Test de Deliver Us The Moon sur Nintendo Switch

Après de nombreuses péripéties, le tant acclamé Deliver Us The Moon, développé par KeokeN Interactive, a enfin droit à son portage sur Switch. Sorti sur d’autres plateformes en 2018, une version Switch était prévue mais subitement annulée en 2020. Heureusement, quatre ans plus tard, le projet a finalement vu le jour. Ce jeu d’action-aventure post-apocalyptique, se déroulant dans l’espace et salué pour ses graphismes sur d’autres supports, est-il toujours aussi impressionnant six ans après sa sortie originale ? Le portage Switch permet-il de profiter pleinement de l’expérience ?

Changement climatique

Dans un futur proche peu réjouissant, l’humanité a épuisé toutes ses ressources et subit des crises climatiques de plus en plus intenses. La World Space Agency a heureusement découvert sur la Lune une source d’énergie salvatrice, transférable sur Terre via des ondes grâce à une installation technologique impressionnante. Cependant, après une coupure de courant, l’émetteur a cessé de fonctionner, et tout contact avec les colons lunaires a été perdu, laissant notre planète à nouveau privée de ressources. Plusieurs années plus tard, tandis que l’humanité survit à peine, une ultime expédition est organisée en secret par d’anciens membres de la World Space Agency pour se rendre sur la Lune, réactiver le transmetteur et comprendre ce qui est arrivé aux colons.

Un cosmonaute polyvalent

Le héros, Rolf, est un cosmonaute envoyé sur la Lune dans le cadre de cette mission de la dernière chance. Au cours de son aventure, il doit activer une fusée avant qu’une tempête de sable ne la détruise, accoster à bord de la station spatiale connectée à la Lune via un ascenseur, puis descendre sur la surface pour enquêter. L’histoire se déroule en plusieurs chapitres, chacun avec un gameplay spécifique. La partie sur Terre fait office de tutoriel pour apprendre à manier Rolf et résoudre quelques énigmes simples. Le chapitre dans la station spatiale propose un gameplay original où, en l’absence de gravité, le héros flotte, créant des défis intéressants malgré une maniabilité perfectible sur Switch. Enfin, la plus grande section de jeu se déroule sur la Lune, avec des éléments de gameplay uniques, comme la conduite de véhicules lunaires ou l’interaction avec un robot-assistant nommé ASE pour résoudre des puzzles.

Enquête sous tension

Rolf se déplace en marchant ou en flottant selon les niveaux et interagit avec son environnement pour progresser dans son enquête, sans pour autant collecter d’objets comme dans un point-and-click classique. Sur la Lune, il utilise l’ASE pour se faufiler dans de petits espaces et un laser pour couper des câbles lorsque nécessaire. L’aventure alterne entre des phases d’investigation plus calmes, où Rolf analyse son environnement pour comprendre ce qui s’est passé (il peut collecter divers indices, tels que des enregistrements, des textes ou des hologrammes, offrant un aperçu de la crise ayant conduit aux événements du jeu), et des phases de contre-la-montre intenses.

5 minutes to save the world

Lorsque Rolf quitte les zones pressurisées et oxygénées de la station spatiale et de la base lunaire, il ne dépend que de sa réserve d’oxygène limitée à quelques minutes. Dans ces phases tendues, il doit progresser tout en collectant des capsules d’oxygène alors que le temps s’écoule. Ces moments sont fréquents et maintiennent une tension constante tout au long de l’aventure.

On n’atteint pas vraiment la Lune

Sur Switch, les visuels sont malheureusement assez pauvres, surtout en mode portable, avec beaucoup d’aliasing et des graphismes qui paraissent datés en 2024, ce qui est surprenant pour un jeu salué à l’origine pour son esthétique. La musique, principalement constituée de mélodies d’ambiance, contribue cependant bien à l’impression d’isolement et de solitude. Les doublages, en revanche, sont de qualité, y compris en français, avec des voix disponibles en français, anglais et allemand, et des sous-titres dans de nombreuses langues.