Pokémon Lune

En résumé

  • Sorties :
  • 23 Novembre 2016
  • 18 Novembre 2016
  • 18 Novembre 2016

L'avis de Klaus

Game Freak n’a peut-être pas encore tout à fait réussi à révolutionner Pokémon, mais les développeurs ont prouvé avec Soleil et Lune qu’il était possible de proposer une aventure rafraîchissante et pleine de nouveautés après 20 années d’expérience. Même si ces nouveaux jeux ont clairement des défauts, comme la linéarité, le manque d’activités liées à l'histoire après l’aventure principale ou les différents problèmes techniques, on parvient vite à les oublier grâce à la progression retravaillée, à l’histoire bien rythmée et aux différentes améliorations ou nouveautés, très efficaces. Il n’y a plus qu’à espérer que l’hypothétique version Switch et les autres jeux de la saga continueront dans cette voie, avec cette fois-ci une technique mieux maîtrisée et une évolution encore meilleure.

Les plus

  • La volonté d’innover
  • Alola et ses nouveaux Pokémon
  • On a vraiment envie de compléter le Pokédex
  • Les nouveautés pour les combats
  • Le multijoueur
  • Excellente bande-son
  • Une interface efficace
  • Du challenge
  • Le fanservice (Formes d’Alola, références aux autres jeux…)
  • Histoire et atmosphère réussies
  • Les Poké Montures et la fin des Capsules Secrètes
  • La localisation française de très bonne facture
  • Les fonctions secondaires (Poké Loisir, Entraînement Ultime, Scanner des îles…)

Les moins

  • Les ralentissements, même sur New 3DS
  • Un peu trop linéaire
  • Pas de Pokédex National (pour le moment)
  • Les nouveautés de X, Y, Rubis Oméga et Saphir Alpha légèrement délaissées
  • On aurait aimé avoir plus de choses à faire après l’aventure principale (au niveau de l'histoire)
  • Nintendo-Difference

    par Klaus

    le 12 décembre 2016 23:00

The Pokémon Company a mis les petits plats dans les grands pour célébrer les 20 ans de Pokémon tout au long de l’année avec de nombreuses célébrations très importantes, dont la sortie de nouveaux jeux sur Nintendo 3DS : Soleil et Lune. Game Freak avait donc la lourde tâche de célébrer le vingtième anniversaire de la saga en proposant de belles nouveautés, tout en conservant les mécaniques efficaces des anciens jeux. Après une communication extrêmement poussée de la part de The Pokémon Company qui a fini par payer puisque les jeux ont déjà battu plusieurs records de vente, nous avons enfin pu explorer de fond en comble Soleil et Lune, l’occasion de voir si ces nouveaux titres représentent une véritable avancée pour la licence.

Patchwork Chimera

Après avoir conçu une région inspirée de la France pour X et Y, Game Freak a choisi la carte du dépaysement avec Soleil et Lune, puisque l’aventure se déroule à Alola, un archipel basé sur les îles Pacifiques et plus particulièrement Hawaï. Cette nouvelle région est bien sûr habitée par des Pokémon jamais vus auparavant et constituée de quatre îles principales – Mele-Mele, Akala, Ula-Ula et Poni – ainsi que d’une île artificielle où se trouve la base de la Fondation Æther, une organisation qui prend soin des Pokémon blessés ou abandonnés. Chaque île est protégée par les Toko, des Pokémon protecteurs. Derrière ce cadre paradisiaque, Alola est menacée par la Team Skull, un groupe de malfrats qui adore embêter les habitants de l’archipel en volant des Pokémon ou en dégradant des lieux. On n’oublie pas les Ultra-Chimères, des créatures très dangereuses venant d’un autre monde qui apparaissent à Alola à un certain moment de l’aventure…

Dans ces nouveaux jeux, le joueur incarne un avatar masculin ou féminin originaire de Kanto. Comme dans X et Y, il est possible de personnaliser le personnage de la tête aux pieds (couleur de peau, coupe de cheveux, lentilles, vêtements, accessoires…), mais les possibilités sont logiquement plus nombreuses. Bien sûr, malgré cette personnalisation poussée, l’avatar ne parle toujours pas, mais les développeurs ont eu la bonne idée de le faire interagir directement avec les personnages en proposant souvent deux réponses différentes pendant les dialogues, ce qui se fait régulièrement dans d’autres RPG. 

Pendant les premières heures de jeu, nous sommes guidés par le Professeur Euphorbe, spécialiste des capacités Pokémon qui nous proposera de participer au rite du Tour des Îles. En effet, les Arènes n’existent pas à Alola et tout le monde est invité à participer aux Épreuves des quatre îles. Chaque Épreuve est gérée par un Capitaine (sept au total) et le but n’est pas toujours le même. Par exemple, l’Épreuve de Chrys consiste à reconnaître des cris de Pokémon ou des bruitages. Cependant, chaque Épreuve se termine par un combat contre un Pokémon Dominant, qui profite d’une augmentation de toutes ses statistiques. Comme si cela ne suffisait pas, il peut aussi appeler à l’aide pour qu’un Pokémon vienne en renfort. Pour finir, le tour d’une île s’achève par la Grande Épreuve, un combat contre le Doyen, qui a été choisi par un Pokémon protecteur. Avec cette nouveauté importante, Game Freak prouve qu’il est tout à fait possible de se renouveler et que l’absence d’Arènes ne gâche en rien l’expérience de jeu. Le dépaysement fonctionne donc très bien, à tel point que l’on a parfois l’impression de découvrir une nouvelle licence.

En accomplissant les Épreuves, on obtient des Cristaux Z qui permettent d’utiliser les capacités Z, des attaques très puissantes que tous les types de Pokémon peuvent utiliser, mais que l’on peut activer une seule fois par combat. Il existe un Cristal Z pour chaque type ainsi que des Cristaux Z spéciaux pour certains Pokémon, dont Pikachu, Évoli et les évolutions finales des Pokémon de départ, Archéduc, Félinferno et Oratoria.

Les capacités Z ont des effets différents en fonction de leur catégorie (offensive ou statut). Ainsi, la puissance des capacités Z basées sur des capacités offensives est donc plus élevée que les attaques normales et les capacités telles qu’Abri ou Détection sont pratiquement inefficaces. Utiliser des capacités Z offensives permet de frapper toujours la cible, même si elle se protège. Pour les capacités Z basées sur des capacités de statut, on peut obtenir des effets supplémentaires assez variés (augmentation de stats, soin des alliés, etc.), qui sont différents en fonction des capacités possédées par notre Pokémon.

L’idée de la Force Z est intéressante d’un point de vue stratégique, mais il est tout à fait possible de terminer le jeu en l’ignorant totalement. Comme certains objets précis ou les Méga-Évolutions, qui sont de retour, mais sous-exploités puisque les Méga-Gemmes sont accessibles après la fin de l’aventure principale, les capacités Z peuvent changer le cours d’un combat et surprendre l’adversaire. Il faut bien avouer que c’est efficace, d’autant plus que les développeurs ont apporté beaucoup de soin pour les animations de ces attaques spéciales. 

Sous le soleil

Au niveau des combats, les mécaniques de base n’ont pas été modifiées, mais l’interface a subi quelques changements. Désormais, il est possible de voir quelles sont les capacités efficaces, pas très efficaces, super efficaces et inefficaces contre le ou les adversaires, mais seulement s’ils ont été vus au moins une fois. Il est impossible de désactiver cette fonction que l’on peut considérer comme trop accessible, mais sa présence n’a rien d’étonnant étant donné que Game Freak a toujours fait son possible pour rendre ses jeux encore plus faciles d’accès. Toutefois, la possibilité de voir à l’aide de l’écran tactile les statistiques augmentées ou diminuées des Pokémon de chaque camp est clairement bienvenue. En dehors de cela, les développeurs semblent de plus en plus abandonner les fonctions tactiles pour les combats. Dans tous les cas, l’interface reste très agréable.

Concernant les hordes de X, Y, Rubis Oméga et Saphir Alpha, elles n’ont pas été conservées dans Soleil et Lune, de même pour le Navi-Dex. À la place, les Pokémon sauvages peuvent appeler à l’aide pour qu’un Pokémon vienne en renfort, ce qui permet de trouver facilement des créatures rares et des formes chromatiques. Pour qu’un Pokémon appele à l’aide à chaque tour, il suffit de diminuer ses points de vie (au maximum de préférence, grâce à des capacités comme Faux-Chage ou Retenue) et de lancer un Orbe Frousse. Et si l’on souhaite éviter ou arrêter ce « renfort à la chaîne », il faut par exemple paralyser le Pokémon adverse.

Le Pokédex a lui aussi été modifié puisque dans cette région, le Professeur Euphorbe distribue aux jeunes Dresseurs un Motisma-Dex. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un Pokédex possédé par un Motisma. Tout au long de l’aventure, il enregistre les données des Pokémon rencontrés et capturés et propose même une option à la fin de chaque capture pour regarder le résumé de la créature, l’inclure dans l’équipe ou l’envoyer dans une Boîte PC. En dehors des combats, le Motisma-Dex affiche simplement la carte de la zone où l’on se trouve et partage parfois quelques anecdotes.

Une fois un Pokémon enregistré dans le Pokédex, on peut voir son QR Code que l’on peut partager de partout. Les QR Code peuvent ensuite être analysés grâce au Scanner QR afin d’enregistrer la page d’un Pokémon sur le Pokédex et donc voir les zones où il peut être capturé. En scannant dix QR Code par jour, on obtient 100 points qui permettent, en fonction du jour et de l’île où l’on se trouve, de trouver, avec le Scanner des îles, 28 Pokémon qui sont normalement impossibles à capturer à Alola. Le Pokémon fabuleux Magearna est également distribué à l’aide d’un QR Code spécial qui fonctionne après la fin de l’aventure principale. Le Scanner QR est surtout utile pour compléter le Pokédex, et encore une fois, c’est efficace.

Autre nouveauté importante de Soleil et Lune : la Bataille Royale, un nouveau format de combat en solo et en ligne où quatre joueurs peuvent s’affronter comme dans une véritable mêlée. Avant de commencer un combat, chaque participant doit choisir trois Pokémon, puis le combat commence et on doit se battre à tour de rôle. La bataille se termine lorsqu’un joueur n’a plus de Pokémon en étant de se battre et les autres participants sont classés en fonction du nombre de Pokémon vaincus de créatures restées dans leur équipe. Peu importe le résultat du combat, on obtient des Points Combat que l’on peut échanger contre des objets rares. Bien évidemment, c’est le Dresseur qui se retrouve en haut du classement qui remporte la victoire. Les Pokémon qui participent à la Bataille Royale se retrouvent tous au même niveau et le format nous pousse à réfléchir à des stratégies que l’on ne pourrait pas utiliser dans des combats normaux. 

Même si la Bataille Royale est assez intéressante, on préfèrera se tourner vers les autres fonctions en ligne, regroupées dans les fonctions Connexion rapide et Place Festival. Cette dernière est une autre fonction inédite de Soleil et Lune et remplace en quelque sorte le Player Search System de X et Y. Il s’agit aussi du successeur de la Galerie Concorde des Versions Noire 2 et Blanche 2 (la fonctionnalité ayant été conçue par la même personne). On peut rencontrer d’autres joueurs du monde entier qui jouent en ligne ou en local, interagir avec eux, les combattre et échanger des Pokémon avec eux. La Place Festival regroupe aussi le Coin Combats, la Global Trade Station, les Échanges Link et Miracle, et les requêtes, que tout le monde peut accomplir pour recevoir des Festipièces à dépenser aux différents stands, comme les Teintureries pour les vêtements de l’avatar, les Supérettes-Cadeau qui disposent de plusieurs objets rares et les Chambres Gonflette pour entraîner les Pokémon.

En accumulant des Festipièces, notre rang correspondant à la Place Festival augmente et on obtient des récompenses ainsi que de nouvelles activités. On peut aussi organiser des mini-quêtes avec d’autres joueurs en ligne et en local, consistant à remplir certains objectifs de notre choix. The Pokémon Company organise aussi des mini-quêtes internationales de son côté, tout le monde pouvant y participer. Par exemple, certaines missions demandent de capturer un certain nombre de Pokémon sauvages en quelques jours. À noter que le Pokémon Global Link est de retour pour se tenir au courant des tournois et championnats, mais aussi de partager des Équipe Combat à l’aide de QR Code sur le site. Grâce à la Place Festival et à la nouvelle version du PGL, le multijoueur local et en ligne est donc encore une fois très réussi, ce qui a toujours été le cas depuis Diamant et Perle. Toutefois, on aurait aimé un PGL un peu plus enrichi, comme celui de X, Y, Rubis Oméga et Saphir Alpha. À ce jour, les fonctions proposées ne sont pas nombreuses et ne donnent pas envie de s’y rendre régulièrement. On regrette aussi la disparition du PSS et de ses fonctionnalités très utiles, mais cela ne gâche pas l’expérience de jeu.

Au clair de la lune

Soleil et Lune regorgent également de fonctions secondaires plus ou moins intéressantes, dont le Poké Scope, une nouvelle fonction incluse dans le Motisma-Dex qui fait fortement penser au jeu Nintendo 64 Pokémon Snap. Elle permet de prendre en photo des Pokémon dans des lieux spécifiques d’Alola. Les photos que l’on prend sont automatiquement évaluées, ce qui permet d’obtenir des points pour améliorer le zoom du Poké Scope. On aurait aimé un peu plus de profondeur pour cette fonctionnalité, mais Game Freak nous a prouvé que Pokémon Snap n’a pas été oublié et que l’on peut toujours espérer un nouvel épisode (sur Switch ?).

Concernant la Poké Récré de X, Y, Rubis Oméga et Saphir Alpha, elle a été remplacée par la Poké Détente, où l’on peut s’occuper de nos Pokémon en les caressant, en les nettoyant et en les soignant. Les développeurs ont ajouté une petite touche de réalisme : après un combat, les Pokémon peuvent se salir, et il est possible de les nettoyer grâce à plusieurs accessoires. Les altérations de statut (paralysie, poison, sommeil) peuvent également être soignées grâce à cette fonction. De plus, pour augmenter le niveau d’affection des Pokémon, il faut les nourrir avec des Poké Fèves. S’occuper des Pokémon avec la Poké Détente permet, en dehors des combats en ligne et en local, d’éviter les attaques des adversaires plus facilement et de résister davantage pour ne pas tomber K.O.

On trouve aussi le Poké Loisir, un petit archipel géré par un homme du nom de Mohn, comportant plusieurs îlots où les Pokémon disponibles dans les Boîtes PC peuvent participer à quelques activités, comme partir en expédition pour chercher des objets rares, s’entraîner pour gagner des niveaux et augmenter les statistiques et se relaxer afin d’augmenter le niveau de bonheur (on peut même faire éclore des œufs !). Chaque îlot peut être amélioré grâce à des Poké Fèves, que l’on obtient grâce à l’Îlot Relax (qui permet aussi d’accueillir des Pokémon sauvages pouvant nous rejoindre), tandis que l’Îlot Poupousse sert à cultiver des Baies.

Nous n’oublions pas les Poké Montures, qui remplacent entièrement les Capsules Secrètes des générations précédentes. Grâce à l’Appel Monture, Il n’est donc plus nécessaire d’apprendre des capacités plus ou moins utiles à des Pokémon pour accéder à certains lieux précis. En appuyant simplement sur Y, on trouve la liste des Poké Montures (qui s’étoffe au fur et à mesure que l’aventure progresse), la monture Turbo Sharpedo permettant par exemple d’utiliser Surf, tout en détruisant des rochers qui bloquent le passage.

X, Y, Rubis Oméga et Saphir Alpha avaient le Système de Perfectionnement Virtuel, mais Game Freak a décidé pour Soleil et Lune d’oublier cette fonctionnalité. À la place, on trouve l’Entraînement Ultime, mais dont les possibilités ne sont pas les mêmes. Grâce à lui, après la fin de l’aventure principale, il est possible d’augmenter la puissance des Pokémon une fois qu’ils ont atteint le niveau 100. Pour être plus précis, les Pokémon deviennent plus puissants en montant de niveaux et en améliorant leurs statistiques de base, mais la puissance est limitée par les stats individuelles des Pokémon. Avec l’Entraînement Ultime, cette limite peut être effacée grâce à des capsules qui permettent de continuer à augmenter les stats individuelles des Pokémon de niveau 100. Pour faire simple, une Capsule d’Argent permet de maximiser une stat (Vitesse par exemple), tandis qu’une Capsule d’Or peut augmenter au maximum toutes les stats d’un Pokémon au niveau 100.

Si l’on souhaite plus d’activités après l’aventure principale, il ne faut pas négliger l’Arbre de Combat, un endroit se situant dans les profondeurs de Poni où s’affrontent les Dresseurs les plus puissants du monde de Pokémon. Les adversaires, une fois vaincus, peuvent être recrutés pour continuer l’ascension de l’arbre. Parmi ces Dresseurs se cachent des personnages apparus dans les anciens jeux de la série, certains apparaissant même au cours de l’aventure principale. L’Arbre de Combat est certainement l’élément le moins accessible de Soleil et Lune, puisque les équipes formées par les Dresseurs sont souvent particulièrement coriaces et il faudra donc réfléchir à des stratégies suffisamment poussées pour espérer gagner un grand nombre de Points Combat et affronter le boss, qui profite d’ailleurs d’un superbe thème de combat.

Vers d’autres cieux

Même si la progression a été retravaillée, l’aventure se termine par une dernière épreuve : la Ligue Pokémon. Inutile d’en dire plus pour éviter les spoilers, mais la fin de l’histoire principale est très réussie, avec des moments intenses et touchants. Après être devenu Maître de la Ligue, on peut toujours participer aux missions qui permettent de capturer les Ultra-Chimères… mais aussi de développer certains personnages, dont certains provenant d’autres régions. Les Pokémon protecteurs peuvent également être attrapés et les développeurs ont pensé à un grand nombre de quêtes secondaires plus ou moins intéressantes. Quant à la difficulté, elle se révèle être plutôt bien dosée, surtout si l’on décide de désactiver le Multi Exp dès le début de l’aventure.

Côté réalisation, Game Freak s’est vraiment amélioré et pour preuve, un nouveau moteur a été utilisé, notamment pour les combats où les Dresseurs apparaissent désormais directement à l’écran, ce qui ajoute une touche de réalisme très appréciable. Malheureusement, les développeurs ont dû faire quelques sacrifices, dont la suppression totale de la compatibilité avec la 3D stéréoscopique (hormis pour le Poké Scope) et quelques ralentissements pendant les Combats Duo / Multi, même sur New 3DS. Les jeux restent tout de même fluides et agréables à l’œil, avec des décors très variés et colorés pour chaque île. Le cadre est respecté, l’atmosphère est relativement soignée et les animations des Pokémon et des personnages sont exquises. On s’ennuie rarement et en comparant avec les épisodes précédents, le rythme de l’histoire est mieux rythmé et l’écriture est maîtrisée. On se surprend à s’attacher aux personnages, mention spéciale à Lilie, très intéressante dans son développement, tout comme Gladio, Elsa-Mina, certains personnages secondaires comme Danh, et même la Team Skull dans son ensemble, ridicule, mais attachante. Pour faire encore plus plaisir aux fans, les scénaristes ont eu la bonne idée de faire venir des personnages importants d’autres régions, que l’on peut retrouver à l’Arbre de Combat, et d’ajouter de nombreuses références à toutes les générations. En termes de scénario, Soleil et Lune sont donc plus que convaincants et rejoignent facilement Noir et Blanc (2) dans les meilleures histoires de la série. 

En outre, Game Freak a réussi à créer de nouveaux Pokémon très intéressants au niveau de la stratégie et du design, comme Mimiqui, Ékaïser, Malamandre, Chelours, Bourrinos, Lougaroc, Froussardine, Sucreine ou encore Météno, Trépassable, Silvallié, Sinistrail et bien sûr les Pokémon de départ. De nouvelles combinaisons de types, de nouveaux talents et des attaques inédites ont été conçus pour le grand plaisir des fans, et certains Pokémon de la première génération ont même eu droit à des Formes d’Alola changeant complètement leur aspect, leur(s) type(s), statistiques et capacités. La sixième génération n’a pas été oubliée, puisque l’on trouve enfin Sachanobi et les Formes 10 % et Parfaite de Zygarde. Les Formes d’Alola font partie des célébrations pour les 20 ans de Pokémon et ne font pas trop d’ombre à la septième génération, d’autant plus que le Pokédex d’Alola est composé aussi d’une centaine de Pokémon provenant de toutes les autres générations. Néanmoins, le manque du Pokédex National se fait ressentir, et on espère qu’il sera enfin intégré aux jeux lors de la mise à jour du logiciel Banque Pokémon en janvier 2017.

Comme d’habitude, ces nouveaux jeux ont des différences, dont pour commencer un décalage horaire. En effet, Soleil suit tout simplement l’heure de la console, alors que Lune bénéficie d’un décalage de 12 heures. Il est toujours possible de modifier l’heure de la console pour ne pas « subir » ce décalage un peu déroutant, mais une surprise attend les fans après l’aventure principale… Les autres différences se situent au niveau des Pokémon et des Ultra-Chimères, certaines créatures pouvant être trouvées uniquement dans Soleil (Furaiglon, Doudouvet, Quartermac, Kranidos, Carapagos, Boumata, Goupix d’Alola, Solgaleo, Mouscoto, Katagami…) et d’autres seulement dans Lune (Vostourno, Chlorobule, Gouroutan, Dinoclier, Arkéapti, Draïeul, Sabelette d’Alola, Lunala, Cancrelove, Bamboiselle…). Le cas de Lougaroc est assez particulier, puisque ses deux formes peuvent être capturées dans les deux versions, mais Rocabot évolue en Forme Diurne dans Soleil et en Forme Nocturne dans Lune. Il y a aussi d’autres petites différences, comme Dexio qui peut être affronté uniquement dans Soleil et Sina seulement dans Lune (le couple qui donne la Boîte Zygarde pour recréer les formes du Pokémon). Toutes ces différences donnent envie de faire des échanges avec d’autres joueurs, voire d’acheter la version que l’on ne possède pas pour tout finir à 100 %.

Bien évidemment, Game Freak s’est aussi amélioré pour la bande-son. Plus de 100 morceaux différents ont été composés par les artistes Junichi Masuda, Go Ichinose, Minako Adachi, Hitomi Sato, Tomoaki Oga, Hideaki Kuroda et Morikazu Aoki, et toutes les musiques sont très variées, que ce soit au niveau des instruments utilisés ou des chœurs que l’on doit à KYOtaro, Lisa Ooki, Yu Uchida, Naoto Fuga et Masayuki Okazaki. Les frissons sont garantis, surtout pour les musiques de certaines villes et cinématiques, ainsi que quelques thèmes de combat.

En ce qui concerne la durée de vie, tout dépend de la façon de progresser. Ainsi, il est possible de finir l’aventure principale en moins de 20 heures en ligne droite, mais si l’on souhaite explorer de fond en comble, environ 40 voire 50 heures sont nécessaires. Même si la longueur de l’aventure est différente en fonction de notre rythme, la linéarité est bien présente malgré le Tour des Îles et on se sent souvent un peu plus encadré que dans les jeux précédents. La quête des Ultra-Chimères est malheureusement à peine un peu plus longue que l’Épisode Delta et on aurait vraiment aimé avoir plus de choses à faire après la Ligue. Heureusement, il reste encore le Pokédex à compléter, l’entraînement des Pokémon, les mini-quêtes en ligne, des petites quêtes secondaires et bien sûr l’Arbre de Combat. 

À ce jour, Soleil et Lune sont d’excellents épisodes et font définitivement partie des meilleurs jeux de la 3DS. Complets, vivants et accessibles, ils ont le mérite d’essayer de révolutionner la saga. Cela fonctionne plutôt bien grâce aux nouveautés, plus nombreuses que dans X et Y, même si Game Freak a encore des choses à perfectionner, surtout au niveau de la technique que l’on espère être améliorée pour les prochains épisodes principaux de la saga. D’ailleurs, les dernières rumeurs les plus fiables parlent d’une version Switch disponible en automne 2017 avec de nouveaux Pokémon, une compatibilité avec Banque Pokémon et une interface adaptée.

LES COMMENTAIRES
Les commentaires sont désactivés.
Les prochaines sorties