Test de Mighty Switch Force! 2 sur Wii U

Sorti en juin dernier sur l’eShop de la 3DS, Mighty Switch Force 2 fut l’occasion pour la charmante Patricia Wagon de reprendre du service dans une suite plus variée, mais un peu en retrait niveau contenu. Un défaut que l’on espérait voir corrigé dans cette version Wii U, mise en chantier sur la demande expresse des fans. Malheureusement, les développeurs ont rapidement dissipé nos fantasmes en expliquant que ce second volet n’aurait pas droit au même traitement que son aîné avec son Hyper Drive Edition. Au final, nous n’avons donc droit qu’à un simple portage, sans aucun ajout majeur…

Retour de flamme (bis)

Le syndrome de la version 1.5 aurait-il contaminé les petits gars de WayForward ? C’est en tout cas ce qu’on pouvait penser en découvrant les nouvelles aventures de l’ex-gendarmette cybernétique, désormais reconvertie dans la lutte anti incendie. Après le remake convaincant, mais un brin paresseux, du premier épisode, ce second volet reprend en effet fidèlement la recette mise au point par son aîné. Quelques nouveaux éléments de gameplay pointent bien entendu le bout de leur nez et suffisent à renouveler l’expérience. Toutefois, on a un peu l’impression de se retrouver devant la seconde moitié d’un jeu plus vaste plutôt que devant une véritable suite. Et même si l’expérience reste toujours aussi agréable, on regrette que les développeurs californiens n’aient pas davantage chercher à faire évoluer leur franchise.

En fait, le leitmotiv de ce nouvel épisode semble avoir été d’apporter un peu plus de variété dans ce qui fonctionnait déjà. Il est ainsi toujours question de traverser des niveaux construits comme autant de puzzles en utilisant trois actions de base : le saut, le tir et le switch, qui permet d’alterner entre deux dimensions afin de matérialiser ou dématérialiser différents type de blocs. Le pistolet du premier épisode est toutefois remplacé ici par une lance à incendie, ce qui modifie quelque peu son utilisation puisque la trajectoire des “tirs” n’est plus rectiligne, mais courbe. En outre, toujours dans la thématique “soldat du feu”, le jeu propose de nouveaux obstacles, de nouveaux monstres et de nouveaux blocs qui influent forcément beaucoup sur les énigmes proposées.

On trouve par exemple des blocs “barbecue” que l’on peut éteindre temporairement afin de s’en servir comme plates-formes, des blocs en bois qu’il faut brûler en amenant un monstre enflammé à leur contact, ou bien encore des blocs canalisations qui peuvent transporter l’eau de notre lance dans des circuits plus ou moins complexes. Ces blocs canalisations sont d’ailleurs souvent présents en plusieurs couleurs et sont alors couplés avec les blocs verrous déjà rencontrés dans le premier volet. Il est donc possible de les synchroniser ou de les désynchroniser afin de créer le circuit voulu et d’amener l’eau au bon endroit. Un exercice pas si évident que cela dans la mesure où une troisième couleur de bloc verrou, le vert, fait son apparition ici en plus du rouge et du bleu.

Une impression de déjà vu ?

Coté réalisation, Mighty Switch Force 2 conserve les jolis graphismes 2D qui faisaient le charme de son aîné, mais offre désormais des décors plus variés aux couleurs plus chaudes, ainsi que de nouvelles petites animations et un bestiaire enrichi. Malheureusement, cette version Wii U ne bénéficie d’aucune véritable amélioration graphique, hormis le passage en HD de l’interface et des artworks présents entre chaque niveau. L’upscalling fait certes du bon boulot, en offrant un rendu très propre qui fleure bon le Pixel Art, mais ceux qui avaient apprécié le travail effectué sur l’Hyper Drive Edition du premier volet seront sans doute déçus par ce “retour en arrière”. Rien à dire, en revanche, sur l’excellente bande son de Jake Kaufman qui reste strictement similaire à celle de la version 3DS.

Le véritable problème de ce portage Wii U concerne donc une nouvelle fois sa durée de vie. En effet, les quatre mois de développement supplémentaires n’ont manifestement été utilisés que pour effectuer la conversion technique et non pour ajouter un quelconque contenu bonus. On retrouve donc les seize niveaux déjà présents sur la version portable, qui se finissent toujours en deux à trois heures, même si la dimension “speed run” offre une certaine rejouabilité. Et même si le prix de vente du jeu reste modique, on regrettera tout de même que les développeurs aient été aussi timides dans la réalisation de ce portage qui s’avère au final totalement superflu pour les possesseurs de la version 3DS. D’autant qu’il n’exploite quasiment aucune fonctionnalité de la Wii U, mis à part la possibilité de jouer uniquement sur le GamePad.