No More Heroes : Desperate Struggle

En résumé

  • Support : Wii
  • Nombre de joueurs : 1
  • Sorties :
  • 28 Mai 2010
  • 26 Janvier 2010
  • 21 Octobre 2010

L'avis de Ramzabeoulve

No More Heroes, c'est un peu comme perdre sa virginité : la première fois avait beau être très imparfaite et bancale, elle restera inoubliable. Du coup, même si Desperate Struggle est indéniablement mieux fini que son prédécesseur sur pas mal de points, il n'aura jamais l'aura de ce premier moment. Travis aura beau avoir eu sa vengeance, pas sûr que ses deuxièmes aventures aient autant de moe...

Les plus

  • Le retour de Travis
  • Des combats encore plus violents
  • Cinématiques toujours aussi réussies
  • Réalisation soignée
  • OST excellente

Les moins

  • Mini-jeux oubliables
  • Boss bien moins charismatiques
  • L'effet de surprise est passé
  • Nintendo-Difference

    par Ramzabeoulve

    le 21 février 2010 23:00

Largement attendu à l’époque, No More Heroes avait su creuser son trou au milieu de l’alors très sage ludothèque Wii il y a deux ans de cela . Violent (même censuré), irrévérencieux et atypique le titre du déjanté Suda 51 avait ouvert la voie aux MadWorld et autres titres “matures”. Aujourd’hui, Travis revient doublement armé, en quête de vengeance. Encore une fois, en route pour le Touchdown ?

 


Monté en grâce comme le roi des assassins à la fin du premier épisode, Travis Touchdown a depuis laissé son trône vacant, laissant le loisir à d’autres de s’entredéchirer pour les bons soins de l’UAA. Santa Destroy, désormais sous la houlette de la chaîne de restauration Pizza Butt, dont le PDG n’est autre que le numéro un actuel de l’UAA, baigne plusque jamais dans la violence. Violence qui rattrapera finalement Travis, puisqu’en plus d’être une légende traquée par tous les tueurs de la ville, son meilleur ami Bishop se fait assassiner en représailles. Double raison pour reprendre le beam katana : voilà donc l’otaku promu assassin reparti pour une virée sanglante teintée de revanche, route désormais pavée par cinquante assassins tous plus excentriques les uns que les autres. It’s game time !
    

Downward fucking dog !

Pas de grands bouleversements dans la formule, NMH2 reprenant ce qui a fait le succès de son prédécesseur, à savoir combats ultra-nerveux et violents, boss grandiloquents et cinématiques travaillées, se contentant de quelques modifications ça et là. Beaucoup critiquée, l’exploration de Santa Destroy a ainsi fait la place à un simple menu, d’où l’on choisit directement sa destination. Choix contestable s’il en est, car si l’overworld de NMH1 était indéniablement très perfectible, il contribuait également beaucoup à l’immersion, et laissait libre cours au joueur de flâner sur la Schleptiger dans Santa Destroy entre deux missions, histoire de trouver quelques t-shirts et autres balles Lovikov. Suda 51 avait annoncé vouloir améliorer cet aspect pendant le développement de NMH2…visiblement, il aura opté pour la solution de facilité. Difficile par contre de ne pas saluer l’absence de barrières monétaires pour les duels de l’UAA, assez vite frustrantes dans le premier épisode.

Gagner son pécule aura ceci dit toujours son utilité, puisqu’il permettra, entre autres, à notre héros de s’acheter d’autres beam katana chez la (très) plantureuse Naomi, s’entraîner chez un ersatz de Freddy Mercury en survet’ rose, ou de dépenser sans compter en fringues – bien moins réussies par ailleurs que dans No More Heroes 1. Pour gagner sa croûte, adieu les épreuves soporifiques du premier épisode : No More Heroes 2 joue à fond la carte rétro avec ses vrais-faux mini-jeux 8-bits comme à l’époque, le bruit de souffle dans la cartouche en prime. Sympas à faire une fois, ils s’avèrent cependant vite d’un intêret ludique très limité, certains tirant même vers le carrément lourd. Une fausse bonne idée, en somme, mais manquant d’un véritable fond. Heureusement, ils rapportent suffisamment d’argent pour ne pas avoir à les souffrir plus de deux ou trois fois.    

    

 

No More Hero

On touche d’ailleurs du doigt un des problèmes de No More Heroes 2 : son manque flagrant d’à-côtés intéressants. Vu qu’errer sans but dans Santa Destroy ne fait plus partie du champ des possibles, ne reste plus que quelques jeux rétro pas géniaux et une dizaine de missions optionelles d’assassinat très vite expédiées. Travis peut toujours s’amuser à jouer avec son chat Jeane, tester son dernier shoot’em up sauce loli, ou collectionner un monceau de gadgets pour otaku afin de décorer sa chambre – qu’il est paradoxalement impossible d’admirer à la première personne – mais cela ne change pas grand chose. No More Heroes 1 avait au moins le mérite de tenter de ne pas ressembler à une succession de boss, et de diluer un peu son rythme effrené. Avec l’apparition d’un menu en lieu et place de Santa Destroy, les missions pour le compte de l’UAA s’enchaînent trop vite, d’autant plus que certains stages sont très courts.

#row_end Heureusement, NMH2 reprend à son compte les combats sanglants agrémentés de lucha libre du premier épisode, avec quelques petits ajouts. Principale nouveauté, la jauge d’extase se remplissant au fil des coups donnés, qui une fois libérée, donne à Travis une vitesse surhumaine pendant un court moment. Radical contre même les pires ennemis, puisque NMH2 introduit divers types d’ennemis un peu plus retors que la chair à canon de base. Rien de sorcier non plus, mais il faudra la jouer un peu moins bourrin qu’à l’accoutumée. Et puis, impossible de bouder son plaisir devant une orgie de décapitations et démembrements à grands coups de double katana, dans une effusion de litrons de sang du plus bel effet. Oh, bien sûr, la caméra cocaïnomane donne toujours des envies de meurtre de programmeur, mais globalement, NMH2 propose des améliorations bienvenues pour le dynamisme des combats. Le jeu se permet même quelques diversions le temps de quelques niveaux avec l’apprentie de Travis, Shinobu, ou d’un passage bien trop court avec Henry. Une variété bienvenue, même si la maniabiltié assez désastreuse des sauts de Shinobu risquent d’en faire criser plus d’un.

You’re nowhere close to Master

Véritable point d’orgue de chaque mission, les duels contre les boss n’ont par contre pas eu droit au même traitement positif. Pas tant sur les combats eux-mêmes, toujours aussi dingues – spoiler, même un minimum n’aurait aucun intêret – mais sur tout ce qui concerne leur introduction. Même si la galerie d’assassins comporte de sacrés numéros, dont des returning chracters de NMH1, et quelques rencontres assez épiques, peu parviennent à retrouver le souffle des confrontations de No More Heroes premier du nom. Souvent expédiées en moins de deux minutes de cinématiques, les introductions des boss manquent indubitablement de panache. Triste à dire : la plupart des boss de NMH2 sont finalement très oubliables, et ne sont finalement qu’un obstacle de plus dans la vengeance de Travis. Comment se souvenir d’un boss dont le nom n’appaaraît qu’une fois mis à mort ? Le summum étant d’ailleurs atteint par le boss de fin, d’une mocheté sans égale en plus d’être particulièrement lourd. Après le final dantesque de NMH1, autant dire que c’est raté.

 

Cette baisse de régime de la personnalité de No More Heroes 2 se retrouve finalement à pas mal de niveaux. Rien qu’au niveau des détails, comme les coups de fils de Sylvia précédant chaque duel, ou les rappels incessants de Diane sur les retards de location, bref ces petits riens qui élevaient No More Heroes au-dessus d’un beat’em all lambda, NMH2 s’avère plutôt chiche. Difficile certes de passer après le véritable électron libre qu’était le premier épisode, certes, mais vu que le cachet unique de No More Heroes 1 qui était finalement son argument le plus fort, cette suite paraît carrément dispensable. Ceci dit, impossible de discréditer le travail d’écriture de Suda 51 – dont on sent que Paris, Taxis constitue son film favori – et son équipe : même avec moins de folie, les cinématiques restent un moment privilégié, avec leur lot de répliques assez cinglantes, de moments cultes ou de guest stars surprenants; l’histoire de NMH2 propose donc un fil conducteur de choix.

       

Sur des considérations plus techniques, si No More Heroes 1 camouflait tant bien que mal sa réalisation plus que médiocre sous son style cel-shadé, No More Heroes 2 réalise par contre sur ce point un véritable bond en avant. Personnages moins anguleux, décors beaucoup plus fouillés, fluidité quasi constante : Desperate Struggle se classe sans peine parmi les plus beaux jeux de la console. Un très bon point, qu’on aurait aimé voir concrétisé par la modélisation complète de Santa Destroy, et pas seulement pendant les missions…Enfin, bien que piochant un peu trop dans les remix de NMH1 et manquant de thèmes véritablement marquants, la bande-son du jeu a encore une fois bénéficié d’un soin tout particulier, quelques pistes étant même le fruit d’Akira Yamoka, célèbre compositeur des Silent Hill récemment embauché chez Grasshopper. Who knew ?

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