Miitopia

En résumé

  • Sorties :
  • 28 Juillet 2017
  • 28 Juillet 2017
  • 8 Decembre 2016

L'avis de Mr Godjira

Miitopia n’est peut-être pas pour tout le monde. Il est vrai que les minois des Mii peuvent rebuter. Du mix de jeu de rôle et de simulateur social découle une mixture éloignée des millésimes que l’on réclame à Nintendo, mais il est avant tout un jeu réservé aux mioches (voire aux fans) qui prendront plaisir à voir s’affairer leurs petits mondes tout en s’initiant au jeu de rôle.

Les plus

  •  Un RPG mignon...
  • ... pour débutant...
  • ... avec des Mii...
  • ... et de l’humour bon enfant

Les moins

  •  Un RPG mignon...
  • ... pour débutant...
  • ... avec des Mii...
  • ... et de l’humour bon enfant
  • Nintendo-Difference

    par Mr Godjira

    le 22 août 2017 22:00

Dans la catégorie  « jeu dont tout le monde se fout » qui pourrait apparaître dans un top sur notre forum animé par nos trolls chéris, Miitopia aurait de bonnes chances d’être nominé, voire primé. Or chez Nintendo-Difference, nous avons pour vocation chevaleresque de protéger la veuve et l’orphelin. Tant que nous n’avons pas de preuve qu’ils sont couverts de lépromes, nous les protégerons du bûcher. 
C’est pourquoi, à la réception du jeu, nous avons pris la quête de le tester comme un devoir. Connaître le véritable visage de ce dernier arrivant sur nos bonnes vielles 3DS, et savoir s’il est digne de rejoindre la ludothèque fournie de la console ou, dans le cas contraire, d’en faire tomber le masque de la supercherie et en avertir nos bons citoyens.

Mii en péril

Aussi attendu qu’un commentaire Twitter sur les 100 premiers jours de nos souverains par lambdos66 et aussi surprenant que de voir un scénariste au générique d’un film DCU, Miitopia a été révélé durant le Nintendo 3DS Direct de septembre 2015. Il y a la voie du Bushido, la voie du Hado, mais il y a aussi la voie de Nintendo. Une voie qui consiste à avancer aussi fermement que possible sans jamais écouter qui que ce soit, ni ses fans les plus fervents ni ses détracteurs les plus tenaces. Rappelons que ce Direct était là pour nous dire avec fermeté que la 3DS n’était pas morte, qu’elle était sérieusement soutenue et qu’elle aurait une vie après Pokémon Soleil et Lune. Annoncer Miitopia, c’était aussi nous dire dans l’oreillette que Nintendo travaillait bien sur de nouvelles licences, même si avec Tomodachi Life et Wii Sports, l’onde de choc du Miiverse semble se répandre toujours plus loin. Il était néanmoins difficile de comprendre l’idée de faire un jeu ressemblant de trop près à ce que nous avons eu gratuitement sur nos places Mii, hébergées gracieusement par nos 3DS. Si quelques points de comparaisons comme la réalisation ou le combat en tour par tour semblent mettre Miitopia et Mii en péril sur le même tableau, il n’en est rien. Miitopia a pour ambition d’être un véritable jeu, complet et scénarisé. Il ne sera pas question d’enrôler des chats pour en faire de la chair à canon afin d’obtenir le plus beau des couvre-chefs.

Mystic Quest

Tout commence au village d’Udébu, et non, il ne s’agit pas d’une odieuse faute de syntaxe qui serait passée au travers des yeux lasers de nos correcteurs, mais bien d’un jeu de mots de haute voltige qui aurait le mérite de faire ricaner Uderzo. La tonalité humoristique démarre avant même que le jeu ait commencé.

Bref, depuis cette charmante bourgade, on apprend rapidement qu’un mal facétieux s’empare des visages des habitants de ce royaume merveilleusement idéal. À un point qu’aucun des PNJ rencontrés ne semble mal intentionné, certains seront maladroit socialement tout au plus. Ainsi voir un énorme roi s’empiffrer du matin au soir ne sera jamais un problème, pour le joueur comme pour les citoyens. Le seul et unique problème viendra de ce mal répondant au nom de votre choix.

Dans Miitopia, il n’est effectivement pas seulement question de se créer un avatar, mais plus de créer une fantasmagorie en personnalisant chacun des personnages clefs de l’aventure. Pour cela, tout est bon : piocher dans la sauvegarde de Tomodachi Life, dans les Mii enregistrés sur la console, en tirant au sort ou en utilisant le lecteur de QRcode. Seule l’imagination comptera pour créer son casting parfait, et si cela ne convenait pas, il sera possible de les changer autant de fois que le joueur le souhaite.

Les éléments de la parodie sont donc mis en place rapidement, une quête couloir, un monde inconsistant fait de prairies, de glaces et de laves, habité par papa, maman, Obama et Trump, ou autres bien entendu. La parodie ne s’arrête pas aux situations narratives puisque le cœur du gameplay assimilé au jeu de rôle se retrouve lui aussi totalement déconstruit, moqué et réinterprété.

Mii ami vice

Sur la route de l’aventure, comme dans tout bon jeu de rôle, s’adjoindront de nombreux compagnons de route. Il faudra, comme ça l’était  pour le personnage que l’on joue, définir, un Mii, un trait de caractère et une profession. Mais encore une fois, rien de tout cela n’est véritablement définitif puisqu’il sera aisé de les changer au cours de l’aventure. Les professions allant du très classique guerrier, aux plus surprenant chanteur ou cuisinier, définiront en toute logique le style d’aptitude que les Mii emploieront durant les combats. Les traits de caractère, eux, changeront la donne sur les réactions qu’auront les combattants face à certaines situations. Ils joueront aussi bien durant les escarmouches que durant les phases d’explorations poussant les Mii à agir comme bon leur semble avec les conséquences qui en découlent, bonnes ou mauvaises.

Qu’on se le dise, jouer à Miitopia tient plus à regarder un théâtre de marionnettes en ayant pris soin d’assigner les rôles à sa convenance. Et c’est peut-être là qu’est la véritable caractéristique propre au jeu de rôle en dehors de son habillage médiéval fantastique et de ses combats au tour par tour. 

Durant les combats il ne sera possible de déterminer que les actions de notre avatar, les autres ne feront que ce qu’il leur plaît. De même, le trait de caractère assigné à notre avatar le poussera à agir sans que l’on puisse y faire quelque chose. Ce manque d’activité sera compensé par la possibilité de saupoudrer des points de vie et de magie sur l’ensemble de l’équipe entre deux tours. Le pouvoir de la salière, considérer dans le jeu comme une action divine, replace une fois de plus le joueur au rang de spectateur du théâtre de marionnettes. Un peu comme lorsque l’on demande s’il faut que Guignol redonne un coup de matraque sur le gendarme.

On assistera alors plus à des saynètes mettant en jeu des personnages soigneusement choisis. Ils prendront la décision de s’entraider ou de se disputer en fonction des événements et des traits de caractère. Le joueur se devra alors d’observer tout ça et de tenter de renforcer la cohésion des équipes en les faisant jouer ensemble.

Chaque fin de combat mènera la petite équipe dans une bonne auberge. Ce sera l’occasion de refaire le plein d’objets, d’armes, d’augmenter les caractéristiques en leur faisant dévorer leurs mets favoris, mais surtout de renforcer la cohésion sociale du groupe. Pour cela, il faudra partager les chambres entre les différents membres de l’équipe. Plus ils joueront ensemble, plus ils dormiront ensemble, et plus leurs niveaux d’amitié (voire d’amour) seront élevés, et les pousseront toujours à prendre plus de risque ou d’être plus solidaire durant les combats.

Cette cohésion qu’il faudra équilibrer au mieux sera non seulement le moteur principal du jeu, mais aussi le moteur principal des scènes humoristiques. C’est effectivement un humour très enfantin que de constater des amours entre deux avatars identifiés. Si l’on ajoute la compatibilité avec les amiibo, des mini-jeux repartis ici et là, une petite trentaine d’heures nécessaires avant de débloquer une sorte de new game+, on constate que le jeu est bien plus profond qu’il n’y paraît.

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