Pac-Pix

Marre des jeux trop conventionnels ? Réjouissez-vous, la petite boule jaune Pac-Man, mascotte incontournable de chez Namco, revient sur la nouvelle console portable de Nintendo dans un des jeux les plus atypiques de cette année : Pac-Pix.

Dessinez c’est gagné

D’habitude, un jeu Pac-Man c’est un labyrinthe, des pastilles, des fantômes et une boule jaune qui bouffe tout. Dans Pac-Pix oubliez ça, le gameplay de la série a beaucoup changé pour nous proposer quelque chose de vraiment nouveau et original. Je vous fais grâce du scénario complètement anecdotique, pour s’intéresser plutôt au contenu du jeu qui est bien plus excitant. L’action se déroule dans les pages d’un livre. Au début d’un niveau, on voit sur l’écran du bas des fantômes qui se baladent sur une page, librement. Mais pas de Pac-Man. Alors comment on fait ? Et bien on prend son petit stylet et on le dessine, tout simplement ! Car dans Pac-Pix, tout se fait avec le stylet, et rien d’autre. On dessine son Pac-Man (attention, ça ne se fait pas n’importe comment, consultez la notice) et un compte à rebours commence de suite. Vous devez à partir de là guider votre Pac-Man pour lui faire manger les fantômes en l’empêchant de sortir du niveau, c’est-à-dire des bords de l’écran. Pour cela, dessinez des “murs” temporaires pour orienter le Pac-Man. Attention toutefois, selon la taille de celui-ci, sa vitesse varie : plus il est gros, plus il va lentement, mais plus il ratisse large. Au contraire, s’il est petit, il est plus rapide mais moins destructeur. A vous de gérer ce détail selon vos besoins. Mais rassurez-vous, vous avez droit à plusieurs Pac-Man à dessiner, au cas où vous vous seriez planté. Une fois que vous avez englouti tous les fantômes, la page est terminée et on passe à la suivante. C’est comme ça pendant tout le jeu, chaque niveau représente plusieurs pages, un livre est constitué de plusieurs niveaux et le jeu est composé de deux livres… donc vous aurez de quoi faire, d’autant plus que la difficulté du jeu est assez relevée.

Le stylet, arme de destruction massive

Le concept de base de Pac-Pix est donc original et amusant. Mais cela ne s’arrête pas là. Au fur et à mesure de l’aventure, vous débloquerez quelques pouvoirs spéciaux aussi très amusants. Premièrement, vous aurez à votre disposition dans le jeu le pouvoir de dessiner des flèches. Cool, hein ? Mais attention ces flèches ne servent pas à rien puisqu’une fois dessinées (là aussi un mouvement spécial est nécessaire sinon votre dessin sera inutile) elles partent dans une direction, immobilisant les ennemis qu’elles croisent. Mais leur utilité principale reste de déloger les fantômes planqués dans des bulles sur l’écran du haut, flottant et restant hors d’atteinte de votre Pac-Man. En orientant la flèche dans la bonne direction, celle-ci vient frapper l’ennemi et le faire descendre sur l’écran du bas. Il ne vous reste plus qu’à le croquer. Mais méfiez-vous, parfois les bulles sont en mouvement et un bon timing est requis pour réussir son coup. Autre petite surprise qui vous attend dans le jeu : des bombes. Parfois vous devrez tracer au stylet une bombe, puis relier sa mèche à une flamme. En explosant, elle détruira des blocs et libèrera le passage vers des interrupteurs ou des fantômes planqués. Mine de rien, devoir gérer en même temps tous ces dessins, son Pac-Man et le temps, cela demande une concentration et une rapidité assez exigeantes. #row_endLes crises de panique sont fréquentes, et les crises de nerfs aussi : si vous ratez une seule page dans un niveau, vous devez tout vous retaper. Et histoire de corser encore plus le tout, des boss de fin de niveau viennent parfois vous barrer le chemin. Pour les battre, une technique précise est requise, soyez donc lucides et efficaces. Par exemple, le premier boss est une sorte d’énorme extra-terrestre en forme d’aubergine. Pas la peine de lui envoyer une armée de Pac-Man pour le terrasser, il les enverra valser. Il vous faudra donc tracer un gigantesque Pac-Man, de la taille de l’écran, pour en venir à bout. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Même les petits fantômes “de base” ont chacun une manière d’être battus : certains n’ont rien de spécial, mais vous rencontrerez rapidement des fantômes qui ne peuvent être mangés que par derrière, d’autres qui se cachent et se téléportent, bref, tout et n’importe quoi, et il faudra adapter sa stratégie pour pouvoir tous les bouffer.

Beau comme un coup de crayon

Pour ce qui est du gameplay, Pac-Pix brille par l’originalité de son concept. Niveau réalisation, le jeu ne s’en sort pas trop mal. On a affaire à une 2D en aspect crayonné plutôt bien faite et des couleurs pastels chatoyantes, le tout étant fort agréable à regarder bien que Namco n’ait pas non plus poussé la DS dans ses derniers retranchements, loin de là. Mais le vrai plaisir vient de voir prendre vie et s’animer sur l’écran ses propres dessins, du jamais vu ! L’ambiance sonore, quant à elle, reste correcte, avec des thèmes plutôt répétitifs sans être lourds, et des bruitages qui ne marqueront pas les esprits. Inutile de dire que Pac-Pix privilégie le fond à la forme, et que l’on se souviendra surtout du gameplay du jeu plutôt que de sa réalisation simpliste. Mais dans l’ensemble le titre de Namco est agréable et accrocheur, pourvu que l’on adhère au principe. Certains trouveront ça amusant, sans plus, et y passeront quelques heures au mieux. D’autres seront véritablement conquis et ne lâcheront pas leur DS avant d’avoir battu leur score à tel ou tel niveau. Tout dépend de votre tolérance face à un jeu qui s’avère original mais qui manque d’ambition. Pac-Pix arrive à nous attirer grâce à son principe, mais n’arrive pas à nous tenir en haleine ni par sa durée de vie ni par sa certaine répétitivité malgré des efforts pour varier un peu le jeu. Mais quand même il vaut le détour, et si vous aimez les expériences vidéoludiques qui sortent vraiment de l’ordinaire, essayez Pac-Pix, vous ne serez pas déçu.