En résumé
L'avis de Chozo
S'il n'apporte pas d'originalité particulière dans son genre, Ash of Gods : The Way possède pourtant une aventure solo captivante aux personnages attachants et un gameplay solide. Le tout est enrobé d'une réalisation de grande qualité, tournant comme un charme sur Nintendo Switch, et lisible que ce soit en mode TV comme en mode portable. On se détache encore peu des modèles recopiés, certains combats sont parfois déstabilisants par leurs éléments imprévisibles, mais nous sommes devant une proposition de deck builder tout à fait recommandable, malgré un prix, 25 euros, un tantinet exagéré.
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Les moins
par Chozo
le 10 janvier 2025 15:02
En tant que fils spirituel de la série The Banner Saga, Ash of Gods : Redemption avait tout de même su marquer un tant soit peu les esprits avec une proposition plutôt à la hauteur du modèle, quelques défauts d’ergonomie mis à part. The Way, s’il rappelle encore cette même saga, fait finalement office de spin-off du précédent jeu du studio AurumDust, avec un gameplay considérablement revu. Ici, on dit adieu au tactical RPG classique, en faveur d’un deck builder stratégique, genre ayant le vent en poupe ces dernières années. Et c’est encore mieux.
Test réalisé à partir d’un code fourni par l’éditeur.
L’équipe de développement et l’éditeur le précisaient déjà dans les descriptions du titre, notamment sur l’eShop : Ash of Gods : The Way n’est pas une suite de Redemption. Bien que les deux œuvres partagent le même lore, ce spin-off peut tout à fait s’apprécier sans aucune connaissance préalable. Le joueur incarne ici Finn, orphelin dont les parents sont morts lors des innombrables conflits entre les peuples voisins, qui vit à Berkana sous la direction de son père adoptif Eik. Évidemment, la grande guerre menace à nouveau ce monde et c’est à Finn qu’est confiée la tâche ardue de résoudre les désaccords diplomatiques sentant la poudre de canon à plein nez.
Pour y parvenir, et en lieu et place des traditionnelles négociations, le sort des peuples repose sur un étrange jeu de cartes lors de tournois sanglants. Ce jeu de cartes, appelé « Le Chemin », est en fait un simple passe-temps stratégique permettant de former les potentiels chefs de guerre. Certains y envoient les castes les plus exploitées de la société pour s’y faire déchiqueter, notamment les esclaves et les prisonniers. Peut-on encore appeler ça de la diplomatie ? La logique de cet univers peut nous dépasser… Finn est donc initié aux arts de cette discipline, rassemble une équipe de trois hommes de guerre, une fausse identité et part voyager dans les différents pays pour participer aux tournois brutaux, dans l’objectif de s’attirer les bonnes grâces des dirigeants des nations ennemies.
La campagne, d’une quinzaine d’heures de jeu, satisfait quant à sa réalisation en large hausse par rapport à Redemption, une écriture solide et une narration faite de dialogues entièrement doublés en anglais (les sous-titres français sont de qualité aussi), entrecoupés de courtes, mais jolies cinématiques. On reste néanmoins en vue isométrique dans les sessions de combat, conservant une lisibilité permanente de l’action. Le petit plus réside à la fois dans les choix de dialogue, ayant des répercussions quant à l’entente avec les différents peuples et influençant le déroulé des rixes, mais aussi dans la diégèse du jeu de cartes et ses mécaniques dans l’intrigue, donnant une touche de cohérence bienvenue.
Le gameplay repose sur des règles de tour par tour habituelles où les adversaires jouent une carte d’unité et une autre de soutien, octroyant divers bonus. Les soldats avancent automatiquement, attaquent s’ils sont à portée, et le but est clair : renverser le commandant ennemi sans perdre le sien. Mais cette simplicité cache des règles changeant constamment selon les parties. En effet, chaque duel apporte son lot de surprises : des unités ennemies déjà en place, des attaques des deux côtés, ou encore la nécessité de survivre plusieurs tours. On n’est pas à l’abri de situations assez chaotiques, qui nécessitent un temps de réadaptation et de lecture du contexte, quitte à perdre et à revenir à la charge une seconde fois. Côté stratégie, le joueur gère ses decks, soit en mixant, soit en séparant les peuples (Bekan pour l’équilibre, Frisons pour la défense, Gellers pour l’attaque). Les cartes sont améliorables avec de l’or, ou des points gagnés en duel. Il est aussi possible d’acheter de nouvelles cartes pour affiner les tactiques, encourageant les expérimentations.