si l’animation est parfaitement fluide, il convient en revanche de noter que les graphismes sont tout simplement horribles. Des textures hideuses des décors, à la modélisation ridicule des trois seuls types d’adversaires (ce qui est éminemment grotesque), le jeu est une bérézina graphique complète. Une véritable bouillie de pixels, indigeste au possible. En fait, d’un strict point de vue objectif, le jeu n’est pas si laid, mais les couleurs sont si ternes, l’ensemble est si disharmonieux que l’impression générale est mauvaise, même si au cas par cas, ce n’est pas la catastrophe (sauf pour la modélisation bidon des ennemis).
Mais la véritable catastrophe technique de ce jeu ne réside point dans ses graphismes d’une laideur rarement atteinte, mais dans les sons, et plus particulièrement dans les musiques. Rarement ai-je entendu des musiques aussi lamentables, tant dans la qualité des sons choisis que dans la répétition de cette mélodie infâme. N’importe quelle musique de jeu Game Boy ferait mieux l’affaire. Au point qu’on en vient à couper le son, tout simplement. De toute façon, ce n’est pas pour entendre les pauvres coups de feu et les risibles cris digitalisés des ennemis que l’on va user nos oreilles.

Autre gros souci, le design des niveaux, qui, couplé au comportement parfaitement stupide des ennemis, rend le jeu particulièrement bourrin. Les ennemis sont bêtes : ils vous foncent dessus en tirant, c’est tout. Mais les niveaux sont bêtes, eux aussi, et demeurent très linéaires et monotones au fil des niveaux. Et surtout, en restant quelques secondes à l’abri des tirs ennemis, l’énergie se recharge toute seule, ce qui autorise des parties simplistes, du style : « je fonce dans le tas », « je tue », « je me cache, le temps que mon énergie se remplisse », « je fonce dans le tas », etc. Déjà que le jeu n’avait pas beaucoup de cachet, avec un tel gameplay en carton, il fait un flop ludique monumental. D’autant qu’il est court. En un sens, tant mieux.
C’est donc sans surprise que l’on se rend compte que Goldeneye, « au service du mal » porte bien son sous-titre. Laid, ennuyeux, inaudible, il n’a comme seul avantage que d’être actuellement le seul FPS commercialisé sur DS. D’ici quelques mois, même les collectionneurs les plus acharnés n’en voudront plus – et on les comprend : un certain Metroid sera sorti, sera beau, sera jouable en ligne, sera agréable. Tout le contraire de cette farce. L’homonymie a tourné au cynisme.

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