Polarium

En résumé

  • Sorties :
  • 11 Mars 2005
  • 18 Avril 2005
  • 2 Decembre 2004

L'avis de archilolo

larium est le type même du jeu parfait en son genre, très travaillé dans sa maniabilité, très médité dans sa conception. Son "enrobage" peut être frustrant, et il aurait fallu peu de choses sans doute pour qu'en plus il soit très agréable à regarder. Il reste, malgré la navrante simplicité esthétique, et en raison de sa géniale simplicité ludique, un grand jeu, un héritier de Tetris sur la dernière née des consoles de Nintendo.

Les plus

  • - Complémentarité des 3 modes de jeu
  • - La difficulté croissante parfaitement dosée
  • - La maniabilité instinctive
  • - La durée de vie infinie grâce à Internet

Les moins

  • Euh... où sont les graphismes ? (défaut minime)
  • Et les musiques ? (défaut plus accusé)
  • La validation du trajet en mode Puzzle est imprécise (défaut pointilliste)
  • Le jeu est vendu un poil cher (29€) pour son brin de froideur esthétique. Du moins c'est comme cela que la majorité pensera...
  • Nintendo-Difference

    par archilolo

    le 29 novembre 1899 23:50

Alors que les Américains ne savent toujours pas quand ils y goûteront, c’est dès le lancement de la DS en Europe que nous pourrons jouer le plus officiellement du monde à Polarium, le nom européen de Chokkan Hitofude au Japon. Qu’en est-il de ce tout nouveau Alors que les Américains ne savent toujours pas quand ils y goûteront, c’est dès le lancement de la DS en Europe que nous pourrons jouer le plus officiellement du monde à Polarium, le nom européen de Chokkan Hitofude au Japon. Qu’en est-il de ce tout nouveau jeu de réflexion Nintendo ?

Polarium, un jeu qui va à l’essentiel

Dans Polarium, anciennement intitulé Chokkan Hitofude, on va à l’essentiel. Pas de fioriture, de maniérisme déplacé, de couleurs qui flattent la rétine pour le seul plaisir esthétique. Rien que du concept de jeu, sans emballage superflu.
Pour commencer, le jeu ne propose même pas d’histoire, pas même un semblant de scénario. Même Tetris sur Gameboy semble avoir une trame narrative consistante comparé à Polarium, avec son image de présentation (un palais de type oriental) et ses mélodies entraînantes. Car il n’y a même pas de thème musical dans Polarium, de mélodie à fredonner. Il y a juste deux ou trois ambiances musicales, quelques bruitages pour le déplacement du curseur ; et c’est tout. Les graphismes suivent la même règle : il n’y a quasiment que des nuances de gris, du début à la fin. Quant à l’animation, il n’y a rien à en dire : il y a si peu de choses à animer, qu’elle peut bien se payer le luxe d’être parfaite.
Non pas que le jeu soit austère, mais peu s’en faut. L’aperçu avait déjà pointé l’esthétique spartiate du jeu ; c’était là presque un euphémisme. Disons qu’on ne sera pas gêné par la beauté de la réalisation (intéressant paradoxe !) pour juger du concept du jeu, et que du concept. Et là, le moindre défaut risque bien d’être impardonnable !

L’enveloppe fut froide, le fruit se savoure lentement…

Le jeu commence directement sur un tutorial en sept leçons, qui vous apprend les règles essentielles et peu nombreuses du jeu, ainsi que ses subtilités. Tout se joue intégralement au stylet, donc sur l’écran du bas (nous verrons plus loin l’utilité du second écran).
Le but est simple : il s’agit de faire des lignes de même couleur. La matrice du jeu, de taille variable, est composée de cases de trois couleurs : blanc, noir et gris. Lorsque le stylet effleure les cases blanches, celles-ci se retournent en la couleur opposée, en noir ; inversement, lorsque le stylet passe sur les cases noires, celles-ci deviennent blanches. Les cases grises, placées sur les bords de la matrice de jeu, sont, quant à elles, neutres, c’est-à-dire que le stylet peut passer dessus sans que quoi que ce soit ne se retourne. La seconde règle est de réussir à remplir l’écran de lignes de même couleur sans lever le stylet une seule fois de l’écran tactile. Dernière contrainte : il est impossible, une fois une case retournée, de repasser au dessus avec le stylet (mais on peut, si on a commis une erreur, rebrousser chemin où bon nous semble). Il n’y a pas d’autre règle : ni le temps, ni le nombre d’essais ne sont limités – tout du moins dans le mode puzzle du jeu. Pour achever son essai, il suffit de cliquer sur le curseur pour que les cases traversées se retournent, et que le puzzle soit résolu ou non.
Tout cela peut paraître bien abstrait, et pourtant le jeu est remarquablement simple lorsqu’on y joue. Même les personnes d’ordinaire rétractaires aux jeux-vidéo peuvent comprendre très rapidement les principes du jeu, et ainsi résoudre les quinze premiers puzzles sans (trop) de difficulté. Mais comme rien ne vaut une démonstration pour comprendre, cliquez ici pour voir la vidéo !

 Hurry up l’écran du haut descends vite!

Au début, les niveaux proposés sont simples, pour ne pas dire simplistes : il s’agit juste de se familliariser avec le jeu au stylet, et d’adapter sa masse cérébrale aux règles élémentaires. En général, il suffit d’unifier les couleurs de la matrice, en renversant ou toutes les cases noires, ou toutes les cases blanches comme dans l’exemple ci-dessus. Elémentaire… pour l’instant.
Mais la difficulté se corse vite, et les niveaux méritent alors d’être analysés longuement avant de hasarder une tentative. En cela, le jeu se rapproche d’un Mario Picross, sorti sur Game Boy, et dont le principe était particulièrement addictif et captivant. L’écran reproduit le niveau à son état vierge (l’écran tactile laisse une trace de votre parcours au stylet, essentielle pour savoir quelles cases ont été retournées), puis, lors d’une première tentative ratée de résolution, indique quel fut le dernier parcours, afin de laisser au joueur le loisir de bien méditer sur ses erreurs ! Si le niveau s’avérait vraiment trop difficile, des options d’aide peuvent être activées, et au bout de quelques essais infructueux, des conseils seront prodigués. Le premier donnera la case de départ pour une possibilité de résolution du puzzle, et le second donnera la case d’arrivée – pour la même résolution. Ces aides facilitent grandement les choses, mais certains pourront en avoir besoin devant la complexité croissante des 100 niveaux de base du seul mode Puzzle.

… Mais, diable ! Que ce concept est nourrissant !

Passons au Gameplay. C’est là que Polarium tutoie l’excellence. Le jeu au stylet est un régal de simplicité et de précision. On fait ce que l’on veut, où l’on veut, et avec rapidité et sûreté d’instinct. L’écran tactile remplit merveilleusement son office, et c’est un régal d’oublier la maniabilité pour se concentrer sur la résolution des puzzles.
Et ceux-ci deviennent rapidement très complexes, et, chose suprenante, peuvent être appréhendés avec une certaine liberté. Un niveau peut être résolu de plusieurs manières différentes, selon la case sur laquelle l’on commence (et qui doit être méditée), la stratégie adoptée, mais encore l’élégance avec laquelle l’on compte en découdre avec le niveau. Car Polarium permet de jouer avec élégance, et de vivifier un peu l’esprit des joueurs. A cet égard, lorsqu’on bute sur un niveau donné, le jeu repropose la même matrice… mais en inversant les couleurs, de manière à déstabiliser le joueur qui aurait pris trop de repères rigides, comme de vouloir systématiquement éliminer les cases blanches par exemple. L’effet est assez saisissant, puisque pour peu que l’on soit trop pris dans le jeu, on a l’impression dérangeante qu’il ne s’agit pas du même puzzle !#row_end
Avec ses 100 niveaux en mode Puzzle, à la difficulté hyperbolique mais pas frustrante, Polarium saurait déjà garder en haleine un grand nombre de joueurs, ceux qui ne dévorent pas le moindre jeu en deux temps trois mouvements. Et puis, il aurait été dommage de ne pas exploiter plus avant un concept de jeu si original. C’est pourquoi le soft propose aussi un mode Edit, qui permet de fabriquer soi-même ses propres puzzles, si possible les plus tordus qui soient. Internet grouille déjà de petits sadiques qui diffusent leur perversité matricielle sous forme de mots de passe, afin que chacun puisse rentrer les niveaux dans sa console. Alors certes, c’est un peu fastidieux, mais c’est un moindre mal pour une durée de vie quasi infinie…
Dans notre grande miséricorde, nous vous proposons quelques sites qui offrent de nouveaux puzzles pour Polarium.
Commençons par les sites en japonais, pour garder le meilleur pour la fin.
En tête de liste, sur le site de Nintendo Japon sur Chokkan Hitofude, on trouve déjà de nombreux niveaux supplémentaires, classés selon leur difficulté. Vous trouverez ici le site officiel français, qui propose lui aussi plusieurs puzzles classés en fonction de leur difficulté (certains sont vraiment cotons !).
Ensuite, sur ce site, on trouve une vingtaine de niveaux supplémentaires.
On continue de plus belle avec un autre site incontournable, qui recense pas moins de 142 puzzles supplémentaires ! Impressionnant !
Mais, depuis la parution de ce test, le jeu est sorti en Europe en même temps que la DS, et de l’eau a coulé sous les ponts. Car force est de constater que la communauté francophone est incroyablement active, puisque non seulement elle est à l’origine de nombreux puzzles supplémentaires ; mais il se trouve encore un programmeur talentueux, dénommé Yome NetSan, qui a décrypté la manière dont le jeu Polarium générait les codes, et qui en a conçu un programme qui permet de générer les codes en partant du puzzle (et inversement) directement depuis son ordinateur ! Le programme se nomme Polagen, il en est à sa version finale (la 3.0), et il est merveilleusement ergonomique et esthétique.
Voici donc le lien pour aller sur le site de Yome NetSan, sur lequel vous trouverez le fameux logiciel, ainsi que la possibilité de présenter directement vos créations sur le site grâce à Polagen ; le tout accompagné de nombreux puzzles (44 pour l’instant), composés par Yome NetSan ainsi que par des membres actifs du site Playeradvance, dont voici le superbe topic consacré à Polarium.
En ce qui concerne les très bons sites francophones consacrés à la création de Puzzles sur Polarium, on peut également citer celui-ci, qui propose quantités de puzzles, commentés et notés par les utilisateurs eux-mêmes.
On trouve également quantité de nouveaux puzzles sur ce site anglophone, classés ingénieusement par niveau de difficulté. Et si certains sont très faciles (difficulté 0), d’autres sont bien loin d’être évidents – c’est le moins qu’on puisse dire !

De nombreux modes de jeux.

Polarium commence à révéler son potentiel, et il est vrai que c’est assez consistant. Mais Nintendo et Mitchell (le développeur) ne se sont pas arrêtés là, et ont rajouté un mode supplémentaire, bien différent du mode Puzzle dans le principe, bien que, dans les faits, il est préférable de s’être fait les dents sur quelques dizaines de puzzles avant.
Ce mode de jeu combine réflexes et réflexion, et se situe dans la lignée d’un Tetris. Des lignes noires et blanches dégringolent continuellement du ciel, et le but est de les éliminer en faisant, là encore, des lignes uniformes. Si ce n’est qu’il faut éliminer le plus de lignes à la fois, et le plus vite possible, car sitôt que le nombre de lignes en jeu dépasse une certaine limite, la partie est terminée. Pour ce faire, il est possible dans ce mode de lever son stylet, pour tracer alors autant de trajectoires que désirées, ainsi que pour risquer (hasarder même) des combinaisons de lignes. La seule condition est de rester efficace. Car ce mode ne pardonne pas les tremblements de la viellesse : ou l’on sait jouer, ou l’on ne sait pas, mais on ne peut pas faire semblant ! En général, les premières parties se concluent en moins d’une minute trente, mais peu à peu, l’expérience aidant et le cerveau s’éveillant, il est possible de survivre… un peu plus longtemps. La difficulté est grande, considérable même, et les joueurs qui auraient aisément bouclé le mode Puzzle trouveront là un challenge à leur hauteur (quelle qu’elle soit !).

Enfin, il faut parler du troisième et dernier mode de jeu, qui n’est rien d’autre qu’un mode Versus, mais lui aussi original. Pour n’avoir pas pu l’essayer, nous vous décrirons simplement la manière dont il se profile, selon toute vraisemblance.
Première originalité, la console semble devoir se tenir de façon verticale. Sur l’écran tactile, vous voyez votre propre niveau, et sur l’écran supérieur, c’est celui de votre adversaire qui est visible. Le but semble ici de vider son écran plus rapidement que son adversaire. La raison pour laquelle les écrans sont mis côte à côte est que l’on peut surveiller la progression de son acolyte, mais surtout le gêner dans sa gestion en lui envoyant des handicaps (dont le contenu reste encore fort obscur néanmoins).
Ce mode de jeu paraît ainsi bien pensé, riche et dynamique, et vient se rajouter à la longue liste des grandes qualités de Polarium.

Un jeu parfait ?

Alors, Polarium est-il un jeu parfait ? En son genre, qui est un mélange exquis de Tetris et Mario Picross, il faut bien reconnaître que Polarium ne souffre pas de défauts majeurs – ni même mineurs. A la limite, pour pinailler, on pourrait parfois râler, dans le mode Puzzle, de la manière dont se valident les niveaux, c’est-à-dire en appuyant sur le curseur : il arrive parfois qu’une fausse manoeuvre se produise, et qu’on termine sa session sans l’avoir désiré. Mais c’est là, nous l’avons dit, chipoterie.
Mais Polarium est-il un jeu à acheter en priorité avec sa console ? Ou bien faut-il lui préférer les très médiatisés Mario 64 et autres Wario Ware ? Il est évident que le choix dépend en grande partie du goût et du penchant pour ce genre de jeu… et surtout de ce qu’on attend d’une nouvelle console de jeu, avec des potentialités aussi nouvelles que celles de la DS. Si l’on achète une console de nouvelle génération essentiellement pour profiter de jeux avec une belle “trois dimension” toute fluide et texturée, il faut mieux oublier Polarium, et l’on se penchera vers des valeurs sûres (traduire : avec un minimum d’originalité). Mais si l’on achète une console pour avoir des jeux, et des bons jeux, quelle que soit leur enveloppe, alors Polarium est un incontournable, au même titre qu’un Mario 64, à la différence qu’il n’est pas, lui, une réédition.
En conclusion, Polarium est une perle vidéoludique, même s’il n’en a pas l’éclat. Mettant de côté la surenchère, et pour peu qu’il soit vendu à un prix plancher, Polarium apparaît paradoxalement comme l’un des meilleurs jeux du lancement DS, peut-être même la bombe de ce lancement, mais qu’une mépublicité insuffisante condamnera sans doute au silence.

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