Test de BZZZT sur Nintendo Switch

Plutôt que de résumer une fois de plus la situation de la Nintendo Switch avec cet incessant constat de la difficulté à faire son trou pour les petits indés, on va opter pour une introduction aussi binaire que peut l’être ce ZX 8000, héros de BZZZT, un platformer créé par Karel Matějka aka ko.dll : insert (bit)coin dans l’eShop et éclatez-vous !

Un génie surpassé par sa création

Deux scientifiques ont consacré toute leur vie à mettre au point ZX 8000, un concentré de technologie et d’intelligence artificielle ultra développée. Lors de la phase de test du robot, Badbert, un autre scientifique complètement fou très inspiré du Dr. Wily de Megaman surgit et met en péril le monde entier. Le petit sprite carré part donc à l’assaut des 50 niveaux pour ramener la paix.
On découvre alors un jeu de plates-formes punitif mais jouissif. Punitif car le moindre contact avec un ennemi est synonyme de destruction. Jouissif car BZZZT est réglé comme du papier à musique.

Au début, notre petit robot bleu n’a qu’une seule compétence : le saut. Il gagnera un double saut et un dash au cours de l’aventure, ainsi qu’un saut multiple temporaire et une métamorphose. Ces mécaniques de jeu extrêmement simples sont surtout terriblement bien ficelées. ZX 8000 réagit au quart de tour. L’erreur ne proviendra jamais d’un bug, d’un level design bancal ou d’une quelconque errance dans la maniabilité. Aussi propre qu’un Rayman ou qu’un Mario dans la gestion des temps et de la précision, il est aussi exigeant et nerveux. C’est un petit concentré de plaisir quasi parfait, une boîte de vitesses réglée à la perfection. Peaufiné, affiné, c’est le genre de titre idéal pour un speedrunner débutant. Pas parce qu’il est facile, mais parce qu’il est limpide et accessible. S’il y a échec, c’est de la faute du joueur, un point c’est tout.

Dans chaque niveau, il y a deux objectifs secondaires : récolter tous les boulons et finir en un laps de temps défini. Si les deux objectifs sont atteints, on réalise un « Run parfait » qui offre une petite médaille. En obtenant 20, 30 et 40 médailles, on débloque alors des stages bonus. Terminer le jeu ne prend que 2 à 3 heures, le boucler à 100 % est évidemment plus long, mais surtout, cela se fait réellement avec plaisir car il y a, dans la conception des niveaux, cette logique de tracé pour parvenir à son but qui se dévoile assez facilement et une volonté de proposer des tableaux courts. Un tableau mondial permet aussi de comparer ses performances, le petit plus qui ravira les fous du chrono.

Hommage au rétro

BZZZT sent bon le pixel art. Rien d’étonnant puisque ko.dll (Karel Matějka) est un designer qui diffuse depuis de nombreuses années ses créations tout en pixel. Il maîtrise clairement le sujet et ça se ressent à l’écran. C’est fin, détaillé, coloré, avec des touches de modernité dans le traitement des lumières, des petites animations et ça tourne en 60 images par seconde (docké ou portable). De nombreuses références aux jeux des années 80/90 sont déposées ça et là, ainsi, on sourit au passage d’un niveau à la Donkey Kong (le jeu d’arcade), des passages ressemblant à Arkanoid, des décors très Flashback, etc. Vu la masse de jeux en pixel art sortie ces dernières années, il est difficile de tirer son épingle du jeu mais BZZZT y parvient avec brio et pourrait facilement prétendre à s’inscrire dans le haut du classement des plus beaux jeux du genre. En plus, la bande son réalisée par Martin Linda colle parfaitement à l’ambiance énergique, électrisante, grisante et pleine de fougue du jeu.