Mario Kart Live : Home Circuit

En résumé

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  • 16 Octobre 2020
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  • 16 Octobre 2020

L'avis de Chozo

Jamais à court d'idées pour mutualiser son public, Nintendo prend ici un risque en proposant une expérience inégale en fonction du mode de vie de chaque utilisateur. Les petites pièces seront réservées aux circuits qui pourront difficilement s'adapter aux puissances 150 et 200cc, les foyers sans enfant trouveront vite les limites d'un concept peu réfléchi à leur situation, les mieux équipés en matériels de personnalisation et de surfaces adaptées auront un champ d'action plus grand... Mais, avant tout, Mario Kart Live : Home Circuit est clairement pensé pour les interactions parents/progénitures, les premiers refilant leur lieu de vie pour le voir transformé en joyeux bordel et participant aux configurations de préparation à la course, les seconds profitant de cette aubaine pour s'approprier une pièce et des circuits en les personnalisant à outrance. Plus que Nintendo Labo, qui s'avérait tout de même dirigiste dans ses mécaniques pour les communications intergénérationnelles qu'il a engendrées, ce Home Circuit ouvre les vannes de la créativité, uniquement limitée par certaines contraintes techniques pouvant hacher l'expérience, si elles ne sont pas correctement prises en compte. Une riche idée, un concept solide, mais un jeu/jouet malheureusement pas destiné à tous.

Les plus

  • Un fantasme concrétisé de belle manière
  • Une conception robuste et durable
  • Les possibilités infinies de création de circuit
  • Conserve l'ensemble des modes d'un Mario Kart classique
  • Encourage les réflexions communes en famille
  • Se range très facilement
  • Un rendu visuel assez propre à l'écran
  • Permet de retrouver des objets perdus sous les meubles

Les moins

  • Une expérience différente en fonction des profils de joueurs
  • Assez cher déjà en solo, hors de prix en multijoueur
  • Les contraintes techniques à appréhender
  • Parfois difficilement lisible en fonction de la luminosité
  • Concept qui s'essouffle vite sans enfant
  • Pas totalement adapté à tous les types de sols
  • Véritable aspirateur à poussière
  • C'est qui qui range les jouets après utilisation ?
  • Nintendo-Difference

    par Chozo

    le 8 novembre 2020 11:48

Après les cartons pliables à l’utilisation reprogrammable, après l’incursion VR toujours cartonnée, voici le nouveau crossover jouet/jeu vidéo utilisant encore une fois, en partie, ce matériau décidément largement sollicité par Nintendo, avec la méga surprise Mario Kart Live : Home Circuit, développée en partenariat avec Velan Momentum. Disponible depuis le 16 octobre, cette nouvelle expérience a été annoncée simultanément avec les propositions célébrant les 35 ans du fameux rital feu charpentier dorénavant plombier, entre la compilation Super Mario 3D All-Stars, l’objet de collection Game & Watch : Super Mario Bros, ou encore le battle royale Super Mario 35. Nous sommes devant la même rengaine initialisée sur Switch avec Nintendo Labo, mais aussi le fameux Ring Feet qui a explosé lors de cette année confinée. Il s’agit toujours de briser les barrières entre différents univers en tentant d’emporter tous les profils de joueurs, aguerris ou non, tout en faisant la part belle à la créativité enfantine, qu’elle soit encore présente dans l’esprit des parents, ou qu’elle déborde des petites caboches des plus jeunes. Ces derniers sont d’ailleurs au cœur de ce test. En effet, comme pour Nintendo Labo sur ce site, la parole leur est donnée, ce sont bien leurs impressions qui sont ici principalement retranscrites, complétées d’un point de vue parental à l’imagination détruite par la rationalité de notre triste monde… Trop d’avis et de tests se sont concentrés sur l’impression de jeunes adultes logeant en appartement de centre-ville des métropoles françaises, qui se sentent obligés de mettre en scène leur animal de compagnie, excité par les mouvements du kart pour meubler leurs vidéos/expériences. N’oublions pas qu’il s’agit ici d’un véritable jouet avant tout, la cible se rapprochant plutôt d’humains aux alentours du mètre de hauteur, partageant leurs sentiments en famille. 3… 2… (accélérez ici pour le boost)… 1… Partez !

Rêve de gosse

L’excitation s’est fait ressentir dès la révélation lors du Showcase des 35 ans de Mario. Véritable fantasme de vieux comme de jeune joueur, l’idée de proposer une voiture téléguidée armée d’une caméra permettant à la magie de la réalité augmentée d’exploiter toutes ses capacités, et ce depuis son propre salon, semble validée d’office. Pourtant, les premières craintes arrivent vite. Quid de l’intérêt à long terme ? Est-ce résistant ? Est-ce adapté à tous, quel que soit le logement, l’âge ? Ce kart de Mario ou de Luigi ne va-t-il pas rapidement finir en déco-llection sur une étagère ? Ce concept vaut-il l’espace, le temps et la réflexion qui doivent lui être accordés ?

Il aura fallu attendre la livraison de l’imposante boîte pour s’en rendre compte. Ainsi, le pack est composé d’un kart à l’effigie de Mario ou de Luigi d’une longueur d’un peu moins de vingt centimètres et d’une hauteur d’une petite dizaine de centimètres, caméra incluse, lui permettant aisément de passer sous la plupart des meubles, d’un câble USB-C pour la recharge du bolide, de quatre portiques en carton qu’il faudra placer pour confectionner ses circuits et de deux panneaux, toujours en carton, permettant d’indiquer les virages serrés. Et… c’est tout. En effet, désolé la #teamphysique, point de boîte de jeu renfermant une quelconque cartouche, il va falloir télécharger l’application gratuite sur l’eShop de la Switch, qui mangera 960 Mo de stockage.

Premier constat, que ce soit en robustesse et en finitions, nous sommes devant un objet de très bonne facture. La très jolie voiture, un Mario au rendu très qualitatif, la caméra plutôt esthétique, le tout sent le travail bien fait et reste relativement léger et facilement utilisable par les petites mains. Même observation pour les éléments cartonnés, faits du même matériau de base que les fameux Toy-Con du Labo. Ici d’ailleurs, nul besoin de montage des portiques, ceux-ci sont déjà prêts à l’emploi, seule une petite manipulation de dépliage est nécessaire pour les faire tenir correctement debout. C’est ici également que l’on se rend rapidement compte qu’il sera possible, une fois la session terminée, de facilement replier l’ensemble pour le remettre dans sa boîte d’origine, au contraire des éléments Labo, définitivement montés et somme toute très encombrants.

Pour autant, en voyant tout ce matériel, deux détails interpellent. D’une part, la voiture téléguidée, montée avec ses petites roues en caoutchouc, nous fait nous interroger quant à sa capacité à explorer les logements en partie composés de tapis au sol ou de ressauts aux pas des portes entre les pièces. D’autre part, les portiques et fléchages, tout robustes qu’ils paraissent, n’en demeurent pas moins des éléments plutôt très légers, facilement « bousculables » lors des courses. Pour la première réflexion, répondons à ce stade par un courageux « ça dépend ». Quant à la seconde, c’est l’application elle-même qui a filoutement prévu le coup, puisqu’il y est rapidement conseillé de stabiliser les portiques au moyen d’objets communs à disposition, comme des livres ou des jouets. Les enfants sauront rapidement y apposer les éléments nécessaires.

Chérie, j’ai rétréci le Bros.

Et bim, on lance l’application, celle-ci demande de scanner un QR code apparaissant à l’écran avec la petite caméra du kart pour le synchroniser, après l’avoir activé par la simple pression du seul bouton présent sur la voiture. L’ensemble, accessible à tout âge, se fait de manière très rapide, histoire de ne pas perdre de temps dans la configuration. Ici, le principe est limpide. Le retour caméra s’affiche sur l’écran de la TV (en docké) ou de la Switch (en portable), faisant apparaître la pièce où se déroule l’expérimentation.

L’avant du kart et la tête de Mario y apparaissent aussi de manière virtuelle, donnant une bonne tranche d’animation et d’immersion en plus. Il est ainsi assez déstabilisant de voir son propre logement sous l’angle de vue d’un machin à peine plus haut qu’une pomme, une impression pour les enfants participant à ce test de se retrouver dans le corps d’un Minipousse, ou dans la récente attraction Ratatouille de Disney Land. Il est d’ailleurs tout à fait possible de démarrer le kart sans créer de course, en mode exploration, comme une simple voiture téléguidée, le retour vidéo en plus, à l’image d’un drone guidé par un smartphone.

Pour tracer le circuit de premier run, il va tout d’abord falloir placer les fameux portiques dans l’ordre (1 à 4), ainsi que les cartons fléchés aux endroits clés. Ce premier circuit servant de tutoriel, sera évidemment simple, de forme ronde ou ovale. Mais l’envie pour les jeunes d’habiller le tracé projeté arrive très vite.

Ici un X-Wing LEGO Star Wars, là un château Pinypon, ici encore la caserne de pompier Playmobile, et, partout, de petites touches, personnages au bord du tracé, des peluches, des poupées, des amiibo, des meubles à déplacer pour passer en-dessous, des chaises dont les pieds font des obstacles idéaux, des dessins servant de paysage dans les virages, etc. La limite étant l’imagination infinie des enfants, bien plus propice à créer des courses totalement loufoques que la nôtre, celle des tristes trentenaires et plus se contentant de parfois déplacer les portiques pour « faire une boucle de plus, ahah, c’est drôle ». C’est une des forces du concept, bien plus que pour le Labo, il permet aux enfants de s’approprier totalement la création de l’univers entourant la course. Plus que de simples cartons à plier en suivant un guide, ici, point de repère, tout est possible, ou presque.

Une fois le circuit créé, il faut amener le kart en face du premier portique, Lakitu apparaît à l’écran et balance de la peinture violacée sur les roues. Il suffit ensuite de parcourir le circuit voulu pour en délimiter les contours, passer par l’ensemble des portiques et revenir au point de départ. Ceux qui redoutent la préparation fastidieuse des courses se rendront rapidement compte qu’en dehors de l’évident temps passé pour décorer le circuit, dépendant de la motivation des Mini-Moi, il ne faut que quelques minutes pour se lancer dans une partie… En théorie, puisque plusieurs paramètres sont tout de même à prendre en compte, mais nous y reviendrons.

Roguelike manuel

En termes de contenu et de gameplay, nous sommes ici très proches de ce qu’un Mario Kart classique propose en général. Le kart se contrôle avec le stick gauche, on accélère avec A, on recule et on freine avec B, on balance les objets avec L et… oui, on dérape avec R. En effet, le dérapage et sa gestion sont bien présents dans le jeu, non pas IRL évidemment, mais il est bien simulé à l’écran avec son traditionnel saut, ainsi que le court boost de vitesse engendré par le drift, constaté en virtuel comme en réel. La même chose est également remarquée pour l’accélération explosive du départ, permettant au joueur d’avantager sa situation dès le décompte terminé.

Histoire de passer outre une redondance de circuits qu’on ne va pas remodeler à chaque course, le titre propose des fonctionnalités permettant de personnaliser les tracés. Ainsi, quatre puissances de moteur sont disponibles (50cc, 100cc, 150cc et 200cc). Ces puissances ont de réels impacts sur la vitesse du kart, que ce soit virtuellement à l’écran ou physiquement, avec un bolide atteignant des vitesses certes réduites en réel, mais impressionnantes en virtuel, grâce à une mise en scène remarquablement réalisée, au service du plaisir de conduite.

En outre, onze univers de course différents sont à disposition (prairie Cheep Cheep, désert, monde aquatique, circuit arc-en-cel, château de Bowser, visuels rétro 16 bits, etc.), dont les environnements, obstacles freinant réellement le kart en live et éléments de décors viennent virtuellement donner vie au circuit fabriqué, avec des animations, des pièges et des paysages bien connus.

Les portiques et cartons fléchés font également l’objet de traitements virtuels au travers de douze thèmes et interactions avec le kart, entre boites mystère défilant et octroyant les habituels bonus, ennemis passant à l’écran, et autres pièges. C’est avec tous ces éléments de personnalisation que s’architecturent les traditionnels Grand Prix totalement modulables, alternant les thèmes au travers, cette fois, de seulement trois courses, proposant trois à cinq tours chacune.

Chacun son tour

C’est très simple, la magie opère dès le début. Les modes de jeu sont toujours les mêmes, avec le Grand Prix déjà évoqué, le contre-la-montre, la course personnalisée, le multijoueur et le mode miroir. En dehors des expériences solo, car oui cela reste un jeu prévu de base pour un seul joueur contre les adversaires virtuels, le multijoueur en question n’a malheureusement pas pu être testé, en raison évidemment d’un budget ne permettant pas de mettre cent euros par kart pour satisfaire chaque membre de de la famille. La Covid empêche forcément de tester le concept avec une personne extérieure au noyau familial.

Pour ceux qui auront la chance de tenter cette fonctionnalité, sachez que jusqu’à quatre joueurs, chacun avec son propre kart, peuvent s’affronter simultanément sur le même circuit. Il faudra cependant veiller à créer un tracé de course assez large, notamment pour ses obstacles rapportés, afin de permettre à plusieurs karts de réellement se concurrencer côte à côte entre les portiques.

Il est ici regrettable de ne pas permettre à un second détenteur de Switch, ayant téléchargé l’application gratuite sur l’eShop, de simplement participer aux courses en full virtuel, en incarnant un des KoopaLing… Dommage. Les courses étant plutôt courtes, l’attente pour chaque enfant s’avère assez restreinte. Par ailleurs, les spectateurs attendant leur tour peuvent se satisfaire de voir ce petit kart détaler dans le circuit que chacun a participé à construire.

Le menu principal permet également de sélectionner les différents véhicules et tenues débloqués en course, dont les visuels modifieront l’aspect de Mario et de son kart à l’écran. Une fois la course lancée, que ce soit pour les adultes ou les enfants, le fun se ressent dans la traversée de la pièce, les yeux grands ouverts sur l’écran affichant un rendu visuel plutôt agréable, que ce soit en résolution et, surtout, en impression de vitesse.

Les animations sur les portiques/checkpoints, les obstacles faits d’objets du quotidien, les carapaces jetées sur les Koopaling servant de concurrents pendant qu’une petite voiture parcourt le sol, provoquent automatiquement un boost de sérotonine dans le cerveau gagné à la cause de cet entertainment nouvelle génération. Pas de panique, lors des nombreux chocs contre les éléments de décor, le kart semble bien prévu pour ça et prouve sa résistance, notamment grâce aux couches de gomme sur les pare-chocs.

Carapace pour tous

Par ailleurs, les interactions avec ces éléments réels, mêlés à ceux incrustés en réalité augmentée forcent l’admiration. Les pièges et objets balancés sur le joueur ont de réelles conséquences, entre l’arrêt complet de la voiture, son ralentissement, ou, a contrario, les bonus feront bien accélérer IRL le petit bolide. Pour information, il est d’ailleurs tout à fait possible de rajouter des photocopies des cartons fléchés, en A4, et de les plier pour les installer au bord d’autant de virages que souhaité, la caméra fera son job de détection.

De plus, les « tricheurs » et filous du raccourci découvriront rapidement qu’il n’est pas indispensable de traverser l’intégralité des portiques pour finir un tour. Il est ainsi possible de couper les virages et d’éviter un checkpoint sur les quatre installés. Cela signifie que, dans l’imagination débordante des plus jeunes, il est envisageable de proposer des voies alternatives permettant justement de gagner du temps dans les circuits. Une possibilité multipliant encore les variables de course, historie d’éviter la redondance d’un parcours qui sera le lieu de nombreuses sessions avant d’être remodelé.

Visuellement parlant, l’interface de l’utilisateur en jeu s’avère très simple, puisqu’elle n’est composée que de deux jauges, l’une indiquant la qualité de la connexion, l’autre de l’autonomie de la batterie, qui tient aux alentours de deux heures et demie en cas d’utilisation en continu. Dans les menus, l’option d’assistance à la direction est toujours là, permettant au kart de tourner à la place du joueur qui n’a que le bouton d’accélération à gérer, une idée reprise des derniers épisodes de Mario Kart et parfaitement adaptée aux plus jeunes et aux novices. Pour autant, cette option ne permet que d’appréhender automatiquement les virages tracés en début de course pour la création du circuit, mais pas d’éviter les obstacles réels ajoutés par les utilisateurs, une fonctionnalité dont la caméra embarquée est dépourvue.

Le sentiment de vitesse est l’un des grands points forts du jeu, notamment grâce à la bonne réactivité du kart (si on respecte les quelques contraintes imposées). Traverser l’intérieur de son logement via l’écran donne l’impression d’un Micro Machines à la sauce Mario, mais dans un épisode surboosté à l’adrénaline, surtout lorsque les 150cc ou les 200cc sont sélectionnées. Malheureusement, pour ces puissances de moteur, il est plutôt conseillé de créer un circuit plus basique, les collisions par manque d’anticipation étant légion, la vitesse rendant parfois l’action illisible en cas de trop nombreux objets affichés à l’écran.

L’ensemble est de plus poussé par une architecture sonore donnant encore davantage de vitesse grisante avec le bruit du moteur, ses changements virtuels de rapport de vitesse et les bruits des collisions. Les objets, comme déjà évoqué, fonctionnent comme un Mario Kart standard, entre les giclées d’encre à l’écran, les champignons faisant gagner ponctuellement en vitesse, les carapaces rouges, vertes et bleus, les plantes carnivores, etc.

Mario Kart Multipass

Pour la conception des circuits dans ce test, trois configurations ont été expérimentées prouvant que théoriquement, aucune étendue maximale n’est fixée par le concept. La portée de la connexion, la qualité du retour d’image sur la console, le framerate et les éventuelles latences ont été contrôlées à la fois dans un appartement plutôt exigu avec une pièce de vie d’une quinzaine de mètres carrés, une maison composée d’un long et large couloir d’une douzaine de mètres de long et un espace extérieur.

Les surfaces sont également aléatoires. Nous passons du carrelage au PVC, en passant par le parquet, le tapis et le béton, tout comme la luminosité, plus ou moins intense. Le résultat demeure surprenant, les sessions restant plaisantes quelle que soit la complexité d’un circuit dépendant de la surface allouée. Nintendo, qui recommande une superficie libre minimum de deux sur trois mètres (jouable en 50cc, très peu à partir de 150cc), a en effet réfléchi son concept même pour les petits espaces, en faisant le tour d’une table basse et d’un canapé, comme les lieux plus étendus permettant des conceptions plus élaborées.

Les petits ressauts, lorsqu’ils ne dépassent pas les cinq à six millimètres ne constituent pas de réels obstacles infranchissables pour la voiture qui, si elle est lancée, les traverse sans problème. Idem pour les tapis lisses de moins d’un centimètre d’épaisseur, qui permettent au kart, uniquement équipé d’une propulsion arrière, de zigzaguer avec certes une petite perte de vitesse, mais sans désagrément particulier. Au-delà de ces ordres de hauteur, le kart aura bien plus de mal, il faudra rejouer d’ingéniosité pour équiper le circuit ça-et-là de supports lisses (cartons, planches de bois) pour permettre un passage plus facile.

En extérieur, si tant est que les utilisateurs aient le courage de laisser leur jouet braver les mille et un dangers d’une course, l’ensemble demeure satisfaisant sur une surface lisse et dure, au détail près, et c’est le cas aussi pour les surfaces intérieures un peu poussiéreuse, qu’il est conseillé de passer l’aspirateur avant utilisation ; autrement, le bolide aura droit à une bonne session de nettoyage après la partie. La voiture est cependant conçue pour permettre le passage d’un chiffon sur tous les coins de sa carcasse, même pour les petits essieux des roues, dont les pneus peuvent d’ailleurs être démontés très aisément pour les remplacer par ceux de vieilles voitures traînant dans l’un ou l’autre coffre à jouets, histoire de les préserver des saletés outdoor. Même si Nintendo le déconseille, la session en extérieur est donc possible.

Family business

Toutes ces possibilités d’utilisation sont pourtant limitées par plusieurs contraintes, handicapant parfois l’expérience. Tandis que Nintendo conseille une distance maximum de cinq mètres entre la console et le kart, précisons tout d’abord un élément important. Il faut comprendre que le kart, dans son fonctionnement, utilise deux types de connexions. Pour son contrôle en lui-même, celui-ci utilise la connexion sans fil au même titre que les Joy-Con. Pour la caméra, c’est le Wi-Fi qui est sollicité. Les cinq mètres à respecter entre la voiture et la console ne sont d’actualité que si le circuit est conçu de manière à traverser plusieurs pièces séparées par des portes et des murs, les cloisons simples étant moins problématiques que les murs porteurs.

Il sera donc, dans ce cas, vivement conseillé de ne pas s’immobiliser en docké et d’utiliser la Switch en mode portable, histoire de traverser les pièces pour rester relativement proche de la voiture. La possibilité d’extension du circuit devient, de ce fait, exponentielle. Dans le cas d’un long couloir ou d’une vaste pièce sans obstacle, cette étendue de connexion peut aisément atteindre les quinze mètres. Par ailleurs, les objets électroniques (télévisions, appareils électroménagers branchés) peuvent également constituer des sources de perte de signal et de latence d’exécution du kart.

Pour ce qui est de l’extérieur, tout dépend de la qualité du Wi-Fi entre le bolide et la Switch. Il ne sera évidemment pas possible de parcourir une étendue trop importante, sauf si l’on dispose d’un énorme parking à surface lisse. Si ces conditions de suppression d’obstacles à la connexion ne sont pas remplies, les lags, les chutes de framerate, ou même les coupures de signal caméra seront nombreux, rendant l’ensemble injouable.

En outre, l’autre grand ennemi de l’expérience est la luminosité, d’autant plus problématique dans les pièces aux couleurs très claires. Trop de lumière et le rendu sur l’écran peut paraître difficile à lire, surtout dans le cas de circuits complétés de décors rajoutés IRL. Pas assez de lumière et la caméra aura parfois du mal à détecter les portiques et les fléchages. Le soleil, provoquant potentiellement surexposition et contre-jour, n’améliorera pas la situation, surtout en extérieur, obligeant à choisir judicieusement l’emplacement du circuit.

Des petits phares déclarant le circuit auraient été bienvenus, donnant un peu plus de luminosité devant le kart pour faciliter la détection des obstacles et des portiques. D’autant plus que les adversaires, ces foutus Koopaling, ne connaissent pas tous ces problèmes et traversent les circuits sans se soucier des obstacles hors réalité augmentée, de la luminosité ou de la connectivité. C’est ici que le principe clé de Mario Kart Live Home Circuit se dévoile. Si les enfants sont enthousiasmés pas la création des courses et se moquent des contraintes inhérentes au concept, c’est aux parents d’être force de proposition pour ce qui est de l’anticipation des problèmes potentiels à éviter. Ainsi, outre l’imagination, les enfants comprennent vite que la balance virtuel/réel est la recette idéale d’une expérience satisfaisante, améliorée par la communication entre générations.

Oui, Mario Kart Live : Home Circuit est un sacré investissement avec son prix de vente à cent balles, mais reste une expérience riche en idées et en possibilités. Pour autant, l’adulte seul va rapidement y trouver une certaine forme de lassitude en enchaînant les mêmes courses simplement différenciées par l’apposition d’un skin de l’univers choisi. Sa longévité semble pourtant assurée en famille, proposant des sessions d’expérimentation toujours plus conceptuelles, surtout dans ces périodes de crise sanitaire, où l’amusement intergénérationnel et familial semble être la meilleure réponse à un confinement parfois déprimant.

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