Test Nintendo Switch de Streets of Rage 4

En résumé

  • Sorties :
  • 30 Avril 2020
  • 30 Avril 2020
  • 30 Avril 2020

L'avis de Kayle Joriin

On ne va pas le cacher, Streets of Rage 4 est un gigantesque coup de cœur. Visuellement sublime, absolument jouissif à prendre en main et offrant bien plus de contenu que ce que peut laisser penser sa durée de vie de pur jeu d’arcade, ce quatrième volet inespéré comble les attentes et se montre digne de ses ancêtres. Évidemment, certaines évolutions pourront faire pester les puristes, et les musiques ne trouveront peut-être pas grâce aux oreilles des nostalgiques. Mais hormis un jeu en ligne entaché par de gros soucis de connexion, difficile de ne pas être séduit par les nouvelles aventures d’Adam Hunter, Axel Stone et Blaze Fielding. On recommande donc vivement l'achat du titre, et ce, malgré un prix d’entrée qu’on aurait pu espérer plus doux. Pour ne rien gâcher, la mise à jour 1.0.6 et le DLC payant Mr. X Nightmare viennent enrichir l'expérience de manière très convaincante, plus d'un an après la sortie initiale. Et même si on peut regretter que certains ajouts ne soient pas gratuits, il s'agit de l'occasion rêvée pour se remettre à Streets of Rage 4 ou pour sauter enfin le pas. Notamment grâce à une édition anniversaire incluant le jeu de base et le DLC.

Les plus

  • Direction artistique de malade
  • Gameplay fun et nerveux
  • Bande son d’excellente facture
  • Le retour d’Adam Hunter, plus fort que jamais
  • Deux petits nouveaux qui assurent
  • Le contenu rétro fait plaisir
  • Multijoueur jusqu’à quatre en local et deux en ligne
  • Bonne rejouabilité offrant une durée de vie conséquente
  • Le mode Entrainement bien pratique (mise à jour 1.0.6)
  • De nouveaux personnages jouables très plaisants (Mr. X Nightmare)
  • Un mode Survie qu'on ne lâche plus (Mr. X Nightmare)
  • Les nouvelles pistes musicales de Tee Lopes (Mr. X Nightmare)

Les moins

  • Des soucis avec le jeu en ligne
  • Tout de même très court en ligne droite
  • Un peu cher ? (24,99 € + 7,99 € pour le DLC)
  • On aurait aimé encore plus de contenu...
  • ... sans forcément passer par la case recyclage (Mr. X Nightmare)
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 1 mai 2020 22:00

Lors de sa sortie en avril 2017 sur Nintendo Switch, PlayStation 4 et Xbox One (ainsi que deux mois plus tard sur Windows, Mac et Linux), le remake de Wonder Boy : The Dragon’s Trap avait fait forte impression, mettant en lumière le jeune studio français Lizardcube et ses deux cofondateurs, Omar Cornut et Benjamin Fiquet. Dès lors, beaucoup attendaient de savoir quel allait être le prochain projet des développeurs parisiens, et notamment s’il s’agirait d’un autre remake ou d’un titre original. Or, le mystère a été enfin levé à la fin du mois d’août 2018 avec l’annonce étonnante de Streets of Rage 4, près de 25 ans après la parution du troisième volet sur Mega Drive. Codéveloppé par Guard Crush Games (Streets of Fury), sous la houlette de DotEmu et de SEGA, ce nouvel épisode avait la lourde tâche de moderniser la série, tout en respectant son ADN. Cela dans un secteur – le beat them all à l’ancienne – certes loin d’être aussi concurrentiel que celui du Metroidvania, mais disposant tout de même de quelques beaux représentants, comme le récent River City Girls. Que les fans se rassurent néanmoins, car malgré le game over juridique d’un certain remake non-officiel, les rageux des rues tiennent enfin le digne successeur de la mythique trilogie 16-bits. Et il tabasse méchamment !


Le prix de la vengeance

En lançant le jeu pour la première fois, difficile en effet de savoir ce qui met la plus grosse claque entre la réalisation sublime et le gameplay terriblement jouissif. L’auteur de la présente critique avoue d’ailleurs sans honte avoir versé une petite larme en ressentant à nouveau dans ses mimines les sensations si particulières d’une série ayant baigné son adolescence. Évidemment, depuis 1994, les occasions n’ont pas manqué d’incarner Axel Stone ou Blaze Fielding dans leurs aventures initiales. Ne serait-ce que grâce à la compilation SEGA Mega Drive Classics, disponible sur différents supports, dont la Nintendo Switch. Toutefois, pouvoir en profiter avec des graphismes actuels, une maniabilité encore plus souple et des mécaniques enrichies, cela n’a pas de prix. Enfin, si : 24,99 €. Soit un tarif d’entrée pas forcément donné. A fortiori, lorsqu’on le met en face d’une durée de vie brute d’à peine deux heures. Similaire à ce que proposaient les volets des années 90.

Bien entendu, en bon jeu d’arcade, Streets of Rage 4 n’a pas vocation à être fini une seule fois, puis rangé sur une étagère – même virtuelle. Malgré une présentation soignée et une brochette d’ennemis charismatiques, la découverte du scénario ne constitue clairement pas l’intérêt principal du titre. On prend certes un petit plaisir coupable à suivre l’affrontement entre notre équipe et les jumeaux Y, rejetons mégalomanes du défunt M. X, mais voir le générique de fin n’est justement pas une fin en soi. Simplement une étape. Car entre les modes supplémentaires et le contenu purement esthétique (comme les nombreux dessins préparatoires accessibles), il y a de quoi se divertir pendant plusieurs dizaines d’heures, en solitaire ou jusqu’à quatre joueurs en local et deux en ligne. Le tout bénéficiant d’une dimension scoring poussée qui donne la possibilité de se la péter sur les classements mondiaux et de débloquer peu à peu des personnages rétro, directement tirés des précédents épisodes.

Une rejouabilité exemplaire

Passage obligé pour déverrouiller la plupart des onglets de l’écran d’accueil, ainsi que les galeries d’artworks réunies dans le menu Extra, le mode Histoire nous demande de traverser une douzaine de chapitres à la poursuite des nouveaux parrains de la pègre de Wood Oak City. En termes de progression, cette aventure scénarisée laisse cependant de côté le système de crédits (ou continue), cher aux anciens beat them all, et lui préfère une sauvegarde automatique permettant de reprendre sa partie au début du dernier chapitre atteint. Quant au nombre de vies, réinitialisé à chaque niveau, il est déterminé en fonction de la difficulté choisie. Sachant qu’on en gagne également à différents paliers de score. En revanche, le fait de toutes les perdre sera logiquement synonyme de Game Over, obligeant à recommencer le stage entièrement, car ici, il n’y pas de checkpoints.

Le cas échéant, on pourra néanmoins affiner le challenge en obtenant des bonus de vies ou d’étoiles – nécessaires pour lancer certaines attaques spécifiques – en échange de pénalités de score. Autant dire que les compétiteurs se feront donc un devoir d’ignorer ces options, certes pratiques, mais allant à l’encontre de leurs valeurs. D’ailleurs, ces aides ne sont utilisables que dans le mode Histoire, les autres étant résolument axés sur le scoring. Via un onglet éponyme, on peut tout d’abord choisir de refaire spécifiquement un stage souhaité afin d’améliorer son classement. Le mode Arcade offre ensuite l’occasion de parcourir l’ensemble des niveaux « à l’ancienne », sans sauvegarde ni continue. Le mode Combat de boss s’avère plutôt explicite et promet un challenge relevé, dans la mesure où on ne dispose que d’une seule vie. Enfin le Duel, introduit dans Streets of Rage 2, fait son grand retour, histoire de savoir quel est le meilleur bagarreur du quartier.

Dream Team

Or, avec un total de dix-sept personnages jouables, il y a de quoi faire, même si côté charisme, la douzaine de recrues pixelisées provenant des trois premiers épisodes fait presque pâle figure face à l’excellent casting de ce quatrième volet. Presque trente ans après ses débuts, le mythique trio formé par Adam Hunter, Axel Stone et Blaze Fielding est ainsi enfin réuni, accompagné cette fois par Cherry Hunter, la fille d’Adam, et par Floyd Iraia, un colosse aux bras cybernétiques, apprenti du Docteur Zan. Cinq combattants aux styles variés, qui possèdent évidemment leurs propres forces et faiblesses, tout en proposant de petites spécificités de gameplay dont l’apprentissage sera indispensable pour les exploiter au mieux. Car bien que chacun soit doté d’un panel de capacités dont les commandes demeurent relativement similaires, leurs puissance, vitesse et périmètre d’action diffèrent considérablement. Et cela influe logiquement sur la manière d’appréhender les combats.

Sur le papier, la formule reste assez similaire à celle proposée depuis le deuxième opus. On trouve donc un combo de base, une attaque chargée, une attaque arrière, plusieurs coups sautés, diverses frappes et projections au corps à corps, et surtout une poignée de techniques spéciales. L’attaque blitz (avant, avant, Y) peut être utilisée sans limitation particulière et nécessite juste d’être placée correctement dans la « conversation ». Pas toujours simple d’ailleurs avec les sticks analogiques des Joy-Con ou de la Manette Pro, forcément moins réactifs que le bon vieux pavé directionnel de la Mega Drive. Et on peut regretter qu’un raccourci spécifique n’ait pas été rajouté. Sachant que contrairement à Streets of Rage 3, il n’existe ici qu’un seul niveau de puissance pour le blitz, même pour les personnages rétro issus de cet épisode.

La multiplication des pains

Viennent ensuite les habituels coups spéciaux entamant la jauge de santé. La version défensive se réalise sans bouger, pour faire le ménage autour de soi, la version offensive demande d’imprimer une direction, et une version aérienne, inédite, est également disponible. La grosse nouveauté porte toutefois sur le fait que la santé n’est désormais pas perdue définitivement, mais peut être regagnée peu à peu en enchaînant les ennemis sans se faire toucher. Une mécanique très utile – concernant aussi les dégâts entre alliés –, qui change radicalement la façon d’employer lesdits coups, favorisant une approche plus stratégique. Enfin, l’attaque étoile constitue la technique ultime de chaque combattant et s’avère, à ce titre, extrêmement puissante. Comme son nom l’indique, et à l’instar de la voiture de police du premier Streets of Rage, son usage est cependant limité et consomme logiquement une de nos précieuses étoiles.

Histoire d’être complet, n’oublions pas l’arsenal particulièrement varié – tant au corps-à-corps qu’à distance – qu’il est possible de récupérer un peu partout dans les niveaux. Ces derniers bénéficient d’un level design fort réussi, bien que toujours très linéaire, avec divers pièges et éléments destructibles. Afin de se faciliter la vie, un bouton est même entièrement dédié au ramassage d’objets, qu’il s’agisse des armes, de l’argent (synonyme de points bonus) ou de la nourriture permettant de recharger sa jauge de santé. Et si les vétérans pourront être un peu perturbés au début, ils devaient s’y faire assez vite. Sachant qu’au pire, les commandes classiques à trois boutons, plutôt adaptées d’ailleurs au jeu avec un seul Joy-Con, demeurent accessibles. Plus que jamais, les armes font donc partie intégrante des méthodes pour tataner du voyou et comme elles sont rattrapables au vol après les avoir fait ricocher sur un adversaire, leur utilisation donne parfois lieu à de véritables festivals de jongles mortels.

I like to move it

Ce genre de petites subtilités, Streets of Rage 4 en regorge, ce qui l’éloigne fatalement un peu de ses prédécesseurs. Mais au vu du résultat, ce n’est pas forcément un mal. Les coups et les déplacements ont encore gagné en fluidité, autorisant à se retourner rapidement lors d’un enchaînement ou à réaliser des combinaisons d’attaques complexes. D’autant qu’on peut maintenant continuer à maltraiter ses opposants dans les airs, notamment en les faisant rebondir contre les bords de l’écran. De quoi augmenter drastiquement les dégâts infligés et faire grimper le compteur de combos, à condition néanmoins de rester attentif aux comportements des ennemis. Beaucoup d’entre eux disposent en effet d’attaques prioritaires ou impossibles à interrompre. Du coup, il faut être attentif aux indicateurs visuels, se fier à son expérience, et apprendre à esquiver les gnons en gérant la profondeur ou en exploitant les moments d’invincibilité de certaines techniques.

À cet égard, il est un peu dommage que les capacités de mouvements des héros aient été réduites par rapport au troisième épisode. Tandis que ce dernier proposait courses et roulades pour tout le monde, ces mouvements sont dorénavant plutôt l’apanage de personnages comme Cherry ou Adam – celui-ci pouvant par exemple passer facilement dans le dos de l’adversaire grâce à son jeu de jambes. Or, si on peut y voir une relative régression, cela permet accessoirement de renforcer les spécificités de chaque combattant. Axel ou Floyd peuvent paraître ainsi balourds à première vue, pourtant leur coup spécial aérien leur offre une surprenante agilité. Et on ne parle même pas de Blaze, la grande spécialiste de la reprise acrobatique de voyous. Cela dit, quitte à moderniser le système, on n’aurait pas craché sur quelques moyens de défense supplémentaires (genre un contre ou une garde), ni sur l’ajout de frappes au sol ou sur le développement de techniques conjointes. Les projections entre potes n’étant désormais plus possibles.

Péché de gourmandise

En l’état, Streets of Rage 4 est néanmoins une sacrée réussite. Le jeu a une patate d’enfer et constitue un formidable défouloir pour tout amateur de beat them all à l’ancienne, fan ou non de la série. L’expérience proposée rappelle celle des précédents volets, que ce soit par son gameplay ou son fan service assumé, mais elle réussit également à s’en détacher. On prend donc un pied énorme à parcourir les niveaux aux commandes d’une équipe de rêve, avec cinq héros principaux particulièrement soignés et des personnages rétro dont les capacités ont été ajustées afin de compenser leurs éventuelles lacunes – ceux de Streets of Rage 3 perdant malheureusement un ou deux coups au passage. Devant une telle lettre d’amour des développeurs, on aurait d’ailleurs presque des scrupules à mentionner les rares actes manqués du titre. Notamment l’absence des versions modernes de Shiva et de Max dans le roster jouable, alors que leurs homologues 16-bits y sont. Et tant qu’à faire, on aurait apprécié pouvoir incarner la charismatique officier de police Estel Aguirre.

Évidemment, il est toujours possible qu’il s’agisse de secrets bien planqués, à l’instar de ceux qu’on peut découvrir en associant, par le plus grand des hasards, un Taser et une borne d’arcade. Ou peut-être qu’une future mise à jour viendra les ajouter. En attendant, cela reste une occasion de râler un peu pour la forme. Comme lorsqu’on admire les jolis dessins préparatoires et qu’on regrette que certains des ennemis qui y sont représentés, superbement revisités sous la plume de Ben Fiquet, n’aient finalement pas été du voyage. Sauf qu’au vu du boulot de malade qu’a dû nécessiter la création des différents décors et personnages – le tout entièrement dessiné à la main –, on peut facilement comprendre que toutes les idées n’aient pas pu être conservées dans le jeu final. Et pourtant, il avait une sacrée classe ce Abadede en HD…

Une réalisation qui tabasse

Quoiqu’il en soit, après le superbe boulot réalisé sur le remake de Wonder Boy : The Dragon’s Trap, Lizarcube nous décroche une nouvelle fois la mâchoire avec Streets of Rage 4. Là encore, la direction artistique prend ses distances par rapport aux épisodes Mega Drive et propose quelque chose de plus cartoon. Toutefois le résultat est absolument sublime, entre les sprites très détaillés, les environnements variés et les nombreux petits effets visuels (désactivables) offrant davantage de vie à l’univers. Le tout animé à la perfection et bénéficiant d’un portage Switch sans accroc, réalisé par les Français de Seaven Studio, également en charge de la version PlayStation 4. Le jeu conserve ainsi toute sa beauté et sa fluidité, que ce soit sur grand écran ou mode portable, faisant de la console de Nintendo un support idéal pour découvrir ce quatrième opus.

Critiquée un peu vite par des fans souhaitant trouver Yuzo Koshiro et Motohiro Kawashima aux manettes, la bande-son s’avère également d’excellente qualité, malgré quelques morceaux un peu moins convaincants et des transitions parfois étranges. Pour le retour d’une franchise dont les mélodies ont marqué toute une génération, il s’agissait clairement d’un point à ne pas négliger. Or, Olivier Derivière – entendu récemment sur Vampyr ou A Plague Tale : Innocence – a parfaitement assuré sa responsabilité de compositeur principal, accompagné par une équipe réunissant Orient et Occident. Outre les deux pères musicaux de la série, on y retrouve Harumi Fujita (Bionic Commando, Strider), Yoko Shimomura (Xenoblade Chronicles, la série Kingdom Hearts ou celle des Mario & Luigi), Keiji Yamagishi (Ninja Gaiden, Onimusha Tactics), Scattle (Hotline Miami 1 et 2), Das Mörtal (Hotline Miami 2), le DJ XL Middleton et le musicien électro Groundislava.

La ligne rouge

Autant d’artistes dont les pistes, souvent ultra rythmées, ravissent nos oreilles et s’accordent à merveille à l’action frénétique. Et si les puristes trouveront sans doute qu’elles demeurent un cran en-dessous de celles des volets 16-bits, ils pourront toujours activer ces dernières dans les options pour un trip nostalgique fort plaisant. Trip qui passe également par la rétine, grâce à divers post-traitements visuels permettant de donner au titre un aspect rétro, particulièrement adapté aux personnages 16-bits (ces derniers ne bénéficiant d’aucun lissage). Bien entendu, on ne peut pas affirmer que l’OST de Streets of Rage 4 restera dans les esprits aussi longtemps que celles de ses prédécesseurs. Les sonorités de cette époque étaient souvent plus « simples » à retenir et s’imprimaient ainsi durablement dans la mémoire auditive. Mais force est de reconnaître que les doutes qu’on pouvait avoir lors du développement, voire lors des premières parties, sont aujourd’hui levées.

Au final, difficile d’ailleurs de trouver de gros défauts au titre de Lizardcube et Guard Crush Games, celui-ci s’imposant d’emblée comme l’un des meilleurs beat them all old school du moment (sinon le meilleur). On prend même un tel plaisir à le parcourir qu’on en aurait voulu encore davantage dans tous les domaines, qu’il s’agisse des modes de jeu, des ennemis rencontrés, de la liste de coups ou des niveaux traversés. S’il n’y avait qu’un seul reproche à formuler à ce stade, ce serait toutefois la qualité très médiocre du mode en ligne, souffrant de ralentissements, de lags et de freezes particulièrement gênants, du moins dans les essais que nous avons pu réaliser. Et malheureusement, alors que la recherche de partie s’avère plutôt simple, aucun indicateur ne nous renseigne sur la qualité de la connexion, ce qui est pour le moins agaçant. Mieux vaudra donc se tourner vers le multijoueur local, nettement plus fun, bien qu’un tantinet bordélique quand on s’y adonne à quatre.


Back to the streets (30/09/2021)

Évoqué dès le mois d’août 2020, avant d’être confirmé en avril 2021, le contenu additionnel annoncé pour Streets of Rage 4 est disponible sur l’ensemble des supports concernés depuis juillet dernier. Au menu : une mise à jour gratuite (1.0.6) et un DLC payant intitulé « Mr. X Nightmare » dont la sortie sur Switch aura été repoussée d’une dizaine de jours à cause de problèmes techniques. Outre les correctifs de rigueur, la mise à jour introduit tout d’abord un niveau de difficulté supplémentaire (Mania+), des couleurs alternatives pour les personnages principaux et surtout un mode Entraînement permettant de travailler ses techniques de manière libre ou en suivant différentes leçons. Une bonne façon d’appréhender les bases du gameplay ou d’en maîtriser certaines subtilités. Dommage cependant que ce genre de didacticiel arrive aussi tardivement après la sortie.

Vendu au prix de 7,99 €, le DLC propose ensuite d’étendre le roster et ajoute un mode Survie plutôt intéressant, toujours jouable jusqu’à quatre en local et deux en ligne. Sans surprise, les versions modernes de Max Thunder et de Shiva viennent rejoindre leurs homologues 16-bits au sein de la bande, accompagnées par la charismatique Estel Aguirre. Un trio extrêmement agréable à prendre en main, même s’il ne s’agit dans l’absolu que de boss issus du mode Histoire et que leurs assets étaient par conséquent déjà présents dans le jeu. Malgré le travail d’équilibrage réalisé, on peut ainsi nourrir quelques petits regrets quant au fait de devoir payer pour des protagonistes pas vraiment nouveaux. Une remarque qui s’applique également à l’invité mystère, déblocable via un cheat code sur l’écran d’accueil.

Heureusement, le mode Survie s’avère un peu plus généreux en termes de contenu original, entre les jolis décors créés pour l’occasion et l’excellente bande-son composée par Tee Lopes, notamment connu pour son travail sur Sonic Mania ou Sonic Team Racing. En outre, les développeurs n’ont pas hésité à jouer la carte de la nostalgie en allant piocher dans les environnements et les ennemis des précédents épisodes afin de varier les plaisirs. Loin d’être une simple distraction annexe, comme c’est souvent le cas de ce type de mode, nous sommes donc ici devant un morceau de choix susceptible d’occuper les fans pendant de longues heures supplémentaires.

Fight Simulator X (30/09/2021)

Côté scénario, il ne faut pas s’attendre à grand-chose, mais ce n’est guère surprenant. Après avoir vaincu les jumeaux Y, nos justiciers des rues se sont dit qu’il serait utile de se préparer aux futures menaces pouvant viser Wood Oak City. C’est pourquoi ce bon vieux Dr. Zan a décidé d’utiliser les restes du cerveau de Mr. X (?!?) pour créer un simulateur de combat basé sur les pensées du défunt génie du mal et capable de recréer un large panel d’affrontements. Il sera dès lors question de participer à des simulations, aléatoires ou hebdomadaires, consistant à survivre le plus longtemps possible dans une succession d’arènes remplies d’ennemis et de pièges.

Pour ce faire, on pourra tout d’abord compter sur de nombreux objets bonus à ramasser et un arsenal considérablement enrichi, grâce à l’ajout d’une multitude d’armes parfois totalement improbables. Accumuler des points permettra aussi de gagner régulièrement des étoiles gratuites, histoire de faire facilement le ménage en lançant une attaque du même nom. La principale aide viendra cependant des capacités additionnelles à choisir à la fin de chaque niveau parmi les deux ou trois propositions. Augmentation des dégâts, de la résistance ou de la rapidité, saut supplémentaire, meilleure durabilité des armes, effets élémentaires (foudre, feu ou poison), voire apparition d’un allié virtuel : les améliorations disponibles sont plutôt nombreuses. En revanche, les plus puissantes s’accompagnent souvent de malus qu’il faut prendre en considération.

Ce système, au doux parfum de rogue-lite, est en tout cas très efficace et rend le mode Survie particulièrement addictif. D’autant qu’au-delà de la dimension scoring toujours appréciable – notamment en ligne –, on y trouve un bon paquet de choses à débloquer. Et cela ne se limite pas uniquement à de jolis dessins préparatoires. Au fil des simulations, les ennemis rencontrés sont par exemple rendus accessibles au sein du mode Entrainement, afin de personnaliser les sessions. Tout comme les différents packs d’armes que l’on acquiert en atteignant certains paliers de niveaux. Le plus motivant reste néanmoins le possibilité d’obtenir des techniques spéciales alternatives pour l’ensemble des personnages jouables. Or, bien que ces dernières se contentent finalement de recycler des animations existantes, l’expérience n’en est pas moins agréablement renouvelée.

Et ça, j’achète ! (30/09/2021)

En définitive, l’appréciation qu’on peut avoir de Mr. X Nightmare dépend donc largement de ses attentes vis-à-vis d’un DLC payant. Si on souhaite avant tout bénéficier d’un maximum de contenu inédit, le contrat n’est ici que partiellement rempli. Les plus critiques pourront en effet arguer que les trois personnages jouables officiellement ajoutés étaient déjà présents dans le jeu et qu’ils auraient pu être intégrés via une mise à jour gratuite. Quant au mode Survie, il offre certes une bande-son, des armes et des arènes originales, mais emprunte aussi beaucoup d’éléments aux épisodes 16-bits, tout en réutilisant ceux du quatrième volet.

Évidemment, tout ceci a demandé du travail, et nous n’avons pas été pris en traître, puisque l’orientation choisie était connue depuis un moment. Ainsi, l’ambition des développeurs n’a jamais été de proposer une aventure « classique », avec des niveaux à scrolling et une vraie progression, mais plutôt d’aborder Streets of Rage 4 de manière différente, en privilégiant la rejouabilité via une approche procédurale. Et sur ce point, il faut reconnaître que c’est une réussite. On peut émettre toutes les réserves que l’on veut sur certains aspects du DLC, force est de reconnaître que le plaisir est au rendez-vous et que les parties s’enchaînent sans voir le temps passer. A fortiori lorsqu’on se met en tête de tout débloquer. C’est peut-être même encore plus vrai que dans le titre initial et cela suffit à faire de Mr. X Nightmare un achat tout à fait recommandable pour les fans.

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