Attendu comme le messie pour sauver une Wii U moribonde au niveau des ventes, Nintendo mise énormément sur Super Smash Bros. for Wii  U et à raison. Effectivement le bébé de Masahiro Sakurai a permis à la 3DS, qui était en perte de vitesse, de se relancer dans les ventes en dépassant le million d’exemplaires vendus outre-Atlantique. On ne va pas tourner autour du pot, le jeu qui était déjà génial et conséquent sur 3DS, réussit sans surprise à garder toutes ses qualités tout en se permettant  de sublimer le tout en proposant plus de contenu et de modes de jeu.

FALCON PUUUUNCH !

Comme vous le savez déjà probablement, Super Smash Bros. est le jeu de combat convivial de Nintendo. La règle est simple, augmenter le pourcentage de dégâts de l’adversaire pour l’éjecter. Par rapport à la version 3DS sortie deux mois plus tôt, on a accès à un peu plus de personnages de base, en effet une quarantaine de combattants sont disponibles d’emblée et d’autres se débloquent au fil des combats, ainsi que des arènes qui sont à peu près du même nombre. À noter que l’éditeur de niveau fait son retour de manière tactile cette fois-ci grâce au GamePad. Cependant il faut noter le choix limité d’options de personnalisation, sans doute pour faciliter le partage de niveau en ligne qui fera son apparition plus tard. 

D’ailleurs une nouveauté de gameplay nous avait échappé à l’époque, faute de second stick. En effet, sur la version Wii, le second stick permettait de sortir des attaques smash rapides, dorénavant, il est possible de sortir des smashs chargés avec ce stick. Il suffit de garder le stick enclenché dans la direction souhaitée. Cela permet de sortir plus facilement cette attaque efficace pour éjecter l’adversaire. 

Le jeu propose un contenu pléthorique avec des centaines de musiques, trophées et défis qui permettent de débloquer des bonus en tous genres comme des items ou de très courtes démos d’anciens jeux Nintendo (2 ou 3 minutes de jeu en général). Cette abondance est également valable côté prise en main, car il est possible de jouer au jeu avec plus de 7 combinaisons de manettes différentes : le GamePad, la manette Pro Wii U, la manette Classique Pro Wii, le combo Nunchuk / Wiimote, la Wiimote seule, la 3DS (qui requiert la version portable du jeu afin de connecter la console via un menu dédié dans celui-ci) ou vos vieilles manettes GameCube à condition d’acheter l’adaptateur vendu à part ou en bundle. La maniabilité déjà au top gagne en confort avec un vrai stick, même si certaines combinaisons de touches ne sont pas adaptées à toutes, on pense notamment au GamePad avec lequel quitter une partie est une plaie.

Il faut d’ailleurs préciser que la 3DS n’est utilisable que pour des combats Smash alors que les autres combinaisons de manettes permettent de jouer à la totalité du jeu. La connexion se fait assez rapidement le temps d’aller dans les menus dédiés sur les deux consoles et de lancer une recherche. Ceux qui ont pris l’habitude d’y jouer sur 3DS pourront tranquillement faire la transition vers cette version Wii U. Cette connexion permet également de transférer ses combattants Mii entre chaque version avec les tenues et équipements qu’ils portent.

Le grand huit !

Grande nouveauté que les joueurs attendaient impatiemment d’essayer depuis son annonce lors du fameux Nintendo Direct dédié, le mode « Smash à huit » permet à 8 combattants de s’affronter entre eux. Pour ceux qui trouvaient que l’on n’arrivait pas à lire l’action dans les combats à 4, c’est d’autant plus vrai ici. Les campeurs et les planqués n’auront pas de répit et les combats sont totalement déments, ça castagne de tous les côtés. D’ailleurs toutes les arènes ne sont pas disponibles dans ce mode, uniquement celles qui sont suffisamment grandes pour accueillir tout ce beau monde sont accessibles. Techniquement, c’est solide. Malgré tous les combattants affichés à l’écran, aucune chute de framerate n’est constatée, et ce même dans les combats particuliers avec vitesse max, combattants géants, dégâts max, etc… activés.

Ceci couplé au soin apporté aux graphismes et à l’animation des personnages, on est face à un jeu d’une grande beauté et d’une fluidité parfaite, le passage à la haute définition s’est fait sans accrocs.

Le contenu de la 3DS a presque complètement fait le voyage vers cette version en proposant plus. Par exemple le mode « Smash Bombe » propose ici 3 niveaux contre 1 seul sur la console portable. Même le mode multijoueur axé coopération propose de jouer à 2 ou 4 joueurs sur presque tous les modes « Extras » alors que seulement les modes « All-Star » et « Smash en masse » étaient jouables sur 3DS. Il faut d’ailleurs noter que le mode « Classique » est différent, le joueur se retrouve sur un plateau et peut choisir ses adversaires au fur et à mesure, jusqu’à ce qu’il atteigne la confrontation finale. Le mode « All-Star » est lui aussi un peu différent, on continue d’affronter des vagues d’adversaires dans un ordre chronologique, mais cette fois-ci il est inversé. 

En effet, on rencontre les personnages les plus récents comme Shulk ou Rosalina et son Luma en premier avant d’arriver aux plus anciens comme Link, Pac-Man ou Mr. Game and Watch.

L’événement est incroyable !

Les nouveautés ne se limitent pas au mode « Smash à huit » et aux anciens modes étoffés. D’autres modes de jeu exclusifs à la mouture Wii U font leurs apparitions : Les « Événements », « l’Odyssée Smash » et les « Commandes spéciales ».

Les « Événements » sont une suite de missions à accomplir avec des conditions particulières pour gagner, par exemple récupérer une certaine somme en tapant sur ses adversaires dans un duel de villageois pour rembourser la dette de Tom Nook ou éjecter un adversaire en particulier tout en évitant d’éjecter les autres. Des récompenses en plus sont également proposées parfois si on respecte des conditions en plus comme réussir la mission dans un temps donné ou un certain niveau de difficulté.

Le mode de jeu est également accessible pour jouer à 2 en coopération dans des missions différentes.

Pour un mode de jeu compétitif, il faut se tourner vers le mode « Odyssée Smash », sorte de Mario Party adapté à la sauce Smash Bros. Jusqu’à 4 joueurs peuvent s’affronter sur trois plateaux de trois tailles, au choix. Les places restantes seront attribuées à l’IA. L’objectif est de faire un bon score à la roulette pour pouvoir se déplacer sur le plus de cases possible sur le plateau dans le but de ramasser des bonus pour augmenter ses statistiques et des combattants en vue du combat final et des affrontements qui le précèdent lorsque deux joueurs se croisent (ou que l’un s’arrête sur une case combat). Les affrontements sont variés, parfois il s’agit de combats particuliers comme un Smash Explosifs, c’est à dire un combat avec uniquement des bombes en tant qu’objet, ou bien une partie de « Bombe Smash » ou « Home Run Smash » dans lequel il faudra faire le meilleur score pour gagner. Chaque victoire permet de voler un combattant à un adversaire. De nombreux trophées d’aide sont disséminés sur les cases, il y a ceux qui sont utilisables lors de la phase de plateau pour ralentir la roulette ou doubler le résultat par exemple, et d’autres qui sont utilisables pendant les combats afin de commencer la partie avec un marteau ou un pistolet laser.

À noter l’apparition aléatoire de boss, et d’ennemis particuliers sur le plateau qui peuvent altérer la situation en vous faisant perdre des combattants par exemple.

Le combat final est toujours le même par contre, chaque combattant accumulé correspond à un stock, et afin de gagner il faudra éjecter le maximum d’adversaire. Il faut comprendre que le dernier combattant en lice ne gagne pas forcément puisque seulement les ko et les autodestructions sont pris en compte.

Si vous êtes plutôt solitaires, le mode « Commande spéciale » propose une alternative intéressante aux autres modes de jeu. Vous avez le choix entre deux onglets : « Commandes Créa-main », qui consiste à choisir un ticket avec une certaine somme en tant que frais d’entrée et une récompense plus ou moins importante suivant la difficulté de celui-ci. Les objectifs sont divers, éliminer une horde d’ennemis, survivre un temps donné ou battre tous les ennemis sans perdre son unique vie. L’autre onglet, « Commandes Dé-Mainiaque », dont les frais d’entrée s’élèvent  à 5000 goldus ou un bon que l’on récupère dans les autres modes de jeu, consiste à choisir des tickets avec des objectifs comme dans les commandes Créa-main, mais cette fois-ci on enchaîne les tours dans une limite de dix minutes. L’objectif étant de faire le maximum de tours avec une vie sans dépasser ce temps et d’affronter Dé-Mainiaque lorsque l’on a cumulé suffisamment de dégâts, car ils sont convertis en points de vie pour ce combat. Par contre il faut être prudent, car à la moindre défaite, vous perdrez une bonne partie de votre butin.

Deux FIG Amii… Amii… Bo

Super Smash Bros. for Wii U est également le fer de lance de Nintendo pour imposer ses nouvelles figurines connectées. Un petit contact sur le capteur NFC du GamePad et votre figurine prend forme dans le jeu après l’avoir liée à un Mii et lui avoir donné un nom ainsi que lui avoir choisi une skin. Ensuite vous pouvez le personnaliser en modifiant ses attaques spéciales exactement comme dans le menu personnalisation avec les combattants normaux à condition d’en avoir débloqué pour le combattant de la figurine et en le nourrissant avec des équipements qui seront définitivement perdus, mais augmenteront et diminueront l’attaque, la défense et la vitesse de l’amiibo. Les amiibo évoluent jusqu’au niveau 50 au fur et à mesure des combats et évoluent relativement vite. Ils prennent plusieurs niveaux par combat au début pour arriver à peu près à 1 niveau pris par combat vers la fin. Sur le champ de bataille, les amiibo sont différenciés par l’icône FIG qui apparaît sur eux.

Mi-FIG, mi-raisin

La promesse de ces petites figurines dans Smash Bros. est que ce sont de parfaits sparring partners que l’on entraîne, nourrit tel des Tamagotchi pour les rendre plus fort et qui évoluent en copiant le style de combat de leurs adversaires. Dans l’absolu, même s’ils ont effectivement un style de combat plus imprévisible qu’une IA classique, les tests n’ont pas vraiment été concluants. Sur les deux amiibo que l’on a pu essayer, on a dressé l’un a taunter l’adversaire à chaque KO et l’autre à privilégier le combat aérien. Au final, même s’ils ont l’air d’avoir des habitudes propres, on ne peut pas dire qu’ils aient reproduit les gestes que l’on a essayé de leur transmettre. La différence de niveau entre une IA classique au niveau 9, le maximum, et un amiibo de niveau 50 (sans l’avoir gavé d’équipement pour gonfler ses stats) n’est pas flagrante. En effet, après plusieurs combats entre amiibo et IA classique, même si les figurines ont un léger avantage, on ne peut pas dire que le nombre de victoires était écrasant. Il faudrait voir ce que donnerait un amiibo nourri d’équipement sur la durée avec des statistiques gonflées à bloc face à l’IA classique pour voir s’ils la dépassent totalement en puissance.

Cependant, il demeure néanmoins qu’affronter des amiibo reste plaisant, ou bien encore faire combattre ses amiibo contre ceux des amis aussi. D’ailleurs les amiibo ne gagnent pas uniquement de l’expérience lors des combats, mais également des items et des goldus. Donc les parties de combats « Smash » avec amiibo peuvent être intéressantes pour continuer à récupérer des bonus. Malheureusement, ce side-kick virtuel n’accompagne pas le joueur en dehors des combats « Smash », il aurait été sans doute sympathique de pouvoir l’avoir à ses côtés dans le mode « Classique » ou tout autre mode coopératif, mais cela relève du détail.